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Irène raccroche sans me laisser le temps de riposter et je suis de toute façon trop fatiguée et trop lasse pour tenter de me battre avec elle. C’est à cet instant que je réalise réellement le vide que Charlie a laissé dans ma vie. Contrairement à ce que j’ai affirmé à Irène, tout ne va pas bien…
***
Irène et Peter m’accueillent avec un grand sourire quand je les rejoins quelques minutes plus tard dans la voiture. Le regard complice qu’ils échangent me rappelle les mots de Mary. Charlie et moi étions comme eux il n’y a pas si longtemps… Je suis heureuse pour Irène : elle rayonne. Mais j’éprouve un petit serrement de cœur et sombre dans une profonde nostalgie.
Perdue dans mes pensées, je ne remarque pas tout de suite que le véhicule s’est arrêté. Quand je lève les yeux, j’aperçois l’église St. Luke. Surprise, je me redresse aussitôt sur la banquette. Comment ne pas reconnaître l’endroit le plus romantique de la ville, où Charlie et moi avons passé le meilleur des moments ? Mon cœur se serre, les larmes me montent aux yeux. Je me rends compte à quel point cette séparation est dure. Je me cache derrière la colère, elle m’aide à tenir, mais je suis complètement dévastée…
Je tourne la tête vers Irène et Peter, le regard interrogateur.
– Quelqu’un t’attend, se contente de me dire Irène, un sourire encourageant aux lèvres.
– Irène… Tu ne m’as pas fait ça ?! lui demandé-je, commençant à comprendre.
– Il faut que tu entendes ce qu’il a à te dire, reprend-elle. Tu décideras ensuite de ce que tu veux faire, mais laisse-lui une chance de s’expliquer.
– S’expliquer ?! Et lui, il a essayé de m’écouter, peut-être ? Non ! explosé-je, la voix tremblante.
Les larmes coulent sur mes joues bien malgré moi. Irène est toujours tournée vers moi, son regard apaisant m’enveloppe. Elle n’a pas besoin d’insister, je sais au fond de moi que si je refuse cette discussion, je finirai par le regretter. Peter, lui, n’a pas bougé, il n’a pas l’air très à l’aise et se contente de fixer un point devant lui.
– OK… soufflé-je en ouvrant la portière.
À peine l’ai-je refermée que Peter remet le contact. J’ai juste le temps d’apercevoir le signe que me fait Irène et la voiture est déjà loin.
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