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Liberté est un mot inconnu pour les femmes de ce temps. Les femmes dites « libres » dans la société prussienne de 1902, sont des femmes de petite vertu. Un point c’est tout. C’est pourquoi la victoire de Maria est d’une importance capitale dans son existence de jeune fille de la bonne société. Apprendre les mathématiques, cela n’a rien de scandaleux, mais ça ne se fait pas.
Sa mère le pense, sa sœur le pense, tout le monde le pense autour d’elle. D’autant plus que le professeur est un homme. Un étranger qui plus est. Un presque français... Werner Bilt est suisse, il est étudiant à l’université de Berlin, doué, brillant, mais sans le sou. Pour préparer son agrégation, il travaille la nuit dans un cabaret où il sert le champagne, en smoking rapiécé. Il a investi tout son capital dans un smoking, afin d’obtenir ce travail. Après quatre heures de sommeil dans une chambre glacée, à peine plus grande qu’un compartiment de train, il planche sur son mémoire. Grand et maigre car il mange peu, le regard un peu égaré car il manque de sommeil, il s’est présenté un jour devant la belle maison du commandant von Gardt. Le patron de l’université l’avait choisi pour devenir le professeur particulier de Maria.
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