Tous les livres de Alexandra Dezzi
Le soir où elle emménage dans l'ancien bureau du célèbre écrivain Michel Thomas, tout en haut d'une tour du 13e arrondissement de Paris, Marie-Louise reçoit un appel. Au bout du fil, la voix d'Emmanuel, un journaliste politique omniprésent dans les médias, la ramène deux ans en arrière, lorsqu'ils vécurent une passion dévorante et clandestine. Dans cette histoire d'amour à l'issue incertaine, dans l'angoisse suscitée par les attentats terroristes de l'année 2015, dans les relations d'un soir avec des personnages extrêmes, Marie-Louise semble se perdre.
Plus le ciel s'obscurcit, plus la montée du désir s'accentue, l'intensité de l'existence semblant indissociable du chaos qui l'entoure. Et pourtant, une lumière, une sorte de grâce, se dessine au fil des pages...
« Ce n’est pas de désir dont il s’agit ici, mais plutôt d’un exercice de domination », écrit la célèbre féministe Monique Wittig, citée par l’auteure de ce roman, son deuxième d’une jeune vie d’écrivain. Mais la question résonne autrement : qui domine qui ? Et derrière « cette façade de chair impénétrable », qui se cache-t-il ?
Sur le ring de boxe où elle s’entraîne, comme sur le ring intime du corps-à-corps, la narratrice, qui semble parfois voltiger au-dessus de son enveloppe corporelle, décide et subit à la fois. Elle est l’héroïne et le sujet. Que ressent-elle des coups, du sexe comme agression ou jouissance, est-elle libre ou prisonnière de son désir ? Et ce désir, dont elle s’évade en longs travellings dans un RER ou un Uber, ce désir fast-food, ce désir comme de l’eau noire où l’on s’enfonce, de quelle origine est-il et de quelle scène primitive jaillit-il ?
Un roman urbain, féminin, choc et cru, mais dont ni la mélancolie ni même le romantisme noir ne sont exclus.
(Source : Stock)