Daphné Du Maurier

Adolescente, mes autrices préférées étaient britanniques. J'aimais me balader dans la campagne anglaise à travers les écrits de Jane Austen, de Daphné du Maurier, des soeurs Brontë ou encore d'Agatha Christie.

Si « Rebecca », « Orgueil et préjugés », ou encore « Jane Eyre » font partie de ces livres à part dans ma vie de lectrice, « Ma cousine Rachel » est un de ces romans marquants qu'il est difficile de lâcher une fois pris dans l'étau de l'intrigue. Envoûtant, entêtant, magnétique, obsédant, irritant, anxiogène, voici quelques mots qui me viennent à l'esprit pour le qualifier.

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Orphelin très jeune, Philip Ashley est élevé par son cousin Ambroise Ashley qu'il voit comme un père de substitution. Aujourd'hui âgé de 24 ans, Philip est l'héritier tout désigné pour s'occuper et prendre soin de l'immense propriété familiale située sur la côte de Cornouailles.

Mais Ambroise est de santé fragile. Souffrant de rhumatismes, il part pour quelques mois en voyage à Florence, où il fait la connaissance d'une parente éloignée, sa cousine Rachel. Ce célibataire endurci, plein de méfiance à l'égard des femmes, va tomber sous son charme et l'épouser.

Tout semble aller pour le mieux. Pourtant, très vite, des lettres inquiétantes d'Ambroise arrivent d'Italie. La dernière est un appel à l'aide désespéré. Philip décide alors de se rendre en Italie mais il arrive trop tard, une triste nouvelle l'attend : Ambroise est décédé subitement.

Que s'est-il passé ? Ambroise était-il véritablement en danger comme il l'exprimait dans ses dernières lettres ou était-il atteint d'une maladie mentale confirmé par son certificat de décès ? Qui est Rachel ? Est-elle responsable de la mort d'Ambroise ? Est-elle une veuve noire ou une victime du destin ?

Plein de ressentiment et de haine vis à vis de la jeune femme qu'il n'a encore jamais vu et qu'il imagine de mille manières, il se prépare à la recevoir comme il se doit.

« Je jurai que, quelles que fussent les souffrances qu'Ambroise avait endurées avant de mourir, je les rendrais toutes à la femme qui en était cause. »

Mais rien ne se passe pas comme prévu.

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Ce qui rend ce roman si fascinant et addictif, c'est de n'avoir que le seul point de vue de Philip et finalement de connaître Rachel presque uniquement par ses yeux.

Ce qui rend ce roman particulièrement pesant et stressant, c'est son rythme très lent et lancinant.

L'autrice prend son temps pour développer son intrigue, nous enfermer dans ce huis-clos où il y a peu de personnages. Elle freine des quatre fers pour retarder l'arrivée de Rachel en Angleterre, puis elle distille savamment au compte-gouttes quelques secrets et révélations jusqu'au dénouement final dans la toute dernière page. C'est, je dois dire, à la fois frustrant et jouissif.

Daphné du Maurier, en véritable conteuse, aime à souffler le chaud et le froid, à semer l'incertitude et le doute. Elle s'appuie sur les traits de caractère et les changements d'humeur soudains de ses personnages. Elle laisse une grande place aux sentiments et aux émotions, la jalousie, la culpabilité, l'orgueil, la colère, la méfiance, la haine, la suspicion, …

De plus, en choisissant Philip comme seul narrateur, l'autrice laisse Rachel dans l'ombre. Ainsi, elle apparaît aux yeux du lecteur incroyablement mystérieuse et ambivalente. Au contraire, Philip, qui n'a vécu qu'au milieu d'hommes, apparaît comme un jeune homme naïf et crédule, impulsif et facilement manoeuvrable.

