Extraits

"- Le plus beau voyage qu'on puisse faire, c'est à l'intérieur de soi-même." p.191

" Les déesses soient louées,

Les femmes ne fréquentent pas les champs de bataille,

Les déesses soient louées,

Les hommes s'étripent sur les champs de bataille,

Les déesses soient louées,

Les femmes sont moins stupides que les hommes." p.459

"- Le silence me manque, murmura-t-il. La vie hors du monde, hors du bruit, hors de la fureur. Tout semblait si tranquille là-haut. Je croyais avoir gagné la sagesse, mais, avec vous, j'ai pris conscience qu'elle se mesure en se confrontant au monde, au bruit, à la fureur. Rester uni au silence quand, de votre propre main, vous donnez la mort, quand la peur coule comme une venin glacé dans vos veines, quand la faim et la soif vous dévorent. Ne pas haïr si on vous déteste, ne pas juger si on vous condamne, ne pas maudire si on vous tue, continuer de lutter parce que le destin l'exige, se frotter au fer, à l'air, au feu, à l'eau, à la chair, sans jamais perdre de vue la paix des abysses de l'âme, perdre son frère et des êtres chers sans jamais se croire séparés d'eux. Nous, les frères de la Résurrection, n'avons jamais mis notre enseignement à l'épreuve; nous avons vécu comme des ombres." p.263

"Sans la corporation des égoutiers, méprisée des Hauts jusque dans les Bas, Arkane croulerait déjà sous des tonnes et des tonnes de déchets. Ces hommes vouent leur existence à l'écoulement permanent des rejets des citadins, aussi bien les restes de leurs repas que leurs eaux usées et leurs propres déjections. C'est fou ce qu'un seul individu peut produire comme résidus en une année! S'il en était conscient, il changerait de comportement, il mangerait frugalement pour ne pas gaspiller la nourriture et ne pas évacuer trop de matières, il s'épargnerait des lavages superflus, il cesserait d'être cette personne irréfléchie et grasse qui croit que sa merde disparaît par la magie des déesses, il vouerait un respect et une sympathie sans limites à ceux qui prennent soin de ses excréments, mais le temps est encore loin d'un comportement responsable, l'égoïsme qui règne en maître finira par nous étouffer, comme Arkane s'affaissera un jour dans sa propre conscience." p.207

Il s’abstint d’ajouter qu’elle avait changé seulement sur le plan physique, que, pour le reste, on pouvait tout de suite remarquer qu’elle reproduisait à la perfection le modèle de la femme des rives, condamnée à supporter un homme brutal, à travailler du matin au soir comme une bête de somme. Il n’y avait déjà plus de vie en elle. Etait-elle mariée ? Renn se remémora Yseh, la jeune paysanne qui lui avait enseigné les choses de l’amour et qui avait sacrifié sa jeunesse, sa beauté, sa sensualité sur l’autel du labeur et de l’âpreté.

Roi. Le mot suscite bien des réactions. A celui qui rêve d’être couronné roi, je dirai ceci : donner le pouvoir absolu à un seul homme, fût-il le plus sage du monde, se termine un jour ou l’autre par un désastre, pour lui et pour ses sujets. Le système de gouvernement d’Arkane m’apparait comme la meilleure des solutions. Il repose sur une notion qui m’est très chère : l’équilibre. Confier les rênes d’une cité et d’un pays aussi importants qu’Arkane à un Conseil de sept familles égales en force et en clairvoyance assure aux populations une administration équitable et harmonieuse. Le roi, lui, porte l’entière responsabilité de son territoire sur ses épaules, bien trop frêles pour soutenir un tel poids.

Dans certaines circonstances, respecter un serment est la pire des trahisons.

Il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.

Celui qui ne veut pas entendre a besoin de preuves, pas de mots.

Arkane tombera un jour, car il n'est aucun royaume, aucune cité, aucune civilisation invincible.