Toutes les séries de Elisabeth De Fontenay
Historia vous invite dans ce numéro Spécial, à travers les péripéties de Blutch et Chesterfield, les héros des Tuniques bleues, la bande dessinée de Cauvin, Salvé et Lambil, à revivre l’époque légendaire du Far West. Une manière de découvrir, planches par planches, comment la nation américaine s’est formée et de suivre deux des épisodes les plus marquants de cette épopée, les guerres indiennes et la guerre de Sécession qui oppose l’Union (États du Nord) à la Confédération (ceux du Sud).
De la conquête du « grand désert » qui s’étend du fleuve Mississippi au Pacifique dans la première moitié du XIXe siècle, à la bataille de Little Big Horn, marquant la victoire des Amérindiens, de la déclaration de guerre à l’ultime représentant des Tuniques bleues, George Patton, adepte d’un nouveau cheval de fer, le char de combat, suivez l’avancée des pionniers du Far West. Une série d’articles signés des meilleurs spécialistes de l’histoire des Etats-Unis.
Avec à suivre, un cahier découverte consacré au Texas et à son univers impitoyable : conquérants espagnols, émigrants américains et dangereux Indiens avec une visite guidée de San Antonio, terre de missions.
Tous les livres de Elisabeth De Fontenay
Ils souffrent comme nous. Comme nous aussi, ils jouissent du bien-être. Mieux que nous parfois, ils s’imposent par la ruse et l’intelligence. Comment continuer à les traiter comme des « choses » dont on se contenterait de condamner l’abus ? Mais faut-il pour autant leur accorder des droits, et si oui lesquels ? Et qui veillera à leur application ?
Pour répondre à ces questions et à tant d’autres, Boris Cyrulnik l’éthologue, Élisabeth de Fontenay la philosophe, Peter Singer le bioéthicien croisent leurs regards et confrontent leurs savoirs sur la question animale.
Trois sensibilités, trois parcours, trois formes d’engagement : la voie est tracée, au-delà des divergences et des contradictions, et en partie grâce à elles, pour que le législateur s’attelle à la rédaction du contrat qu’il nous faut maintenant passer sans délai avec nos frères en animalité, au nom de la dignité humaine.
Boris Cyrulnik est éthologue et neuropsychiatre.
Élisabeth de Fontenay est philosophe.
Peter Singer, fondateur du Mouvement de libération animale, enseigne la bioéthique.
Karine Lou Matignon est journaliste et écrivain.
David Rosane est ornithologue.
Elisabeth de Fontenay retrace dans ce livre le cheminement de la pensée occidentale relative à l'animalité, à travers les travaux des philosophes antiques jusqu'à ceux des penseurs de notre temps. La question de l'animalité s'est posée de tous temps et elle sous tend aussi et surtout celle de la définition du -propre de l'homme- Les tentatives de définir les frontières entre l'humanité et l'animalité ont été contradictoires tout au long de l'histoire de la pensée. Les stoîciens et Ciceron pensent qu'un animal est une machine renforcée par Descartes, puis par Kant qui voit en eux de simples pommes de terre. D'autres penseurs dans la lignée de Platon établissent des similitudes ontologiques entre l'homme et la bête. A leur suite, Rousseau, Locke, Shopenhauer, refusent la stricte partition instinct raison. La métempsycose a influencé d'autres philosophes dans cette voie. Aristote a initié encore une autre conception de la question avec son échelle des êtres. Mais la problématique du sujet est plus précisément énoncée chez Lévi Strauss, en créant des frontières infranchissables entre l'humanité et l'animalité, les hommes mettent alors en place les structures pour écarter des hommes d'autres hommes et l'auteur insiste sur ce point ce qui donne une dimension plus vaste à son travail
Quand il arrive qu'un animal me regarde, je me trouble parce que je ne sais pas du tout ce qui se passe dans sa tête. Et même au fond, j'en viens à me demander comment il est possible que tant de bêtes existent sur la terre, dans l'air et dans l'eau ; les unes si proches, les autres si différentes des hommes. Seuls les peintres, peut-être, ont su transmettre ce mystère. Une autre question me tourmente : qui nous a donné le droit de disposer des animaux comme de choses ? Ils éprouvent des émotions, ils ressentent du bien-être et de la douleur, ils n'ignorent pas l'angoisse. Cette sensibilité nous crée des devoirs envers eux, car un être humain digne de ce nom doit veiller sur plus faible que soi.
