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Je ne vais pas y aller par quatre chemins : ce roman m'a fait mal, mais MAL. J'étais extrêmement curieuse à l'idée de lire ce titre basé sur une histoire vraie pour le moins singulière et incroyable mais je ne m'attendais pas à être autant indignée et folle de rage pendant ma lecture. J'ai même eu énormément de mal à finir le livre à cause de cela, c'est dire...
J'apprécie immensément le travail de recherches d'Annabel Abbs, son dévouement, sa volonté farouche de mettre en avant des femmes extraordinaires, talentueuses, ambitieuses, passionnées et pourtant injustement brimées et oubliées comme cela avait déjà été le cas avec Frieda (second roman de l'autrice mais premier traduit en France chez le même éditeur). J'ai véritablement souffert avec notre héroïne Lucia en lisant ce livre. Comme elle, je me suis sentie profondément trahie, bafouée, emprisonnée et j'ai ainsi refermé La fille de Joyce le cœur purement et simplement brisé mais également le cerveau en ébullition. Ce roman m'a mise hors de moi mais m'a aussi rappelé à quel point il était important de me battre aujourd'hui encore pour mes droits fondamentaux de femme, pour ma liberté d'expression et de choisir ma carrière et de façon plus générale mon destin sans laisser cette société patriarcale qui est malheureusement la nôtre me mettre des barrières.
En conclusion, je vous recommande fortement ce roman. Il vous fera faire la connaissance d'une jeune femme de chair et d'os d'un autre temps hors-du-commun qui méritait infiniment mieux...
La Fille de Joyce
L'autrice a aussi pris le soin d'ajouter des extraits des poèmes d'Eliza Acton et de ses contemporaines, ce que j'ai vraiment aimé.
Une belle découverte littéraire et culinaire, merci aux éditions Pocket pour l'envoi du roman !
Miss Eliza
Lucia est cette jeune femme à qui on ne laisse aucun choix. A la fois muse, amante, danseuse et loyale, elle est celle qu'on trahit, qu'on bafoue, qu'on déplace comme un pion. Contrainte de se plier à la volonté de sa famille et victime d'un traumatisme d'enfance qui ressurgit un peu plus à chaque fois qu'on la blesse, Lucia finit par perdre le fil.
Annabel Abbs raconte avec le plus de détails et de vérités possibles le destin de cette femme incroyable, pourtant envoyée aux oubliettes. Et Lucia, qui méritait tellement plus, rappelle à toutes les femmes à quel point le combat pour la liberté est long et semé d'embûches.
La Fille de Joyce
Miss Eliza
Ce livre est un hommage à toutes ces femmes qui ont décidé de croire en leur rêve. Mais c’est aussi la rencontre de deux femmes et d’une amitié hors norme pour l’époque entre une maîtresse de maison et sa servante.
Eliza Acton est au comble du désespoir quand un éditeur refuse de publier son recueil de poésie, prétextant que les romans d’amour ou les livres de cuisine sont actuellement plus en vogue. Dévastée, elle rentre chez elle, et sur les bons conseils de ce Mr Longman, va se pencher de plus près sur l’écriture d’un livre de cuisine.
Mais attention, la rédaction se fera à sa « propre sauce » ! Elle va donc allier la poésie avec la cuisine, pour que la beauté des mots soit au service de la nourriture, et ainsi dépoussiérer le style des recettes de cuisine un peu barbantes et difficile à comprendre.
Le but : arriver à faire publier son livre de cuisine et ainsi permettre à sa famille de retrouver les bonnes grâces de la société huppée londonienne.
Lors de cette lecture, les références culinaires sont nombreuses au grand désespoir de nos papilles ! Nous avons la présence de chapitres courts, nommés par des recettes de cuisine toutes plus originales les unes que les autres, avec une alternance entre les personnages d’Eliza et d’Ann.
J’ai bien aimé retrouver à l’issue du livre, quelques recettes originales de Miss Eliza, ainsi que des notes de l’autrice sur son travail de recherche.
Ann, jeune femme de 17 ans, issue de parents pauvres et atteints par la maladie, trouve, grâce au révérend de son village, une place de femme de cuisine au service des Acton. Un peu naïve et chétive, elle va évoluer au contact d’Eliza et se transformer en une femme d’un aplomb déconcertant. !
Quant à Eliza, femme indépendante, et personnage énigmatique, qui ne va cesser d’aller au bout de ses convictions et de nous faire voyager de plat en plat pour un dépaysement assuré !
Une belle histoire d’amitié entre deux femmes de classe sociale différente, partageant les mêmes valeurs et leur amour pour la cuisine, le tout sur fond d’aventures et de déboires. Un régal !
