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Ariane et Barbe-Bleue



Description ajoutée par Biquet 2011-10-26T11:37:38+02:00

Résumé

On a toute raison de penser que l'auteur, en allant s'établir à Paris avec Georgette Leblanc en 1896, avait cru possible une collaboration entre lui et la cantatrice. Ariane et Barbe-Bleue et Sœur Béatrice, ces deux librettos où celle-ci chanterait le premier rôle ont été très vraisemblablement composés dans cette perspective. Nouveauté pour Maeterlinck - si peu musicien selon lui - dont seuls les poèmes avaient été mis en musique.

En avril 1899, celui-ci fait part à son traducteur allemand Oppein-Bronikowsld qu'il est en train d'achever Ariane et Barbe-Bleue:

«J'ai en ce moment achevé une sorte d'opéra légendaire ou féerique en trois actes destinés avant tout à la musique, et qui si je trouve à temps un musicien convenable seront représentés à l'Opéra-Comique de Paris l'hiver prochain, titre Ariane et Barbe-Bleue. »

Dès le début, l'auteur avait insisté sur le peu d'importance de cette œuvre, n'ayant jamais eu l'intendon de créer une pièce proprement dite. Dans la note introductive, il précise qu'il ne s'agit là que d' « une petite fantaisie, inoffensive et assez insignifiante», destinée et soumise en tout à la musique, et nullement d'un poème indépendant, autonome et complet par lui-même. En juillet 1899, il faisait part à son traducteur de son intendon de disdnguer l'Ariane de son drame et l'héroïne de la légende classique d'Ariane :

«Je crois aussi, après réflexion, pour éviter l'équivoque de Ariane, symbole historique ou mythologique du délaissement, de changer [sic] le nom d Ariane en un autre plus conte de fées, plus simplement légendaire, celui de Blanchebelle, par exemple.

Le titre serait alors : Blanchebelle et Barbe-Bleue, ou la Délivrance inutile. »

Ce changement de titre fut abandonné. Un seul aspect du mythe grec est resté: Ariane est la libératrice, comme Ariane la fille de Minos donna à Thésée le fil grâce auquel il put sortir du Labyrinthe.

Le compositeur français Paul Dukas se chargea de faire la partition, très déçu en apprenant que l'oeuvre allait paraître en anglais et en allemand, alors qu'il n'en était qu'au début de son travail. La pièce fut jouée à l'Opéra-Comique en 1907. Elle fut créée à la Scala, le 1er avril 1911. Georgette Leblanc y tenait le premier rôle. Voici ce qu'elle note dans ses Souvenirs:

«Cette adorable histoire que Paul Dukas illustra d'une musique géniale est assez peu connue et peu comprise. Cette femme qui vient pour ouvrir les portes du château de Barbe-Bleue aux princesses enfermées et qui, repoussée par les victimes, s'éloigne sans rancœur pour continuer sa vie de "délivreuse", paraît incompréhensible et même un peu absurde... »

Reste la difficulté d'interpréter cette pièce qu'il faut bien considérer comme une allégorie. Compte tenu de l'affirmation de l'auteur selon laquelle « l'œuvrette n 'a été écrite qu 'en vue de l'effet scénique » .

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extrait

Extrait ajouté par Biquet 2011-10-26T11:40:43+02:00

ACTE PREMIER

Une vaste et somptueuse salle en hémicycle dans le château de Barbe-Bleue. Au fond une grande porte. De chaque côté de celle-ci trois petites portes d'êbène à serrures et ornements d'argent ferment des espèces de niches dans une colonnade de marbre. Au-dessus de ces portes, mais au dernier plan, six fenêtres monumentales auxquelles on peut accéder de chaque côté de la salle, par un escalier arrondi qui amène à une sorte de balcon intérieur. C'est le soir, les lustres sont allumés et les fenêtres ouvertes. - Au dehors, c'est-à-dire derrière les fenêtres du fond, une foule agitée qu'on ne voit pas, mais dont on entend très distinctement les cris tour à tour effrayés, inquiets et menaçants, les mouvements subits, les piétinements et les murmures. Dès les premières mesures de l'ouverture, le rideau se lève et l'on entend immédiatement, à travers la musique, les voix de la foule invisible.

