Tous les livres de André Clot
La domination musulmane en Espagne commença en 711 avec le débarquement du berbère Tarik, s'étendit rapidement grâce au prince omeyyade Abdar Rahman, qui fonda l'émirat de Cordoue (756) et culmina à la fin du Xe siècle. L'auteur dépeint les hauts faits et la civilisation des grands émirs qui consolidèrent, agrandirent le royaume et combattirent les royaumes chrétiens du nord de la péninsule. Il fait une large place au rôle de l'Espagne musulmane, toutes religions confondues, dans la transmission de la pensée et des œuvres des écrivains, des philosophes et des mathématiciens de la Grèce antique, aux " intellectuels " d'Occident. Il dépeint l'essor de l'architecture dont l'influence se répandit dans toute la France centrale et la société hispano-musulmane. C'est la reprise de Tolède en 1085 qui fut la première grande étape de la " Reconquista ". En 1270, l'Espagne musulmane se réduisit au petit royaume de Grenade qui subsista encore 222 ans, et dont la conquête par les Rois catholiques acheva l'unité de la péninsule.
Au début du XIIe siècle, les sultans ayyoubides, Saladin en tête, se constituèrent une garde personnelle, formée de Mamelouks. Nés libres, non musulmans, ces anciens esclaves à la peau blanche se virent confier les hauts postes de l'armée, puis de l'État. En 1250, l'un d'eux, Baybars, ancien esclave kiptchak, assassina le dernier sultan ayyoubide et fonda ainsi l'Empire mamelouk qui, jusqu'en 1516, engloba l'Égypte et la Syrie. Ils donnèrent à l'Égypte et à la civilisation islamique un éclat sans pareil. Après la chute de leur empire, les Mamelouks restèrent le fer de lance de l'armée égyptienne, jusqu'au massacre de leurs chefs en 1811 sur l'ordre de Mehmet Ali.
Symbole de l'Orient fabuleux, Haroun al-Rachid, le calife des Mille et Une Nuits que l'on voit vivre dans le luxe des palais de Bagdad, au milieu de ses épouses, de ses concubines, des musiciens et des savants, n'est pas qu'une figure légendaire. Fils d'une esclave yéménite qui le porta au pouvoir après avoir assassiné son fils aîné, il régna près d'un quart de siècle et fut le calife le plus célèbre de la dynastie abbasside. Les chroniques arabes permettent de rectifier l'image du " bon Haroun " et de retracer les ... Lire la suite principales étapes de sa politique. Si l'Occident le connaît par les cadeaux qu'il envoya à Charlemagne et notamment le fameux éléphant Abul Abbas, il fut avant tout un soldat et porta la guerre contre les Byzantins. Il dut affronter à plusieurs reprises les révoltes religieuses ou sociales qui secouèrent son immense empire, et n'hésita pas à exécuter les Barmécides, cette puissante famille qui avait fini par constituer presque un État dans l'État et dont il supportait de plus en plus mal l'influence et la richesse. Protecteur des intellectuels, Haroun donna aussi une formidable impulsion au rayonnement culturel de Bagdad, alors la plus grande ville du monde. La capitale abbasside connaît un développement économique sans précédent, cependant que les navigateurs et les marchands répandent le nom du calife jusqu'aux limites du monde connu. André Clot, historien de formation et journaliste, a passé de nombreuses années dans les pays musulmans du Proche et du Moyen-Orient. Il a publié en 1983 Soliman le Magnifique.
C'est curieusement le première foisqu'un historien français consacré un ouvrage à Mehmed le Conquérant (1432-1481), dont le règne fut pourtant un tournant de l'histoire du monde. Il était logique qu'après la vie de Soliman le Magnifique, André Clôt rajoutât celle de son prédécesseur. L'échec de la dernière grande croisade devant Varna, en 1444, avait scellé de destin de l'Empire Byzantin et ouvert aux Turcs la route de Contantinople.Mehmed, qui monte une première fois sur le trône à douze ans, rêve déjà de s'en emparée. Cinq ans plus tard, devenu sultan, il prépare ses armées pour cette immense entreprise. Le 29 mai 1453, après un siège long et difficile qu'apprécier Clôt décrit dans des pages passionnantes, il.prend Constantinople, la "Cité gardée par des Dieux", que l'Europe chrétienne, désunie et indifférente, a été incapable de secourir. Ainsi l'empire de Constantin et de Justinien, la "Deuxième Rome", à disparu pour toujours. Le jeune vainqueur s'empare de la Serbie, de Trébizonde, dernier vestige de l'Empire byzantin. Les comptoirs génois de la mer Noire, bientôt un "lac turc", disparaissent. Le Khan des Tartares de Crimée est son vassal. Il écrase Uzun Hasan, le souverain turkmène, son principal adversaire en Asie.
"Sultan des Deux Continents", "Empereur des Deux Mers", il fait rebâtir et repeupler Constantinople, organise un empire à la fois autoritaire, centralisé, libéral et prospère. Curieux en tout, cultivé comme peu de souverains de son temps, poète, musulman tiède, entouré de mystère ms dans le palais qu'il a fait construire sur un des plus beaux promontoire du monde, il fait vebit auprès de lui des savants et des artistes. Il donne à l'Empire Ottoman les institutions et les traits qui seront les siens jusqu'au XIXe siècle. "Le Conquérant"-ainsi l'a surnommé son peuple-fait pendant seize ans la guerre à Venise. Il s'empare de presque toutes les possessions en mer Égée, envoie des escadrons jusqu'en Isère et au Frioul. Le "Dominateur mondial" qui rêve d'établi l'empire universel, meurt à quarante-neuf ans au moment où son armée se prépare à envahir l'Italie.
L'Empire Ottoman est alors une grande puissance, qui dominera pendant plus de quatre siècles l'Europe orientale et le Proche-Orient, l'égal des empires et des royaumes de l'occident.
Historien de formation et journaliste, André Clôt à passé de nombreuses années en Turquie et dans les pays de l'ancien Empire ottoman. Il est l'auteur de Soliman ne Magnifique (Fayard).