Miss Eliza
Miss Eliza
Heureusement que j'ai persévéré!
Ce roman avait tout ce que j'en espérais et plus. Après ces cinq premiers chapitres un peu décourageants je me suis retrouvée plongée dans l'Angleterre du 19e siècle, ses us et coutumes (encore une fois il ne fait pas bon naître femme, certains passages sont révoltants!), sa haute société et ses campagnes miséreuses. J'ai vécu des heures très intéressantes dans la cuisine odorante de Miss Eliza, captivée par ses pensées et ses idées en ébullition et profondément attachée à elle et à sa petite assistante.
Ce livre aurait mérité 150 pages de plus parce que la dernière page arrive malheureusement trop vite et j'aurais voulu avoir plus de détails sur la fin de la vie de miss Eliza (ce n'est pas un spoil car le livre commence vraiment avec ça).
J'ai été un peu déçue d'ailleurs de connaître le dénouement dès les premières pages. J'ai beaucoup de mal avec les histoires qui finissent ''mal'', mais quand elles commencent par dire qu'elles finissent ''mal'' je trouve ça vraiment difficile de lire le reste. Après ça ne fini pas vraiment si mal, c'est juste que la mort du personnage principal dans un roman est toujours triste je trouve. L'histoire étant basée sur des faits réels (il y a plus d'un siècle par ailleurs), il était évident que ses personnages en étaient tous morts un jour où l'autre, mais ça me fait quelque-chose quand même.
Pardonnez mon sentimentalisme ^^
Au moins on sait que Miss Eliza a marqué l'Histoire de la cuisine et c'est déjà un réconfort.
Miss Eliza
Pour cette époque, Eliza est une « vieille fille » d’une trentaine d’années, célibataire. Sa rencontre avec Ann, une jeune femme dont la pauvreté est digne d’un roman de Zola, va s’exprimer à travers une belle envolée de mots et de senteurs. C’est la naissance d’une belle poésie culinaire, qui, peut-être un jour, fera le bonheur de toutes les cuisinières d’ Angleterre. C’est aussi l’histoire d’une belle amitié entre une jeune femme du peuple et une aristocrate. Une amitié nourrie par leur amour de la cuisine. Ce qui est inimaginable à cette époque. Une amitié où certains secrets sont tus jusque dans la tombe. Ann et Miss Eliza arriveront-elles à réaliser leur rêve ?
Ce roman est une histoire d’amitié, d’aventure culinaire pour une aristocrate déchue et une femme du peuple. Leur amitié se fortifie jour après jour dans un amour commun pour la cuisine. Mais, la vie est faite de secrets. De lourds secrets qui entravent l’épanouissement de l’humain. Les mots sont magiques. Poétiques. Réalistes. Ils révèlent une amitié très forte voire une sorte d’amour mère et fille entre ces deux femmes. Cette autobiographie parle d’Eliza Acton qui a réellement existé et qui a été à l’origine du premier livre de cuisine très populaire en Angleterre. Quel sera le destin d’Ann et d’Eliza ? Deux femmes que tout sépare sauf l’amour dans la cuisine, la poésie des ingrédients utilisés.
Miss Eliza
Frieda - La Véritable Histoire de Lady Chatterley
Miss Eliza
J'étais très enthousiaste de découvrir ce livre. La couverture est magnifique et le résumé inspirant. De plus l'histoire se passe à la fin des années folles.
Je n'ai clairement pas été emballée par cette lecture. L'ennui m'a accompagné tout du long. Le livre contient étonnamment de pages pour le peu de propos développées.
Tout d'abord les 200 premières pages sont consacrées aux mondanités et frivolités du monde parisien de l'époque. Aucun personnage ne semble sympathique et ne donne intérêt à le suivre. Même l'héroïne est bien fade et enfantine. S'en suit une longue description de l'histoire d'amour ou plutôt l'obsession de Lucia pour Samuel Beckett. Beaucoup de pages où on fait du surplace. Puis le reste du roman se poursuit avec les mêmes redondances.
Les quelques chapitres se déroulant en 1934 lorsque Lucia suit une psychanalyse à Zurich n'apporte pas grand chose. La relation oedipienne entre Lucia et son célèbre père n'avait pas besoin de ces pages pour être comprises.
La révélation finale est scabreuse et crue. Elle détonne par rapport au reste du roman. Je n'ai pas compris pourquoi l'autrice l'a développé de cette manière sachant que cette explication n'est que pure hypothèse. De nombreux documents médicaux ayant été détruits tout comme les correspondances de Lucia.
