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Tous les livres de Alexandre Vialatte

A Mayence, en 1922.

Le Rhin est vert, la cathédrale rouge, les habitants paisibles et joufflus. L'Allemagne que découvre Vialatte est jolie comme une image d'Epinal. Dix ans plus tard, la silhouette de l'Allemand a changé. La misère et le sport lui ont fait le ventre plat. La chemise noire est de rigueur. L'Allemagne a pris un visage bien inquiétant : celui d'Hitler. EN 1945, Vialatte assiste aux procès des criminels de guerre de Belsen et enregistre les aveux de ces tortionnaires qui ont des scrupules d'employés tatillons. " Bananes de Königsberg " nous raconte l'histoire de l'Allemagne de 1922 à 1949 vue par Vialatte.

Une histoire " folle, tragique, invraisemblable et d'un comique ahurissant ".

Si l'art, comme il l'affirmait dans une formule célèbre, " est le folklore d'un pays qui n'existe pas ", le génie de Vialatte s'étend bel et bien dans un paysage littéraire qui va de Kafka à Jean Dutourd et de Nietzche à Pierre Desproges.

Quand ce dernier déclarait que l'auteur des " Fruits du Congo " était l'un des plus grands écrivains du demi-siècle, il n'exagérait pas. Car les admirateurs de Vialatte ne sont pas des lecteurs ordinaires. Ils forment une secte d'initiés et de jaloux, adeptes d'un culte rendu à un poète-philosophe parfaitement méconnu de son vivant. Il n'est pas un chagrin de la vie qui puisse résister à la lecture d'une page de ce prince de l'humour " plus tendre et désespéré " - c'est encore Desproges qui parle - qu'un la mineur final dans un rondo de Satie.

Dernières nouvelles de l'univers : l'homme aujourd'hui ne descend plus du singe mais de l'avion... Il achète un chien imaginaire qui ne tient pas de place, consomme peu et oblige à prendre de l'exercice... D'éminents chimistes ont inventé un produit miraculeux qui ne tue pas les mites mais leur coupe l'appétit...

Gardez-vous bien de rire ! Tout est vrai. Vialatte a toujours raison. Il observe et raconte. Il désarticule le temps à loisir et saisit l'irrésistible cocasserie du monde.

Fables, pamphlets, poèmes, prophéties, ces chroniques célèbrent l'art d'écrire. Avec une justesse et une virtuosité qui font mouche.

Présentation de l'éditeur (Julliard) :

Un art joyeux...

Alexandre Vialatte a publié ce recueil pour la première fois en 1937. Deux tiers de siècle plus tard, la force de son invention, la cocasserie des situations et l'originalité des personnages n'ont pas pris une ride. Mais ce qui frappe surtout c'est la liberté du ton et la virtuosité de la langue. En lisant Vialatte, on se retrouve très vite dans cet état d'euphorie délicieux qui précède l'éclat de rire que procure également l'abus des meilleurs bordeaux. Il y a notamment chez Vialatte un plaisir particulier à dessiner un personnage en quelques mots d'une précision impitoyable. Qu'il s'agisse d'un personnage: «Félix Badonce est ce petit homme un peu gourmé, haut comme trois pommes, qu'on a dû mettre au premier rang et jucher sur deux briques plates pour l'empêcher de disparaître dans la marée des grands dadais.»; d'un portrait de groupe: «Plus bas, il y avait les Chinois: c'étaient des gens doux et paisibles, bien doux, bien polis, bien crasseux. Ils avaient une fumerie avec un vieux à lunettes d'écaille qui ressemblait à un marron sculpté et qui les tuait assez vite à l'aide d'une drogue pas bien fameuse mais, somme toute, expéditive et moins coûteuse que l'opium.»; ou de celui d'un chien qui parle: «Un mètre vingt de haut et des pattes de lion; des dents blanches comme ces femmes de cinéma! quand y vous posait tout d'un coup les deux pattes sur les épaules pour vous dire un secret dans le creux de l'oreille, ça vous faisait serrer les fesses!»; ou, plus terrible, cette évocation d'un rescapé de la guerre de 14 : «Sa gueule cassée fendue de rouge et de lilas de l'oreille droite à l'oreille gauche, lui donne un air épouvantable; sa bouche est si mal réparée qu'il bave dans son mouchoir de poche; il est trop grand, il est trop maigre, il est trop jeune; ses yeux dévorent, sous sa toison de novice, le peu qui reste du visage et qui est encore étoilé de mauve par d'autres brûlures; le front ressemble à une cravate à pois. Si noir, si rouge, ce restant calciné de ce qui fut un homme fait songer au tison fumant.»...

