Tous les livres de Elizabeth Taylor
Pour Camilla, les vacances à la campagne aux côtés de ses amies Frances et Liz n'ont plus le même parfum : Frances occupe désormais ses journées à peindre, enfermée dans son atelier, tandis que Liz, devenue mère, se laisse accaparer par son enfant. Effrayée à l'idée de se retrouver enfermée - et très seule - entre les quatre murs de l'école de filles où elle travaille comme secrétaire, Camilla se lance alors dans une invraisemblable liaison avec Richard Elton. Mais ce garçon rencontré dans le train est aussi menteur et dangereux qu'il est charmant et sûr de lui. Publié en 1949, Une couronne de roses est un très beau roman sur l'amitié féminine et sans doute aussi le livre le plus noir d'Elizabeth Taylor.
Vinny Tumulty est un homme silencieux et raisonnable. Il part pour une petite station balnéaire anglaise consoler une amie d'un deuil récent. Maître dans l'art de la compassion, Vinny attend avec impatience que passe le temps grave des larmes. Alors, un soir, il regarde le coucher du soleil de sa fenêtre et il aperçoit un visage romantique et mystérieux : une femme magnifique qui marche sur le bord de la mer. Avant la fin de la semaine, Vinny est tombé amoureux, complètement et totalement, pour la première fois de sa vie de cinquantenaire. Mais Emily est une belle endormie, une belle au bois dormant. Sa vie solitaire cache de pénibles secrets. Comment cet improbable prince charmant rompra-t-il le charme et la sortira-t-il de ses rêves ?
C'est l'un des romans les plus romantiques d'Elizabeth Taylor, une love story mélancolique, proche du désespoir. Mais, là encore, son œil ironique, son grand talent d'observatrice des choses et des gens vous laissent pantois. Quelle maîtrise dans la description psychologique de ses personnages, dans l'analyse du hiatus entre ce qu'ils disent et ce qu'ils sont réellement !
Elle est blonde, douce, paisible, aussi radieuse qu'une Vénus de Botticelli. C'est Flora. Cumulant les privilèges de la beauté et les insidieuses vertus de la bonté, elle ensorcelle son entourage. De l'avis général comme à ses propres yeux, Flora est "la bonté même" Son mari, sa mère, ses amis et ses proches subissent docilement la tyrannie qu'elle exerce à bas bruit, sur fond de gentillesse et d'altruisme. Autour de Flora, Elizabeth Taylor nous révèle une galerie de personnages qui ont tous en commun d'être plutôt fragiles, un peu malheureux, un brin excentriques, et qui imposent leur vérité. A terme pourtant, la façade se lézardera et, le sortilège rompu, un autre visage de Flora se dessinera sur fond cette fois de cécité affective.
Féroce et tranquille, aussi juste que subtil, tel est le portrait qu'Elizabeth Taylor nous lègue de Flora. Ces redoutables anges de bonté - qui n'en connaît pas ? - auront désormais un nom de code.
"Pas une de ces nouvelles qui ne continue à hanter l'imagination bien longtemps après qu'on en eut achevé la lecture", écrivait Elizabeth Bowen de Cher Edmund en 1958, quand Elizabeth Taylor fit paraître en recueil douze récits publiés pour la plupart dans le New Yorker. C'était rendre hommage. en connaisseur, à la parfaite maîtrise de l'art de la nouvelle que manifestait Elizabeth Taylor dans ces textes contemporains de son chef-d'œuvre romanesque, Angel. Avec l'économie de moyens des grands narrateurs, elle sait en quelques lignes y rendre sensible l'enfer banal des vies quotidiennes et le transformer en objet de comédie. L'Angleterre des années cinquante qu'elle nous peint ici appartient soudain à tout le monde. C'est notre univers. (François Dupuigrenet Desroussilles)
À quoi ressemble l’Angleterre des années 1940 ? À celle de Julia, partie de Londres pour rejoindre son mari en garnison dans une petite ville de province. Le fils, Oliver, et sa cousine célibataire, Eleanor, sont du voyage. Sur place, tout ce petit monde s’installe chez Mrs Lippincote. Mais très vite, tout vacille dans la maison vénérable : les habitudes, les certitudes et les relations.
Dans ce premier roman, Elizabeth Taylor compose une variation sur le thème de l’infidélité en mettant à jour les sentiments enfouis, les dissimulations et les trahisons. L’humour est vif, piquant, l’atmosphère douce-amère : une grande romancière est née. Nous sommes en 1946.
