Extraits

" Pendant quelques minutes l'obstétricienne prend des clichés, puis des mesures, mais elle pourrait danser le french cancan, notre attention ne quitterait pas pour autant d'un pouce le moniteur. Veronica commente chaque mouvement du fœtus comme un journaliste sportif tandis que miss Parks exprime son soulagement de ne pas voir l'enfant avec une clope dans la bouche.

- Le bébé est en pleine forme, il grandit bien. Aucune anomalie ni malformation déclare le médecin.

- Pourquoi c'est comme ça là ? demande miss Parks en pointant l'écran du doigt.

- C'est normal, c'est un effet de la profondeur.

- Vous êtes sûre ?

- Oui madame tout va bien.

- D'accord, marmonne miss Parks en se rasseyant sur son siège. Bon travail Sky, me dit-elle, comme si j'avais accompli un service du samedi soir sans renverser une commande. "

- Pas sûr que le bébé vous trouve aussi mignons, par contre, ajoute-t-elle.

- Pourquoi ? demande Ash, qui, je le sens, tombe dans un nouveau traquenard de Vero.

– Ben, vous baisez tellement… T’as pas peur de le noyer ?

Je recrache une gorgée de tisane à peine avalée, en me demandant si elle a vraiment osé dire ça.

– T’étais pas obligée d’illustrer mes propos, Sky ! Monsieur avait compris que je plaisantais.

Je rigole tellement que je renverse un peu plus de boisson sur moi.

Il y a quelques heures, je pensais que nous étions condamnés à sombrer. A nous séparer encore une fois dans la douleur et les non-dits. Même si nous n'avons pas tout mis à plat, une première étape vient d'être franchie. Mais je ne peux pas ignorer que son départ est pour aujourd'hui... Peut-être que ça nous a pris trop de temps, qu'il est trop tard...

– A quelle heure est ton vol ?

Il se penche vers moi pour m'embrasser avant d'appuyer son front contre le mien.

– Mon avion a décollé il y a trois heures.

C’est Vero tout craché, aussi fidèle en amitié qu’exubérante dans la vie.

– Le pire, c’est de laisser la chambre à deux nouvelles étudiantes. Il s’est passé des trucs tellement perso entre ces quatre murs que j’ai l’impression de prêter mon string.

– Une métaphore au poil, ajouté-je en rigolant.

On se regarde comme deux amoureuses sur la même longueur d’onde, prises d’un fou rire incontrôlable.

– Vous auriez dû voir le maître à l’œuvre, c’est quelque chose ! s’exclame-t-il en se frottant les mains, d’appétit.

– Ash, le séducteur ? demande Vero sèchement.

– Non, le briseur de cœurs. Il ne l’a pas loupée, dehors. Elle était limite à le chauffer, je vous jure, quand Ash lui a finalement demandé si elle voudrait s’en griller une autre plus tard. Elle a dit « oui », tout sourire, alors il lui a donné son paquet de clopes et lui a lâché : « Je te l’offre, j’essaie d’arrêter, ma femme est enceinte. »

On est tous restés bouche bée,

– J'ai de la chance de t'avoir, Ashley, tellement de chance.

Elle pose sa tête contre mon épaule. Ainsi, elle ne peut pas voir les larmes qui s'échouent sur mes joues. La musique s'arrête, mais je continue de danser.

Car cette danse est la dernière.

La semaine suivante, on l'enterra. Depuis ce jour, plus personne ne m'a appelé Ashley. Sans le savoir, j'étais déjà

devenu Ash, ce garçon perdu sous cette pluie de cendres qui allait brouiller toutes mes prochaines décisions…

– Merci. D’avoir pris soin d’elle, je veux dire.

– Je l’ai pas fait pour toi, mais je prends tes remerciements quand même. Je te la confie, Walker, mais si jamais tu la rends malheureuse, je t’efface tes tatouages au papier de verre.

Je l’avais dit.

Meilleur. Ange. Gardien. De tous les temps.

Si un jour je perds ma voix tu resteras mon unique choix parce que dans ce putain de monde, tu connais le moindre mot, la moindre pensée que mon esprit étrange à conçue. (Ash et Zach)

Trop occupé à aimer les autres, il en avait juste oublié de s'aimer un peu...

Vous, les jeunes, vous êtes doués pour vous inventer de faux problèmes que la vie devrait résoudre à votre place.