Il dormait depuis un demi-siècle dans un dossier jauni, ce Fluide rouge, dont le titre parodie les romans d'aventures pour la jeunesse qui firent rêver l'auteur, écolier sage en sarrau noir au temps de Paul d'Ivoi. Ce roman, heureusement porté par la bonne humeur, nous éclaire sur la jeunesse et la genèse de l'écrivain. On y trouve des décors, des personnages et tout un bric-à-brac merveilleux qui l'obséderont tout au long de son œuvre. Et, déjà, une surabondance de ces métaphores et comparaisons qui n'appartiennent qu'à Alexandre Vialatte.

Vialatte vous vend l'odeur du passé dans un grand ßacon qui a la forme d'un pupitre. Son âge d'or est fait de rentrées des classes, d'automnes à recoins mystiques où se troquent des minces secrets enrobés dans du papier d'argent, de pèlerines à l'abri desquelles se trament les contrebandes enchantées de l'enfance. Vialatte n'a jamais réellement déserté le préau aux sortilèges de sa jeunesse et sa complainte qu'il moud tel un vieil orgue de Barbarie sonne comme une récréation éternelle.

« Je n’ai jamais le temps de dégorger le vingtième de ce que j’accumule, et plus tard, ce sera trop tard. » C’est pour répondre à cette urgence qu’Alexandre Vialatte (1901-1971) a créé un genre littéraire à lui : la chronique. De sa vingtième année jusqu’à sa mort, il en a composé par centaines, pour "La Revue rhénane", "Le Crapouillot", "L’Intransigeant", "Le Moniteur", "L’Époque", "La Nouvelle Revue française", "Marie-Claire", "Le Journal de l’Est", "Le Petit Dauphinois" et pour "La Montagne".

Ce quotidien auvergnat lui offre toutes les semaines une colonne et lui laisse une totale liberté pour parler de tout, sauf de politique. Ainsi, pendant dix-huit ans, tous les dimanches soirs, Vialatte porte sa copie au wagon postal du train de vingt-trois heures quinze. Ce n’est que deux ou trois fois qu’il a manqué à son rendez-vous.

De quoi parle-t-il ? De tout, de rien. Tantôt il aborde un roman, tantôt une pièce de théâtre ou un recueil de poèmes, il évoque un film, se gausse d’une vérité première, approfondit un lieu commun, commente un proverbe. La chronique c’est l’oeuvre d’un promeneur, d’un flâneur, d’un philosophe. « Une chronique – disait Alexandre Vialatte –, il faudrait la faire pousser comme une herbe dans les fentes d’un mur, dans les pierres de l’emploi du temps.

Le brigadier Berger, du train des équipages, matricule 2404, est pris dans la tourmente de 1940. Fait prisonnier, astreint à de terribles marches forcées, il devient fou. Passé et présent s'entrechoquent en lui et il n'y comprend plus rien. Mais pour cet homme loyal et fidèle, la pire folie n'est-elle pas celle du monde réel, l'armée vaincue, dispersée, la France occupée ? Sa folie à lui n'est que fidélité au passé.

Laissons à Alexandre Vialatte, inégalable observateur des moeurs de son temps, le soin de clore avec sa sagesse et son irrévérence coutumières, les célébrations de Mai 68.

Le millésime 1968 des chroniques réunies dans ce volume est un grand cru. On y apprendra mille détails essentiels sur " les plus vastes choses et les plus hauts sujets " - océans, fleuves et îles ; montagnes, plaines et continents - qui tous " remontent à la plus haute Antiquité ". On y croisera surtout, comme toujours, la route de l'homme " vaincu par ses conquêtes ". Au coeur des événements considérables qui ont marqué l'année 1968, Alexandre Vialatte pose la question essentielle qui reste, aujourd'hui, terriblement d'actualité : " Que peut faire l'homme sans auto à laver ? ".

Année après année, le cercle des admirateurs de Viala auteur " notoirement méconnu " tel qu'il se définissait lui-même, ne cesse de grandir. De Pierre Desproges à Amélie Nothomb, nombreux sont ceux qui revendiquent une filiation avec son humour absurde son style prodigieux. Et, tout particulièrement, Philippe Meyer, son lecteur le plus fidèle, qui a bien voulu préfacer brillamment ce recueil.

