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C'était la même silhouette élevée et sombre; il jouait un air étrange et des garçons en uniforme le suivaient. Je te dis que je l'ai vu, Rilla, ce n'était ni le produit de mon imagination ni une illusion. J'ai entendu sa musique, et ensuite...il a disparu. Mais je l'ai vu, et j'ai compris ce que cela signifiait. J'étais parmi ceux qui le suivaient.
Afficher en entierAvant la fin de cette guerre, prédit-il (ou quelque chose à travers lui), chaque homme, femme et enfant du Canada va le sentir... Toi, Mary, tu vas le sentir... Le sentir au plus profond de ton coeur. Tu vas verser des larmes de sang. Le Joueur de flûte est venu, et il va jouer jusqu'à ce que tous les recoins de la terre aient entendu sa terrible et irrésistible musique. Il faudra des années avant que la danse de la mort se termine. Des années, Mary. Et pendant ce temps, des millions de coeur vont se briser.
Afficher en entier《 En ce moment, je pense aux jonquilles dans le jardin d'Ingleside, écrivait-il. Le temps que tu me lises, elles seront ouvertes et danseront sous ce ravissant ciel rose. Sont-elles vraiment d'un jaune aussi vif et doré qu'avant, Rilla ? Il me semble qu'elles doivent être rouge sang, comme nos coquelicots ici. Et que tous les murmures du printemps tomberont comme des pétales de violette dans la Vallée arc-en-ciel.
C'est la jeune lune, ce soir : un beau et fin croissant argenté au-dessus d'un abîme de souffrance. La vois-tu au-dessus du bosquet d'érables ?
Afficher en entier- Susan, je suis bien décidée à quitter mon enfant avec le sourire. Il n'emportera pas le souvenir d'une mère faible qui n'a pas eu le courage de le voir partir quand lui a eu celui de s'en aller. J'espère qu'aucun de nous ne va pleurer.
Afficher en entier- Je me demande, dit Gertrude d’un air rêveur, si un grand bienfait, assez grand pour le prix que nous aurons payé viendra récompenser nos souffrances ? L'agonie actuelle du monde annonce-t-elle la naissance d'une nouvelle ère extraordinaire? Ou est-ce simplement un futile combat de fourmis
Sous les rayons d'un million de millions de soleils?"
Afficher en entierC'était un bel après-midi d'été et des nuages d'or flottaient dans le ciel. Dans le grand salon d'Ingleside, Susan Baker s'assit, arborant un sourire de satisfaction. Il était quatre heures et Susan, qui avait travaillé sans répit depuis six heures du matin ce jour-là, entendait profiter d'une heure de repos et de papotage bien méritée. Susan se sentait alors d'une humeur parfaitement sereine. Tout s'était étrangement bien passé à la cuisine ce jour-là. Le Dr Jekyll ne s'était pas transformé en M. Hyde et par conséquent ne lui avait pas mis les nerfs en boule. De son fauteuil, elle apercevait la plate-bande de pivoines qui faisait sa fierté. C'est elle qui les avait plantées et qui s'en occupait, et elles s'épanouissaient comme aucune autre pivoine à Glen St. Mary ne l'avait jamais fait. Il y en avait des rouges, des rose argenté et d'autres, aussi blanches qu'une première neige.
Susan portait une nouvelle blouse de soie noire dans laquelle elle se sentait aussi élégante que Mme Marshall Elliott, un tablier blanc empesé, garni d'une bordure de dentelle crochetée de cinq pouces de largeur et d'une incrustation très compliquée. Ainsi vêtue, Susan se sentait en pleine possession de ses moyens en ouvrant son exemplaire du Daily Enterprise pour lire les nouvelles du Glen. Mlle Cornelia venait justement de l'informer que la rubrique mondaine couvrait une demi-colonne du journal et mentionnait presque tous les habitants d'Ingleside.
A la une du journal, un gros titre rapportait qu'un certain archiduc Ferdinand avait été assassiné dans un lieu portant le nom bizarre de Sarajevo, mais Susan ne s'attardait pas à des détails aussi immatériels et dénués d'intérêt. Ce qu'elle cherchait, c'était quelque chose de vraiment vital. Oh voilà, les «Echos de Glen St. Mary». Susan y plongea avec avidité, lisant chaque entrefilet à voix haute afin d'en extraire toute la saveur.
Afficher en entier« Rilla, qui avait gardé l’habitude de plisser les yeux en dormant de sorte qu’elle paraissait toujours rire dans son sommeil, bâilla, s’étira et sourit à Gertrude Oliver. Cette dernière était arrivée de Lowbridge la veille au soir et on l’avait persuadée de rester pour le bal qui aurait lieu au phare de Four Winds le lendemain soir.
« Le nouveau jour cogne à la fenêtre. Je me demande ce qu’il nous réserve. »
Mlle Oliver frémit. Elle n’accueillait jamais le jour avec l’enthousiasme de Rilla. Elle avait suffisamment vécu pour savoir qu’il peut nous réserver de terribles surprises.
« Ce que je préfère, c’est le côté inattendu des jours, poursuivit Rilla. C’est sympathique de se réveiller par un matin aussi ensoleillé et de rêvasser une dizaine de minutes avant de se lever, imaginant toutes les choses splendides qui pourraient se produire avant la nuit. »
« J’espère qu’il se passera quelque chose de très inattendu aujourd’hui, dit Gertrude. J’espère que la guerre a été évitée entre l’Allemagne et la France. »
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