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Quand vint le moment du serment, je levai les yeux vers lui mais mon attention fut distraite par le manège de Philippe. Lui aussi remuait les lèvres, articulant les mots consacrés : « … pour le meilleur et pour le pire, dans la maladie et la santé… », exactement comme s’il m’épousait par procuration, à travers Jimmy, en quelque sorte ! Et en même temps que lui, il formula silencieusement le « oui » définitif. J’en fus si ébranlée que pendant un instant, je perdis mes esprits et n’entendis pas le pasteur qui m’invitait à répéter le serment. Mais je me repris, passai l’anneau au doigt de Jimmy et le regardai dans les yeux pour prononcer les paroles qui nous liaient à jamais.

— … Jusqu’à ce que la mort nous séparé.

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Je la trouvais de jour en jour plus méchante, et il m’était odieux de penser que le même sang coulait dans nos veines. Car si nous avions la même couleur d’yeux, de cheveux et quelques-uns des traits de Mère, pour le reste nous étions aussi différentes que le jour et la nuit. En outre, elle continuait à lutter contre l’embonpoint. Pour l’instant, sa silhouette pouvait encore être qualifiée « d’opulente et voluptueuse » (plus que la mienne !), mais elle frôlait l’obésité. Et malgré sa folie des sucreries, elle était toujours en train de faire un régime. Son intérêt pour les garçons croissait à vue d’œil et je m’étais laissé dire qu’au collège, un véritable essaim de soupirants lui tournait autour.

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Christie grandit beaucoup au cours des mois suivants, ses traits s’affirmèrent, son caractère aussi. Toujours de bonne humeur, elle ne pleurait que lorsqu’elle avait faim ou qu’il fallait la changer. A part cela, elle ne réclamait aucune attention particulière, et pourtant le personnel ne demandait qu’à la dorloter. Chaque fois que je descendais avec elle, c’était la même chose. Femmes de chambre, réceptionnistes, serveurs, tout le monde s’arrangeait pour s’approcher d’elle, la cajoler ou tapoter ses joues rebondies. Elle souriait, ravie, et ses admirateurs acceptaient joyeusement de recevoir ses poings minuscules dans la figure. Très éveillée, curieuse de tout, elle ne s’ennuyait jamais. Elle pouvait passer des heures avec un jouet, à le palper, le goûter, le retourner sur toutes ses faces et en suivre les contours du bout de ses petits doigts. Elle examinait tout ce qu’elle parvenait à saisir et si quelque chose la faisait rire, elle battait des mains et ouvrait tout ronds ses grands yeux rayonnant de joie de vivre. Par sa seule présence, elle éclairait et réchauffait la journée la plus maussade, tel un petit soleil.

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D’un pas résolu, je m’approchai de la fenêtre et tirai brusquement le cordon des rideaux. Ils s’ouvrirent en grand et le soleil entra d’un coup, inondant de lumière les meubles sévères et chassant les ombres dans les recoins de la pièce. Je revins sur mes pas et levai la tête vers le portrait de Grand-père Cutler. Ou plutôt, du mari de Grand-mère : William Cutler, l’homme dont je savais depuis peu qu’il était mon véritable père.

Le tableau le montrait assis à ce même bureau, dans le fauteuil de cuir rouge clouté de cuivre, et légèrement penché en avant. Sur le moment, j’eus l’impression qu’il me fixait de ses yeux bleus, même quand je m’éloignais de lui. L’artiste avait dû recevoir pour consigne d’insister sur la force de caractère de son modèle, et l’on remarquait d’abord la distinction un peu hautaine de mon père. Cependant, le contour des lèvres exprimait, à dessein ou non, un aspect tout différent de la nature de William Cutler : un charme souriant teinté d’un brin de frivolité.

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Mère secoua la tête d’un air hagard, comme si elle se trouvait encore sous l’effet d’un somnifère. Et quel spectacle elle offrait ! Je n’en croyais pas mes yeux. Elle, toujours si coquette, qui ne se montrait jamais sans être coiffée, pomponnée, parée, même quand elle se disait malade… le changement survenu dans toute sa personne me laissait sans voix. Vêtue d’une de ses plus vieilles robes, échevelée, sans fard et sans un seul bijou, le teint blafard… était-ce bien l’élégante Laura Sue qui me dévisageait ainsi ? Elle s’avança dans la chambre et grimaça un sourire dédaigneux.

