Au-delà, tome 2

Kate fut la première à aller se coucher avec Maelyn sous la couverture de survie qu’elle avait mise dans le sac de couchage, comme indiqué par Colin. Elle fut agréablement surprise par la chaleur que son corps et celui de sa fille créèrent instantanément.

Les autres l’imitèrent, épuisés par cette nouvelle journée loin de tout, isolés du monde.

Dès qu'Oliver fut allongé près de Colin, ce dernier remonta la fermeture éclair pour les enfermer comme la veille. Il se blottit dans ses bras et, sans plus tarder, retrouva la saveur de ses lèvres contre les siennes dans un doux baiser.

— Ça me manquait, soupira-t-il.

Oliver reconnut cette chaleur familière provoquée par tant de plaisir d'un coup. Il l'envoûtait, lui rappelait à quel point il aimait embrasser Colin. Cette sensation inespérée de bien-être devenait régulière, lui donnait toute la force nécessaire aux prochains jours. Il resserra son bras autour de lui, le rapprocha un peu plus en prolongeant ce tendre baiser.

- Moi aussi, murmura-t-il, échauffé.

Défait de son gant, la main de Colin retrouva la peau mal rasée d'Oliver sur sa joue sans rompre leur baiser qui, une fois de plus, lui faisait oublier leur situation. Oliver finit par se reculer pour allumer sa lampe et les éclairer sous les couvertures. Ses yeux redevenus brillants, il demanda tout bas :

- Tu te sens prêt à repartir ?

Le regard de Colin répondait déjà à cette question.

- Laisse-moi juste un jour pour récupérer.

- Je sais, mais… Je veux dire que là, ce sera pour au moins dix jours.

Colin continua de le détailler, sondant son regard bleu azur qui ne cessait de l'attirer. Enfermé dans leur abri intime, il profitait de la chaleur de leur corps et d'un sentiment étrange d’apaisement.

- Ça n'a pas d'importance tant que nous pouvons nous couvrir, nous nourrir et que je suis avec toi…

Sur ces mots significatifs, Oliver afficha un sourire touché tandis que quelques-uns de ses agréables frissons continuaient de le parcourir. Il détailla Colin, prit un instant en reposant sa joue sur son bras replié et profita de ce silence qui l’apaisait. Il avait beau être dans une épave d’avion, au milieu de la Cordillère des Andes, il se sentait bien, même mieux que les premiers jours. Colin nourrissait sa volonté, le rendait plus fort, plus vivant et motivé.

De son côté, Colin le détaillait, appréciait de découvrir du bout des doigts les traits de son visage. Il ne réfléchissait pas, ne cherchait pas à comprendre cette expérience sentimentale qu'il découvrait avec Oliver. Il ne constatait que son bien-être, l'évident soulagement de sa présence à ses côtés, leur entente mutuelle, leur rare complicité et toutes les sensations grisantes qu'Oliver faisait naître. À travers le jeune blond, Colin avait trouvé bien plus que de l’espoir pour sortir vivant de ces montagnes. Oliver nourrissait son courage, sa détermination, il réchauffait son corps mais aussi son âme.