Tous les livres de Brigitte Rochelandet
Sommaire :
* Historique
* Amour vénal et police des mœurs
* Les maisons closes
* Ouvrir et tenir
* La maison : lieu de vie, lieu de travail
* La vente des femmes : un trafic bien organisé
* Les clients
* Les filles
* Les risques du métier
* Quitter la profession.
Périodes de création et de progression, les XVI et XVIIème siècle sont également marqués par la misère, les rébellions paysannes, les guerres, la réforme et l'extraordinaire phénomène de la chasse aux sorcières.
En Franche-Comté, la répression diabolique, en gestation dés le début du XVème siècle, éclate en 1598 sous l'impulsion de divers facteurs : démonologue, lois répressives, justice attentive et population consentantes. Les procès de sorcellerie se transforment en un psychodrame bien orchestré où chacun joue son rôle, selon des codes démonologiques. 800 personnes sont accusés de ce crime : la moitié montera sur le bûcher purificateur.
Diable, sorciers et sorcières, maléfices et sorcellerie, coutumiers de la vie quotidienne, appartiennent aux croyances et connaissances véhiculées oralement. Contre celles-ci, les pouvoirs politique et religieux partent en guerre. Le bûcher permettra de canaliser les comportements et de faciliter l'émergence de la Mordernité, par le sacrifice d'un bouc émissaire : la sorcière.
Les sorcières sont de retour ! Mais de qui ou de quoi parle-t-on ? Le terme sorcière reprend une construction mentale née à la fin du Moyen Âge, développée à l’époque Moderne et utilisée aujourd’hui à des fins militantes et mercantiles. La sorcière contemporaine est une femme forte, rebelle et libérée du joug masculin. Consciente de cette symbolique contemporaine, cette étude ne peut l’ignorer, mais elle est essentiellement consacrée au terrible phénomène de la répression de la sorcellerie vulgarisée sous l’appellation de chasse aux sorcières, en raison de la surféminisation des procès. Dans cette étude consacrée aux procès menés de 1434 à 1664 en Franche-Comté (comprenant le comté de Bourgogne et la ville impériale de Besançon, tous deux catholiques, et la principauté luthérienne de Montbéliard), l’autrice éclaire les faits à la lueur des persécutions menées dans les États voisins et démontre que la province appartient à l’Europe des bûchers. Elle pose la question de la complexité des persécutions, absentes dans certains pays et en surnombre dans d’autres. Elle tente de percer la personnalité d’environ sept cents accusées afin de dresser un véritable portrait de la sorcière et établit une différence entre l’accusée dénoncée par les villageois de celle décrite par les démonologues. Elle n’oublie pas que des hommes furent également jugés et cherche à en dresser les portraits. En assimilant les procès de sorcellerie à une erreur judiciaire et à un complot misogyne, elle propose une nouvelle vérité sur ce phénomène complexe.