Toutes les séries de André Aciman
Elio Perlman se souvient de l’été de ses 17 ans, à la fin des années quatre-vingt. Comme tous les ans, ses parents accueillent dans leur maison sur la côte italienne un jeune universitaire censé assister le père d’Elio, éminent professeur de littérature. Cette année l’invité sera Oliver, dont le charme et l’intelligence sautent aux yeux de tous. Au fil des jours qui passent au bord de la piscine, sur le court de tennis et à table où l’on se laisse aller à des joutes verbales enflammées, Elio se sent de plus en plus attiré par Oliver, tout en séduisant Marzia, la voisine. L’adolescent et le jeune professeur de philosophie s’apprivoisent et se fuient tour à tour, puis la confusion cède la place au désir et à la passion. Quand l’été se termine, Oliver repart aux États-Unis, et le père d’Elio lui fait savoir qu’il est loin de désapprouver cette relation singulière…
Quinze ans plus tard, Elio rend visite à Oliver en Nouvelle-Angleterre. Il est nerveux à l’idée de rencontrer la femme et les enfants de ce dernier, mais les deux hommes comprennent finalement que la mémoire transforme tout, même l’histoire d’un premier grand amour. Quelques années plus tard, ils se rendent ensemble à la maison en Italie où ils se sont aimés et évoquent la mémoire du père d’Elio, décédé depuis.
Appelle-moi par ton nom est un roman d’amour singulier tout autant qu’une réflexion sur la mémoire et l’oubli. La langue à la fois précise et sensuelle d’André Aciman parvient à évoquer la tyrannie des corps – mais aussi la part de brutalité qui se niche dans tout éveil au sentiment amoureux – avec une élégance rare.
Ce roman, devenu culte dans le monde anglo-saxon à l’instar de Brokeback Mountain, est adapté au cinéma par Luca Guadagnino (sortie française le 28 février 2018). Call me by your name est donné comme l'un des favoris pour les oscars.
(Source : Grasset)
Tous les livres de André Aciman
Un alibi n'est pas seulement un ailleurs, mais aussi un autrefois. C'est une époque, un lieu ou un être, réels et imaginaires à la fois, modifiés par la puissance de la nostalgie et du souvenir : vies utopiques, paradis perdus, amours contrariées... L'alibi d'André Aciman est Alexandrie. Mais aussi Rome, Paris, et New York... Il nous fait voyager dans sa mémoire à travers une série de tableaux, passant du cimetière juif oublié d'Alexandrie à Harvard, d'un coin de la 72e rue de New York à la maison de Proust à Illiers-Combray, du bleu de la mer en Italie à la côte égyptienne. Aciman nous livre avec Alibis une réflexion profonde et passionnante sur la tragique condition d'exilé, décrivant le désir perpétuel et insatiable de vouloir rentrer chez soi tout en sachant que, même là-bas, le passé est bel et bien révolu. "André Aciman est le prince de la nostalgie"
Ces mémoires hauts en couleur retracent les exploits d'une famille juive extravagante, de son arrivée triomphante dans Alexandrie la cosmopolite à son exode piteux trois générations plus tard. Dans une prose élégante et pleine d'esprit, André Aciman nous présente les formidables excentriques qui ont marqué sa vie : l'oncle Vili, fanfaron casse-cou, soldat, marchand, espion ; les deux grands-mères, la Princesse et la Sainte, qui cancanent en six langues ; la tante Flora, réfugiée allemande qui l'avertit que les Juifs perdent tout "au moins deux fois dans leur vie". A travers toutes ces histoires, nous faisons la connaissance d'un jeune garçon qui, bien qu'aspirant à un monde plus vaste, refuse de sortir d'Egypte à tout jamais.
" L'Égypte elle-même était devenue une métaphore, tout comme la perte du pays était une métaphore, tout comme la reconquête du pays, ou l'oubli du pays, tout comme la volonté d'écrire à propos de l'Égypte. J'avais inventé une autre Égypte, en miroir, une Égypte faite pour les spéculations de l'esprit..."
Paul est encore adolescent quand il s’éprend de Giovanni, le menuisier de ses parents, pendant des vacances estivales sur une petite île italienne. Premier amour. Plus tard, à New York, c’est avec la belle Maud qu’il pense construire une vie de couple. Il l’aime et la jalouse fiévreusement. Trop peut-être. Manfred, lui, est d’abord une silhouette aperçue sur un court de tennis à Central Park, avant d’obséder Paul, corps et âme. Il finira par vivre avec lui. Puis Chloé revient dans sa vie et tous deux retournent sur le campus en Nouvelle-Angleterre où ils se sont rencontrés étudiants, pour faire le bilan de leurs vies. Trop tard ? Et lorsque Heidi, une jeune musicologue, lui envoie un article pour sa revue, Paul tombe sous le charme. Ce jeu de séduction intellectuelle permettra-t-il à Paul d’être à nouveau amoureux ?
À travers le récit d’une vie où les êtres aimés se suivent, se rencontrent ou s’entrechoquent parfois – comme autant de variations sur un thème – André Aciman nous interroge sur l'énigme de nos désirs, de nos amours, de nos vies. Son écriture est sensuelle, mais aussi porteuse d’une mélancolie profonde. Car si son narrateur, Paul, observe et évoque les corps avec minutie, il se fait aussi le chroniqueur du temps qui passe, et du désir qui naît, s’étiole puis s’éteint. Lorsqu'il réfléchit aux rêves avortés de nos existences, difficile ne pas céder à l'émotion. Les variations sentimentales est un livre exceptionnel, bouleversant.