Fred et Bérénice est le récit d'une jeunesse enchantée au tournant de l'Histoire. Quand, à la fin de la Grande Guerre, les Américains débarquent un bel été en libérateurs au fond d'une petite ville d'Auvergne. À la grande joie de Fred qui rêve d'héroïsme, et de Bérénice déjà conquise par les beaux aviateurs américains. Mais comment tomber amoureux quand tout change à toute vitesse autour de soi? Car la douce France d'antan, qui vivait au rythme des théâtres ambulants et des bals champêtres, vient d'entrer dans le mythe hollywoodien, à l'heure de la modernité et de l'effervescence... où les cœurs et les esprits s'égarent. Pour renaître à eux-mêmes, les jeunes aventuriers se mettent alors en quête d'une nouvelle terre d'Éden. Un voyage à travers l'Histoire et le rêve, qui revêt la douceur inoubliable du conte de fées.

Y a-t-il une vie littéraire au Jardin des Plantes? Doit-on laisser tous les dompteurs mordre leur lion ? Rastignac était-il un sot ? Pourquoi les savants assez connus passent-ils entre chien-et-loup sur le boulevard Saint-Germain? Comment, en moins de vingt jours, a-t-on pu perdre Colette et l'Indochine? Est-il raisonnable de lire au-delà de la première phrase un roman qui vient d'obtenir le Goncourt? Faut-il se suicider avant ou après les fêtes? Que serait la vie sans l'imparfait du subjonctif? Et qu'est-ce que la poésie, sinon un grand saumon couleur saumon, une belle charcuterie, une paire de lunette, les Rois mages couronnés d'or? La poésie, c'est aussi l'émerveillement sans fin des chroniques d'Alexandre Vialatte que l'on publie enfin dans leur intégralité. Et l'art, qui est au centre de ce dernier recueil? " L'art, selon la formule magnifique de l'auteur, est le folklore d'un pays qui n'existe pas. "

Les fruits du Congo, c'est une affiche. Elle représente une magnifique négresse qui porte des citrons d'or. Les collégiens d'une ville d'Auvergne rêvent devant cette affiche qui symbolise pour eux l'aventure et l'extrême poésie de l'existence. Qu'est-ce que l'adolescence ? Telle est la question à laquelle Alexandre Vialatte répond avec ce grand roman. En fait, il n'y répond pas : il nous montre l'adolescence, avec ses extravagances, ses aspirations sublimes, ses amours mélancoliques. Il nous montre aussi toute une ville de province avec ses kermesses, son assassin, son docteur, son lycée, son square.

Il y a une grâce XVIII° siècle dans cette histoire d'un tailleur et de sa famille qui nous vient d'un village des monts Erei en Sicile orientale de l'intérieur, province de Catalane. Quelque chose d'un XVIII° siècle populaire, bien entendu, et précisément d'un type entre le primitif et l'arcadien, à savoir ingénu et de coloration brute mais également mignarde, forme sous laquelle se présentent les statues de bois ou de céramique de bien des saints dans les églises de Sicile. La valeur poétique du roman réside cependant en quelque chose de plus profond : dans le sens délicatement cosmique avec lequel l'auteur représente le petit monde local dont il nous entretient, trouvant jusque dans les herbes et les animaux, les pierres, la poussière, la clarté de la lune ou du soleil un mouvement ou un cri de participation aux pauvres vicissitudes du tailleur et des siens.

Descriptionrésumé

Résumé de "Les dernières nouvelles de l'homme"

C'est un véritable tableau de la société de l'époque que dessine Alexandre Vialatte. Entre gravité, humour, poésie, dans un des plus belles langues du vingtième siècle, l'auteur dresse les constats les plus drôles d'une époque pleine de contradictions. Une part importante de ces chroniques est consacrée à la critique littéraire où l'on voit qu'Alexandre Vialatte a su découvrir les vrais talents sans manquer de railler les fausses valeurs. Près de 2000 chroniques furent écrites entre 1945 et 1971, l'année de sa mort essentiellement dans La Montagne et Spectacle du monde.

