Georges Vigarello

En trois tomes, de l'Antiquité à aujourd'hui, des chapitres écrits de façon synthétique et précise par des spécialistes de leur période. C'est instructif, facile à lire. Les représentations ont une histoire, qu'il faut faire, car elles ne sont pas figées.

Livre illustrant de façon précise et détaillée l'Histoire, une mine d'or pour faire la lumière sur beaucoup d'événements passés.

Un livre d'historien qui se lit facilement grâce à une écriture fluide. Surtout, c'est son sujet qui interpelle : qu'est-ce qu'être propre ? Comment les pratiques de l'hygiène ont-elles évoluées ? On y découvre la crainte de l'eau au Moyen-Âge quand on pense qu'elle transmet les maladies, l'importance des poudres, des parfums ou du linge propre pour effacer les odeurs et la poussière. Cela nous fait réfléchir sur nos propres pratiques !

Il est des livres qu'il fait bon lire et celui-ci rappelle que la lecture-plaisir n'appartient pas au seul genre du roman. le tout à fait sérieux Histoire de la beauté: le corps et l'art d'embellir De La Renaissance à nos jours nous permet d'apprécier la plume fluide et simple de l'auteur, et c'est avec joie que j'ai pu voir la petite histoire et la grande histoire se rencontrer. Ainsi, les traités de beauté se mêlent à la correspondance, les magazines permettent les comparaisons entre les normes de telle ou telle époque et la publicité confirment une nouvelle manière de penser le beau.

Rapports au corps et entre homme et femme y sont évoqués, mais aussi rapport à l'artificiel. Si au début, la beauté est don divin, elle devient au fur et à mesure des révolutions dans la pensée le résultat d'un contrôle de soi. On passe alors en cinq siècles d'une beauté subie et centrée sur le visage et le buste à une beauté choisie où le corps prend toute sa place. Petit à petit, le corps se personnifie, le mouvement s'autorise et le désir s'affirme. Plus le temps passe, plus on le modèle.

Sans forcément aller plus loin dans le déploiement de la thèse de Vigarello, on constate déjà une évolution lente et significative de la beauté innocente et voulue naturelle du Moyen-âge à celle soumise au contrôle de soi et à l'obligation de correspondre aux canons de beauté actuelle associée à l'idée d'un certain bien-être. Les stéréotypes sont déconstruits au fur et à mesure, notamment le regard posé sur l'obésité ou sur les contours du corps. Grosse surprise, la cellulite n'a posé souci qu'à sa découverte en 1924. le corps s'observe de plus en plus, dans sa vie mais aussi comme reflet de ce que la société attend des hommes et des femmes.

C'est un livre qui continue après l'avoir fermé. Il se prolonge forcément dans le temps et pose la question de la beauté telle qu'elle sera vue tout au long de notre siècle (comment évoluer maintenant?) mais surtout interroge sur notre rapport au corps et à l'esthétique aujourd'hui, sur notre façon de voir le monde et le concevoir. Au delà du corps, c'est la place que l'on se donne qui devient sujet. D'une beauté noble, on passe à une beauté « accessible » donc exigée de toutes et tous. Ainsi, il n'est pas rare d'entendre: « prend une tenue qui te valorise et prend soin de toi pour devenir belle et donc heureuse ». Entre normes, hypocrisie et culpabilité.. bienvenue à notre époque.

A lire, pour comprendre et apprendre. A partager aussi, pour mieux saisir comment nos complexes sont construits, et comment ils traduisent ce que la société attend de nous.

Une étude parmi les nombreuses du genre par cet auteur, la question de l'hygiène est passionnante, toutefois le style de l'auteur rend la lecture peu plaisante.

Un très bon ouvrage, dans la lignée des autres travaux de Vigarello, ses sujets sont toujours passionnants mais j'ai du mal avec son style d'écriture.

Un ouvrage assez simple à lire pour des novices, encore qu'il soit plutôt de niveau intermédiaire que débutant. L'histoire du gros est considérée depuis le Moyen Âge, mais elle commence à être étudiée plus en profondeur avec la Renaissance et surtout le siècle des Lumières seulement, pour continuer avec un grand luxe de détails jusqu'au XXe siècle. La conclusion met en perspective avec l'actualité (enfin, cette de 2009).

Les sujets inclus ne se limitent par à l'obésité, puisqu'on parle aussi de maigre, d'habillement, de mesure, d'hydropisie... c'est une histoire des regards qui se sont portés sur tantôt le poids, tantôt la stature, et qui s'attaque à voir comment les définitions et les jugements de valeur ont évolué. Les contradictions, les avis divergents qui sont nés à la même époque sont mis en valeur, offrant un panorama complet et nuancé.

Un ensemble d'articles très intéressants touchant à plein de sujets dans des domaines bien différents pour montrer comment la virilité investit tous les domaines. Assez acceptible, même si on n'est pas expert dans un domaine, on arrive à suivre.

Un livre très intéressant, qui permet de retracer l'évolution de la notion de viol, que ce soit au niveau juridique ou au niveau social. A travers l'histoire du viol, on voit aussi se dessiner l'évolution de la perception des corps, des traumatismes et bien sûr, le statut des femmes et des enfants.

Une très bonne lecture, courte et qui m'a beaucoup appris sur les mythes et origines de divers méthodes d'hygiène du passé, mais qui m'ont aussi expliqué celle d'aujourd'hui. Merci beaucoup.