Dans cette biographie très romancée, l'autrice a imaginé les pensées de Lucia. Je n'ai malheureusement ressenti aucune empathie ni émotion envers son destin que je trouve plus mélodramatique que tragique.
Je retiens toutefois une très belle scène de danse de Lucia en sirène, seul moment du livre qui selon moi a mis en lumière son talent et sa fragilité mentale.
La Fille de Joyce
James Joyce était son père. Samuel Beckett, son grand amour. Voici son histoire. Lucia Joyce, la fille de James Joyce, est une énigme. En 1929, elle était l'étoile montante de la danse contemporaine à Paris. En 1934, à l'âge de vingt-six ans, elle est totalement brisée et disparaît de la vie publique, passant le reste de sa vie enfermée dans des asiles psychiatriques. La plupart de sa correspondance et de ses dossiers médicaux ont été détruits.
Qui est-elle et que lui est-il arrivé ? La Fille de Joyce donne enfin une voix à Lucia.
Avec ce roman j'ai découvert le nom de Lucia Joyce dont je n'avais jamais entendu parler. Et pourtant cette femme à exister et aurait pu devenir un grand nom de son époque si on l'avait laissé déployer ses ailes. Le début est assez lent. On y rencontre la famille Joyce et notamment James Joyce, écrivains irlandais connu dans le monde pour être l'auteur d'Ulysse, un roman qui a fait sensation et créé la controverse. Considéré comme un génie, il travaille sur son deuxième roman dont sa fille Lucia y est sa source d'inspiration, sa muse. Petit à petit on va se rendre compte de l'emprise que ses parents ont sur elle, en ne cessant de solliciter son aide et son dévouement au détriment de ses ambitions personnelles.
Lucia est une femme difficile à comprendre. L'histoire étant de son point de vue, on connaît ses pensées et ses sentiments pourtant ses actions ne semblent pas répondre à ceux-ci. Elle se rend compte de ce qu'il se passe et mais est incapable de s'en sortir. L'emprise de son père étant trop forte. Ses pensées ont tendance à se répéter, ce qui peut être un peu lassant dans le récit. Pourtant cela révèle l'engrenage dans lequel on l'a enfermé et qui va la pousser petit à petit vers le point de rupture.
Cette lecture m'a beaucoup marqué. Voir comment le destin de cette jeune femme a été brisé par les hommes qui ont compté le plus dans sa vie, et qui l'on tous utilisé, est révoltant mais aussi révélateur de la condition des femmes à cette époque. Le travail d'Annabel Abbs est conséquent et a permis de mettre en avant une femme qui méritait un meilleur destin.
La Fille de Joyce
J'aime ces récits de femmes qui sont restées dans l'ombre d'hommes placés sur le devant de la scène, ces vocations et ces talents gâchés par une société trop patriarcale et répressive, ces voix étouffées que l'on peine à faire entendre encore aujourd'hui. Et c'est exactement ce que nous livre Annabel Abbs avec ce nouveau roman : Lucia, la fille unique du grand James Joyce et amante du jeune Samuel Beckett, reste une femme fort méconnue. Dans le Paris des années 30, alors qu'elle est l'étoile montante de la danse contemporaine à Paris, son existence se trouve bouleversée par une succession de trahisons qui vont raviver le feu de traumatismes longtemps enfouis. Quelques années plus tard, elle se retire de la scène publique, diagnostiquée schizophrène, et passera le reste de sa vie enfermée dans des cliniques et autres asiles.
Il est plutôt difficile de commenter cette lecture sans trop en révéler sur son contenu. Disons simplement qu'il s'agit ici de l'histoire d'une femme qui a aimé des hommes incapables de lui retourner toute l'affection qu'elle leur prodiguait et de la laisser poursuivre ses rêves au lieu de la pousser à se cacher dans leur ombre. J'aime Samuel Beckett en tant qu'auteur et je l'ai ici apprécié en tant que personnage - du moins jusqu'à ce qu'il se révèle fort malheureusement être un homme comme les autres malgré son apparente timidité. Lucia, quant à elle (parce que oui, c'est elle l'héroïne, pas l'un des hommes pour le succès desquels elle œuvre dans l'ombre), a une personnalité complexe et bien qu'elle soit la narratrice de sa propre histoire, il n'est pas très aisé de la cerner. Certaines de ses pensées reviennent très fréquemment, donnant une désagréable impression de répétition au fil des chapitres ; pourtant, on comprend qu'elles ne sont que des obsessions révélatrices de l'état de faiblesse mentale dans lequel elle s'enfonce peu à peu. Elle n'est qu'une jeune fille perdue dans une famille tordue et dysfonctionnelle pour laquelle elle donne tout mais ne reçoit rien en retour. La nature de la révélation finale n'est pas bien inattendue mais sa description reste très difficile à supporter (tw : inceste, scatophilie).
