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Nora est révoltée : jusqu'où ira donc le cynisme de Brandon Wycroft, comte de Stockport ? Pourquoi veut-il imposer la construction d'une filature qui va priver les habitants du village de leurs maigres revenus ? Déterminée à l'arrêter, Nora est prête à tout. A tout, y compris à intimider les proches du comte. Et, bientôt, tous redoutent de trouver la carte de visite qu'elle laisse derrière elle à chacun de ses passages clandestins chez eux. Mais, un après-midi, Nora sent son imprudence la rattraper : car c'est le comte en personne qui s'invite chez elle, et sans s'être annoncé. Le comte, chez qui elle s'est introduite la veille et qu'elle a laissé lui voler un baiser passionné, persuadée - à tort ? - qu'il ne la reconnaîtrait pas...
En Angleterre, près de Manchester, au début du mois de décembre 1831
Impensable ! I-ni-ma-gi-nable !
Alors même qu’une douzaine d’hommes distingués du district étaient réunis dans sa bibliothèque, où ils fumaient ses cigares et buvaient son meilleur cognac en réfléchissant à la manière dont ils mettraient un terme aux agissements du Chat, ce voleur avait encore frappé, en s’introduisant chez lui, dans le sanctuaire de sa chambre à coucher !
Même dans l’obscurité, Brandon Wycroft, cinquième comte de Stockport, pouvait constater que certains objets avaient été déplacés dans la pièce. S’il avait perçu le raclement léger d’un pied de chaise sur le plancher, c’était grâce à son oreille fine et, surtout, parce que la bibliothèque se trouvait juste au-dessous de sa chambre. Convaincu que quelqu’un s’y trouvait illégalement, il s’était esquivé de la réunion pour aller jeter un coup d’œil.
Un courant d’air glacé lui fit tourner la tête vers la fenêtre dont les rideaux ondulaient légèrement et il crut percevoir un très léger mouvement derrière le lourd tissu…
Il plissa les paupières, pour mieux scruter l’obscurité. Le Chat était toujours dans la pièce !
Le moment était donc arrivé — enfin — de mettre un terme aux cambriolages répétés de ce voleur invétéré ! L’individu sévissait depuis un mois à Stockport-on-the-Medlock et ses environs, visitant systématiquement les demeures de ceux qui investissaient dans la construction d’une filature sur le territoire de la commune.
Eh bien, le règne du Chat toucherait à sa fin et cela, dès ce soir ! Dès cet instant, même… Il allait l’intercepter et se débarrasser des investisseurs qui fanfaronnaient dans sa bibliothèque, au lieu de concocter un plan efficace contre leur ennemi commun. Il pourrait ainsi retourner siéger à la chambre des lords et participer à l’élaboration de la loi controversée sur les conditions de travail des ouvriers, sans plus se préoccuper du filou qui se cachait derrière les rideaux !
Une silhouette humaine, auréolée par la clarté de la lune, parut à cet instant entre les rideaux, mais au lieu de chercher à s’échapper, comme Brandon s’y attendait, elle se hissa avec effronterie sur l’appui de fenêtre. Avec effronterie, mais surtout avec une grâce toute féline, qui ne manqua pas de le surprendre et de le charmer… Un drapé noir et soyeux dissimulait mal en effet une poitrine féminine prometteuse. Quant au collant noir, qui complétait la panoplie de ce monte-en-l’air pour le moins inattendu, il soulignait une taille de guêpe, et dessinait le galbe de deux hanches rondes et le fuselé de deux longues jambes graciles.
Quoi ? Le Chat, l’ennemi de la filature qui lui aurait permis de sortir du marasme financier où le plongeait la chute de ses revenus agricoles, serait donc une femme ! Et une femme vêtue de la manière la plus provocante encore !
Revenant de sa stupéfaction, il se souvint qu’il était monté dans sa chambre pour mettre fin à ses agissements. Et justement, elle était à sa portée…
Arborant la même suffisance que son adversaire, il croisa les bras sur sa poitrine et s’adossa au chambranle de la porte. Vu sa carrure et sa grande taille, il n’avait aucune crainte que le Chat tentât de forcer le passage.