J'ai bien senti que j'étais manipulée par l'autrice comme Philip l'était par Rachel. Pourtant, je n'ai pu m'empêcher de douter tour à tour de la sincérité de Rachel ou du jugement de Philip. Forcément, en jouant à ce petit jeu, l'autrice réussit à rendre l'histoire captivante, addictive, malaisante, terriblement anxiogène et éprouvante pour les nerfs. On a envie de savoir qui est véritablement Rachel. Et bien entendu, il est de plus en plus difficile de reposer le livre.

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« Ma cousine Rachel » rappelle beaucoup « Rebecca » par son atmosphère victorienne et ses décors gothiques, par les paysages sombres des Cornouailles, par son style romanesque simple et fluide, par son personnage féminin très fort.

Mais ce roman-ci est aussi très différent car la demeure de Manderley était un personnage à part entière et apportait un charme suranné et anxiogène au récit. Si l'ombre de Rebecca était omniprésente et indissociable de Manderley, ici le manoir de la famille Ashley n'a pas le même pouvoir d'attraction, de fascination et d'angoisse.

Tout le mystère vient de l'énigmatique Rachel et du regard que le jeune Philip pose sur elle. Est-elle malfaisante comme le sous-entend Ambroise ou est-elle innocente ? le malheur la poursuit-elle ? le sort s'acharne-t-il sur elle ?

« Il existe des femmes, Philip, de bonnes femmes peut-être, qui, sans qu'il y ait de leur faute, attirent le malheur. Tout ce qu'elles touchent se tourne en tragédie. »

Par contre, la demeure des Ashley qui se dessine entre ombre et lumière, tout comme l'instabilité du temps et la nature champêtre, participent à créer une atmosphère particulière, imprévisible, instable, qui s'accorde totalement avec l'état émotionnel de Philip.

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Entre passions extrêmes et sentiments de haine et de vengeance, entre mensonges et regrets,« Ma cousine Rachel » est un thriller psychologique riche en émotions qui n'a pas pris une ride. J'ai adoré son atmosphère très lourde et oppressante, sa tension psychologique, le caractère insaisissable de Rachel, ce suspense croissant jusqu'aux toutes dernières lignes. Et surtout ce doute qui habite en permanence ce roman.

A découvrir si vous ne connaissez pas encore la superbe plume de Daphné du Maurier.

Une écritude élégante et une intrigue très bien amenée. Les personnages sont ambigus et complexes. Le style de Daphné du Maurrier arrive, dans Rebecca, à nous tenir en haleine jusqu'à la fin du récit ... Le dénouement est si beau et si inattendu que la lecture de ce livre reste dans ma mémoire comme l'un de mes plus merveilleuses lecture de jeunesse... A lire absolument pour celle (ou ceux ?) qui ont apprécié les Hauts de Hurle de vent d'Emilie Brontë <; Je vais certainement lire d'autres livres de Daphné Du Maurier.

C'est en lisant La biographie de Daphné du Mourier par Tatiana de Rosnay, que j'ai eu envie de plonger dans son univers. Oeuvre magistrale par excellence, captivant le lecteur de bout en bout ; une plongée en psychologie profonde dans la cadre majestueux et inquiétant de Manderley. Les personnages principaux sont tous fouillés, tous vous interrogeront sur ce qu'ils sont en réalité, tous vous emporteront sur des chemins sinueux, là où il est parfois périlleux de mettre les pieds, là où il est irrésistiblement attirant d'en apprendre davantage. Rebecca, vous poursuivra longtemps, très longtemps dans votre vie et l'on comprendra alors aisément que la littérature fait naître parfois des chefs d’œuvres qui nous apportent un supplément de souffle, un supplément de beauté : un supplément à soi.

Ce recueil regroupe ces 13 nouvelles qui se focalisent sur la relation Homme-Femme et chacune met en avant une situation où l'autrice raconte ce qu'elle sait faire de mieux, la noirceur de l'âme humaine ... Je vous le conseille vraiment si vous ne connaissez pas Daphné Du Maurier, ces petites histoires sont un bon tremplin pour apprendre à la connaître ! J'ai beaucoup aimé cette lecture ... Une plume magnifique qui me transporte à chaque fois !

