Commentaires sur ses livres

Un roman qui l'air de rien m'a petit à petit séduit. J'ai détesté les longues pensées/leçons du curé de Torcy, mais adoré les remises en question constantes et les doutes du "héros". C'est l'ouvrage d'un humble croyant forcené, malmené ou bercé par les hommes qu'il est censé guider. Toujours apaisé par son Dieu, ce jeune curé à la foi inébranlable fait face à des hommes et des femmes ayant des aspirations différentes des siennes, souvent égoïstes ou orgueilleuses. Fauché par la maladie, il a juste le temps d'apprendre à se connaitre, à se comprendre et à se pardonner.
Un style intéressant, même si je préfère les plumes claires et fluides.

Un livre que je lis avec beaucoup de passion, d'intérêt, de plaisir sans que je me lasse. Donc, pas de lassitude ! Pas de paresse ! La construction des phrases attire mon attention. Justement les phrases sont d'une très grande simplicité. Aucune trace, me semble-t-il, de grandiloquence. Les mots sont bien pesés sur une balance avant de prendre leur place dans ces nombreux et différents contextes contenus dans ce livre.

Une description en profondeur de la vocation d'un jeune prêtre confronté à la dure réalité de sa paroisse.

De 1938 à 1945, Georges Bernanos, pressentant la catastrophe qui allait s’abattre sur la France, s’est exilé volontairement au Brésil avec toute sa famille. Il tentera sans grand succès de s’y reconvertir en éleveur, publiera de nombreux articles dans des journaux brésiliens et se rapprochera des cercles gaullistes de Français de l’étranger. Farouchement opposé à la politique de collaboration de Pétain, il renvoie dos à dos communisme et libéralisme, considérant que c’est bonnet blanc et blanc bonnet, un socialisme d’Etat pouvant très bien être le fait d’oligarques capitalistes. Il rejette toute « espèce de socialisme d’Etat, forme démocratique de la dictature. » Pour lui, la valeur suprême reste sans aucun conteste celle de la Liberté pleine et entière. Mais, dit-il « un monde gagné pour la Technique est perdu pour la Liberté ». Il se montre visionnaire quand il imagine les dérives que nous constatons aujourd’hui avec les QRCodes, les pass sanitaires et vaccinaux en attendant les pass « Carbone » et autres puçages sous la peau. « Et lorsque l’Etat jugera plus pratique, afin d’épargner le temps de ses innombrables contrôleurs, de nous imposer une marque extérieure, pourquoi hésiterions-nous à nous laisser marquer au fer ou à la fesse comme le bétail. » Il démontre également l’impossibilité d’une coexistence entre Liberté et Egalité, cette dernière ne s’établissant qu’au détriment de la première. Sans oublier, les guerres de plus en plus techniques et meurtrières qui ne sont que les conséquences voulues et organisées du machinisme totalitaire. « Vos machines à fabriquer deviendront des machines à tuer », écrit-il.
« La France contre les robots » est un recueil de textes divers et variés tous sur le thème de la défense et illustration de la liberté. En plus du texte éponyme, le lecteur pourra découvrir diverses conférences et interviews donnés au Brésil, 16 lettres à des amis et un attirail de notes et variantes. Tout est limpide, prémonitoire et encore plus vrai aujourd’hui dans ces écrits datant de plus de trois quarts de siècle. Notre liberté chérie était menacée depuis longtemps. Bernanos en note les débuts avec la conscription obligatoire de la Convention, forçant tout Français à laisser l’Etat disposer de sa personne et de sa vie, ce qu’aucun roi ne se serait permis. Il regrette le temps où l’on pouvait quasiment faire le tour du monde sans le moindre passeport et pratiquement sans contrôle policier. (Seule la Russie et la Turquie l’exigeaient alors). Partout ailleurs, montrer une simple carte de visite suffisait à justifier de son identité. À l’époque de sa jeunesse, le relevé d’empreintes digitale n’était infligé qu’aux voyous et jamais aux honnêtes citoyens. Sans parler de l’impôt sur le revenu institué au début de l’autre siècle. Ainsi constate-t-il déjà qu’une à une, toutes nos libertés étaient grignotées au fur et à mesure que la Machine prenait de l’importance. Que ne dirait-il pas aujourd’hui ? Des textes fondamentaux que tous les amis de la liberté devraient lire ne seraient-ce que pour prendre la mesure de notre dégringolade !

Quel chef d'oeuvre que cet ouvrage, premier roman publié par Bernanos en 1926. Les personnages de l'abbé Donissan, jeune prêtre tourmenté dans sa chair et de la jeune fille Mouchette, jeune fille broyée par le mal sont sous très grande tension. Mouchette,ayant tué son amant, se confie au prêtre. Le jugement que ce dernier porte sur cette jeune fille exaltée par la souffrance la conduit au suicide. Un soir, sur une route de campagne, il croise un maquignon dans lequel il reconnaît Satan. Nommé curé de Lumbes, il est considéré comme un saint par ses paroissiens et, en échange du salut de son âme, accomplit un miracle. Peu après, il est retrouvé mort dans le confessionnal. Roman sombre. La détresse est présente à chaque page. La tentation est le fil conducteur. Bernanos paraît parfois comme hypnotisé par le diable. Des passages de grande poésie, à la sensibilité à fleur de peau,

Cet ouvrage est très évocateur sur l'état d'une société de la campagne de la moitié du XX° siècle et traite les signes du déclin du christianisme amorcée au cours de cette période. Les vicissitudes rencobtrées par ce jeune curé de campagne en disent long sur les difficultés d'exercice de ce ministère.