VOIX DE LA FOULE

- L'avez-vous vue dans le carrosse ? - Tout le village l'attendait. - Elle est belle ? - Elle m'a regardé. - Moi aussi. - Moi aussi. - Elle était triste mais elle souriait. - On dirait qu'elle aime tout le monde. - On n'en a jamais vu d'aussi belle. - D'où vient-elle ? - De très loin, pour qu'elle ne sache point ce qui l'attend ici. - Ils ont voyagé trente jours. - II ne peut pas nous voir, crions pour l'avertir ! Tous ensemble: N'allez pas plus avant! - N'entrez pas au château. - N'entrez pas c'est la mort ! - Voix isolées : Elle ne comprendra pas. - II paraît que vingt hommes de sa ville l'ont suivie. - Pourquoi? -Parce qu'ils l'aiment. - II paraît qu'on pleurait dans les rues. - Pourquoi est-elle venue? - On m'a dit qu'elle avait son idée. - II n'aura pas celle-ci. - Non, non, elle est trop belle. - II n'aura pas celle-ci ! - Les voilà! Les voilà! - Où vont-ils? - Ils ont pris la porte rouge. - Non, non, je vois des torches dans l'avenue. - Voilà le grand carrosse entre les arbres ! - II a peur ! - II n'aura pas celle-ci ! Il est fou ! Hou ! Hou ! - C'est assez ! c'est assez ! Ça fera la sixième ! -Assassin ! Assassin ! À mort ! à mort ! à mort ! - II faut mettre le feu ! -J'ai pris ma grande fourche ! -J'ai apporté ma faux ! - Ils entrent dans la cour. - Allons voir. - Prenez garde ! - Les portes sont fermées. - Attendons-les ici. - On dit qu'elle sait tout. - Que sait-elle? - Ce que je sais aussi. - Mais quoi ? que savez-vous ? - Que toutes ne sont pas mortes ! - Pas mortes ? Oh là là ! - Je les ai mises en terre! - Un soir que je passais j'ai entendu chanter. - Moi aussi! - Moi aussi ! - On dit qu'elles reviennent ! - II attire le malheur ! - Regardez ! regardez ! Il attire le malheur ! - Regardez ! regardez ! Les fenêtres se ferment!... Ils vont entrer! - On ne voit rien ! - A mort! à mort! à mort!...

A ce moment, en effet, les six fenêtres monumentales au-dessus des niches de marbre se ferment d'elles-mêmes étouffant à mesure les voix de la foule. - On n'entend plus qu'un grondement indistinct qui est presque le silence. Peu après, par une porte latérale, entrent dans la salle Ariane et la nourrice.

LA NOURRICE

Où sommes-nous? - Ecoutez, on murmure. - Ce sont les paysans. - Ils voudraient nous sauver. - Ils couvraient les chemins, ils n'osaient point parler, mais ils nous faisaient signe de nous en retourner. - Elle va à la grande porte du fond. - Ils sont derrière la porte. -Je les entends qui marchent. Essayons de l'ouvrir... Il nous a laissées seules, nous pouvons fuir peut-être... Je vous l'avais bien dit, il est fou, c'est la mort... Ce qu'on a dit est vrai, il a tué cinq femmes...

ARIANE

Elles ne sont pas mortes. On en parlait là-bas comme d'un mystère étrange, dans le pays lointain où son amour sauvage et qui tremblait pourtant, est venu me chercher. - Je m'en doutais là-bas, et j'en suis sûre ici... Il m'aime, je suis belle et j'aurai son secret. Il faut d'abord désobéir; c'est le premier devoir quand l'ordre est menaçant et ne s'explique pas. - Les autres ont eu tort, et si elles sont perdues, c'est qu'elles ont hésité. - Nous voici dans la galerie qui précède la salle où son amour m'attend. - II m'a donné ces clefs qui ouvrent les trésors des parures nuptiales. Les six clefs d'argent sont permises, mais la clef d'or est interdite. C'est la seule qui importe. - Je jette les six autres et garde la dernière. - Elle jette les clefs d'argent qui tintent en s'éparpillant sur les dalles de marbre.

