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Tous les livres de Alberto Moravia

Une maison cossue dans le quartier résidentiel d'une grande ville, cinq personnages, un huis-clos angoissant. Avec ce roman sobre et désenchanté, le tout jeune Alberto Moravia faisait une entrée fracassante dans le monde de la littérature italienne et signait le premier d'une série de chefs-d’œuvre qui devaient le consacrer comme un des grands romanciers de ce siècle. Relire Les Indifférents dans sa première édition, c'est redonner à ce texte qui a suscité tant d'interprétations une virginité. C'est laisser la parole aux mots.

Le général Téréso détestait la duchesse Gorina, en qui il voyait s incarner tout l'orgueil, l'ignorance, la corruption et la vanité de l'ancienne noblesse du pays. Invité par Gorina à une réception, il fit sa réponse habituelle: à son grand regret, les affaires de l'Etat lui interdisaient de s'offrir des distractions dans le genre de celle qu'on lui proposait. La duchesse, impassible et hautaine, laissa tomber distraitement que ce refus désolerait certainement la marquise Fausta Sanchez, qui espérait le rencontrer à cette fête. Téréso, qui depuis des mois poursuivait en vain Fausta, sentit, à ce nom, son cœur, malgré son âge et son expérience, battre à coups juvéniles dans sa poitrine. " J'ai compris ", pensa Téréso, " le prix de Fausta, c'est d'abord ma participation à la fête. " Une marquise vénale et intéressée, un dictateur aussi candide en amour qu'un jeune homme de vingt ans, un amoureux éconduit qui se déguise en valet pour assister au bal, un chef de police qui met en scène un faux attentat... Un bal, masqué de surcroît, qui devient une mascarade où les intrigues amoureuses se mêlent aux complots politiques, où le cynisme le dispute à la cruauté, une sorte de conte fantasmagorique dans un pays inventé. Dans Le quadrille des masques, Moravia livre une satire du fascisme mussolinien - qui lui valut les foudres de la censure - doublée d'une réflexion lucide sur les régimes totalitaires et les idéologies.

Riche bourgeois romain de trente-cinq ans, Dino est un peintre raté. Par désoeuvrement et par curiosité, il devient l'amant de Caecilia, une jeune modèle de dix-sept ans. Cette liaison semble destinée à sombrer dans le gouffre de l'ennui quand soudain tout bascule : Dino est happé par une étrange passion, une fascination pour Caecilia qu'il ne comprend pas. Dans ce roman simple et fort publié en 1960, Alberto Moravia revient à l'un des thèmes centraux de son oeuvre : la crise des rapports de l'homme et de la réalité. Il analyse avec lucidité mais non sans poésie l'incapacité de son personnage à accepter le monde extérieur et à communiquer avec lui.

Intrigrant ! Faux-jeton ! Traître ! Salopard ! Voilà comment tu tiens tes promesses ! Voilà comment tu respectes les pactes ! " Rico, metteur en scène en panne d'inspiration, paraît bien décidé à se révolter contre le tyran qui le tient depuis si longtemps en esclavage : son pénis.

Il s'ensuit un dialogue dont l'humour et la sincérité n'ont d'égal que l'habileté diabolique avec laquelle Alberto Moravia met en scène la toute puissance du désir et s'interroge à sa façon sur l'importance que notre époque accorde à la sexualité.

L'auteur en quelques mots... Né à Rome en 1907, Alberta Moravia publie en 1929 Les Indifférents, qui connaît un succès retentissant.

Une trentaine d'ouvrages suivront parmi lesquels Le Conformiste, L'Ennui, Le Mépris, ainsi que Moi et lui, publié en 1971. Autant de chefs-d'œuvre qui l'imposent dans le monde entier comme un des maîtres incontestés des lettres italiennes. Alberta Moravia est mort en 1990.

Quatrième de couverture

Le jeune Marcello grandit, livré à lui même, dans une famille désunie. Le bouillonnement de l'adolescence l'effraie, il se sent traversé par des instincts violents, meurtriers. Terrorisé par le sentiment d'être différent des autres, Marcello décide, une fois adulte, de devenir comme tout le monde, irréprochablement normal. Dans l'Italie de Mussolini, être normal cela veut dire être fasciste. Marcello a mis le doigt dans un engrenage qui le conduira très loin.

Relire Le Conformiste dans sa première édition, c'est redonner à ce texte qui a suscité tant d'interprétations une virginité. C'est, enfin, laisser la parole aux mots. --Ce texte fait référence à l'édition Broché

Résumé

Un jour, encore tout enfant, Marcel a tué un chat. Plus que la honte, c'est la crainte d'être un anormal - comme son père - qui va paralyser le gamin, puis l'adolescent. Désormais toute la vie de Marcel tendra à bannir la moindre originalité et à devenir le type même du « conformiste ». Parvenu à l'âge adulte, il va volontairement se muer en un petit bourgeois sans histoire qui se contente d'une situation médiocre et n'a pour seule ambition qu'un mariage de raison avec une jeune fille à l'ancienne mode, innocente et banale. Que va donc faire Marcel lorsque Julie, devenue sa femme, lui avouera avoir entretenu des relations coupables avec un vieillard libidineux et, ce, depuis l'âge de 15 ans ? Et quelle sera sa décision lorsque ses chefs - membres du parti fasciste - lui ordonneront de désigner aux coups des assassins un de ses anciens professeurs qui vient de fuir en France le régime de Mussolini

Source : J'ai Lu

Capri! Au pied des Faraglioni, l'île rayonne d'azur et de sérénité. Pourtant, le drame couve entre Emilia et Riccardo. Perdu dans les méandres d'un scénario sur l'Odyssée, Riccardo sent sa femme se détacher de lui. Emilia ne l'aime plus. Pire, elle le méprise.

