Au printemps des monstres

J'avais pourtant envie d'aller jusqu'au bout de ce livre, sachant bien sûr qu'il s'agissait d'une affaire non élucidée. La première moitié est captivante, et on a envie d'en comprendre plus sur les différents protagonistes.... j'ai finalement laissé tombé à la page 467, c'est un ouvrage très documenté, trop ? Ça donne le tournis.

Livre très addictif et passionnant sur une affaire qui a marqué les années soixante, voire plus. Moi qui suis né au début des années soixante, je ne la connaissais pas réellement, pourtant elle est hors du commun. La première partie du livre est assez conventionnelle. elle explique l'affaire d'une manière "simple" comme les médias l'ont racontée à l'époque. Tout semble clair . Lucien Léger a tué un garçon de onze ans dans un bois de la région parisienne, puis pendant des semaines a envoyé des lettres signées "l'étrangleur" où il se moque de la police comme des parents du jeune garçon assassiné. Il se fait prendre facilement, il est jugé pour ce crime horrible et passe plus de quarante ans en prison, un record ! Basta, l'affaire est plié et on arrête là ... Sauf, qu'on n'est à ce moment là, qu'au tiers du livre de Philippe Jaenada !!! et oui cela serait trop simple ! Après il faut s'accrocher ! L'auteur reprend tout depuis le début, décortique tous les personnages et on comprend le titre du livre. en fait de monstres, il n'en manque pas dans le livre, à commencer par le père de la petite victime qui s'il n'est pas un monstre est apparemment une personne plus que trouble et que dire de "l'ami" de Lucien , Jacques Salce?

Lucien Léger est-il un mythomane qui invente des histoires à dormir debout pour essayer de se justifier et d'éviter la justice ou est-il une victime naïve d'un complot qui le dépasse ?

L'enquête de Philippe Jaenada est troublante, méticuleuse, argumentée, parfois un peu compliquée, mais l'affaire est manifestement beaucoup plus complexe qu'elle n'y parait au départ. Les errements des enquêtes policières et du juge d'instruction sont manifestes, mais doit-on tout leur reprocher quand au moment le plus angoissant de ce fait divers, un homme avoue tout et est manifestement l'auteur des lettres de l'étrangleur.

Il faut lire jusqu'au bout cette magnifique enquête pour se faire sa propre opinion.

Epoustouflant! Jamais rien lu d'une enquête aussi fournie après coup!

Un fait divers célèbre décortiqué, soupesé, disséqué, analysé par l’auteur. Après le récit d’une précision chirurgicale, l’auteur élabore sa théorie quant à l’innocence du condamné célèbre tout en laissant le lecteur conclure. On ne peut qu’apprécier la façon dont celui ci mêle cette relation avec ses pensées, ses activités du moment très personnelles. On va au bout de ce monumental pavé jamais rassasié et toujours intéressé, notamment par les descriptions des personnages. La vie est parfois exceptionnellement dure pour certains et l’âme humaine souvent tortueuse.

Jeanada se penche sur un meurtre d'un enfant qui a fait les unes de tous les journaux dans les années 60 : Luc Taron assassiné par Lucien Léger. Il procède avec méthode, il se rend sur les lieux, consulte tous les documents de l'époque sans jamais juger les protagonistes. Il fait des parfois des délicieuses digressions et on se laisse emporter par son style et son humour.

Impossible de me détacher de ce livre tant il est passionnant et addictif.

On sent de la part de l'auteur un travail minutieux, très précis.

Je ne connaissais pas ce fait divers mais j'ai complètement été projetée dans cette enquête.

Je n'ai pas pu terminer ce livre. Au bout de 250 pages de lecture dans ce style reportage journalistique, l'auteur a trouvé bon de continuer une histoire que je pensais finie!!!....et ce jusqu'à 730 pages....je n'ai pas eu le courage de continuer!

