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Tous les livres de Christophe Desmurger

Avec ses bottes, ses chemises sombres et son art de lancer sa sacoche sur son bureau en entrant dans la classe, il ressemble à un sheriff. C'est ce qu'il voulait. Il attend le moment opportun pour dégainer le coup de gueule, s'efforce de viser juste avec ses sanctions. Ainsi règne un semblant d'ordre parmi les vingt-huit apprentis apaches de CM1 dont il a la charge. Mais est-ce vraiment son métier ? Qu'en est-il de la transmission du savoir ? De la lecture et du calcul ? De la conjugaison ? De l'éducation civique ?

Réduits au silence par ceux qui ne pensent qu'à chahuter, certains de ses élèves n'ont-il pas envie d'apprendre ? Et ceux-là mêmes qu'il doit toujours avoir à l'oeil, que cache leur goût du vacarme, qu'exprime leur violence toujours prête à éclater ?

De septembre à juin, le maître en apprend autant que ses élèves. Voyages scolaires, réunions de parents, répétitions en vue du spectacle de fin d'année, visite d'un écrivain : les occasions ne manquent pas de confronter à la pratique les principes pédagogiques prescrits par les ministères. On ne lui a jamais expliqué, à l'Institut Universitaire de Formation des Maîtres, comment découvrir l'enfant derrière celui qui joue au dur.

Réconcilier avec les mots celui qui ne parle jamais. Réconforter celui qu'accable le divorce de ses parents. Semaine après semaine, le sheriff tâche de laisser de plus en plus en plus souvent ses armes au vestiaire. Un jour, qui sait, il pourra même troquer ses bottes contre d'inoffensives tennis...

Raoul ne manque ni de talent ni d’énergie. Plein de projets, prêt à payer de sa personne, il mérite l’argent qu’il gagne. Seulement c’est plus fort que lui : quand il dispose de 1000, Raoul en dépense 1100. Toutes les excuses sont bonnes : déguiser un achat en investissement, fêter une bonne nouvelle, s’octroyer des vacances objectivement méritées. L’argent qu’il a lui brûle les doigts. Mais par-dessus tout l’argent qu’il a dépensé sans l’avoir le hante : les dettes, les crédits, les pénalités de retard, les intérêts cumulés…

Or cet argent a un visage, posé au-dessus d’un torse vêtu d’une éternelle chemise bleu gendarmerie : le visage de Gilles Marzotti. C’est lui qui oblige Raoul à louvoyer, tromper, mentir, même à ses proches, au risque de les perdre. Lui qui poursuit Raoul jusque dans son sommeil, ricane de ses échecs, précipite sa chute, l’empêche de vivre. Gilles Marzotti. Banquier de profession. Qui n’a jamais rêvé d’assassiner son banquier ?

Ce que Raphaël admirait chez Serge, c’était sa rage. Une colère, une hargne qui donnait plus d’impact à chacun de ses gestes, de présence à son corps, de profondeur à son regard.

Par rapport à son ami, Raphaël se sentait trop doux. Guimauve.

Et son admiration se teintait d’envie.

Lorsque après vingt ans sans s’être vus Raphaël et Serge se retrouvent pas hasard, tous les sentiments de l’enfance et de l’adolescence ressurgissent. La même fascination. Le même soupçon de jalousie contre laquelle l’amitié lutte en vain.

Mais n’est-on pas toujours le plus mauvais juge de soi-même ? Et si c’était justement à sa douceur que Raphaël devait le meilleur de son existence ?

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