Commentaires sur ses livres

Ouahh. Voilà un conte poétique qui nous entraîne dans un fabuleux voyage aux Trois provinces, territoire où vivent les ambulants et les sédentaires et dont on ne ressort pas indemne. Déjà, les personnages nous touchent. Grouzna, est une diseuse d'avenir. "Si l'on me tend l'oreille, je parle" dit-elle. Alfred fait rêver les enfants avec son manège, Julio Cartel est un musicien enjoué et il y a aussi la vieille qui rêve de son marin, et Vicky la petite acrobate... mais tout change avec la nouvelle loi de Baryte Myrtale qui les oblige à quitter leur province pour une autre, et d'y rester. Pas facile d'accepter quand on aime cette vie de vagabond.

Et surtout, pas facile de mettre des mots sur ce qu'on ressent à cette lecture. Tout est savamment pesé, fluide, léger et terrible. Les mots sont magiques, saupoudrés de personnages vivants et audacieux dans un décor de conte de fées. Oui, ce livre est une ambiance, une atmosphère d'un monde où la liberté est restreinte mais où les hommes essaient de vivre malgré tout. Ce ne sont que des esquisses, des histoires brèves entremêlées sur chaque personnage qui forment un tout et créent une merveilleuse histoire. J'ai été captivée par la tension constance engendrée par les intrigues distillées comme dans une peinture. On retrouve les premiers grands romans d’aventures du Rouergue, à la fois loufoques et réalistes, empreints de magie et de poésie, comme Stéphane Servant les écrivait.
Il y a aussi le message. De résistance. De libre arbitre. De cette solidarité entre les hommes qui donne envie de tracer sa route, de faire face à la dictature qui se met peu à peu en place et qui est violente, injuste et absurde. Un formidable roman, ode à la liberté, à lire absolument!

Bon, vous avez compris, j'ai plus qu'aimé.

Un livre magnifique sur la liberté sexuelle. Qui dénonce le slut-shaming et le harcèlement subit à cause de l'acceptation de son désir. Un roman court (trop?) mais intense. Super intéressant pour les jeunes.

Après avoir entendu parler Audrey de la chaine Le souffle des mots parler de la collection l'Ardeur à plusieurs reprises, je me suis lancée sur celui-là quand je l'ai trouvé à la bibliothèque !
Le livre ressemble plutôt à une longue nouvelle (80 pages) qu'à un roman mais j'ai plutôt apprécié ma courte lecture. Le thème traité est vraiment très important et actuel et j'ai beaucoup apprécié le fait que l'insulte ne soit jamais écrite, et que le prénom ne soit pas dévoilé pour que l'on s'identifie plus au personnage. Je n'ai juste pas vraiment accroché avec la fin de l'histoire.

Franchement, j’ai trop aimé cette lecture. En lisant le livre on a vraiment l’impression d’entendre une ado parler et rien que ça c’est génial. La façon dont le livre est écrit et construit permet vraiment d’être impliqué.e en lisant. L’histoire en elle même est intéressante, la protagoniste nous raconte une partie de son histoire et on a toujours envie d’en savoir plus, je pouvais pas m’arrêter de lire. Ce livre défend la liberté et il m’a parlée.

J'ai été surprise par ma lecture de Si l'on me tend l'oreille. C'est un très beau récit, j'ai été emballé par l'histoire dès les premières pages. Je me suis attachée aux personnages rapidement. J'ai passé un très bon moment durant ma lecture. Une très belle surprise.

C'est un style de livre que je n'avais pas l'habitude de lire. C'est la documentaliste de mon CDI qui me l'a conseillé et je ne regrette pas. Les histoires sont originales et se rejoignent les unes aux autres. Sympathique !

Un tout petit roman, mais avec un message assez impactant et puissant, porté par un personnage principal attachant qui porte une parole grinçante sur la sexualité des jeunes, sa sexualité et l'accueil de la société.