Drôle de coïncidence! Riccardo voit soudain sa propre vie se superposer à son scénario. Si Ulysse tarde à revenir à Ithaque, c'est par crainte de revoir Pénélope, sachant qu'il doit la reconquérir.

Reconquérir Emilia! Voilà bien l'unique obsession de Riccardo! Sait-il seulement ce qui agite Emilia? Désenchantement? Ennui? Attirance secrète pour Battista, le fastueux producteur?

Dans «le ciel bleu du mépris», l'orage gronde...

Dans cet ouvrage publié pour la première fois en 1990, juste avant la mort d'Alberto Moravia, l'écrivain livre à son ami Alain Elkann avec lucidité, tendresse et ironie ses souvenirs et revient sur ses amours : la littérature d'abord et toujours, les trois femmes qui ont partagé sa vie, Elsa Morante, Dacia Maraini et Carmen Liera, mais aussi ses amis, au premier rang desquels Pier Paolo Pasolini. Vita di Moravia nous fait découvrir, au-delà de la vie du grand écrivain, dernier monument des lettres italiennes, la vision du monde d'un témoin à la fois timide et engagé.

Sergio travaille pour un journal antifasciste et vit avec une jeune femme, Lalla, qui voudrait faire du cinéma. Il est obsédé par Maurizio qu'il espère convaincre d'entrer au parti communiste. Remarquant l'attirance entre Maurizio et Lalla, il lui propose de passer une nuit avec elle en échange de son adhésion au parti.

Italie dans les années cinquante. Luca est un adolescent de quinze ans. De retour de vacances, il ressent un malaise persistant, sans en comprendre la raison. Son corps n’est plus le même, il est irritable, le moindre détail le plonge dans une colère monstre, les habitudes de ses parents l’agacent. Luca réalise qu’il grandit, contraint de laisser l’enfance derrière lui. Cette nouvelle réalité, qu’il juge déplaisante et brutale, le pousse à remettre absolument tout en question et le conduit au rejet : l’école, les parents, la religion. Une désobéissance totale qui passe également par le refus de s’alimenter, le rejet même du corps. Luca est souffrant. Une infirmière est alors requise à son chevet. C’est avec cette femme plus âgée, qui n’est pas a priori séduisante, qu’il découvrira la sexualité et scellera son initiation.

Dans Nouvelles romaines, Moravia se mue en conteur, dans le cadre d'une tradition typiquement italienne, et en conteur uniquement livré au plaisir de raconter. Pacifié, il retrouve une connivence foncière avec le petit peuple de Rome, sa patrie profonde et pittoresque, et le lieu d'un certain bonheur d'être, dans une dolce vita qui n'a rien de fellinien.

Présentation de l'éditeur

Je pouvais maintenant la voir grimper la pente du coteau, vers l'aire sur laquelle surgissait la masse arrondie des meules. Elle s'agrippait aux buissons, penchée en avant, glissant et trébuchant, et dans son visage tendu et avide, aux yeux dilatés, dans les gestes de son corps, je reconnus de nouveau sa ressemblance avec une chèvre qui grimpe pour brouter. Et puis, comme elle arrivait en haut de la montée, une silhouette d'homme sortit de l'ombre, se pencha, la prit par le bras et la tira presque de tout son poids... Cette fois je compris tout.

Dans Bof ! des femmes de milieu et d'âge différents conversent avec nous, sur un ton familier, tragique, comique, souvent voilé

d'ironie, de la haïssable ambiguïté de leur destin qui les force à agir de façon absurde ou folle, bien que leur conscience leur dise qu'elles devraient faire autrement.

Malgré leur complaisance narcissique vis-à-vis d'elles-mêmes, elles supportent mal cette dualité qu'aggrave encore leur solitude de femmes mal aimées. Et c'est avec ce « Bof ! » qu'elles lancent d'un ton méprisant aux adultes qu'elles n'ont jamais pu être, qu'elles expriment leur lassitude des hommes et leur déconvenue devant de stupides comportements.

Une fois encore, Moravia, maître incontesté de ces courts chefs-d'oeuvre que sont ses nouvelles, entraîne ses lecteurs dans le passionnant univers freudien dont il n'ignore aucun détour.

Certaines expériences malheureuses avaient conduit très tôt Pietro Monatti à la conviction d'être voué par nature à l'altruisme et autres vertus humaines. Il tombe donc de son haut quand Marie-Louise, la belle-soeur de sa fiancée, l'accuse d'épouser Sophie par calcul. Naïvement, il y voit l'irritation d'une femme dédaignée. Ne vient-elle pas de s'offrir à lui pour se venger de son mari, Matteo, qui la trompe avec Andrea Caracci ?