Somme toute, c'était une lecture très intéressante sur un personnage féminin comme il en existe tant (trop), une femme talentueuse aux rêves étouffés par des hommes qui n'ont vu en elle qu'un moyen d'atteindre leurs fins.
La Fille de Joyce
Frieda - La Véritable Histoire de Lady Chatterley
J'ai donc fait la connaissance de Frieda, elle est issue d’une noble famille. Elle est mariée avec Ernest avec qui elle a trois enfants. Ernest est professeur dans l’étymologie des mots, plutôt du genre austère et très pudique. Leur relation se passe bien, mais sans folies, et Frieda s'ennuie. Une de ses sœurs lui parlent un jour de sa propre expérience, elle est mariée elle aussi et elle a un amant, son mari a lui aussi une maitresse, ils pratiquent ce qu'on appelle l'amour libre et en dit le plus grand bien à Frieda. Sa sœur lui raconte avoir rencontré un docteur, Otto Gross, qui prône l'amour libre et le plaisir sexuel. C’est un disciple de Freud, et il veut démontrer que la parole peut soigner des maladies. Ce sont les débuts de la psychanalyse. Frieda va donc partir à Munich pour rencontrer ce docteur, qui va alors lui exposer tous les bienfaits d’une sexualité libérée. Frieda aura une liaison avec lui, mais elle rentre tout de même chez elle en Angleterre auprès de son mari et ses enfants. Ernest reste très fermé aux idées révolutionnaires de sa femme. Celle-ci va rencontrer alors un élève de son mari, D.H Lawrence, fils de mineur et poète. Ils vont tous deux tomber sous leur charme habituel, Frieda va tout apprendre à Lawrence et ils débuteront une liaison. Frieda va même jusqu’à aller tout quitter pour cet homme, laisser ses enfants, elle veut vivre au plus près de ce qu'elle aspire. Mais cela ne va pas être sans embûches. La réaction de Ernest est forte, il ne veut pas que Frieda voit ses enfants, ceux-ci vont lui manquer. Lawrence se révèle être parfois un autre homme, lui veut épouser Frieda, elle ne veut pas, elle veut rester libre. La vie va ainsi se compliquer pour elle.
Frieda sera la source d’inspiration pour de nombreux ouvrages de Lawrence, dont le plus connu L'amant de Lady Chatterley a fait couler beaucoup d'encre, surtout à l'époque où il a été publié. Il a longtemps été interdit et publié bien après la mort de son auteur. J'ai trouvé l'histoire vraiment très intéressante. Je n’ai jamais lu ce roman de Lawrence, je le connais de réputation, je sais qu'il est très sulfureux et qu'il a suscité pas mal de réactions. Mais je ne connaissais pas du tout les origines de ce roman, et j'ai été très intéressée de découvrir la femme qui se cache derrière cette histoire.
J’ai beaucoup aimé suivre Frieda, elle ne veut pas rentrer dans le moule de la gentille femme au foyer qui s'occupe de son mari et de ses enfants sans ne jamais rien dire. On est au tout début du 20ème siècle, en 1907, la femme porte encore un corset, et on ne lui demande pas son avis. Je trouve cette période toujours très intéressante, pas si lointaine que ça, un siècle c’est peu dans l'histoire de l’humanité, nos grand-mères n'avaient pas la vie facile. Il est bon de lire des romans sur ces temps, pour ne pas oublier ce que nos aïeules ont connu, pour ne pas revivre ces mêmes situations. Heureusement, la parole se libère de plus en plus maintenant.
Bon, je m'écarte du sujet. Frieda est un personnage vraiment très intéressant à suivre. Elle vit une situation très compliquée. Elle veut à la fois être libre, et en même temps continuer sa vie familiale. Elle voudrait suivre cette mode lancée à Munich où un couple peut se conjuguer à trois personnes et plus. Mais, on se doute bien que Ernest ne va pas le voir de cette façon, il a reçu une éducation très stricte, et n'a pas du tout la même vision du couple que sa femme. La pauvre Frieda va devoir faire des choix, Ernest va être très dur avec elle. Et elle ne sera même pas certaine de la décision qu'elle prendra. En quittant son mari pour être plus libre, elle risque de retomber dans une situation pas si libérée que cela, car Lawrence est très possessif avec elle, même vis-à-vis de ses enfants. Au final, je ne suis pas sure qu'elle ait vraiment eu ce qu'elle voulait.