Magnifique lecture qui recouvre 4 générations : D'abord Janet Coombe par qui tout commence ... D'ailleurs le bateau portera son nom et la proue sera son portrait ! Grande amoureuse de la mer et des bateaux, elle ne réalisera jamais son rêve car elle est une femme. A cette époque, une femme sur un bateau (dans un équipage) ça porte malheur !! C'est à travers son fils, Joseph, qu'elle rêvera de grands voyages, de grandes aventures maritimes ... Car Joseph lui sera un grand voyageur ... l'amour de la mer lui a été transmis et il n'envisage pas sa vie sans son bateau !!! Leur relation (mère-fils) est très fusionnelle et dépasse même la "vie" ... On parle d'âme. A plusieurs reprises, il appelera sa mère "mon amour" ... La mort ne les séparera jamais ! Quand il parle à sa mère décédée c'est fort, c'est puissant, c'est profond ! Ensuite l'histoire continue avec le fils de Joseph, Christopher ... Lui, la mer, les bateaux lui font très peur et lorsqu'il monte sur un bateau, il a le mal de mer ! Joseph meurt dans la folie et dans la déception de n'avoir pas pu transmettre cet amour ... Du moins, c'est ce qu'il croit ! car Christopher même s'il a peur de la mer, se battra jusqu'au bout pour la mémoire de son père et donc pour ce bateau qui faisait toute sa vie ! L'histoire se termine avec Jennifer, la fille de Christopher et donc l'arrière petite fille de Janet ... Je vous laisse là pour l'histoire que j'ai simplifié au maximum ... Des histoires de famille (jalousie, haine, secret, ...) viennent renforcer cette histoire !

Encore une fois, c'est un superbe roman de Daphné Du Maurier que j'ai adoooré découvrir ! J'ai mis longtemps à le terminer car il est long quand même mais je l'ai trouvé magnifique !! Lisez Daphné Du Maurier, ne vous arrêtez pas à Rebecca !

Très agréable à lire.

Pas de suspense mais une jolie histoire d'amour et de nature.

Magnifique roman d'aventures à ne pas manquer.

« Gardez la bouche close et je vous traiterai comme un agneau. Il ne convient pas d'être curieux à l'Auberge de la Jamaïque, souvenez-vous-en. »

Publié en 1936 et adapté par Alfred Hitchcock, « L'auberge de la Jamaïque » est le troisième roman de Daphné du Maurier. Une nouvelle fois, le réalisateur britannique ne s'y est pas trompé, cette romance gothique est chargée d'une atmosphère mystérieuse, lugubre et menaçante.

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L'histoire nous entraîne en Cornouailles au début du XIXème siècle. Après la longue maladie et le décès de sa mère, la jeune orpheline Mary Yellan se rend auprès de sa tante Patience.

Elle si jolie, pimpante et gaie autrefois, quelle n'est pas sa surprise de la découvrir nerveuse et apeurée, vieillie et défaite avant l'âge, mariée à un homme ivrogne, rustre et brutal, propriétaire d'une auberge au milieu de nulle part ? Que s'est-il passé pour que, en quelques années à peine, elle se soit ternie autant et ne soit plus que le reflet de ce qu'elle était auparavant ?

« Il y a des choses qui se passent à la Jamaïque, Mary, que je n’ai jamais osé dire. Des choses affreuses. Des choses sinistres. Je ne pourrai jamais te les raconter. Je ne peux même pas les admettre à mes propres yeux. »

Dotée d'un tempérament curieux et observateur, l'indiscrète et audacieuse Mary veut percer les secrets qui entourent l'auberge de la Jamaïque et son propriétaire, quitte à se mettre en danger.

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Quelle écriture magnifique pour amener ce climat sombre et inquiétant, cette atmosphère envoûtante et mystérieuse, cette tension dramatique ! J'ai adoré l'ambiance terne et froide qui entoure ce lieu sauvage, isolé entre lande et marécages, cette auberge à l'aspect sinistre et hanté. Je me suis laissée emporter par les descriptions évocatrices des paysages austères de Cornouailles. Elles tiennent une place importante dans le récit et la vie des personnages.