" Il y a toujours en moi des trains prêts à partir pour le vieux pays de mes songes et la maison du grand tourment. Ils ont des rideaux bleus où filtre parfois une raie d'or sur le quai de la gare et ses jardins, ses petites barrières ripolinées, ses roses, son timbre, ses tilleuls. On entend triller une caille. Le chef de gare a sa casquette blanche. Des employés courent en silence. (...) Ce vieux pays de mon tourment est en moi et au fond de moi comme un souvenir, comme une tour des chansons, enfoui au fond des tourbières ; et l'on entend parfois monter les sons des cloches englouties. Il est en moi, au bout de moi, comme une promesse, comme une voile à l'horizon. Il est en moi, au bord de moi, sur le qui de mon âme, comme un vertige, comme un coup de sifflet de chef de gare qui fait partir tous les trains à la fois. "

Romans à l'enseigne du réalisme féerique et du merveilleux intimiste, nouvelles à laisser fondre sous la langue, chroniques à croquer sur place : l'arbre vialattien croule sous les saveurs et les richesses. Mais tant d'années de cueillette ne l'ont-elles pas dûment épuisé ? Y a-t-il encore à grappiller dans l'oeuvre de l'Auvergnat considérable ? Que oui et le Dilettante le prouve en libérant, grâce à Pierre Vialatte, ce Cri du canard bleu préfacé par François Feer (chargé au Dilettante du département des espèces menaçantes et menacées : Bestiaire amazonien et Les poissons sont indomptables) qui témoigne là de son amour pour Alexandre le grand et son «chosier» délectable. Mais quid du «canard» ? Voilà. Ce Cri du canard bleu, prose de 1933, est une envie romanesque laissée à l'état d'esquisse. On y trouve Etienne, qui s'ouvre à la beauté par la voie d'affriolantes affiches où scintille «Estelle», star des «Ballets Féeriques». Beauté que partagent également, sur un plan modeste, Amélie «la vestale des humbles marmites» et l'institutrice, Mlle Lantelme, qui lui sera ravie par la plus ravissante des folies, lui transmettant néanmoins, ultime présent, un canard bleu de Colombie, reliquat mythique de sa présence étoilante. On trouvera également, au fil du récit, ces ingrédients essentiels au merveilleux vialattien : un missionnaire gothique, un oncle à moustache, un magasin général, caverne d'Ali Baba du surnaturel quotidien, des coffrets à goûter, «une auberge de complainte et de grand vent». Une fois de plus, à grand renfort d'étoiles saupoudrées, de plantes charmantes et d'une prose où chaque phrase semble jaillir d'un chapeau claque, Vialatte transforme, à vue, pour nous, l'Auvergne en terre de féerie. Vialatte, seigneur des anneaux... chinois, dont acte.

Alexandre Vialatte est né le 22 avril 1901 à Magnac-Laval (Haute-Vienne). Chroniqueur quintessentiel dans La Montagne, introducteur de Kafka dès 1925, traducteur singulier de Nietzsche, billettiste rare dans des mensuels comme Adam et Arts Ménagers dans les années soixante. Cet original inclassable, ce blessé en verve, ce maître en pensées télescopées meurt auvergnat à Paris le 3 mai 1971.

Pour les amoureux de Vialatte... et pour tous ceux qui aimeraient le découvrir.

Le cercle des lecteurs d'Alexandre Vialatte – « auteur notoirement méconnu », comme il aimait lui-même à se qualifier – ne cesse de s'agrandir depuis sa disparition en 1971, et sa gloire posthume continue de prospérer. Méconnu, Vialatte le demeure cependant encore, hélas, du grand public. Un abécédaire vient opportunément réparer cette injustice.

De l'Auvergne, d'ou il était originaire, à Kafka, qu'il traduisit ; de l'Hippopotame, qu'il chérissait, à l'Homme, motif d'inspiration inépuisable, en passant par Napoléon, Sempé ou le Western, les entrées de ce recueil, qui puise à toutes les sources de l'oeuvre (romans, chroniques, correspondance...), proposent de faire connaissance de manière ludique avec l'univers à nul autre pareil d'Alexandre Vialatte et révèlent en filigrane le portrait sensible d'un auteur désormais culte.

Le vrai de la chose se trouve dans les vieux almanachs l'homme de mars, expliquent-ils, dompte les jeunes taureaux.