Si l'altruisme écarte Pietro de Sophie au profit d'Andrea, les autres ne songent qu'à réaliser leurs ambitions. Que veut la snob Marie-Louise ? Pas l'annulation de son mariage. Plus de marquisat sans Matteo. Lequel tient à la fortune de sa femme. Que ferait-il sans argent ? Mais Andrea s'attend à ce qu'il l'épouse. Cet espoir déçu précipite un drame où l'avidité, le mensonge et le mépris jouent le premier rôle.

Une des meilleures réussites romanesques de A. Moravia.

Après avoir écrit " Desideria " qui fut un impitoyable et terrifiant portrait de la bourgeoisie " homicide et suicidaire " des années 70, l'excellent Moravia des années 80 affronte le thème du désespoir irrémédiablement lié à la condition humaine. Avec un maximum de clarté, en même temps qu'un maximum de complexité, Moravia parle des étranges vacances que Lucio passe à Capri. Lucio est un jeune intellectuel italien, frôlé, mais pas absolument concerné, par la tragédie politique du nazisme s'installant en 1934 en Allemagne et s'affirmant la même année en Italie. Le souci majeur de Lucio est de savoir si l'homme peut vivre dans le désespoir sans avoir le suicide pour principal objectif. Tout au long de cette histoire profondément attachante et aussi passionnante qu'un très bon roman policier, le lecteur cherchera à trouver une réponse à ce problème existentiel. La trouvera-t-il ?

Moravia délaisse les affres psychologiques de la bourgeoisie italienne pour s'intéresser au sort d'une modeste mais volontaire commerçante romaine, veuve, plongée avec sa fille naive et bigote dans la tourmente de la guerre en Italie. Moravia nous entraine avec elles dans un exode en forme de descente aux enfers, alliant suspense, émotion, et réflexion avec brio, sachant nous rendre ses personnages attachants. Un très bon Moravia qui me semble injustement oublié.

Désidéria, fille du peuple intégrée à la haute bourgeoisie italienne, cherche un appui. Elle le trouve dans la mystérieuse Voix qui l'incite à prendre pour dieu la Révolution et à transgresser toutes les valeurs - famille, religion, amour, argent...

C'est à une véritable descente aux enfers - enfers de la violence, de la perversion, du crime - que nous convie le romancier italien, auteur du Mépris, dans ce roman en forme d'interview, qui interroge nos valeurs, notre violence secrète, notre siècle.

On peut aimer et tromper. L'amour n'empêche pas l'infidélité. Le sexe est infidèle, le cœur ne l'est pas. Je sais qu'il est infidèle, le sexe, mais je suis jaloux... Le cœur infidèle, c'est la fin de tout. On peut faire du sexe sans l'amour, mais on ne peut pas faire l'amour sans le sexe. C’est l’histoire de 2 couples qui partent en Afrique et qui se rendent mutuellement jaloux entre eux, échangeant leur partenaires dans le jeu de la jalousie.

Un nuage en forme de champignon atomique, une Noire qui ressemble au personnage d'un poème de Mallarmé, un père cloué au lit à la suite d'un accident de voiture, une épouse fugueuse : telles sont les quatre obsessions du narrateur du dernier roman de Moravia. Et si ces quatre éléments, apparemment sans rapport, devaient s'intriquer pour constituer un véritable drame intérieur où s'entremêlent des préoccupations littéraires, métaphysiques et psychologiques ? La guerre nucléaire approche-t-elle ? Avec qui ma femme me trompe-t-elle ? Qu'est-ce que la perversion ? Avec la limpidité qui le caractérise, Moravia met son incomparable art de la narration romanesque au service d'une véritable enquête policière dont l'objet est à la fois un adultère - pas comme les autres - et la menace de la fin du monde. Admirable réflexion sur la vieillesse, L'homme qui regarde est avant tout une analyse du voyeurisme et montre que, si tout amant est un voyeur, tout écrivain est aussi un visionnaire.

En 1961, Alberto Moravia entreprend un voyage en Inde en compagnie d'Elsa Morante, sa femme, et de leur ami Pier Paolo Pasolini. De ce voyage, la littérature gardera deux livres complémentaires et éblouissants : L'Odeur de l'Inde, de Pier Paolo Pasolini, et Une certaine idée de l'Inde, d'Alberto Moravia. Ce qui saisit Moravia c'est, par-delà la violence du choc culturel, la force d'un pays en train de relever un défi social audacieux. Analysant les causes de l'extrême pauvreté, il s'en entretient avec Nehru, devant lequel il ose dénoncer le système des castes. Enfin, il décrit avec une grande élégance l'immensité et la douceur des paysages

Agostino, un adolescent de treize ans, passe de merveilleuses vacances sur une plage avec sa mère à qui il voue une passion aussi intense qu'innocente. La rencontre de celle-ci et d'un jeune homme auquel elle est loin d'être insensible met un terme brutal à ce parfait bonheur

Agostino découvre avec un étonnement douloureux que sa mère est aussi une femme et non cette déesse qu'il imaginait. Alors commence pour le jeune garçon une période de troubles, de tourments et de désarrois; une bande de petits pêcheurs avec lesquels il se lie lui ouvre cruellement les yeux sur le sexe, la violence et les rapports sociaux. Tel Rimbaud, le voilà ange déchu, "rendu au sol, avec un devoir à chercher et la réalité rugueuse à étreindre."