Dix ans après avoir arpenté, dans le silence des bêtes, les diverses traditions occidentales qui, des présocratiques à Jacques Dorrida, ont abordé l'énigme de l'animalité, Elisabeth de Fontenay s'expose au risque et à urgence des questions politiques qui s'imposent à nous aujourd'hui. L'homme se rend-il coupable d'un crime lorsqu'il tu ou fait souffrir une bête ? Faut-il reconnaitre des droits aux animaux ? Cette approche philosophique qui s'essaie à travers sept perspectives différentes atteste, on ne s'en étonnera pas, un refus constant de dissocier le parti des bêtes et celui de l'exception humaine.
Version anglaise
« Cher Alain,
Nous avons donc décidé d’échanger des lettres plutôt que de nous entretenir de vive voix. L’utilisation de ce vieil outil littéraire me semble prudente et bénéfique, bien que je me demande si elle n’est pas une dérobade. Malgré mon goût de l’affrontement, je redoutais en effet ta présence et ce que le tac au tac implique de violence. Autrement dit, je craignais de me heurter en temps réel sur du non négociable et de voir bientôt se lézarder une chère et ancienne amitié. »
« Chère Élisabeth,
Si je tirais sur tout ce qui bouge, tu aurais raison de vouloir m’en dissuader, et il me semble que je serais assez avisé pour suivre ton conseil. Mais je n’ai rien d’un tireur convulsif. Et lorsqu’il m’arrive de perdre mon sang-froid, c’est parce que je suis la cible favorite de ceux qui n’ont que le mot “changement” à la bouche et pour qui rien ne bouge. »
Peut-on tuer les animaux, et à quelles conditions ? Notre lien avec eux doit-il être redéfini ? Dans ce manifeste engagé, Franz-Olivier Giesbert s'interroge et bouscule les idées reçues, tout en faisant partager sa passion pour les bêtes.
Après avoir présenté et commenté les textes des penseurs incontournables sur la question (de Montaigne à Voltaire), il donne la parole à de nombreuses personnalités, du philosophe au boucher, du chercheur au dompteur, qui livrent ici des réflexions éclairantes.
Franz-Olivier GIESBERT, journaliste, éditorialiste, écrivain, a dirigé Le Point jusqu'en 2014. Observateur insatiable de la vie politique française et des intrigues du pouvoir, il est également documentariste et romancier.
« Il ne se regarde pas dans la glace. Il sourit rarement, ne rit pas, ne pleure pas. Il n’affirme jamais : ceci est à moi, mais seulement parfois demande : est-ce que c’est pour moi ? Il dit rarement je et ignore le tu. Il ne prononce pas mon prénom.
Pourtant, la surprise, lorsque je me vois par hasard dans un miroir, de découvrir ses yeux dans mes yeux m’oblige à présumer une parenté de nos vies secrètes, à conjecturer chez lui une histoire qui aura continué ailleurs et dont je cherche à déchiffrer les trop rares messages, en enquêteuse incompétente, impatiente et inconsolée. »
Le père d’Élisabeth de Fontenay a été une figure majeure de la Résistance française. Élisabeth de Fontenay a fait sien l’attachement de son père à la République française et à la démocratie au risque de sa vie, et elle n’a cessé depuis, dans son œuvre de philosophe, de défendre ces convictions de gauche.
Or un livre n’a jamais quitté son père, il s’agit du roman de Victor Hugo, Quatrevingt-treize. Pourquoi ? Parce que dans cet ouvrage mieux que partout ailleurs est évoquée la tragédie qui a marqué dans le sang la naissance de la Première République française. La Révolution a tué presque deux cent mille Vendéens, au nom du principe d’universalité. Aujourd’hui la mémoire de cet événement est soit éteinte, soit récupérée et caricaturée, comme au Puy du Fou. Il y a donc nécessité non seulement à ne pas oublier cette violence qui a marqué cette République dont nous sommes les héritiers, mais à méditer sur cette ambivalence terrible qui peut transformer la cause du progrès en terreur. Cet épisode historique est un enseignement important pour nous aujourd’hui, il y va de notre liberté et de l’égalité entre hommes et femmes.
Cette méditation tourmentée autant que nuancée, qui convoque romanciers, historiens et philosophes, frappe par sa force intellectuelle.