LA NOURRICE, se précipitant pour les ramasser

Que faites-vous? - II vous avait donné tous les trésors qu'elles ouvrent...

ARIANE

Ouvre toi-même si tu veux. - Je vais chercher la porte défendue. - Ouvre les autres si tu veux; tout ce qui est permis ne nous apprendra rien.

LA NOURRICE, regardant les clefs et la salle

Voilà les portes dans le marbre. Elles ont des serrures d'argent pour nous dire qu'elles repondent aux clefs. Laquelle ouvrirai-je d'abord?

ARIANE

Qu'importe. - Elles ne sont là que pour nous détourner de ce qu'il faut savoir. - Je cherche la septième et ne la trouve point...

LA NOURRICE, essayant les clefs sur la première porte

Quelle clef ouvrira la première? - Celle-ci? - Non. - Celle-là? -Pas encore. - Oh ! la troisième y entre et entraîne ma main ! - Prenez garde ! - Fuyez ! Les deux battants s'animent et glissent comme un voile. - Qu'est ceci? - Prenez garde, c'est une grêle de feu qui s'abat sur mes mains et me meurtrit la face. - Oh!...

La nourrice fait un saut en arrière car, tandis qu 'elle parle encore, les deux vantaux glissent d'eux-mêmes dans des rainures latérales et subitement disparaissent, découvrant un prodigieux amoncellement d'améthystes entassées jusqu'au sommet de l'ouverture. Alors, comme délivrés d'une contrainte séculaire, des joyaux de toutes formes mais de même substance, colliers, aigrettes, bracelets, bagues, boucles, ceintures, diadèmes, croulent en flammes violettes et rebondissent jusqu 'au fond de la salle, cependant qu'à mesure que les premiers se répandent sur le marbre, de toutes les infractuosités des voûtes réveillées continuent d'en ruisseler d'autres, de plus en plus nombreux et admirables, au milieu d'un bruit de pierreries vivantes qui ne s'arrête plus.

LA NOURRICE, éblouie, affolée, les ramassant à mains pleines

Prenez-les ! - Penchez-vous ! Ramassez les plus belles ! - II y en a assez pour orner un royaume ! Il en tombe toujours ! Elles lapident mes mains, elles criblent mes cheveux ! - En voilà d'inouïes qui descendent des voûtes comme des violettes de miracle ! Pourpres, lilas et mauves ! Plongez-y donc les bras, couvrez en votre front, j'en remplirai ma mante...

ARIANE

Ce sont de nobles améthystes. - Ouvre la deuxième porte.

LA NOURRICE

La deuxième? -Je n'ose... et pourtant je voudrais savoir si... Elle met une clef à la serrure. Prenez garde ! - La clef tourne déjà ! Les battants ont des ailes, les parois se déchirent ! - Oh ! - Même scène qu'à la première porte, mais cette fois c'est l'accumulation, l'irruption rebondissante et l'éblouissement sonore et bleuissant d'une pluie de saphirs.

ARIANE

Ce sont de beaux saphirs. - Ouvre la troisième porte.

LA NOURRICE

Attendez que j'aie vu, que j'aie pris les plus beaux! - Ma mante va crever sous le poids du ciel bleu ! - Regardez, ils débordent, ils coulent de tous côtés. - A droite un torrent violet, à gauche un jet d'azur!...

ARIANE

Va, nourrice, hâte-toi, l'occasion de pécher est rare et fugitive.

LA NOURRICE

Eue ouvre la troisième porte. - Même jeu, mais cette fois c'est l'entassement pâle, le ruissellement laiteux, plus menu mais plus innombrable d'un déluge de perles. J'en recueille une poignée pour qu'elles caressent les saphirs...

ARIANE

Ouvre la quatrième.