Le regard d'Elizabeth Taylor sur la vie, les autres, elle-même, les défauts et les mesquineries ordinaires, est dans ce dernier roman encore plus impitoyable, mais aussi plein de compassion. Tendresse, lucidité, ces mots conviennent au personnage d'Amy - tendresse pour ses deux petites-filles merveilleusement précoces, lucidité cruelle dans ses rapports de veuve avec son entourage, avec Martha surtout, la jeune romancière américaine rencontrée lors d'une croisière en Turquie, qui l'a aidée quand son mari est mort. Les fils des existences de tous les personnages semblent inextricablement entremêlés, et pourtant personne ne voit arriver la tragédie.
Intrigue bien menée, caractères subtils, style concis, un magnifique Taylor.
Lorsque Hester Lilly s'installe chez son cousin Robert, eu égard à son récent statut d'orpheline, l'épouse de ce dernier, Muriel, n'apprécie guère. Certes Hester Lilly doit occuper des fonctions de secrétaire, certes la jeune fille a plutôt piètre allure, mais Muriel pressent que l'irruption d'un tiers dans son couple va le mettre en péril.
Dans l'atmosphère éminemment british d'une bourgade provinciale, le trio va jouer une partition subtile et imprévue. Car derrière la comédie de moeurs brillante et d'une finesse de vue stupéfiante, Elizabeth Taylor inscrit en filigrane cette redoutable question : est-il plus facile de perdre les sentiments que l'on éprouvait ou de renoncer à ceux que l'on aurait pu éprouver ?
Cassandra Dashwood vient de perdre son père bien-aimé et se rend au manoir de Cropthorne où l’attend un emploi de gouvernante auprès de Sophy, une petite fille sombre et rêveuse, orpheline de mère. L’atmosphère qui règne là-bas s’avère délicieusement ambiguë : à la fois douce et cruelle, enfantine et lugubre. L’employeur de Cassandra, le très raffiné Marion Vanbrugh, se délecte de poésie grecque. La tante Tinty, censée tenir la maison, est dévorée d’anxiété et c’est plutôt Nanny, la vieille nourrice pittoresque et autoritaire qui règne.
Vivent également au manoir Tom, un cousin mordant et morbide et Margaret, venue passer dans un cadre champêtre de longs mois de grossesse. Sur tous plane l’ombre de la belle Violet, la mère de Sophy, morte en couches.
L’arrivée de Cassandra, si sérieuse et si curieuse, va perturber l’ordonnance des relations et troubler le jeu des apparences.
Dans ce roman de jeunesse, inédit jusqu’alors en français, Elizabeth Taylor, grande dame du roman britannique, se joue des grands sentiments et mêle brillamment la noirceur et l’humour.
C'est sous les couleurs de l'ordinaire des jours que sont placées ces nouvelles d'Elizabeth Taylor, petites chroniques de ce quotidien dont elle sait, mieux que personne, extraire l'inattendu, l'original. Les enfants occupent une place de choix - drôles, vifs et plus vrais que nature. Le thème du voyage raté - lune de miel calamiteuse, excursion à l'issue fatale, désastre d'une escapade coquine - permet à Elizabeth Taylor de glisser dans les bagages de ses personnages des sachets d'humour noir.
Harriet se sent mal dans sa peau ; sa mère et les amies de sa mère lui semblent cultivées, intelligentes, et sa vie à elle sans intérêt. Elle est éblouie par Vesey, beau, brillant et instable. Il part étudier à Oxford et n'écrira jamais. Charles, un homme plus âgé, bon et riche, arrive dans sa vie. Il y restera dix-sept ans. Ils auront une fille et une existence respectable. Le beau ténébreux revient sur la scène (il est acteur de second ordre), les sentiments sont inchangés et son mariage lui semble alors se vider de sens.
À partir de cette trame classique. Elizabeth Taylor a écrit un roman magnifiquement romanesque, une sorte de Hauts de Hurlevent contemporain. En contrepoint de ce "tourbillon de la vie", Elizabeth Taylor utilise son esprit malicieux et acéré à décrire l'Angleterre rurale des années 50.