La seule chance qui lui restait de lui échapper eût été de se jeter par la fenêtre, mais cette espèce de chat-là n’avait pas plusieurs vies. Il n’allait pas se risquer à une chute de près de neuf mètres. Cette réflexion conduisit Brandon à s’interroger sur la manière dont la voleuse avait pu entrer dans la maison et monter jusqu’à sa chambre sans se faire remarquer.
— Je crains que votre retraite ne soit coupée, dit-il. A moins que vous n’ayez la faculté de voler et de vous échapper par la fenêtre ?
Le Chat haussa les épaules d’un air dédaigneux.
— Elle m’a permis d’entrer. Je ne vois pas pourquoi elle ne me servirait pas pour me retirer…
— Vous prétendez être entrée par la fenêtre ? Permettez-moi d’en douter ! Je dirais même que je vous trouve d’une prétention qui frôle le ridicule. Outre la hauteur de la maison, j’ai chargé plusieurs de mes gens, qui patrouillent dans le parc, de surveiller les accès. Nous sommes en mesure de repousser une armée, si nécessaire.
— Et c’est là votre erreur, milord ! Vous vous prépariez à affronter une armée et vous vous retrouvez en face de moi. Il est plus facile à un seul de traverser les lignes ennemies sans être repéré.
— Je vous trouve bien sûre de vous pour une criminelle sur le point d’être traduite en justice. Vous serez condamnée à la prison ou à la déportation. Est-ce que vous le savez ? Certains juges pourraient même vous envoyer à la potence.
Il éprouva un certain malaise à prononcer ces mots, car il était difficile d’imaginer cette jeune femme rétive et sauvage derrière les barreaux. Quelque chose émanait d’elle qui l’attirait et le faisait entrer dans son jeu malgré lui.
Il comprenait sa tactique, toutefois… Elle flirtait avec lui et le poussait à essayer de l’attraper.
Elle eut, d’ailleurs, un petit éclat de rire qui laissait entendre combien elle se moquait des menaces qu’il venait de proférer.
— L’Angleterre a pris une bien mauvaise direction s’il est condamnable, à présent, de venir en aide aux plus pauvres ! rétorqua-t-elle. Il en est d’autres, me semble-t-il, qui méritent bien plus d’être punis que moi.
Brandon ne put retenir un sourire. Si elle croyait jouer au plus malin avec lui, elle allait avoir du fil à retordre. Il excellait dans l’art des reparties et ne redoutait pas la concurrence des femmes, au contraire.
— Que suggérez-vous, alors ? fit-il en avançant d’un pas.
Encore six pas et elle serait en son pouvoir…
— De corriger les hommes comme vous !
Cinq pas…
Comment osait-elle le défier et l’assimiler au reste de l’aristocratie, alors qu’elle était sous son toit, à sa merci ? Ignorait-elle qu’il avait passé le plus clair de sa vie d’adulte à prendre ses distances d’avec ses pairs ?
— Qu’est-ce qu’une vulgaire voleuse sait des hommes comme moi ? demanda-t-il d’un ton supérieur.
— Vous laissez les pauvres mourir de faim au nom du progrès !
Oh ! Oh ! Voilà qu’on entrait dans le vif du sujet : elle avait donc des idées préconçues au sujet des filatures et autres manufactures qui, depuis le début du siècle, faisaient la richesse de l’Angleterre.
— Le progrès économique du pays passe par les grandes manufactures. L’industrialisation est en route et rien ne l’arrêtera. C’est l’avenir…
A la différence des autres aristocrates, il pensait ce qu’il disait. Il se distinguait en cela très nettement des gens de son milieu, qui considéraient que la noblesse d’un individu se mesurait à son degré d’oisiveté. Rares étaient les aristocrates qui s’intéressaient au commerce et à l’industrie. Ils étaient, dans leur majorité, inconscients du tournant défavorable qu’allait prendre dans les années à venir l’activité agricole, qui constituait pour l’heure leur richesse.