Philippe Jaenada rouvre le dossier Lucien Léger – qui n’a de léger que le nom de famille – un homme qui a passé quarante et un ans en prison pour le meurtre du petit Luc Taron en mai 1964. Un livre monstrueux, entre Modiano et Colombo…

750 pages, un pavé littéraire sur une affaire judiciaire vieille de près de 60 ans, quel intérêt ? L’affaire est classée, les protagonistes sont tous décédés à l’exception d’une personne. Détrompez-vous, l’écrivain a réussi ce tour de force de retenir mon attention tout au long du livre. Un soir de printemps 1964, Luc Taron, un petit Parisien de 11 ans s'enfuit du domicile familial. Le lendemain, son corps est retrouvé dans un bois. Le drame tourne à la folie médiatique quand un corbeau revendique le crime et assure que le père, Yves Taron, a refusé de payer une rançon. "Je suis de la graine qui pousse au printemps des monstres", écrit-il, non sans poésie. Pendant plusieurs semaines, la presse va complaisamment publier les messages, odieux et mégalo, de celui qui signe "L'Etrangleur". Jusqu'à ce que la police découvre son identité : Lucien Léger, infirmier en hôpital psychiatrique. Volontiers mythomane, l'homme avoue le crime avant d'accuser un dénommé Molinaro ainsi qu'un respectable graphomètre, Jacques Salce. Condamné, Lucien Léger deviendra le plus ancien prisonnier de France, ne renouant avec la liberté qu'à 68 ans.

Après les 300 pages décrivant les faits et se terminant par la mort du coupable en 2008, l'affaire semble classée. Sauf qu'il en reste encore 450, et que c'est là où ce livre, déjà fascinant, devient génial. L'écrivain a passé quatre ans plongé dans les archives (épluchant systématiquement les courriers, articles de presse, journaux télévisés, compte-rendus des enquêteurs…), s’est largement inspiré du livre de Stéphane Troplain et de Jean-Louis Ivani « Le voleur de crimes, l’affaire Léger, 1964 ». L’écrivain est aujourd'hui convaincu de l'innocence de Léger. Selon lui, rien ne colle, l'enquête est imprécise, et presque tous les protagonistes se révèlent duplices et truqueurs. Il démolit méthodiquement tous les arguments qui ont conduit à l’arrestation de Lucien Léger et montre comment les enquêteurs sont passés à côté des véritables responsables du meurtre. Les pervers, les fous, les odieux, les monstres ne sont pas souvent ceux qu'on désigne. Ce livre de 750 pages est extrêmement bien documenté. L’écriture minutieuse est parfois un peu laborieuse à lire mais l'ambiance des années 60 est tellement bien décrite. Il faut imaginer un Christophe Hondelatte drôle, à la diététique discutable, avec un fort penchant pour les digressions et les parenthèses. Tout en faisant part au lecteur de ses déconvenues médicales (kyste, cholestérol...), l'inspecteur Jaenada se penche sur "l'un des faits divers les plus mystérieux du XXe siècle". On croise des ténors du barreau, un préfet nommé Maurice Papon, des journalistes en devenir (Michel Drucker, Yves Mourousi), et même le futur réalisateur, Edouard Molinaro, interrogé par la police du fait de son patronyme cité par Lucien Léger. Au milieu des crapules, quelques personnages lumineux tout de même, surtout des femmes. Philippe Jaenada dresse un émouvant portrait de Solange Léger, frêle épouse du condamné, dont l'existence misérable s'acheva dans la fosse commune, mais qui fut une personnalité bien plus forte et attachante que ne laissaient entendre les journaux de l'époque.

Je me jette toujours sur le dernier livre de Jaenada qui sort, je sais que ça va me prendre du temps, car ce sont toujours des pavés et des bouquins très denses car hyper documentés avec plein de personnages (ou plutôt personnes réelles) complexes qui se croisent dont Jaenada reprend toute la biographie etc.

C'est ce qui s'est à nouveau passé pour moi à la lecture d'Au printemps des monstres; fait divers qui m'était inconnu avec un accusé/condamné complètement torturé et énigmatique. La contre enquête est une fois encore très documentée et minutieuse (parfois un peu laborieuse à lire) mais l'ambiance des années 60 est tellement bien décrite, et les apparences, les faux semblants sont détruits façon sniper.

Un vrai plaisir de lecture j'attends le prochain maintenant!