Il sème même la fétuque flottante et le blé à épi blanc barbu. Rien n'est plus exaltant qu'un programme si champêtre. Pourtant, on ne voit jamais les hommes en train de dompter les jeunes taureaux ou de semer la fétuque flottante. J'ai fait là-dessus mon enquête personnelle : les hommes sortent du métro Glacière ou attendent l'autobus 27. Les hommes ne font pas ce que fait l'homme. Je leur ai demandé avec surprise s'ils ne domptaient pas les jeunes taureaux.

Un monsieur à barbe noire, qui ressemblait à Landru, m'a répondu qu'il n'en faisait rien, d'un air sévère. Peut-être en cachette ? Non, même pas en cachette. Il ne semait pas la fétuque. Il se fâcha quand je lui parlai du blé barbu. Je lui demandai ce qu'il pouvait bien faire dans la deuxième quinzaine de mars, il me répondit qu'il faisait exactement la même chose que dans la première, de même qu'en février, en décembre, en avril.

Et il ajouta : " Comme tout le monde. " Peut-être que l'homme de l'almanach est un homme idéal, une exception honteuse ?

Ouvrez ce livre au hasard. Laissez-vous porter par les mots. Il y a tant de choses pour vous dans ce grand chosier. Peut-être y rencontrerez-vous tout simplement votre prochain, l'homme, cet "animal à chapeau mou qui attend l'autobus vingt-sept, au coin de la rue Glacière". Prenez le temps de flâner entre les lignes, de rêver. Mais surtout ne vous fiez pas à la légèreté des propos. Vialatte assène souvent de cruelles et graves vérités... avec humour. Ainsi va le monde. Ainsi va Vialatte : explorateur des mots, farouche défenseur de la langue française, il nous livre un chef-d'oeuvre d'invention.

Étrange destin que celui d'Alexandre Vialatte... De son vivant, méconnu et célèbre : d'une part vénéré par un seul petit groupe d'initiés, d'autre part adulé par les milliers de lecteurs de "La Montagne" qui dévoraient ses chroniques quotidiennes chez le médecin ou le coiffeur.

Aujourd'hui, enfin reconnu par tous comme un écrivain de génie.

Explorateur des mots, capitaine au long cours de la grammaire et de la syntaxe. Vialatte donne ici ses lettres de noblesse à la chronique en embarquant sur son arche hommes, bêtes, choses, arts et bâtisses dont il étudie les édifiants rapports.

Nous le suivons, irrésistiblement aimantés par son humour. Nous évoluons avec délices dans les méandres de la langue française.

L'appel de ce magicien du verbe et la cocasserie de son monde sont irrésistibles. Nouvelle Description

Alexandre Vialatte vit dans un monde extravagant : la France des années 30.

Les galeries d'art exposent des épluchures ; des centaines de chaussures flottent sur l'océan où vient de s'engloutir un Boeing ; des ecclésiastiques couronnent des films pornographiques ; sur la Lune, deux petits hommes ramassent des cailloux.

Tandis que le reste de la population découvre, émerveillée, le bloc-évier, la poubelle à pédale et la publicité télévisée.

"Alors, dit-il enfin, c'est une dame en papier ? C'est pas une dame en viande ?

- Non, dit Robert. Elle est sur un calendrier. Elle est pendue à la fenêtre et on la voit quand on se réveille.

- Ah ! Elle est jolie ? - Très jolie.

Elle a une fleur rouge dans les cheveux. Et dessous il y a écrit "Job". C'est du papier à cigarettes. Grand-père l'appelle la Dame du Job."

Un récit plein de fraîcheur et d'inventions. Deux enfants, plongés dans les absurdités de la guerre, transforment leur univers quotidien en un monde fantastique et surprenant dont la Dame du Job sera l'énigmatique souveraine. Justesse du ton, élégance du verbe, Alexandre Vialatte brosse admirablement le tableau de l'enfance.

Pendant un demi-siècle, Alexandre Vialatte a cultivé l'art de la chronique. Ses oeuvres constituent une sorte d'encyclopédie des activités humaines vues au travers du kaléidoscope d'un observateur malicieux qui sait résumer d'une sentence, lapidaire et drôle, le fond de son propos.

Nourri de textes inédits, ce recueil témoigne des différentes formes journalistiques pratiquées par Alexandre Vialatte, des années 1920 à sa mort en 1971. Il apprend son métier en collaborant à La Revue rhénane, en même temps qu'il s'initie à l'Allemagne, découvre Goethe et Kafka, et suit de près l'actualité du pays.