Par-delà la description précise et sobre de cet âge difficile, on peut lire dans ce récit les symptômes d'une crise plus grave, cette crise des rapports entre la conscience et la réalité qui est au centre de toute l'oeuvre d'Alberto Moravia.

Il s’agit d’un livre mais pas seulement d’un livre : une sorte de palimpseste des itinéraires parcourus ensemble par le grand romancier Alberto Moravia (1907-1990) et son compagnon de voyage de l’époque, Andrea Andermann, producteur et réalisateur de télévision, esprit vagabond. Ensemble, ils ont composé cinq carnets de voyage filmés à la première personne du pluriel : Alcune Afriche (Quelques Afriques), diffusé dans 24 pays en 1975 ; puis un nouveau film à quatre mains en 1985 : Africa Dove (Afrique où es-tu ?) ; et d’innombrables photos…

Le présent ouvrage se compose d’un prélude (« Pourquoi nous voyageons ») puis de trois mouvements : Mongolie, Yemen et Afrique.

Ce carnet de voyage entièrement inédit en français comporte également des poèmes de Moravia traduits par Dominique Fernandez.

Adrienne est, à seize ans, d'une si parfaite beauté que sa mère veut faire d'elle un modèle.

Mais ces dons physiques feront le malheur de la jeune Romaine. Tombée dans le dérèglement, elle croit souvent trouver l'amour et ne connaît jamais que la déception.

Soudain mêlée à une affaire criminelle dont elle connaît le coupable, elle révèle son nom sous le secret de la confession mais reçoit du prêtre l'injonction de dénoncer le meurtrier à la justice. Accablée, la malheureuse cherche des appuis, croit en trouver tantôt dans la police, tantôt auprès des irréguliers avec lesquels son existence la met en contact.

En vain. Rien ne saurait conjurer la marche du destin.

Source : J'ai Lu

Plus qu'un recueil de nouvelles, ce nouveau Moravia constitue une galerie de portraits, une sorte de mise en accusation du monde moderne et de ses "tue-l'amour". Au hasard de ces séquences brèves et féroces, dont le quotidien même atteint parfois au pathétique, chacun et chacune de nous retrouvera son environnement, ses amis, ses voisins, ses problèmes et s'arrêtera pour y réfléchir. En quelques pages serrées, Moravia cerne un personnage typique, un cas, un drame personnel, une hérésie sociale… Il y a là une profonde intelligence du couple, illuminée par la superbe vitalité italienne, épicée d'un humour parfois cruel. Pour tous ceux qui "sont deux", un livre lucide et tendre, qui amuse, émeut, agace, oblige à la prise de conscience. Un magnifique Moravia.

Nouvelles présentés par Eliane Deschamps-Pria

Dino Buzzati (1906-1972) - Lettre d'amour

Giani Celati (né en 1937) - Uncertain soir avant la fin du monde

Giovanni Verga (1840-1922) - La clef d'or

Vitaliano Brancati (1840-1954) - Histoire d'un homme qui par deux fois n'a pas ri

Alberto Moravia (1907-1990) - Le tableau

Italo Calvino (1923-1985) - L'entrée en guerre

Leonardo Sciascia (1921-1989) - Western à la sicilienne

Luigi Pirandello (1897-1936) - Toutes les trois

Le philosophe est très semblable à l'enfant du conte d'Andersen qui tout à coup déclare : Mais le roi est nu ; les autres n'avaient jamais osé le dire. Il faut approfondir ce point : si les courtisans du roi ne disaient pas que le roi était nu, ce n'était pas par peur du roi, mais parce qu'il fallait être pratique et qu'il fallait que quelqu'un gouverne.

Lorsque j'ai écrit mon premier roman, je n'avais pas l'intention de dévoiler la nudité du roi ; je voulais tout simplement écrire un certain genre de roman. Mais l'enfant d'Andersen ne savait pas lui non plus qu'il démasquait les courtisans; ou plutôt il croyait le faire à ses propres yeux et non aux yeux des autres. Mes romans ont été plus ou moins toujours lus mais jamais aimés. Sous le fascisme, on a interdit Le quadrille des masques, on a défendu la critique de certains autres livres, on a limité les tirages. En 1952, j'ai été mis à l'index par l'Église (le même jour que Gide).

En somme, pendant de longues années, mon nom a été entouré d'une renommée qui n'était pas exactement positive. Tout cela est-il dû au fait que je me suis obstiné à dire que le roi était nu ? Peut-être, mais ce n'est pas sûr. À mon avis, non seulement le roi est nu mais il n'est même pas roi. C'est la plupart du temps un commerçant, un bureaucrate, un industriel, un policier, selon les cas.