Moi qui aime les histoires de maisons pleines de drames et de secrets enfouis, j'ai aimé la puissance maléfique de l'Auberge, la grisaille qui l'enveloppe comme un suaire. Il s'y raconte d'étranges histoires et les gens des environs, effrayés, ne s'y aventurent jamais. Pourtant, certaines nuits, l'auberge à la réputation si mauvaise s'anime de bruits de roues, de pas et de voix d'hommes ivres. Que s'y passe-t-il ?

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Daphné du Maurier est une autrice de talent. Ses mots amènent un fort sentiment de tension, d'insécurité et d'impuissance. Elle piège ses lecteurs dans un huis-clos crépusculaire et prenant qui provoque une sensation d'oppression réjouissante.

Si le roman m'a séduit par son ambiance désolée et anxiogène, par ses paysages âpres et immersifs, par cette auberge aussi fascinante qu'angoissante, j'ai trouvé l'intrigue et le dénouement trop prévisibles, la dimension romantique m'a laissé de marbre.

De plus, les personnages n'ont pas, je trouve, la profondeur psychologique, le charme, le mystère, le charisme de « Rebecca » ou de «  Ma cousine Rachel ».

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« Rebecca » reste mon livre préféré de l'autrice, mais « L'auberge de la Jamaïque » est un roman d'atmosphère et d'aventure très agréable à lire. C'est une lecture qui se prête à une journée hivernale grise et maussade, au coin du feu, avec une tasse de thé bien chaud et des petits gâteaux à la cannelle.

La lecture des retours de mes copines de débouche, Sandrine et Petite Chouette a déjà convaincu tous nos babelpotes ou presdque de... lire autre chose.

Il est vrai que L'auberge de la Jamaïque n'arrive pas à la cheville de Rebecca, le chef-d'oeuvre de Daphné du Maurier et n'est pas aussi bien que Ma Cousine Rachel.

Nous sommes tombées d'accord sur ce fait.

Cependant, bien qu'il ne se passe rien durant la première moitié du roman, je n'avais aucune envie d'abandonner.

La plume de l'autrice est sublime et fascinante. La description des paysages nous embarque immanquablement, alors on tourne les pages sans le moindre ennui.

L'histoire : Mary aide sa mère, veuve, à exploiter la ferme, bon an mal an.

Les conditions sont difficiles, le travail est rude.

La maman ne rechigne pas à la tâche, dépassant ses forces, jusqu'au jour où elle tombe malade.

Après son décès, il a été convenu que Mary se rendrait chez sa tante.

Une femme enjouée, gentille, avec laquelle la jeune fille pourra s'épanouir.

Au moment d'y aller, Mary apprend que son oncle et sa tente se sont retirés dans une auberge, en pleine nature,.

Le cocher qui doit déposer la jeune fille lui raconte que l'établissement fait fuir tous les voyageurs, aussi bien que les autochtones, à cause de l'oncle et de l'ambiance qu'il fait régner dans son auberge maudite, fréquentée par des individus peu recommandables.

Mais Mary n'est pas d'une nature soumise, et n'a aucune intention de se laisser faire...

Comme dit plus heut, le souvenir de Rebecca plane sur l'oeuvre de Daphné du Maurier.

Peut-être que s'il n'existait pas, j'aurais été emballée par ce récit.

Mais il set très difficile d'en faire absdtraction.

Le style de l'autrice compense largement le manque d'action, et c'est moi qui vous le dit, alors que j'ai du mal avec le contemplatif.

Ma prochaine lecture de Daphné sera la nouvelle Les oiseaux.

Je n'ai vu que le film d'Hitchock, qui m'a marquée à vie. J'espère ne pas être déçue.

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Décevant.Trop de longueurs et de passages monotones.

Un dénouement facile à deviner.

Cela donne quand même envie d'aller découvrir les Landes de la Cornouaille anglaise...Décevant