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Livres - Bibliographie

Henri Bosco


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Tous les livres de Henri Bosco

Quelquefois, tapi sous la haie d'aubépine, je l'épiais, surtout le matin, à l'heure où les enfants sont les plus légers.

J'étais ému de la voir courir çà et là, sans but apparent. Jamais elle ne regardait de mon côté. Quelquefois, essoufflée par l'ardeur de sa course, elle s'arrêtait, haletante, à deux pas de ma cachette. Et alors je la voyais bien, car je pouvais la regarder à loisir. Elle avait de grandes jambes nues, griffées par les ronces, deux yeux verts très foncés, et quelques taches de rousseur sur les bras, au cou.

Je la trouvais laide et effrontée.

Le printemps et l'été, rien ne distingue l'âne Culotte de tous les autres ânes. Mais l'hiver, il porte des pantalons ! Et puis, d'où vient-il, cet âne mystérieux ? Et où retourne-t-il une fois que le boulanger et l'épicier ont rempli ses couffins ? Les anciens du village le savent, mais ils n'en parlent pas. Bravant un jour l'interdiction de Grand-mère Ernestine, un jeune garçon, Constantin, grimpe sur le dos de l'âne Culotte pour se rendre dans le pays défendu.

Pierre Lampédouze, écrit en 1924, est le premier roman d'Henri Bosco. Du premier coup, il avait su créer un univers enchanté qui resterait le sien, pour toujours. Racine de l'œuvre future, ce roman mène au lieu spirituel qu'est pour Bosco la Provence, «ce pays si grave et si religieux, mais dont la gravité ressemble à la sagesse...».

Pierre Lampédouze et Irénée : la fantaisie aux prises avec le caprice et l'amour. Capri, Naples, Ravello, la Sicile servent de décor. Mais le vrai décor de ce roman d'amour est intérieur. Irénée se manifeste par des jeux, des inconséquences, des ruses, un sang vif qui se disperse, le goût de la lubie, de l'imprévu. Elle a la superstition de la perversité, malgré ses naïvetés et ses innocences. Et puis elle danse... Et en face, un danseur aussi, lancé sur les traces d'une ombre, l'Ombre même de son désir. Comme fond, la mer. Comme ciel, quelques pans d'azur. Et partout, le souci secret de vaincre. Ce roman qui parfois s'épanouit en poème est un de ceux qui ont fait découvrir Henri Bosco.

" Tout à coup, à deux ou trois mètres de moi, le fourré s'agita, une branche éclata, un choc brutal déchira le fourré et, du milieu des ronces, jaillit, avec deux formidables crocs d'ivoire, une tête énorme.

Je ne vis que cela, la hure. Un peu de bave coulait le long des poils sur les babines noires. Les yeux étaient petits et sanglants. Ils me regardaient. Le souffle rude et chaud m'arrivait sur le visage. Il sentait l'herbe mâchée. Par derrière ce bloc brutal de crins et de chairs ramassées, le fourré broyé laissait voir comme un couloir creusé, au pied de la paroi, dans le roc. Le sanglier ne bougeait plus.

J'étais là, et c'est tout ce que je pouvais être. La bête sortit du fourré. Alors je la vis vraiment. J'étais presque couché sur le dos, ma tête n'arrivant qu'à son poitrail. Elle me dominait et ses boutoirs, larges comme la main, se dressaient à un mètre de ma figure. Je serrai les mâchoires. " Réédité pour la première fois depuis sa publication en 1932, l'un des tout premiers romans d'Henri Bosco, troublant récit d'une terrible initiation au cœur du Luberon noir.

Hyacinthe a été enlevée et élevée par un mystérieux vieillard, dans l'isolement d'un Paradis qu'il essaie de recréer. Un jour, elle s'enfuit pour trouver l'homme qu'elle aime... Ce livre est plus qu'un récit, plus qu'un roman, c'est une incantation qui reflète toutes les nuances du rêve. Le lecteur y retrouvera avec joie les personnages de L'Ane Culotte

Bosco chante son terroir, une Provence austère et secrète, autour du Rhône, de la Durance et du Lubéron. Ces poèmes constituent donc autant d'odes 'animistes', consacrées à la vie secrète dont l'écrivain pense que les êtres et les choses sont investis.

Les lecteurs de l'Ane Culotte et de Hyacinthe retrouvent ici les mêmes personnages et les mêmes lieux.

Cette histoire aussi se passe dans les montagnes du Lubéron. Un peu à l'écart du monde, les habitants des fermes et des hameaux trouvent une indicible sérénité dans une vie rustique et dans le maintien des traditions. Familiers de la nature, ils sont attentifs à ses signes et vivent dans le respect des éléments. Dans les ravins et les combes rocheuses, des visiteurs au visage ténébreux abritent leurs feux éphémères et leurs mystérieux desseins.

