Extraits

Les amants sont issus de deux races ennemies, Elfe et Demon, et un enfant va naître de cette union inattendue. Cet enfant sera d'exception car, par ces deux races,il concentrera l'univers, créant un lien entre le jour et la nuit.Son existence sera remplie de pouvoirs inconnus

Réveille toi le matin avec au coeur des passions.Il faut vivre passionné, surtout vous, Mortels à la vie si courte ! Quoi de plus triste que de s'ennuyer, quoi de plus vide que de ne rien faire ?

Un court moment, le Prince Démon voulut céder à la fuite, partir avant que le mal ne devienne irrémédiable et pleurer la mort d'un amour sans pleurer la mort d'un corps adoré. Mais les yeux de Rosendael se rivaient à lui et le retenaient plus sûrement que n'importe quelle chaîne. Laocoon vacilla, fermant les paupières pour retenir à lui le vaste chagrin qui maintenant le consumait. Il maudit le Miroir magique. L'avenir avait un goût pesant de sang.

Ce Prince Démon était beau. Sa beauté était aussi sombre que celle de la jeune Elfe était pâle ; elle approchait d'ailleurs d'une image parfaite qui n'était pas sans rappeler le visage vu au fond du Miroir Eternel. La peau, ruisselante de lune, avait le poli du bois ouvragé et révélait en des reliefs troublants le volume des muscles. Les cheveux étaient négligemment rejetés vers l'arrière, masse plus noire que la nuit.

Il l'attendait, présence solitaire, vêtu comme seul pouvait l'être un Prince de la nuit, contraste constant entre la couleur obscure et l'impression de clarté qui s'en dégageait. Rosendael crut regarder de la lumière noire.

Laocoon lui sourit, s'avança vers elle. Elle attendit en frémissant, les joues empourprées. Il s'immobilisa devant elle, la prit doucement par la taille. Il lui embrassa le front, les joues, les lèvres. Elles se laissa faire, le cœur battant, le corps tremblant.

<< Nos pères nous tueraient s'ils nous voyaient... murmura-t-elle en s'abandonnant contre la poitrine large du Prince Démon. >>

Son odeur animale, un peu ambre, un peu cuir, pénétrait lentement son corps en y laissant un sillage de bonheur. Elle ferma les yeux. Laocoon ne répondit rien. Il se contenta de lui prendre le visage entre les mains, sa bouche tout contre la sienne. Elle s'ouvrit à lui et il l'embrassa longuement,jusqu'à ce que le désir qu'il avait d'elle soit exacerbé, jusqu'à ce qu'il la sente fondre entre ses doigts, éperdue d'amour. Ils glissèrent au sol, s'allongèrent sur la mousse, l'un tout contre l'autre. La lune se voila d'un nuage et seule l'immobilité de la Grande Forêt Mêlée de Teisha les enveloppa. Ils ne savaient pas qu'ils étaient en train d'accomplir une prophétie. Ils étaient trop jeunes pour seulement songer aux destinées. Ils avaient l'appétit de la vie dans leurs corps et ils y cédaient instinctivement. Ils étaient heureux.