Francis Dupuis-Déri

Une lecture lucrative qui permet de se questionner sur l'anarchie et la démarche anarchiste en général (même - voire surtout - pour un lecteur non anarchiste, ça peut être bénéfique à mon avis). Ce dialogue entre un anarchiste (et intellectuel) et son père (tout autant intellectuel) ne tente pas d'imposer une vision, mais au contraire de proposer une réflexion sur l'anarchie (et la vision actuelle de ce mouvement - qui n'est pas le mouvement d'une unique pensée comme rappelé dans l'ouvrage).

Excellente lecture pour quiconque veut s'initier à la philosophie arnarchique. Francis Dupuis-Déri est clairement un spécialiste en la matière, mais le fait que le livre prenne le format d'une conversation entre lui et son père qui n'en est pas un garde le tout accessible. L'humilité transparait dans leurs discours, point qui selon moi permet au lecteur, quel qu'il soit, de ne pas se sentir aliéné (ce qui est anarchique en soit, ha !). Je dirais même que toutes les questions qu'on pourrait se poser sont répondues assez exhaustivement. Bref, je le recommande.

Il est vraiment difficile de faire une chronique sur cet essai tant il est juste, accessible, éducatif mais ultra complet ! Francis Dupuis-Déri démantèle point par point ce très prolifique discours sur la « crise » de la masculinité, et ce n’est pas une mince affaire (on est tout de même sur un essai de 370 pages) : histoire d’un discours de crise de l’Antiquité à nos jours, stratégies de groupes et de communications, impacts de cette « crise » dans les théories de la guerre, dans l’économie, dans la vie quotidienne, illustrations par des extraits de manifestes masculinistes, des interviews et des sources scientifiques, rien ne manque !

Cet essai est vraiment une analyse rigoureuse et complète démontrant le paradoxe entre ce discours de crise et la réalité empirique ! Je vais le garder précieusement à portée de main comme outil contre les détracteurs anti-féministes et vous conseille d’en faire de même !

Petit aparté cependant : Francis Dupuis-Deri reprend, pour illustrer ses propos, des extraits de propos tenus par des masculinistes et c’est souvent d’une violence extrême… il faut donc bien se préparer avant d’entamer cette lecture !

Et s’il existait une autre manière de s’organiser, en dehors des cadres que nous avons incorporés durant notre socialisation?

Il n’est pas nécessaire d’avoir des connaissances préalables sur l’anarchie pour plonger dans l'ouvrage. Au contraire, deux générations nous invite à la pensée libertaire, en dessinant le contours d’une philosophie qui met au défi de s’émanciper de l’État et du capitalisme.Les auteurs nous interpellent sur les injustices de notre système, et nous invite à user de notre esprit critique.

Les interlocuteurs plante d’abord la graine, nous parle du pouvoir, de "nature humaine", de démocratie, avant de nous introduire aux différents courants et de nous offrir un petit moment d’histoire. On y évoque polusieurs problématiques, anticipant parfois nos questions: quid de la justice? et quid de la religion? Enfin, il est difficile de parler de solidarité et d’émancipation sans évoquer le féminisme et le racisme, contre lesquels les anarchistes ne sont pas immunisé·e·s.

L’ouvrage est exaltant, comme le sont souvent les livres traitant de l’anarchie. C’est aussi une introduction sympathique à de futures lectures.

Une lecture très instructive, même si j'ai trouvé que les chapitres n'étaient pas toujours bien organisés entre eux et qu'ils y avaient pas mal de répétitions dans les arguments et les démonstrations. A part cela, j'ai trouvé l'ensemble instructif, très objectif et scientifique, tout en étant relativement abordable.

Dupuis-Deri est un des seuls hommes dont je lis les ouvrages sur le féminisme sans trop d’appréhension, et ce dernier titre ne m’a pas déçue !

Avec « Les hommes et le féminisme », on est sur une petite synthèse des différentes positions que les hommes adoptent quand il est question de féminisme… et le tableau est loin d’être reluisant !

L’auteur n’hésite pas à mettre les mots sur des réalités souvent laides et surtout, il se remet lui-même en question, étant tout à fait au fait de sa condition d’homme.

En moins de 200 pages et dans une prose accessible et sourcée, les grandes lignes sont tracées : comment les hommes peuvent être accueillis au sein des mouvements féministes, les modèles dont les hommes bénéficient ainsi que les dérives dont ils doivent se prémunir, et les actions à mettre en place… je regrette simplement qu’il n’y ait pas un petit chapitre sur le choix du vocabulaire choisi (comme le laissait entendre le sous-titre).

Les observations de l’auteur peuvent déjà être lues dans d’autres de ses ouvrages (dont « La crise de la masculinité » que je vous recommande chaudement !), mais ici la visée synthétique est évidente et bien pratique pour mieux se situer sans devoir lire 600 pages d’autres choses à côté