Deux mondes s'affrontent et, dans cette lutte, la magie a parfois une tenace victoire... Un soir de Noël, une gitane abandonne une petite fille chez les Guériton qui réveillonnent avec Frédéric Méjean, le narrateur de ce récit. C'est une enfant étrange, appelée Félicienne : elle ne parle pas sans tomber en léthargie et ses yeux n'expriment rien. Les gens du pays s'efforcent d'éclaircir le halo de mystère qui entoure Félicienne sans y parvenir : d'autres événements insolites les troublent, mais ils ne peuvent les relier entre eux. Frédéric est lui-même victime des sortilèges : il aperçoit Félicienne dans une forêt peuplée d'animaux apprivoisés, tandis qu'une voix murmure " Hyacinthe...

Hyacinthe ". En proie au délire pendant plusieurs jours, terrassé par les forces malignes, il aura une vision de l'histoire de l'enfant... mais on ne saurait se fier aux songes. Il faudra la découverte d'un document magique. Il faudra surtout que Félicienne, devenue une jeune fille, puisse reconnaître la voix de celui qui, appelant " Hyacinthe ", saura réveiller son âme endormie par un " enchantement ".

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"Mais au-delà coulait une rivière." Cette rivière, fascinante, d'une infinie richesse est le centre même de cette oeuvre, comme elle est le centre de l'univers de Pascalet, le héros de ce très beau livre. Le petit garçon va sentir en lui l'appel irrésistible de ce cours d'eau fabuleux qui le fait rêver, nuit et jour, à l'image de Bargabot, l'étrange braconnier qui en connaît chaque méandre et vient parfois lui rendre visite. Bravant un jour l'interdiction de sa famille, il succombe à la tentation et rejoint la rivière. Mais la barque qui le mène part soudain à la dérive, l'entraînant sur une île sauvage. Il y fait alors la rencontre d'inquiétants bohémiens qui retiennent prisonnier un jeune garçon, Gatzo. Après avoir délivré le jeune otage, tous deux s'enfuient. Les deux garçons, se cachant des bohémiens, ne pourront alors plus compter que sur leur seule débrouillardise dans une nature magnifiquement sauvage.

Très bel ouvrage où le mystère se mêle à la réalité quotidienne, où l'on peut sentir à chaque page le parfum si particulier de la Provence, cette oeuvre est envoûtante par la magie qui se dégage de chaque description, d'une richesse incroyable. Le vocabulaire très fourni, lié au champ thématique de la rivière, donnera l'occasion d'une véritable leçon de choses, et l'on se plaira à suivre les aventures du jeune Pascalet et de Gatzo dans cette si belle nature. --Xavier Marciniak --Ce texte fait référence à une édition épuisée ou non disponible de ce titre.

Quatrième de couverture

L'âme se manifesta vers minuit. Elle marcha le long du rivage, écarta un buisson et descendit sur la grève. Elle m'y apparut, comme une petite blancheur. Cette blancheur erra un moment, puis s'approcha de l'eau. C'est alors que je perdis la tête. Je détachai la barque du mouillage, et tout doucement, à la perche, je la poussai. Elle m'obéit et se mit à glisser sur l'eau noire.

Henri Bosco a écrit ce récit entre le dernier trimestre de 1943, après Le Jardin d'Hyacinthe, et la fin de 1944 ou, peut-être 1945», un peu avant Sylvius. Il est donc exactement contemporain de Malicroix et paraît un an avant ce dernier, au début de 1947, chez Chariot. Il est repris par Gallimard en 1952.

Quel merveilleux village provençal que les Aversols - sans doute transposition de Lourmarin -, bleu et doré, silencieux et paisible, placé sous le signe bénéfique du "peuplier géant", Timoléon! Pourquoi faut-il (mais Bosco en soit loué!) qu’un épais bureaucrate "boiteux, mal barbichu", Carre-Benoît, fanatique de l'enregistrement, du numérotage et de la statistique en tous genres, vienne l'habiter? À vrai dire, il ne fait qu'accompagner sa femme, la douce et innocente Hermeline, héritière de feu dame Hortense, veuve Chobinet, tendrement et respectueusement aimée par Me Ratou, invisible et inquiétant notaire, ami de la flûte, du secret et de la nuit, tissant inlassablement le piège fatal de sa toile. C'est lui qui les a tirés "du non-être" selon un "plan" mûrement élaboré, afin de redonner vie à l'Ombre de sa chère Hortense qu'accueillerait le corps bien vivant d'Hermeline.