"La fille sur la rive" est un très court roman, ou une longue nouvelle, ça dépend des perspectives.
Pourtant, en 60 pages, l'autrice nous présente un monde dystopique dans lequel nous sommes facilement immergés. A Satmine, la communauté supposément parfaite est réglementée et en réalité exploitée. Les hommes sont envoyés dans les mines récolter des matières rares et précieuses, tandis que les femmes entretiennent la ville. Nour est une jeune de quatorze ans et approche de l'âge où elle devra arrêter l'école et rejoindre les autres femmes au travail. Mais elle n'en a aucune envie : Nour est différente des autres. Elle n'a aucun ami et préfère s'aventurer près du fleuve toxique tout en récoltant des matériaux pour customiser des boîtes.
Mais ce sont ses passe-temps atypiques qui lui permettront de comprendre. Comprendre que ce fleuve empoisonné parait finalement assez peu dangereux. Que beaucoup de personnes meurent mystérieusement. Qu'avant, chacun pouvait écrire ce qu'il voulait et que la seule source de lecture n'avait pas toujours été le journal de la mairie. Qu'il doit y avoir une rai
son pour qu'ils n'aient aucun contact avec les autres villes.
J'ai beaucoup aimé la personnalité de la jeune fille, et surtout sa sensibilité particulière. Ses réalisations se font aussi tout en discrétion, et ce n'est pas une grande révélation qui attend Nour, mais au contraire de multiples éléments qui

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lui donneront le courage de naviguer sur le fleuve...
Une belle lecture qui fait réfléchir et qui est touchante. La fin reste assez ouverte, mais c'est un choix que j'ai apprécié : nous n'avons qu'un court aperçu de Nour, mais son aventure ne fait que commencer.

J'ai adoré la thématique !!
C'était magnifiquement bien écrit !
Un livre aussi court que touchant !
Ce récit apporte de nombreuses réflexions très intéressantes et essentielles :)
Je recommande vivement !

Court mais intense...
J'ai fini ce livre en ayant l'impression d'avoir pris une grosse claque en pleine tête... je n'étais absolument pas prête.
Ce texte est fort, dur, et malheureusement tellement réaliste... on en sort pas indemne...
Il nous fait réfléchir en tant que femme, nous rappelle notre adolescence et notre découverte de la sexualité avec ses bons ou mauvais souvenirs, la pression des autres, l'opinion que l'on a de soi-même et qu'ont les autres... c'est dur...
Mais en tant que maman ce livre m'a encore plus troublée et m'a fait réaliser tout ce qui attend ma fille... et c'est ce qui a été le plus difficile je pense.
Je recommande cette courte histoire car sincèrement elle m'a ouvert les yeux sur beaucoup de choses...

un livre ou j'ai eu du mal a accrocher sur la lecture mais qui ma fait rire

Avec ce récit court mais percutant Hélène Vignal dénonce le slut-shaming. Son héroïne nous raconte ce qui l'a conduit à être condamnée sur le bûcher des réseaux sociaux, et plus largement la façon dont la société perçoit différemment la sexualité en fonction du genre. Une belle réflexion sur la manière dont le corps d'une femme ne lui appartient jamais complètement et la solitude qu'entraîne le choix de s'approprier son désir.

Les personnages oubliés, inachevés, à peine imaginés de l'autrice Déborah Ben Moulec en ont ras-le-bol. Ils veulent leur propre histoire... ou pas...

Outre la dynamique de la bande d'amis/brigade hétéroclite et haute en couleurs, j'ai beaucoup apprécié de suivre l'évolution de leurs doléances alors que la joyeuse bande se créer une identité et qu'elle assimile les concepts d'amitié, de famille, de rêve et d'aspiration.
La conclusion surtout s'est avéré d'une logique et d'une fluidité ultra satisfaisante.

En bref, une lecture jeunesse sympathique.

Elle en est une selon eux. Une grosse. Une sacrée. Tout ça parce qu’elle a été aperçu en train d’embrasser un garçon. Tout ça parce qu’elle explore ses possibilités. Tout ça parce qu’elle veut découvrir ce monde. Se découvrir.
Un court roman incisif, qui donne à réfléchir sur notre manière de nous comporter envers les femmes.

Incontournable Novembre 2022

Ce petit roman de la maison Thierry Magnier propose un envers de décor littéraire: le temps d'une lecture, rencontrez les personnages d'une autrice, relegués à la Réserve, qui avec l'aide d'une intrépide et particulièrement blasée jeune fille, se donneront une raison d'être là où s'y attendait le moins.