Finalement, si le roi me semblait plus ou moins habillé dans ma jeunesse, aujourd'hui, il m'apparaît de plus en plus nu.

Alberto MORAVIA

La collection s'adresse à tous ceux qui désirent découvrir ou redécouvrir le plaisir de lire dans leur langue d'origine les oeuvres des plus grands auteurs contemporains. Notes en italien en regard du texte, lexique bilingue en fin de volume dispensent d'un recours fastidieux au dictionnaire.Le Lettere anonime ed altre storie / présentées par Eliane Bayle-Giorgio Scerbanenco :-Il bambino che non dormiva-La confessione-Il rastrellamento-Italo Calvino : La prima spada e l'ultima scopa-Piero Chiara : La 501 della Provvidenza-Ada Negri : Il cane senza padrone-Massimo Bontempelli : Invito-Edmondo De Amicis : Naufragio-Dino Buzzati : Il mantello-Mario Soldati : L'inganno e la certezza-Marino Moretti : Il mio cane-Ercole Patti : Uomo di sostanza-Alberto Moravia : Le lettere anonime

(Source : LGF - Le Livre de poche)

Il y a un milliard d'années, la température était si froide aux pôles que les pensées gelaient au-dessus des têtes, ce qui posait beaucoup de problèmes. Pour pouvoir penser tranquillement, il fallait se rendre dans les pays chauds. Là, on avait enfin le droit d'être un gros hypocrite. En plus, avec un peu de chance, on pouvait voir une baleine traverser la jungle sur ses deux petits pieds. Car à cette époque, la baleine (qui s'appelait Ba Leine) était de taille très modeste et cherchait, de toute la vigueur de ses petits pieds, un endroit pour grossir. A cette époque, les fourmis avaient du cran. Elles décidèrent de prendre pour Superempereur leur pire ennemi, Four Millier. Et puis, c'était le bon temps où des orchestres de grenouilles jouaient dans la gueule des crocodiles. Bienvenue dans le premier tome des histoires de la Préhistoire d'Alberto Moravia.

Mario de Sio a vingt ans. Ses parents se sont séparés dans son enfance : le père, agent immobilier, est resté à Rome et la mère l'a emmené à Paris, où elle est morte. Élevé par un oncle, il n'a donc presque pas connu son père qu'il va revoir à Rome.

Mario se dit poète, mais n'a écrit aucun poème. Il s'identifie à Apollinaire dont la vie a de nombreux points communs avec la sienne et qui lui paraît avoir déjà créé l'œuvre à laquelle lui-même aspire. Dès qu'il retrouve le décor de son enfance, Mario voit ressurgir, de façon hallucinante, le fantôme maternel. Et une scène sexuelle, traumatique, va se reconstituer devant ses yeux.

Guidé, dans ses recherches, par une fillette de treize ans et la mère de celle-ci, troublé par l'intervention de la maîtresse de son père, le jeune narrateur se voit, malgré lui, acculé à une véritable mise en scène de l'inceste.

Avec la voix d'un garçon de vingt ans, une voix à la fois parfaitement innocente et provocante, Moravia, retrouvant ici l'inspiration exceptionnelle d'Agostino, décrit la vie intérieure et sexuelle du jeune homme qu'il aurait pu être. Et, à travers cet élégant hommage à Guillaume Apollinaire, le romancier rappelle que la France est sa seconde terre natale.

I Racconti romani di Alberto Moravia si riallacciano a una tradizione iniziata dal Belli con la sua opera monumentale e poi continuata da poeti e narratori romani come Pascarella, Trilussa e altri. Anche qui ritroviamo un personaggio anonimo del popolo o della piccola borghesia romana, cha parla in prima persona, raccontando i suoi casi e quelli della sua gente. Il linguaggio non è più il dialetto stretto belliano o quello temperato di Trilussa, ma un italiano qua e là colorito da parole e locuzione romanesche. La città e il popolo di Roma sono naturalmente molto cambiati da un secolo a questa parte: qui viene descritta la Roma moderna e un po’ stralunata del primo decennio del dopoguerra; una Roma libera e insieme alienata; molteplice, vitale e insieme deturpata, piena di incontri, di imprevisti, di avventure, ma anche di rassegnazioni e di angosce. Un libro ricchissimo, un grande atto della commedia umana di un nostro non lontano passato.

La Paradis existe peut-être – d’après Moravia – mais il est certainement vide. Vide, en tout cas, de ces trente-quatre femmes, jeunes et belles, qui parlent à la première personne, simplement, comme si elles décrivaient ce qui arrive quotidiennement à tout le monde, tandis qu’elles donnent vie aux étonnements phantasmes de leur esprit malade.

Toutes différentes, mais en somme toujours semblables, amantes, épouses, mères, fiancées, elles dansent complaisamment devant leur miroir en exécutant fantastique strip-tease sans musique, plus révélateur que ceux des cabarets. Et Moravia, comme toujours inimitable narrateur, les dirige au milieu de cette société de consommation dont elles sont peut-être les victimes mais aussi certainement les complices et souvent les profiteuses.