Il m'aura fallu plus d'une semaine pour arriver au bout de ce livre, qui pourtant, ne compte que 254 pages. Mon sieur quel ennui, cette lecture. Je n'y ai rien compris, l'histoire est obscure, les personnages ne sont pas attachants, quand à celui de Mr OUINE il est à peine présent et je ne vois pas quel rôle il joue dans l'histoire. Les dialogues sont lourds et indigestes avec des phrases inachevées à tout bout de champ. Bref je ne recommande pas cette lecture.

Avec ses fragilités, ses misères humaines, son estime limitée de lui-même, mais avec aussi son naturel candide et authentiquement bon, ce curé de campagne bouleverse presque malgré lui la vie de ce village.
Le sommet de l'ouvrage est atteint dans un dialogue hallucinant entre le curé et la châtelaine. 30 pages d'une profondeur, d'une finesse théologique, d'une justesse de saisie des mouvements les plus extrêmes de l'âme, époustouflantes. Cependant pas évident à lire.Il faut s'accrocher.

« Journal d’un curé de campagne » est une œuvre complexe. Avec un style concis et sobre, Georges Bernanos analyse avec profondeur, à la Mauriac, la solitude physique et souvent intellectuel d’un très jeune curé, sa foi, ses doutes sur son rôle, ses combats intérieurs, sa maladie, son idée de la mort. Ce journal c’est l’analyse de l’église catholique des années 30, ses exigences, ses contradictions : exiger d’un jeune curé ne maîtrisant que la théologie et le latin, qu’il dirige d’autorité les âmes de plusieurs paroisses le tout sous la contrainte d’une discipline religieuse bien incertaine et d’un discours bien trouble. Complexe mais passionnant si on prend le temps de s’y attarder et d’y ralentir la lecture.

Dans l'ensemble toutes les nouvelles sont intéressantes. Les points de vue y sont divers et pourtant le thème reste le même : qui dit la vérité et qu'elle est -elle ? Le troisième récit m'a moins plu sûrement parce que je l'ai moins compris. Alors que le premier est un coup de coeur j'ai été prise dedans et j'ai eu envie de déclamer en même temps que Mme Dargent.

L'écriture de Bernanos est magnifique. Les tourments intérieurs du jeune curé sont décrits merveilleusement bien, la lecture nous donne vraiment l'impression de lire le cœur de cet homme. Les réflexions sur la nature humaine sont très belles, c'est un roman profondément touchant.

Je recommanderais vraiment cette lecture, même si elle demande de s'accrocher, le voyage en vaut la peine.

C'est un livre que j'ai adoré, et en même temps qui m'a parfois un peu ennuyé. Donc évaluation en demi-teinte pour un chef d'oeuvre qui se retrouve dans quelques passages qui m'ont marqué et d'autres qui sont tombés dans l'oubli. Je n'ai pas trouvé grand intérêt à l'histoire de Mouchette à la première lecture ( sans doute mériterait-elle une nouvelle tentative ) mais les instants où sont décrits la déperdition de l'abbé, de sa foi défaillante et de son besoin de se flageller pour se punir m'a beaucoup marqué. J'ai donc le sentiment d'aimer la plume de Bernanos et du caractère profond de ses personnages en ayant eu seulement l'impression de les survoler.

Lecture qui fût fastidieuse dans le sens où c'est un livre dont on ne peut pas lire les pages d'une traite, personnellement il m'a fallu faire des pauses toutes les 8 à 10 pages pour bien m'imprégner de l'histoire. C'est une lecture d'un niveau difficile en terme de contenu. Si vous cherchez une lecture plaisir, ce n'est ce livre qui vous conviendra, c'est assez sombre et triste, parfois même pesant. Je n'ai pas trouvé les personnages très attachants mise à part la comtesse qui a trouvé une réelle résonnance en moi puisque je partage les mêmes épreuves qu'elle. Je lirais néanmoins un autre titre de cet auteur qui m'attend dans ma PAL.

On rencontre de nombreux personnages en proie à la folie avec de nombreuses interrogations qui ont tendance à perdre le lecteur. C'est une lecture qui reste intéressante, que je conseil aux plus courageux qui veulent s'aventurer

C’est un livre très bien écrit, la plume de Bernanos est belle mais je n’ai pas réussi à accrocher à l’intrigue.
J’ai bien aimé le prologue mais ensuite je me suis perdue dans ma lecture et je n’ai pas apprécié cette lecture.