Dans Le Petit Dauphinois, comme dans l'Almanach des quatre saisons, autre florilège de sa fantaisie, Vialatte s'en donne à coeur joie, avec la plume d'un poète, l'imagination d'un conteur, l'humour d'un savant désabusé. Les chroniques cinématographiques parues dans Bel Amour du foyer constituent un volet inattendu de son oeuvre de journaliste. Vialatte s'amuse à y distiller ses conseils et ses opinions sur des films dont il raconte l'histoire à sa manière, toujours singulière et décalée.

Il a aussi tenu pendant près de dix ans une chronique dans Le Spectacle du monde, constituée de promenades littéraires plus que de véritables critiques. Là comme ailleurs, il exprime ses goûts, ses admirations avec une intelligence savoureuse, une virtuosité et une liberté de ton qui n'ont cessé d'enchanter ses innombrables lecteurs et lui valent d'occuper aujourd'hui une place prépondérante dans notre histoire littéraire.

L'Auvergne est une de mes patries. Car j'ai plusieurs patries ; l'une à bord d'un grand fleuve, au coin même du désert et de la rue Tantah, l'autre au bord d'un autre désert, l'autre au bord d'un autre grand fleuve, d'autres enfin sur des montagnes et des lacs. J'habite de loin toutes mes patries, c'est ainsi qu'on les habite bien. (De près, elles perdent à l'usage.)

Alexandre Vialatte, chroniqueur (Chroniques de "La Montagne"), romancier (Les Fruits du Congo), fut aussi poète.

Dans sa jeunesse, il écrit des poèmes où la mélancolie se mêle au cocasse et engendre une musique pleine de charme proche de celle de Laforgue, parfois de Toulet. Après 1945, le ton devient plus grave, et Vialatte écrit des merveilles comme "La chanson de Fred" ou "La paix des jardins", qui donne son titre à ce recueil.

Cet ouvrage rassemble les morceaux choisis et les chroniques les plus drôles d'Alexandre Vialatte, écrivain "notoirement méconnu" selon ses dires, parues dans le journal "La Montagne".

"Il y a deux sortes de lecteurs de Vialatte: ceux qui l'adorent et ceux qui ne le connaissent pas encore"

«Je n'ai jamais le temps de dégorger le vingtième de ce que j'accumule, et plus tard, ce sera trop tard.» Pour répondre à cette urgence, Alexandre Vialatte (1901-1971) a créé un genre littéraire qu'il a poussé à la perfection : la chronique.

Depuis sa vingt et unième année et jusqu'à sa mort, il en a composé par centaines, pour La Revue rhénane, Le Crapouillot, L'Intransigeant, Le Moniteur, L'Epoque, La Nouvelle Revue française, La Revue hebdomadaire, Marie-Claire, Le Journal de l'Est, Le Petit Dauphinois et, pendant les dix-huit dernières années de sa vie, pour le grand quotidien auvergnat La Montagne. Ce quotidien lui offre toutes les semaines une demi-colonne ou une colonne entière et lui laisse une totale liberté de parler de ce qu'il veut, à l'exception de la politique.

Ainsi, tous les dimanches soir, Vialatte porte sa copie à la gare de Lyon, la dépose au wagon postal du train de vingt-trois heures quinze. En dix-huit ans, ce n'est que deux ou trois fois qu'il a manqué son rendez-vous. Et de quoi parle-t-il semaine après semaine ? De tout, de rien. Tantôt il aborde un roman, tantôt une pièce de théâtre ou un recueil de poèmes, parfois il parle d'une rencontre, évoque un film, se gausse d'une vérité première, approfondit un lieu commun, commente un proverbe. La chronique est l'œuvre d'un promeneur, d'un flâneur, d'un curieux d'un philosophe. «Nous sommes allés cherchant des hommes, comme Diogène, pour leur demander des maximes ou des fenêtres sur l'horizon.» C'est un genre essentiellement poétique, qui peut attraper n'importe quel sujet au vol. Même le plus éphémère se trouvera, par la grâce du style, chargé de sens. «Une chronique, il faudrait la faire pousser comme une herbe dans les fentes d'un mur, dans les pierres de l'emploi du temps.» Pierre Vialatte, à sa manière, nous restitue le temps perdu. Il appartient à la famille des Saint-Simon et des Proust.

Robert Kopp.

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