Malgré l’oppressante atmosphère qui les enveloppe, ces nouvelles font souvent rire, mais en inquiétant un peu : les personnages, les mots, les situations, les associations d’idées dégagent un comique sans violence, prodigieusement percutant, qui dérange malignement les idées établies.

Ni la critique française, ni le public français ne considèrent tout à fait Alberto Moravia comme un écrivain étranger. Son roman L'Attention a paru en France quelques mois à peine après sa publication en Italie, où il a été accueilli comme un renouvellement et un approfondissement de l'art du grand écrivain.

Francesco Merighi, journaliste qui nourrit des ambitions littéraires, a débuté dans la presse de gauche. Pour fuir l'irréalité du monde bourgeois auquel il appartient, il a épousé Cora, une petite couturière dont il a adopté l'enfant illégitime, Baba.

II ne tarde pas à être déçu et pour échapper à l'univers qu'il s'est créé devient volontairement « inattentif ». Au retour d'un voyage en Iran, il décide de tenir pendant quelques semaines le journal de sa vie, dans l'espoir d'en tirer un roman « authentique » dont il serait lui-même le protagoniste.

Or, pour écrire ce journal relatant le « train-train quotidien » il lui faut passer de l'état d'inattention à celui de vigilance. Le journal de Francesco rapportera avant tout les longs et minutieux interrogatoires auxquels il soumet Cora et Baba pour reconstituer la vérité ou tout au moins ce qu'il croit être la vérité. Mais ces dialogues, patientes approches pour cerner l'événement ou l'individu, seront-ils rapportés fidèlement ?

Au même titre que l'indifférence, l'attention trahit la réalité ; elle y inclut les songes et les mensonges, rend la vérité relative et transforme en un roman révélateur le journal de Francesco.

Source : Le Livre de Poche, LGF

Sans doute est-ce pour corriger certains lieux communs à son sujet qu' Alberto Moravia, dans cette brève autobiographie littéraire a voulu exposer l'être-écrivain qu'il considère comme sa plus profonde nature. La bourgeoisie et le peuple, la guerre et les mouvements littéraires, les moeurs italiennes, toute l'histoire collective du siècle intervient comme la trame privée d'une oeuvre dont l'auteur, depuis sa toute petite enfance maladive et morose, savait qu'il l'écrirait. Et pourtant les clefs livrées ici, sous la forme d'un auto-interrogatoire souvent malicieux, ressemblent fort à celles que l'on peut appliquer aux textes de fiction. Les deux nouvelles qui suivent ne jouent-elles pas sur les ressorts mêmes - la jalousie, le désir, l'opacité de l'autre, son intangibilité, le tourment de savoir et la douceur d'oublier - qui perpétuent un homme dans sa vitalité d'écrivain ?

Stefano et Alina dans La villa du vendredi, se croient assez lucides pour établir un pacte d'infidélité réciproque, mais vers quels obscurs recoins psychiques les entraînera cette pseudo-maîtrise de leur amour ? Le jeune Gian-Maria se servira du Plateau devant la porte et de la rencontre d'une femme énigmatique pour expérimenter ce qu'il nomme "la vraie vie", tellement proche de la tragédie qu'il rêve d'écrire : mais de quel désarroi se retrouvera-t-il marqué ?

C'est sur ce mystère que se concluent ces trois textes. Le mystère des fantasmes, comme celui de Moravia qui se fit le témoin, avec ruse et humour, de l'essentielle parenté entre vies imaginaires et vies vécues.

UNE AUTRE VIE est un recueil de confidences se coulant tout doucement les unes dans les autres pour former un étrange - et parfois parodique - univers fait de beaux visages pathétiques ou souriants, mais toujours inquiétants, de voix mystérieuses qui, sans respect humain et sans pudeur, se moquent, tremblent ou se durcissent devant un destin haïssable parce qu'il fait de ces femmes des prisonnières ou des objets de consommation. Elles lui substituent le rêve où, en se débarrassant de tout sentiment de culpabilité, elles finissent par "se retrouver" telles qu'elles s'imaginent et voudraient véritablement être.

16 planches de reproductions hors-texte. Textes rassemblés par Elena Andreas. Traduit de l'italien par René de Ceccatty. Lettre-préface de Federico Fellini.

Alberto Moravia est né en 1907. A près de quatre-vingts ans, il ne cessait de parcourir le monde en tenant ses carnets de voyage. En 1987, trois ans avant sa mort, cet Européen convaincu se tournait toujours vers le continent noir qui le fascinait, comme l'avait fasciné l'Inde. L'Afrique était à ses yeux le territoire contradictoire du désenchantement politique, du mystère de la religion, du foisonnement végétal et animal et de la crise du monde moderne.Commue Hemingway ou Albert Schweitzer, auxquels il rend hommage dans ce récit, Moravia se situe au cœur des choses et à proximité des gens afin de mieux répondre aux grands mouvements de la vie.

La savane est ce qu'il y a de plus beau en Afrique. Savane veut dire espaces illimités, ciels illimités, herbes hautes sur lesquelles court la musique du vent, acacias rares et légers comme des nuages par beau temps, et silhouettes lointaines de grandes bêtes massives.