LA NOURRICE

Elle ouvre la quatrième porte. - Même jeu. - Ruissellements d'émeraudes. Oh ! celles-ci sont plus vertes que le printemps qui naît le long des peupliers dans les gouttes de rosée du beau soleil de mon village !... Secouant sa mante d'où ruissellent les améthystes, les saphirs et les perles. Allez-vous-en, les autres ! faites place aux plus belles ! Je suis née sous les arbres dans la clarté des feuilles!...

ARIANE

Ouvre la cinquième porte.

LA NOURRICE

Quoi, pas même celles-ci? Vous ne les aimez pas?

ARIANE

Ce que j'aime est plus beau que les plus belles pierres.

LA NOURRICE

Elle ouvre la cinquième porte. - Même jeu. - Irruption aveuglante, incandescente animée et cascade tragique de rubis.

Celles-ci sont terribles, et je n'y touche point.

ARIANE

Nous approchons du but, car voici la menace. - Ouvre la dernière porte.

LA NOURRICE

C'est la dernière clef. - Si déjà le sang coule sous la porte permise, quelle est l'horreur qui veille sur le seuil interdit?

ARIANE

Ouvre vite.

LA NOURRICE

Hésitante, elle ouvre la sixième porte. - Même jeu. - Mais cette fois l'irradiation est intolérable. - Ce sont des cataractes d'énormes et purs diamants qui se précipitent dans la salle; des millions d'étincelles, de rayons, de feuxcroisés, d'irisations f0 se rencontrent, se multiplient, s'étalent et s'exaspèrent. Ariane déconcertée pousse un cri d'éblouissement. Elle se penche, ramasse un diadème, une rivière, des poignées de splendeurs qui éclatent et en pare, au hasard, ses cheveux, ses bras, sa gorge et ses mains.

ARIANE

Tandis qu 'elle fait resplendir sous ses yeux et élève devant eue les diamants qui l'illuminent.

Ô mes clairs diamants ! Je ne vous cherchais pas, mais je vous salue sur ma route ! Immortelle rosée de lumière ! Ruisselez sur mes mains, illuminez mes bras, éblouissez ma chair ! Vous êtes purs, infatigables et ne mourrez jamais, et ce qui s'agite en vos feux, comme un peuple d'esprit qui sème des étoiles, c'est la passion de la clarté qui a tout pénétré, ne se repose pas, et n'a plus rien à vaincre qu'elle-même !... S'approchant de la porte ouverte et regardant sous la voûte. Pleuvez, pleuvez encore, entrailles de l'été, exploits de la lumière et conscience innombrable des flammes ! Vous blesserez mes yeux sans lasser mes regards!... Se penchant davantage. - Mais que vois-je, nourrice ? Nourrice, où donc es-tu ? La pluie magnifique se déchire et demeure en suspens au-dessus d'un arceau qu'elle éclaire ! - Voilà la septième porte avec ses gonds, ses barres et sa serrure d'or!...

LA NOURRICE

Venez, n'y touchez pas. Retenez vos mains et vos yeux de crainte qu'elle ne s'ouvre... Venez donc, cachons-nous... Après les diamants, c'est la flamme ou la mort...

ARIANE

Oui, retire-toi, Nourrice. Cache-toi derrière ces colonnes de marbre. Je veux y aller seule.

Elle entre sous la voûte, met la clef dans la serrure; la porte se divise, rien ne paraît qu'une ouverture pleine d'ombre, mais un chant étouffé et lointain s'élève des profondeurs de la terre et se répand dans la salle.

LA NOURRICE

Ariane, que faites-vous? - Est-ce vous qui chantez?

ARIANE

Écoute.

LE CHANT étouffé

Les cinq filles d'Orlamonde

(La fée noire est morte)

Les cinq filles d'Orlamonde

Ont cherché les portes...

LA NOURRICE

Ce sont les autres femmes...

ARIANE

Oui.

LA NOURRICE

Refermez cette porte ! - Le chant remplit la salle, il se répand partout.

ARIANE, essayant de refermer la porte

Je ne peux pas...

LE CHANT, plus sonore

Ont allumé leurs cinq lampes,

Ont ouvert les tours,

Ont ouvert quatre cents salles

Sans trouver le jour...

