Ajouter un extrait
Liste des extraits
Frederick se tenait sur la terrasse, un verre de cognac à la main, et regardait Eleanor rire aux éclats, la tête rejetée en arrière, les rayons de lune soulignant son cou de cygne. Son rire cristallin flottait dans la brise, enivrant. Tout dans cette femme l'enivrait, pour dire la vérité.
En revanche, elle ne semblait pas faire le même effet à George Wistby. Certes, durant tout le dîner, il s'était montré attentif. Il avait ri de ses mots d'esprit et tenté de satisfaire ses moindres caprices. Et pourtant, étrangement,frederick n'avait vu là qu'un excès de politesse. Il n'avait pas senti de désir chez cet homme.
Afficher en entier" - Je voulais vous écrire un poème, reprit-il, s'empressant de changer de sujet. Malheureusement, je n'ai pas assez de talent. J'espère que vous pardonnerez ma tentative maladroite.
- Étiez-vous sincère, Frederick ? Ou n'étaient-ce que des paroles vides de sens ?
Comme il ouvrait la bouche, elle l'arrêta d'un geste.
- Attendez ! Vous devez me répondre en toute franchise. Sinon, mieux vaut mettre un terme à cet entretien sur-le-champ.
- Chaque mot est vrai, encore que je ne sois sans doute pas très doué pour coucher mes sentiments par écrit.
Elle ouvrit de grands yeux, battit des paupières.
- Vous m'avez demandé si vous étiez seul à souffrir de...
Elle s'interrompit, gênée, ne sachant comment s'exprimer. En deux pas, il fut près d'elle et dénoua le ruban de sa cape.
- De désir, Eleanor ? Je ne peux plus dormir tant je pense à vous. Je vous vois partout. Lorsque nous sommes séparés, je ne songe qu'au moment où je vais vous retrouver. Vous avez pris possession de mon âme, et en si peu de temps... Jamais encore une femme ne m'a inspiré un tel désir, de tels sentiments. Dites-moi que je ne suis pas seul à éprouver cela, avant que je devienne fou.
Sans un mot, Eleanor baissa les yeux et ôta lentement ses gants. Ils tombèrent sur le sol en même temps que sa cape. Puis elle fit deux pas en avant et leva les yeux vers Frederick. De sa main nue, elle lui effleura timidement le visage. Elle s'approcha encore, ses seins lui frôlant le torse. Son parfum le grisait, et il mourrait d'envie de la prendre dans ses bras, mais il n'osait faire un geste de crainte qu'elle ne se dérobe, effrayée par l'intensité de son excitation.
- Non, Frederick, chuchota-t-elle d'une voix caressante. Non, vous n'êtes pas seul à éprouver cela.
- Dieu merci ! murmura-t-il avant de la plaquer contre lui et de s'emparer avec fougue de sa bouche délicieuse. "
Afficher en entier