Dans ces étendues d'herbes sans fin, pleines de lumière et de silence, on dirait que l'Afrique " médite " quelque message muet, un message bien à elle, de grandeur, de majesté.

Ces récits de voyage, écrits en Côte d'Ivoire et au Sahara, sont, avant tout, une profonde réflexion sur la vie et la mort. Alberto Moravia rejoint là une tradition de grands écrivains-voyageurs, brassant une mémoire culturelle commune où l'on rencontre Baudelaire et Gauguin, Karen Blixen, Conrad ou Hemingway, et où les notations géographique, culturelle ou esthétique conduisent toujours à une lecture avisée tant de la société africaine que de l'Occident.

Le Petit Alberto est une biographie écrite à deux (Moravia répondant aux questions de Dacia Maraini). Ce livre, dit-elle, est né de l’extrême pudeur de Moravia ; de la prudence même, voire de la suspicion avec laquelle il abordait le passé. Il a toujours nié dans ces romans toute vraisemblance avec la réalité, jurant que ces personnages étaient pure fiction.

Jamais, dit-elle, je n’ai connu un homme qui soit plus attiré par l’avenir. Moi qui ai tant de goût pour ceux qui évoquent leur enfance, j’étais frustrée par ses « je ne me souviens pas », « j’ai oublié »[…] J’y suis allée tout doucement, avec des questions très précises tout d’abord et lui peu à peu s’est livré, émerveillé de voir surgir sous ses yeux des mondes nouveaux et oubliés. Je suis aujourd’hui très fière et si heureuse d’avoir entrepris cela.

Une villa romaine où vivent, dans l'intimité des chevaux, Diana et Margherita. Arrive Ludovica, bientôt victime d'un étrange chantage.

Va-t-elle à son tour se laisser prendre au piège?

Curieuse façon pour cette infirmière de s'assurer que ses malades sont toujours en vie! Par conscience professionnelle toutefois, elle ne dépasse pas certaines limites, jusqu'au jour où...

Cette fillette malicieuse à la jupette trop courte, n'est-elle pas le diable en personne? Gualtieri, homme au-dessus de tout soupçon, devrait se méfier mais la tentation est trop forte pour qu'il lui résiste, dût-il damner son âme.

Fantasmes de tous ordres, obsessions sexuelles et hallucinations oniriques, mais aussi amour, tels sont les thèmes de ces nouvelles.

Sa vie durant, Moravia a placé la poésie au plus haut. Pourtant, le romancier célébré dans le monde entier n'a jamais publié de recueil de son vivant. Les poèmes rassemblés dans cette édition bilingue, commentée par deux grands spécialistes de Moravia, constituent des documents exceptionnels qui témoignent, par la puissance de leurs images et leur concision formelle, d'une maîtrise de l'art poétique au coeur de l'entreprise autobiographique et de l'engagement politique de l'écrivain.

Né en 1907, Alberto Moravia connaît un succès retentissant dès la publication de son premier roman en 1929, Les Indifférents. Une trentaine d'ouvrages suivront jusqu'à sa mort en 1990, parmi lesquels Le Conformiste, L'Ennui ou encore Le Mépris, chefs-d'oeuvre qui l'imposent comme l'un des maîtres incontestés des lettres italiennes.

Moravia, Landolfi, Bontempelli, Palazzeschi, Zavattini, Baldini, Lisi, Morovich - bref tous ceux qui ont fondé, à la suite de Pirandello, la littérature italienne moderne. Autant d'auteurs de fiction que l'on s'est plu à loger ensuite, malgré leurs différences, à l'enseigne du "réalisme magique".

Les voici rassemblés, dans ce recueil qui fit date lors de sa parution après la guerre et que l'on vient de rééditer en Italie (Einaudi, 1988). On s'étonnera - comme vient de faire toute la presse transalpine - de leur tranquille et déconcertante (parfois grinçante) modernité. A mi-chemin de Kafka et de Marcel Aymé : le réel n'est jamais aussi vrai - familier et étranger tout ensemble - que lorsqu'il apparaît à travers le prisme de sa secrète et irréductible monstruosité.

Nouvelles choisies et présentées par Gianfranco Contini.

Alberto Moravia a rédigé ces Histoires de guerre et d'intirraité, à ce jour inédites, entre 1928 et 1951. Ce recueil est composé de " nouvelles intimes ", où se dessine l'archétype érotique fréquemment utilisé dans son oeuvre romanesque de l'homme passif face à la femme séductrice et manipulatrice ; et de " nouvelles de guerre ", écrites pour la plupart sous pseudonyme lors de son exil en Ciociaria pendant la Seconde Guerre mondiale, dans lesquelles abondent les références plus ou moins cryptées au fascisme.

Dans ces textes visionnaires riches d'une subtile introspection Moravia nous offre sa vision de la guerre mais aussi de toutes les guerres dans lesquelles s'expriment les tourments éternels de l'homme à travers les méandres de sa sexualité.

