Extraits

“I stop myself from apologizing-because what would I even be sorry for? Existing too loud?”

“Growing up, I realized quite quickly that people hate being called racist more than they hate racism itself.”

C'est bizarre d'être en cours et de prendre des notes comme s'il ne s'était rien passé. Des regards me démangent la nuque. Agrippant fort mon crayon, j'enfonce la mine dans la page tandis que les paroles du prof me passent au dessus de la tête.

Les murmures sont comme des serpents ; ils se faufilent dans vos oreilles et menacent d'empoisonner votre esprit avec leur venin.

" Tu crois qu'elle a réellement tué quelqu'un ? " demande Terrel.

Je hausse les épaules. La plupart des gens ont peurs de Chamiaka. De la à l'imaginer capable de meurtre...Je ne sais pas trop. Elle a nié beaucoup des accusations d'As, alors qu'on sait tous les deux qu'elles sont vraies. Et puis, il y avait ce fichier sur la clé USB...

Chamiaka réussit enfin à démasquer la silhouette. Au lieu de pousser un cri triomphant, elle se met à trembler de tout se corps et recule. Pendant qu'elle fixe d'un air choqué ce que je réalise être une fille, celle-ci se relève, tourne les talons et s'enfuit.

Mort ?

" Mon père est mort ? " Elle hoche la tête. Je me sens comme engourdi. " Quand ? " j'insiste, même si le savoir ne m'aidera pas beaucoup.

Je déteste ce système. Je déteste me laisser atteindre par ces conneries institutionnelles. Je déteste qu’ils aient le pouvoir de briser mon avenir. De me buter. Ils traitent ma peau noire comme un flingue, une grenade ou un couteau, alors que le seul danger mortel, ce sont eux. Ce sont les types d’en haut qui contrôlent tout.

"Ça va", dis-je d'une voix brisée - mais pas à cause de ma blessure.

C'est mon coeur qui saigne le plus.

Je pense : je sais. Même si je ne suis plus certaine d'y croire. Si j'étais la meilleure, c'est moi qu'il aurait choisie.