Ce que j’ai fortement apprécié dans ce roman, c’est que l’autrice, Annabel Habbs a su mêler les faits historiques à une histoire plus romancée. Elle explique à la fin du livre qu'elle a pris certaines libertés en ne mentionnant pas tous les amants que Frieda a eus, pour se consacrer uniquement sur Otto, Ernest et Lawrence. Elle a d'ailleurs dû faire un travail de recherches très important pour apporter autant de précisions. J’ai beaucoup aimé qu'elle explique tout son parcours à la fin du livre, qu'elle relate aussi en quelques mots la vie de chaque personnage, ce qui leur est arrivé après. Elle donne aussi une liste d'ouvrages avec lesquels elle a travaillé pour être au plus près de la réalité. J'en ai repéré quelques-uns très intéressants. C’est une période qui me plaît toujours beaucoup dans les romans. On sent, en lisant le livre, toute la passion de l'autrice pour Frieda, sa vie. Elle brosse un portrait juste de cette femme, sans l'embellir de trop, en n’étant jamais dans le jugement.
Moi-même, de mon côté, je me suis très vite attachée à Frieda, je ne suis pas forcément d’accord avec toutes les idées qu'elle a pu avoir. Mais je comprends ses choix et ses décisions quand je replace sa vie dans le contexte historique. Quand des personnes sont très bridées, elles partent parfois dans des extrêmes pour essayer de se libérer de leurs carcans. C’est le cas avec Frieda.
Tout ceci ne serait rien sans le talent de l'autrice pour nous raconter cette histoire. C’est d’une très grande fluidité, les descriptions n’apportent aucune lourdeur au récit. On n' pas l’impression de lire un roman historique tellement il est accessible et à la portée de tous. L'autrice a très bien décrit également les sentiments traversés par les différents personnages. Je me suis très vite attachée à eux et pourtant le choix narratif n'est pas celui auquel je suis le plus sensible pour ressentir les émotions. Tout est écrit à la troisième personne du singulier, et j'ai trouvé ce choix fort judicieux car il permet de garder une certaine distance avec le personnage principal, ce qui n'est pas négligeable, les émotions sont parfois à vif et cette distance permet de ne pas toujours tout se prendre en pleine figure..
Je me suis également attachée aux autres personnages, même si tout tourne beaucoup autour de Frieda et que c’est celle qui domine le tout. Les hommes de l’histoire m'ont touchée aussi, dans leurs forces et leurs faiblesses, ils m'ont aussi énervée dans certains de leurs actes ou réflexions. Ce sont des personnages qui ne peuvent pas laisser indifférents, on ne peut pas rester neutre face à eux, et je trouve que c’est la grande force de ce roman. Tout semble si réel, et savoir qu'ils ont tous réellement existé est encore plus troublant.
Je me suis régalée avec ce livre. Il s'est lu rapidement, la lecture est addictive et rythmée par des chapitres courts qui alternent entre les personnages. La parole sera même donnée aux enfants de Frieda et Ernest, et j'ai trouvé très intéressant d'avoir leurs ressentis d'enfant face à la situation de leurs parents. L’autrice a su se mettre à leur niveau et à imaginer les bonnes réactions. La lecture a aussi été rendue addictive grâce aux faits, on a tellement envie de savoir ce qu'il va se passer pour Frieda qu'on tourne les pages fébrilement. Une sorte de suspense est ainsi instauré.
J'ai également beaucoup aimé découvrir la plume de Annabel Abbs, elle est très agréable à lire, elle sait livrer de beaux messages au travers de ses personnages, elle sait rester près des faits historiques tout en rendant la lecture facile. C’est son second roman mais le premier traduit en français. Un nouveau roman vient de sortir aux éditions Hervé Chopin, La fille de Joyce, une histoire de femmes encore très intéressante de Lucia Joyce, fille de James Joyce et amoureuse de Samuel Beckett. Rien que le résumé me tente déjà énormément. Je note donc cette autrice dans mes auteurs à suivre, je la lirai très sûrement à nouveau.
Je ne peux que vous conseiller ce roman, même si vous n'aimez pas les romans historiques, il est toujours intéressant de se remémorer les conditions de vie des femmes au siècle dernier et de suivre la vie de femmes qui ont influencé des artistes et des écrivains. Et comme l'histoire est bien romancée, cela rend la lecture encore plus aisée.
Frieda - La Véritable Histoire de Lady Chatterley