— Tu es grotesque, ma pauvre fille.

— Moi, Mère ? Et pourquoi ?

— Mais regarde-toi, avec ce bébé dans les bras, sans mari, et accablée de toutes ces responsabilités. Ah, si tu m’avais écoutée quand je t’ai mise en garde, avant que tu n’ailles rechercher ta fille !

Mère poussa un soupir et reprit son sermon.

— Son père vous a abandonnées, et tu es encore si jeune ! On pouvait critiquer la façon dont Grand-mère Cutler menait son monde, je te l’accorde. Mais en ce qui te concerne, elle avait pris la bonne décision. Le bébé aurait vécu dans une excellente famille, tandis que maintenant… te voilà avec un fardeau sur les bras.

Je la dévisageai fixement, sans lui laisser une chance de détourner les yeux.

— Je te reconnais bien là, Mère ! Un fardeau, ma Christie que j’aime de tout mon cœur ? Elle est ce qui compte le plus au monde pour moi, et je ferais n’importe quoi pour elle. Mais pour toi, Mère, tout était plus simple. Tu as consenti facilement à te défaire de ton enfant, sans songer aux conséquences, et tu crois que tout le monde est aussi égoïste que toi. Toi, toi, toi, toujours toi ! Tu n’as jamais songé qu’à toi. Eh bien moi, je considère Christie comme une bénédiction du ciel. Et si je porte un fardeau, Mère… (je lui jetai les derniers mots d’un ton venimeux, comme si je lui crachais à la figure)… c’est toi !

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J’éprouvais à tout instant le besoin de vérifier si ma fille allait bien, et s’il m’arrivait de somnoler, je me réveillais en sursaut pour m’assurer quelle était toujours là. Finalement, aux premières lueurs de l’aube, je tombai dans un profond sommeil et Christie me laissa dormir. On aurait dit qu’elle sentait que j’avais besoin de repos. Elle ne pleura pas pour réclamer son biberon, et ce fut Mme Boston qui me réveilla. Je fis de mon mieux pour chasser ma torpeur et me levai pour préparer le lait de Christie, mais la gouvernante s’en était chargée.

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Entre Clara Sue, renfrognée comme toujours, et Philippe qui boudait parce que je ne lui consacrais pas mes moindres instants de loisir, l’atmosphère de l’hôtel devenait franchement pesante. Les clients eux-mêmes s’en rendaient compte et commençaient à s’en plaindre. Tous regrettaient Grand-mère et « l’ambiance élégante et familiale » qu’elle avait su créer autour d’elle. Tout le monde attendait avec impatience la fin de la saison.

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Le lourd vantail de chêne se rabattit. Dieu merci, enfermant ce cri terrible dans la demeure. Malgré tout, nous hâtâmes le pas vers le portail pour fuir la clameur d’agonie de Patricia Compton. Aucun de nous ne prononça un mot jusqu’à ce que Jimmy ait mis le moteur en marche. Et même alors, je ne pus m’empêcher de me retourner vers la maison qui aurait pu être le foyer de Christie. Puis je fermai les yeux, m’efforçant d’enfouir cette image au plus profond de moi, de la verrouiller dans ma mémoire. Quand je rouvris les paupières, ce fut pour voir le délicieux petit visage de mon bébé, ma toute-petite qui attendait mes baisers.

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Elle me tendit Christie et je m’avançai vivement pour la recevoir dans mes bras. Quand je baissai les yeux sur son petit visage, le poids qui m’oppressait la poitrine s’évanouit et la joie me dilata le cœur. J’avais oublié combien ma fille était blonde : ses cheveux l’auréolaient comme un halo de soleil.

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Mais souhaitais-je le devenir et, surtout, serais-je à la hauteur de ma tâche ? J’entendais encore les imprécations lancées en guise d’adieux par ma demi-sœur Clara Sue, quand nous étions partis chercher Christie. Jalouse de moi depuis toujours, le choc et le dépit avaient encore attisé son envie maladive. La bouche tordue et les poings sur les hanches, elle avait craché son venin :

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