Dire que Matzi en a marre serait un euhémisme. Elle en a raz-le-bol, oui! Certes, la Réserve de personnage de Deborah Ben Moulec est joliment agrémenté de paysages bucoliques, mais au-delà de cela, à quoi sert d'être personnage si on ne daigne pas se voir offrir une histoire à la digne mesure de soi? ( Non, mais heh!) Mazti est parmi les privilégiée: elle a un nom. Maintenant, la petite demoiselle aspire à mieux. Fini les mornes journées et surtout, fini les personnages glauques qui habite la même réserve. Matzi organise une rencontre avec les autres personnages et leur expose son projet: trouver une façon de se faire confier une histoire. Une brochette de personnages sont d'accord. Tous les sept doivent alors se pencher sur le problème le plus immédiat: Comment fait-on pour se faire donner une histoire?

Sur un ton très amusant, nous suivons les tribulations de Matzi et ses révoltés compagnons d'infortunés réservistes. J'ai trouvé leur contexte bien trouvé: la présence des personnages sombres, qui effraient les autres, tout droit sorti des pans obscures de l'imagination de l'auteur, les nombreux jolis paysages qu'aiment généralement les auteurs, le fait que les personnages s'ennuie car ils n'ont aucun acquis, forcément, ils n'ont rien vécus, etc. Leur cadre est cohérent. Ils se découvrent donc une raison d'être par le seul fait de leur action contestataire et de leur prise de position. Ils créent une histoire simplement en étant en mouvement et rassemblés. Ils se découvre une personnalité en se côtoyant, car c'est à travers la force groupe qu'on travaille son affirmation, ses opinions et la cohésion. C'est aussi l'occasion de se percevoir autrement, dans le regard des autres.
À partir d'ici, il peut y avoir des divulgâches.
Mais il faut dire que Matzi a déjà tout un tempérament! C'est un personnage assez soigné par rapport aux autres. Les six autres n'avaient pas de nom! On découvre dans leur projet leur personnalité et leur aspirations, choses qu'ils n'avaient pas encore tout à fait réalisé. Ils 'attachent même à cette version d'eux-même, si bien qu'ils ne souhaitent plus être dans une histoire s'ils sont condamner à ne plus se ressembler. Ils souhaitent même rester ensemble, ils se sont attachés les uns aux autres. C'est d'ailleurs la condition qu'il réclament à leur autrice quand ils parviennent à l'aborder.
Un aspect également intéressant de ce genre d'histoire est la relation entre les personnages et leur créateur. Pour eux, Madame Ben Moulec est pratiquement comme une Déesse, on ne saura contester ses volontés ou même l'aborder directement. Mais en fait, qui est-elle? Comment invente-elle ses personnages? Ce n'est peut-être pas l'objet de craintes qu'elle semble inspirer, finalement? Intéressante réflexion sur le rapport d'autorité.

Enfin, il est amusant de se pencher sur l'envers du décor des auteurs. On se ne met pas du côté de l'écrivaine, mais de ses créations. Une perceptive intéressante, surtout quand on entend de leur part que bien souvent " ce sont les personnages qui décident", soulignant q'une certaine "magie" opère, que les personnages ont une façon de s'articuler qui ne dépend pas toujours de l'auteur ou de l'autrice.

Et puis, j'aime bien les personnages qui ont un brin de culot, une forme d'impertinence salutaire et une détermination contagieuse. On ne peut pas leur enlever leur enthousiasme touchant et au moins, ils savent ce qu'ils/elles veulent! Parfois, c"est tout ce qu'il faut pour mener le monde plus loin.

C'est donc un petit roman comique, divertissant, axé sur le travail de l'écrivain, sur le travail d'équipe, l'importance des rêves et qu'un brin de folie est parfois le début d'une grande aventure. Facile à lire, courts chapitres, idéal pour les lectures rapides, les lectures en classe et pour les lecteurs pour qui la lecture n'est pas toujours facile - et tous les lecteurs/lectrices curieux.ses. bien sur!

Pour un lectorat à partir du second cycle primaire, 8-9 ans.