LA NOURRICE

II remonte, il redouble!... Poussons la première porte. - Aidez-moi... Elles essaient de refermer la porte qui cachait les diamants. - Elle résiste aussi !

LE CHANT, plus puissant

Ont ouvert un puits sonore

Descendant alors

Et sur une porte close

Trouvent une clef d'or...

LA NOURRICE, affolée, entrant à son tour sous la voûte

Taisez-vous ! Taisez-vous ! - Elles vont nous perdre aussi ! Étouffons cette voix ! - Étendant son manteau. - Mon manteau couvrira l'ouverture...

ARIANE

Je vois des marches sous le seuil. Je vais descendre où l'on m'appelle...

LE CHANT, de plus en plus puissant

Voient l'océan par les fentes

Ont peur de mourir

Et frappent à la porte close

Sans oser l'ouvrir...

Sur les dernières paroles du chant, Barbe-Bleue entre dans la salle. H s'arrête un instant et regarde.

BARBE-BLEUE, s'approchant

Vous aussi...

ARIANE

Tressaille, se retourne, sort de la voûte, et, étincellante de diamants s'avance vers Barbe-Bleue.

Moi surtout. Je vous croyais plus forte et plus sage que vos sœurs...

ARIANE

Combien de temps ont-elles supporté la défense?

BARBE-BLEUE

Celles-ci quelques jours, celles-là quelques mois ; la dernière une année...

ARIANE

C'est la dernière seule qu'il eût fallu punir.

BARBE-BLEUE

C'était bien peu de chose ce que je demandais...

ARIANE

Vous leur demandiez plus que vous n'aviez donné.

BARBE-BLEUE

Vous perdez le bonheur que je voulais pour vous.

ARIANE

Le bonheur que je veux ne peut vivre dans l'ombre.

BARBE-BLEUE

Renoncez à savoir et je puis pardonner...

ARIANE

Je pourrai pardonner lorsque je saurai tout.

BARBE-BLEUE, saisissant Ariane par le bras

Venez !

ARIANE

Où voulez-vous que j'aille?

BARBE-BLEUE

Où je vous mènerai.

ARIANE

Non.

Barbe-Bleue cherche à entraîner de force Ariane qui pousse un long cri de douleur. À ce cri répond d'abord une sorte de rumeur sourde. La lutte entre Ariane et Barbe-Bleue continue un instant, et la Nourrice y mêle ses clameurs désespérées. Tout à coup, une pierre lancée du dehors brise une des fenêtres, on entend gronder et s'agiter la foule. D'autres pierres viennent tomber dans la salle. La nourrice court à la grande porte du fond, dont elle tire les verrous et soulève les barres. Une brusque poussée du dehors ébranle et entr'ouvre cette porte et les paysans furieux mais hésitants se pressent sur le seuil. - Barbe-Bleue, délivrant Ariane, tire son épée pour se préparer à la lutte. Mais Ariane, calme, s'avance vers la foule.

ARIANE

Que voulez-vous? - II ne m'a fait aucun mal.

Elle écarte doucement les paysans et referme la porte avec soin, tandis que Barbe-Bleue, les yeux baissés, regarde la pointe de son épée. Rideau.

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Commentaires récents

Commentaire ajouté par Zelina 2018-11-24T12:28:51+01:00
Or

Je suis conquise !!!!!

J'adore Maeterlinck, je suis tombée sous le charme de sa plume pleine de poésie et de symboles.

Ariane et Barbe-Bleu reprend le conte bien connu de l'homme qui tue ses femmes, associé au mythe d'Ariane, qui va descendre dans les profondeurs labyrinthique de la chambre secrète pour délivrer les femmes Spoiler(cliquez pour révéler)non-mortes mais prisonnières. Ces femmes sont, surprise !, les héroïnes d'autres pièces de Maeterlinck : Selysette, Ygraine, Mélisande, Alladine et Bellangère. Après les avoir sorties de leur tombe, Ariane les aide à soigner Barbe-Bleue, blessé par les paysans. Puis, elle les invite à partir avec elle, mais les femmes refusent, préférant rester avec Barbe-Bleue...

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