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Malgré son agacement, M. Péricourt avait vis à vis de Labourdin des bontés d'agriculteur. "Expliquez-moi ça", lui disait-il parfois avec cette patience qu'on ne prodigue qu'aux vaches et aux imbéciles.
Afficher en entierC'est un truc saisonnier, le sens du devoir, par exemple, depuis l'armistice, c’était une denrée plus fréquente qu'avant.
Afficher en entierC'est comme les jolies filles, les héros, dans une bonne société, on a toujours besoin d'en avoir quelques uns.
Afficher en entierN'ayant rien ni personne, pas même un chat, tout se résumait à lui, son existence s'était enroulée sur elle-même comme une feuille sèche autour d'un noyau vide.
Afficher en entierAlbert estima la durée de cette convalescence en mois, se refusant à imaginer que le mois ne soit pas la bonne unité.
Afficher en entierLa tête du soldat apparait enfin, à moins de trente centimètres, comme s’il dormait; il le reconnaît, il s’appelle comment déjà ? Il est mort. Et cette idée est tellement douloureuse qu’Edouard s’arrête et regarde ce camarade, juste au dessous de lui, et, un court moment, il se sent aussi mort que lui, c’est sa propre mort qu’il contemple et ça luifait un mal immense, immense…
Afficher en entierMorieux fronce les sourcils. Il n'aime pas les morts suspectes. A la guerre, on veut des morts franches, héroïques et définitives, c'est pour cette raison que les blessés, on les supporte, mais qu'au fond, on ne les aime pas.
Afficher en entierCeux qui pensaient que cette guerre finirait bientôt étaient morts depuis longtemps. De la guerre, justement. Aussi, en octobre, Albert reçut-il avec pas mal de scepticisme les rumeurs annonçant un armistice. Il ne leur prêta pas plus de crédit qu'à la propagande du début qui soutenait, par exemple, que les balles boches étaient tellement molles qu'elles s'écrasaient comme des poires blettes sur les uniformes, faisant hurler de rire les régiments français. En quatre ans, Albert en avait vu un paquet, des types morts de rire en recevant une balle allemande.
Afficher en entierC'était un homme assez vieux avec une tête très petite et un grand corps qui avait l'air vide, comme une carcasse de volaille après le repas.
Afficher en entier… voilà comment ça finit, une guerre, mon pauvre Eugène, un immense dortoir de types épuisés qu’on n’est même pas foutu de renvoyer chez eux proprement. Personne pour vous dire un mot ou seulement vous serrer la main. Les journaux nous avaient promis des arcs de triomphe, on nous entasse dans des salles ouvertes aux quatre vents. L’« affectueux merci de la France reconnaissante » (j’ai lu ça dans Le Matin, je te jure, mot pour mot) s’est transformé en tracasseries permanentes, on nous mégote 52 francs de pécule, on nous pleure les vêtements, la soupe et le café. On nous traite de voleurs.
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