Quatre pas…
— Un avenir qui verra la pauvreté s’étendre encore ! La filature que vos amis veulent installer ici est l’assurance d’une mort certaine pour un grand nombre de paysans ! La survie de beaucoup de familles dépend des travaux de tricot des femmes, qui apportent un complément de revenus. Et puis vos nouveaux métiers à tisser et à filer emploieront beaucoup moins de main-d’œuvre. Ce sont autant d’hommes qui se retrouveront sans travail. Et alors que de nombreux miséreux ne peuvent déjà pas se nourrir à leur faim ni se chauffer l’hiver, vos semblables et vous coulez des jours heureux dans le confort de vos châteaux, tout en échafaudant des plans pour rendre plus misérables ceux qui manquent de tout !
— Et vous, pendant ce temps, vous cambriolez nos maisons. Très drôle !
Brandon laissa échapper un rire un peu forcé. Il admirait la témérité de la jeune femme.
Trois pas…
— Je ne vous dérobe jamais que quelques objets à la fois et je sais que leur perte ne vous plonge pas dans l’embarras. Il vous est très aisé de les remplacer.
Elle exhiba, à cet instant, une bague en or surmontée d’une très jolie améthyste.
Brandon eut un serrement de cœur. De tous les objets contenus dans la pièce, c’était celui qu’il avait le moins envie de voir disparaître.
— Cette bague a une signification particulière pour moi. Rendez-la-moi !
Il ne s’agissait pas d’une supplication mais d’un ordre.
Deux pas…
Convaincu que sa demande serait immédiatement suivie d’effet, il tendit la main. Il y avait fort longtemps qu’une femme n’avait osé dire non au comte de Stockport.
— Non. Je ne crois pas que je vous la rendrai. En la vendant, je pourrai nourrir deux familles, cet hiver.
— Au moins deux ! marmonna Brandon. Je vous ai dit de me donner cette bague ! Et je n’aime pas me répéter. Ne m’obligez pas à la reprendre de force. Il me déplairait de vous blesser.
Il fit un pas de plus, en prononçant ces derniers mots. Il était assez près d’elle, maintenant, pour arracher le masque qui lui cachait le haut du visage.
Il vit briller deux yeux verts qui le défiaient sans vergogne. Elle avait les cheveux rassemblés dans un foulard noir, à la façon des pirates. Aucunement troublée par la proximité de Brandon, elle défit son foulard et, secouant légèrement la tête, laissa retomber sur ses reins une longue chevelure noire ondulée. Puis, provocante, la main sur la hanche, elle répondit d’une voix suave :
— Très bien, mais je compte sur un lot de compensation. Je ne vous rendrai la bague qu’à condition que vous me donniez à la place un objet d’une valeur égale.
Elle le regarda de haut en bas d’une telle manière qu’il eut l’impression d’être un étalon en vente dans une foire. D’habitude, c’était lui qui regardait les femmes de cette manière. Celles qui le lorgnaient, et elles étaient assez nombreuses puisqu’à trente-cinq ans il était titré, fortuné et toujours libre, ne se le permettaient que cachées à demi derrière des éventails richement décorés, baissant pudiquement les yeux après leur rapide inspection.
Un A&P comme on les aime, l'histoire change agréablement de ceux-ci, bien que l'intrigue soit prévisible, le cadre de l'histoire est différent et les personnages quelque peu atypiques.
Les dialogues sont particulièrement rafraichissants, et l'intrigue prenante. Il y a quelques longueurs mais cela n'est pas dérangeant, je le conseillerais donc entre deux lectures plus complexes !
Résumé
Manchester, 1835.
Nora est révoltée : jusqu'où ira donc le cynisme de Brandon Wycroft, comte de Stockport ? Pourquoi veut-il imposer la construction d'une filature qui va priver les habitants du village de leurs maigres revenus ? Déterminée à l'arrêter, Nora est prête à tout. A tout, y compris à intimider les proches du comte. Et, bientôt, tous redoutent de trouver la carte de visite qu'elle laisse derrière elle à chacun de ses passages clandestins chez eux. Mais, un après-midi, Nora sent son imprudence la rattraper : car c'est le comte en personne qui s'invite chez elle, et sans s'être annoncé. Le comte, chez qui elle s'est introduite la veille et qu'elle a laissé lui voler un baiser passionné, persuadée - à tort ? - qu'il ne la reconnaîtrait pas...
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