Anthologie de la rêverie

Chronique complète :

https://sunread26.wordpress.com/2024/11/16/anthologie-de-la-reverie/

Extrait :

Petite anthologie de Moto Hagio, d’une série comportant actuellement deux ouvrages. Je peux le dire, avec ma découverte du Clan des Poe, je suis devenue fan de l’autrice. Même si je n’ai pas tout compris car l’ordre des chapitres ne correspondaient pas au temps, une manière volontaire de perdre le lecteur. Cette anthologie comporte quatre récits courts de l’autrice, dont deux qui sont liés. Des histoires originales où l’on retrouve souvent les mêmes questionnements et mises en avant.

Très clairement, la première histoire n’est pas celle qui m’a le plus marquée, le scénario est assez simple à l’heure d’aujourd’hui (il l’était sans doute moins lors de sa sortie originale). Malgré tout, il reste onirique et enivrant, ses personnages coincés dans une sorte de boucle, revivant des vies différentes, avec toujours la même finalité, la mort de l’autre, de l’être aimé. Ils pensent que quelqu’un cherche à casser ce cercle, mais l’histoire n’indique pas s’ils finiront par y parvenir, espérons-le ! J’aime beaucoup le travail sur les couleurs lors de cette intrigue, dans des tons très légers. Celles-ci concernent surtout les personnages principaux, leur histoire est tragique et aussi longue que chacune de leurs rencontres semblent brèves. À croire que le déclencheur de la tragédie c’est justement leur rencontre et que celle-ci est inévitable. La dernière histoire ne parle pas d’amour, mais d’amitié, là encore l’histoire est tragique mais aussi belle à la fois pour le coup. Une jeune fille emménage dans une nouvelle maison à l’orée de la forêt. Un peu comme Alice (au pays des merveilles), elle finit par s’aventurer dans la forêt où elle rencontre son ami. Son histoire est tragique, mais grâce à sa nouvelle amie, sa fin elle, sera positive et belle heureusement. Cette histoire suit sans doute l’idée que lorsqu’on est enfant, on est plus enclin au « surnaturel », comme l’indique pas mal de théories. Cette sensibilité réduisant avec l’âge pour la majorité de la population. Chacun est libre de croire ou non au surnaturel, quel qu’il soit. Notre vécu personnel pouvant nous faire pencher d’un côté ou de l’autre.

Les deux histoires restantes sont liées et se trouvent donc entre les deux autres dans le tome. Elles nous placent dans un univers de science-fiction où les personnages souhaitent rejoindre un groupe de surveillance intergalactique. Le contexte de l’intrigue est très bien expliqué au début, ce qui permet de mieux cerner la situation, même si on ne connait pas toutes les planètes évoquées. La seconde histoire est tout bonnement la suite de la première et met en scène un nouveau conflit. Dans la première, le conflit est dans un lieu clos, un vaisseau servant d’examen final pour le groupe. Le groupe devait ne comporter que dix membres et se retrouve au final avec onze membre, il y a donc un intrus dans le lot… Cette initiative avait pour unique but de les dérouter et de leur faire peur, c’était tellement prévisible que j’ai trouvé les personnages bien naïfs. Toutefois, une fois cette partie oubliée, je suis devenue très intéressée, presque subjuguée, par les scènes qui s’enchaînent. Pas mal d’idées fusent, notamment sur les différences de chaque planète et de ses habitants. L’histoire du vaisseau est également intéressante, bref, il y a tellement de choses que l’histoire ne pouvait tout bonnement ne pas s’arrêter là ! La suite offre également son lot de drames et de conflits, mais encore une fois, je peux dire que les choses finissent plutôt bien pour la majorité des personnages. Je comprends pourquoi Tomoko Yamada évoque cette histoire dans la préface, elle est sublime, splendide (à prononcer avec l’accent de Jim Carrey dans The mask).

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Cette œuvre est la première que je lis de cette autrice, et je l'ai trouvé pas si mal. Il y a quelques longueurs mais les objectifs des personnages et l'histoire étaient intéressants.

Ce manga m'a été prêté par une amie qui l'avait en coffret avec le deuxième volet de la série. Je ne me suis pas posée de questions sur le contenu de cette duologie. Je me suis lancée les yeux fermés tant l'objet-livre attirait mon oeil. De plus, c'est un titre très peu connu. Je me suis dis que ce serait sympa de faire la promotion de cette duologie.

Au final, je ne vais pas être très élogieuse dans ma chronique car De la rêverie s'apparente au genre SF. Il faut savoir que c'est un style que j'ai du mal à appréhender car on s'écarte trop du réalisme. De plus, le décor des vaisseaux spatiaux, galaxies, planètes n'a jamais été mon délire. Ca me rebute plus qu'autre chose. Encore moins s'il s'agit d'une guerre intergalactique entre les peuples pour une prise au pouvoir. Dans ce volet, nous sommes dans cette idée-là. Comment dire que j'ai difficilement accroché à ce manga.

Néanmoins, j'ai réussi à tenir car nous avons plusieurs histoires différentes. En fait, De la rêverie est un recueil de quatres nouvelles. Les deux premières histoires se lisent mais ne m'ont pas particulièrement plu. C'est surtout le troisième récit qui a été le plus fastidieux car rien ne me plaisait dans le déroulement de l'intrigue. Je n'ai pas été touchée par le sort des personnages et le concept m'ennuyait. Heureusement, la quatrième fiction a remonté la pente car on s'éloigne de la SF pour aller vers le genre surnaturel/féerique dont je raffole. Je regrette juste que la chute se devine très facilement mais la douceur et le ton enfantin de la trame pardonnent tout.

Mon avis général reste, cependant, très mitigé. Durant une bonne partie de ma lecture, je n'avais qu'une envie : c'était de finir le livre tellement les histoires me lassaient. Heureusement qu'il s'agit d'un manga car au moins, l'histoire est plus interactive grâce au visuel et aux dialogues. Si le genre m'a rebuté, le style graphique m'a, au contraire, séduit. Les planches douces, poétiques et philosophiques sont très agréables à contempler.

J'ai aussi apprécié les messages que l'autrice véhicule à travers sa fiction. Elle dénonce la question du genre sur notre société actuelle en mettant en scène un personnage hermaphrodite. D'ailleurs, c'est le seul que j'ai aimé pour son humouur, son charisme et sa prestance dans les deux histoires : Nous sommes onze et Nous sommes onze suite.

Malgré ces points positifs, ils ne sont pas suffisants pour combler les aspects négatifs. Néanmoins, ce fut une lecture très enrichissante qui m'a fait découvrir en manga un genre que je ne penserai pas franchir le cap. L'expérience a eu l'honneur d'être originale et marquante. Je vous conseille donc cette lecture pour les intéressé(e)s.