Huitième roman d'Elizabeth Taylor. paru en 1961, Une saison d'été est certainement son livre le plus sensuel : sensualité érotique de la passion entre Kate, charmante veuve, mère de deux enfants, et Dermot, jeune homme nonchalant et désoeuvré, de dix ans son cadet. Cet amour rend tout plus ardent : la chaleur, les odeurs et la sensibilité de l'entourage des amants. Au fur et a mesure que la saison avance, l'atmosphère lourde de cet été devient plus tendue encore et on sent l'orage approcher dans ce mélange de désir et de colère contenue, de tranquillité bouleversée et d'aspiration au calme.
Elizabeth Taylor se révèle dans ce roman de la maturité l'égale de Jane Austen et de E.M. Forster : un incomparable chroniqueur des surprises du désir et des drôleries de l'amour.
Avant la guerre, le petit port du sud de l'Angleterre était une vraie station balnéaire ; aujourd'hui tout le monde s'ennuie, on parle du bon vieux temps et on attend les vacanciers. La vie rétrécie, fondée sur des "surveillances" et des ragots, des mensonges et des malentendus, est subtilement décrite.
Les faux bonheurs et les vraies angoisses, les relations entre parents et adolescents, tout l'intérêt et la beauté de l'œuvre d'Elizabeth Taylor sont là ; avec, peut-être, une attention particulière pour le personnage de Beth, romancière peu sûre d'elle-même et femme "aveugle". Est-elle un double imaginaire ou réel de l'auteur ?
'Voici un roman dont le sujet est le don d'une vie à l'écriture, et cela conté d'une façon si romanesque que nous sommes pris dans une sorte de tourbillon circulaire et dramatique. L'extravagante enfant qui en est l'héroïne, Angel, qui est tout sauf angélique, nous apparaît tout de suite rétive, méprisant l'épicerie où travaille sa mère, absente de la vie quotidienne, volontairement aveugle au réel.' (Extrait de la préface de Diane de Margerie)
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It is the turn of the century and Angelica Deverell is fifteen. Her widowed mother runs a grocery shop, working hard so that Angel can 'better herself.' The headstrong Angel, however, rejects her mother's sacrifice and retreats into a world of romantic dreams. She knows that she is different, that she is destined to become a celebrated authoress and the possessor of great riches. Charting the rise and fall of a popular writer. "Angel" is a classic tale of fantasy and self-delusion, from one of the most acclaimed British novelists of the 20th century.
Writers as Readers is a celebration of forty years of the Virago Modern Classics list. Started in 1978, Virago Modern Classics is dedicated to the rediscovery and championing of women writers, challenging the often narrow definition of 'classic'.
In this collection, forty of the most significant writers of the past century tell us about one of their favourite writers by introducing books from the Virago Modern Classics collection, offering a glimpse at the treasures that have been published over the past four decades: they may be great works of literature; they may be wonderful period pieces; they may reveal particular aspects of women's lives; they may be classics of comedy, storytelling, diary-writing or autobiography.
Publié en 1971 en Angleterre et sélectionné pour le Booker Prize, Mrs Palfrey, Hôtel Claremont fut salué par la critique comme l'un des romans essentiels de cette romancière anglaise.
Veuve, Mrs Palfrey s'installe dans un hôtel qui est en fait une résidence pour personnes âgées. Chaque pensionnaire, afin de distraire la monotonie des menus et des conversations, applique la stratégie du temps qui reste, et la drôlerie le dispute sans cesse à l'émotion. " Elizabeth Taylor est une romancière au talent immense, et Mrs Palfrey, Hôtel Claremont est vraiment une petite merveille de sensibilité et d'humour cruel."
Trois personnages rythment ce roman dans lequel Elizabeth Taylor nous donne une vision quasi photographique de l'Angleterre du début des années 60. Cressy, l'héroïne, une adolescente attardée en révolte contre "une religion qu'on lui a refilée sans lui demander son avis" et qui, étouffée par les abus de pouvoir archaïsants de son grand-père, ne rêve que de modernité. David, au seuil de la quarantaine, n'a pas encore quitté le giron maternel. Beau garçon falot, il épousera Cressy et, avec le sentiment de prendre enfin ses responsabilités, se bornera a troquer une servitude contre une autre. Midge est une mère abusive, omniprésente. Subtile et sympathique, elle s'écarte résolument des stéréotypes. Rien d'acariâtre chez elle, mais au contraire du charme, de la fantaisie et beaucoup de savoir-faire.
Un roman dont le lecteur ne pourra éviter, grâce â la magie d'Elizabeth Taylor, d'entrevoir quelque chose de sa propre vie.