Frances De Pontes Peebles

Certains romans vous happent dès les premières pages, c'est le cas de celui ci ! Dès le début, j'ai été embarquée avec ses deux sœurs, dans un Brésil ancien, méconnaissable. Une sorte de Far West où gouvernement et cangaceiros ( célèbres bandits), modernité et tradition, se font face.

On suit le destin de deux sœurs que tout oppose à la fois dans leur manière, dans leur choix, dans leur caractère, dans leur façon de vivre. Mais, qui au fond partagent un même idéal : la liberté !

Ce roman observe leur évolution ! Emilia, la jeune fille, fan de Fon Fon, un magazine féminin sur la couture, en quête du grand amour, prête à tout pour quitter sa campagne et avoir une maison carrelée. Une jeune fille banale, innocente, un peu niaise sur les bords. Si ce personnage était resté constant, tout au long du roman, il m'aurait ennuyé ! Je l'aurais trouvé sans doute caricaturé. Mais finalement, son évolution, au fil des pages , son combat pour se faire accepter, pour faire oublier ses origines, mais aussi ses idéaux féministes, son mal être, son besoin d'être aimée, la rendent humaine et malgré un destin plus banal, c'est elle que j'ai préféré.

En ce qui concerne la benjamine Luzia, c'est un personnage haut en couleur et dès le début complexe. Si sa sœur rêve de paillette, elle se sait condamner à une existence et triste où son handicap est une malédiction. C'est pourquoi, elle "choisit" d'accompagner les cangaceiros, avec eux et au fur à mesure du temps, elle va apprendre à se connaître, à se dépasser , pour ne plus se considérer et être vue une infirme mais une personne à part entière! Je regrette un peu le manque de ressenti, lorsque celle ci cède à la cruauté, en effet vers la fin du roman ( au moment où elle aurait du nous communiquer le plus d'émotions), l'auteure impose une certaine distance avec son personnage, on s'éloigne drastiquement de lui ! Peut être est ce en partie dû au premier chapitre, qui m'a gâché pas mal de suspense !?

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Histoire d’une amitié, pas forcément comme les autres, les vies de Graça et Dores ont été intimement liées jusqu’à leur mort. Issue d’une famille riche qui entreprend la reprise d’une plantation de cannes à sucre, Graça va lier un lien intangible et indéfectible avec Dores, membre du personnel. Fuyant leur région, elles vont grandir ensemble, partageant le rêve commun de devenir des stars de la radio.

On suit les deux gamines par le récit qu’en fait Dores, devenue âgée, qui revient sur le cours de sa vie et de son amie, Graça. Comme dans un journal intime, elle y livre ce qu’elles ont vécu depuis leur enfance, étant un peu comme des chattes avec leurs 9 vies, tant leur destinée a été ponctuée de riches événements, bons ou parfois pénibles.

J’ai aimé cette atmosphère si riche et si envoûtante de l’Amérique latine et plus particulièrement, celle du Brésil. C’est parfumé, étincelant de lumières mais il ne faut pas oublier la misère et la pauvreté ressenties par le peuple dans les rues et ruelles des grandes villes brésiliennes.

Frances de Pontes Peebles m’a conté un Brésil (principalement dans ses faiblesses) depuis les années 30 et différent des décors de mes lectures habituelles. Alliant fiction à la réalité, on y découvre l’histoire politique et les étapes par lesquelles le peuple brésilien a été confronté au fil des années comme les héroïnes de ce roman. Même si l’un des thèmes principaux est l’amitié au fil des années, l’auteure n’en oublie pas moins les répercussions dans les différentes classes sociales. La musique, et en particulier, les musiques brésiliennes occupent une place très importante dans l’histoire. Tout mélomane, surtout de musiques latine, appréciera cette originalité.

J’ai trouvé ce livre beaucoup trop long. Selon moi, certains passages étaient trop tirés en longueur et auraient pu être raccourcis. En fin de compte, le livre aurait pu ne compter que la moitié des pages que cela aurait été suffisant pour ma part. J’ai longtemps dû batailler pour poursuivre ma lecture. La routine et la monotonie dans le récit m’ont souvent refroidie et donné envie d’abandonner ma lecture. Pourtant, j’ai souhaité poursuivre en espérant une digne fin, que je n’ai – hélas – pas trouvée. C’est donc en partie une déception que cette lecture.

Comme déjà dit dans d’autres chroniques moins positives, ceci n’est que mon humble avis personnel. Je ne vous dénigrerai jamais un livre parce que je ne l’ai pas aimé, sans tenté de trouver des éléments objectifs. C’est pourquoi je vous conseille de le lire, ou à tout le moins, d’essayer afin qu’on puisse partager nos points de vue.

Lu dans le cadre du Grand Prix des Lecteurs de l’Actu Littéraire.

C’est plein de poésies. Je me suis instinctivement prise d’affection pour Dores et Graca. Certes, on prend rapidement conscience qu’elles entretiennent une relation assez sinueuse, et ce dès leur enfance, mais cela ne les empêchera pas de rester ensemble du début à la fin.

J'ai pu constater quelques sémilarités avec la série « l'amie prodigieuse » d'Elena Ferrante ; ce qui me convient car pour moi il s’agit d’un petit bijou littéraire.

Nous assistons à plusieurs moments très tendus, voire néfastes, entre Dores et Graca, qui viennent semer le doute quant à la santé de leur relation. Cependant, leur rêve commun parviendra à unir les jeunes femmes face aux pires adversités.

Au cours des chapitres, le lecteur jonglera entre des instants d'amour, d'amitié, de jalousie, de rancune, de compétition et de désespoir. On ne peut sortir indemne d'une telle tribulation.

Je fus transporté dans cette aventure du début à la fin. Parfois lors de ces romans faramineux, je m'évade, ou je m'ennuie… Ici l'histoire de ses deux soeurs et du Brésil dans les années 1920 m'a tenu en haleine.

Les personnages sont attachants, la vie des Cangaceiros (des bandits) et la vie des notables m'ont entraîné dans un monde que je ne connaissais pas.

J'ai fermé cet ouvrage avec des regrets, les héros de cette aventure me manquent déjà.

Un beau roman !

Premier livre de cette auteure. À suivre !

Bonne lecture !