« Gilda haussa les épaules. Elle lui dit que s'il devait lui parler sur ce ton, mieux valait qu'il s'en allât. Du reste, elle l'avait averti, il ne devait pas entrer par surprise dans sa chambre, sans frapper : et de toute façon, jamais en pleine nuit. C'en était trop pour Sangiorgio. Il se leva et, saisissant sa femme par un bras, il lui demanda qui était dans ce cas, l'homme qu'elle avait caché dans la garde-robe. Gilda répéta la phrase avec stupéfaction et fit un geste, comme pour dire que son mari était fou. Elle ajouta, de mauvaise grâce, qu'il fallait la laisser. Ces mots, elle les prononça avec dégoût. Avant même de pouvoir se rendre compte de ce qui lui arrivait, elle se retrouva allongée sur le lit, avec Sangiorgio sur elle, haletant, lui serrant le cou. »

Un fils de joaillier en voyage se fait voler les bijoux de son père, d'abord par ses compagnons de route, puis, suite à un retournement de situation, par une bande de brigands. Mais, entre-temps, séduit par la compagne du chef de la bande, il l'aidera à échapper aux gendarmes, tout en récupérant les fameux bijoux.

En 1961, Alberto Moravia rencontre Claudia Cardinale pour la première fois. Il lui propose une interview « un peu particulière ». Le grand écrivain italien et la jeune actrice déjà star inventent alors un dialogue intense sur le corps et la beauté.

Claudia Cardinale, avec Alberto Moravia, Flammarion, 2010

Cet ensemble de textes fictifs et autobiographiques offre un excellent aperçu de l'œuvre et de l'univers du grand romancier.

" J'imagine, qu'en allongeant la vie on prolonge aussi les différentes périodes de l'existence.

Et en vérité, il y a eu un moment, vers la quarantaine, où j'ai vraiment cru arrêter le temps, m'être figé, peut-être à jamais, à un âge stablement immature et provisoire. J'avais quarante ans, mais ma chambre était celle d'un étudiant de vingt ans, avec des livres d'études et des cahiers scolaires, des photos d'actrices, des disques de chanteurs-compositeurs, des magazines de jeunes, une guitare, des jeans, des tee-shirts et des bottes à fermeture Éclair. Avec une habileté instinctive, j'avais toujours fait en sorte de glisser à temps hors d'un clan qui menaçait de vieillir, et de me faufiler dans un autre encore très jeune : mes amis, en cette période, avaient tous une vingtaine d'années. Mais si je me regardais dans un miroir, ce que je faisais très souvent, je voyais un visage vraiment sans âge, peut-être décrépit, mais apparemment frais et lisse, éclatant de santé, de vigueur et d'illusion. Quoi d'autre ? L'immortalité, en de tels instants, me semblait tenir à cela : être parvenu à ne plus avoir d'âge, à m'être mis hors du temps, grâce à ce même amour de la vie, qui permet les étranges miracles du temps. " L'Immortel

Ce volume réunit des nouvelles et brefs récits que Moravia rédigea tout au long de sa vie (de 1928 à 1990) et publia dans des journaux ou revues, mais qu'il ne rassembla jamais en recueil. Certains même ne furent jamais publiés de son vivant (Romildo) ou gisaient, oubliés, dans la masse de ses papiers. Fictions et autobiographies se mêlent pour rendre compte du talent d'un écrivain précoce et prodige qui racontait la vie – la sienne, celle du monde – à travers ses " héros de papier ".

Inédite en France à ce jour, cette correspondance nous plonge dans l'univers intime d'un couple mythique de la littérature italienne.

" Chère Elsa, je n'ai plus eu de tes nouvelles, mais je continue quand même à te donner des miennes, dans l'illusion que cela te fera plaisir d'en recevoir.

Je fais donc toujours les mêmes choses, que je t'ai déjà dites. Malheureusement je dors mal et cette nuit, peut-être à cause du bruit fait par deux Danoises de retour d'un bal, je n'ai presque pas dormi. Je me sens très nerveux, très agité, très agacé. Hélas, pas même Anacapri où je me suis senti bien si souvent ne parvient à me calmer.

Berto est arrivé et nous avons tout de suite repris le scénario. Je ne travaille à rien d'autre, j'ai essayé de commencer une nouvelle, mais elle me donne si peu de plaisir à l'écrire que je l'arrêterai.

Comme je te l'ai dit tant de fois, je pense souvent à toi et je ressens terriblement ton absence. Plus que je ne croyais. Quand tu viendras, je serai, du moins au début, presque heureux. "

(Anacapri, 11-15 août 1951)

La centaine de lettres, télégrammes et cartes adressée par Moravia à Elsa Morante sur près de quarante années (1947-1983) témoigne du lien profond et durable qui unit passionnellement deux des plus grands écrivains du xxe siècle. On découvre au fil de ces lettres leur vie mondaine, leurs amitiés choisies, leur commune passion de l'écriture et l'esprit de saine compétition littéraire, la beauté de Rome et l'enchantement d'Anacapri. Mais s'y dévoilent aussi deux personnalités incompatibles, qui tantôt se ménagent et tantôt se trahissent, qui sont tantôt amants tantôt bourreaux, tantôt vénaux tantôt spirituels, qui ne parviennent jamais à vivre autrement cet étrange et puissant amour. Unis, autant que divisés, pour la vie.

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