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Les ambitions du IIIème Reich sont sans limites : Prora doit devenir la plus grande station balnéaire du monde et ses huit bâtiments identiques de cinq étages chacun doivent, à terme, accueillir plusieurs millions de vacanciers par an. Le souhait des lieutenants d'Hitler est louable : que chaque travailleur du pays puisse passer des vacances au bord de la mer. Mais ces vacances doivent être conformes au projet "social" des nazis. Si le projet comprend piscines, cinémas et restaurants (qui ne verront jamais le jour), les aménagements des immeubles sont d'une austérité à toute épreuve : salles de bain communes sur chaque palier, petites chambres (5 x 2,5 mètres) toutes identiques et sans aucun ornement, si ce n'est un haut-parleur pour recevoir les messages de propagande... En 1939, l'inauguration de Prora est bouleversée par l'arrivée de la seconde guerre mondiale. Le complexe n'accueillera jamais les vacanciers d'Hitler, et les quatre autres stations balnéaires prévues ne seront jamais édifiées. En 1944, les bâtiments sont aménagés en hôpital militaire pour les blessés de la Wehrmacht et sont le refuge de la population de Hambourg bombardée. En 1945, Prora se retrouvant sur le territoire de la communiste République démocratique allemande, les lieux accueillent l'Armée rouge avant d'être transformés en base militaire, puis en caserne pour les parachutistes et au centre pour les objecteurs de conscience. En 1990, ce colossal vestige de l'Allemagne nazie est abandonné aux herbes folles. Depuis les années 2000 pourtant, les projets de reconversion se succèdent. Après avoir un temps imaginé d'y créer des appartements de luxe, l'idée d'ouvrir une auberge de jeunesse de 400 chambres dans l'un des bâtiments s'est concrétisé en 2014. "La plus grande auberge de jeunesse d'Europe", annonce le maire de Binz, une ville voisine qui attire des vacanciers depuis la fin du XIXè siècle. Si les rénovations se poursuivent, Prora pourra-t-elle faire oublier son passé encombrant ? Il pèse sur son avenir, même si son classement au patrimoine national allemand la garde d'être un jour détruite. A l'exposition universelle de Paris, en 1937, l'ensemble des plans avait reçu le grand prix d'architecture...
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