Or, le titre du livre ne ment pas. Carre-Benoît ne tarde pas à occuper le devant de la scène en créant aux Aversols le plus inutile des "Bureaux", en réformant le fonctionnement de la Poste et en instaurant la tyrannie de l'heure exacte (au Paradis !), des déclarations devant témoins et de la fiction de l'abstrait. N'est-il pas devenu le maire de la commune? La démesure le guette: il fait abattre le peuplier Timoléon, "arbre sacré",, qu'il déteste, et approuve la construction d'une distillerie à l'emplacement d'un pré malignement appelé "le Pimpant. Ces deux fautes sont impardonnables. Il change de personnalité - on n'ose pas dire d'âme -, devient "anonyme", esclave de "la matière aveugle" et lamentable incarnation du Capital. La comédie s'était muée en satire, mais une telle "hybris" en fera une impitoyable tragédie. Carre-Benoît a d'ailleurs cédé à l'influence néfaste de Léontine Chicouras, folle de son corps pourtant délaissé, cette "Pythonisse" et cette "Ménade"..."L'ombre" prendra une revanche inexorable, car nous sommes désormais dans le domaine du sacré, les adorateurs de la matière seront durement punis de n'avoir pas senti "le pouvoir caché des symboles". Le roman se terminera un peu comme Le Trestoulas par l’exode et la ruine du village.

Derrière une intrigue fort bien menée on découvre une trame secrète, ourdie par des êtres « redoutablement nocturnes » possédant la puissance capable d’évoquer et de convoquer, de lier et de délier les âmes, une puissance qui porte déjà la marque des ténèbres.

Sylvius a paru pour la première fois en 1948, dans une édition de luxe à tirage limité.

C'est l'histoire d'une famille tranquille qui vit en Provence, les Mégremut. Famille unie, respectée, charmante, qui sert de guide et de modèle à tout un village. Un Mégremut pourtant, Sylvius, enfreint la tradition et part en voyage. Il se joint à une troupe de misérables comédiens ambulants. La famille le retrouve et fait un pacte avec les comédiens. Sylvius restera six mois chez eux, six mois avec les Mégremut.

Sylvius s'en retourne donc docilement. Mais à Noël, quand il devrait rejoindre les baladins, il s'alite et meurt. Sans cette histoire simple et subtile, on trouve l'essence même de l'art d'Henri Bosco : la poésie, le sens du mystère et du sacré.

" Eh bien, mon enfant, c'est à vous que je confie le soin de recommencer cette difficile aventure. Vous ferez, il le faut, en Malicroix, ce que Cornélius n'a pas pu faire. C'est le 16 juillet de l'an qui doit venir après ma mort que, seul, embarqué sur le lac avec le batelier aveugle, vous irez au milieu du fleuve pour y trancher le câble : et vous descendrez droit sur le ranc, au milieu des tourbillons..."

C'est le récit d'une saison de vertige et de drame dans une grande maison solitaire, pas tout à fait hantée, mais imprégnée de souvenirs, parmi les arbres d'un parc redevenu sauvage, plein de fontaines d'eau vive et de volières d'oiseaux ; là, quelques personnages mystérieux se dissimulent et passent comme des fantômes.

C'est le récit de la possession d'un vivant par un mort, une plongée au cœur du royaume nocturne des ombres et des mythes, l'histoire d'une romance impossible entre deux êtres liés par l'omniprésence d'un disparu. Pénétré de poésie, enraciné dans le terroir provençal, Un rameau de la nuit est une œuvre sensible et envoûtante, d'une étrangeté qui, pour n'être pas rare dans l'œuvre de Bosco, trouve ici une force saisissante.

Il a huit ans, l'âge de raison, mais encore l'âge des songes. Ses parents, obligés à de longues absences, le confient à des étrangers, qui demeurent très loin de sa maison des champs, dans une banlieue d'Avignon, banlieue sans grâce; mais il y a une grâce pour les enfants et les jeux de leurs rêveries.

Antonin est d'abord, un temps, en pension chez les Bénichat. Ce sont de pauvres gens. Le mari, bon colosse, est chef de train. Il emmène souvent Antonin en promenade. Il lui fait faire un réveillon de neige, en pleine campagne, dans la baraque de son ami l'aiguilleur, cependant que grondent, tout près, les rapides de nuit, merveilleux et terribles.

Antonin aura d'autres joies, et aussi des peines.Il découvrira, puis perdra, la tendre et mystérieuse Marie.

Antonin apprendra à connaître ce qu'on peut connaître à son âge, des hommes, des arbres, des oiseaux, du ciel - et aussi de la vie et de la mort.

"Antonin" est l'oeuvre d'amour d'un grand écrivain, d'un magicien aussi, dont la magie reste invisible.

L'aventure du héros de ce livre, Alexandre Baroudiel, naît et se développe dramatiquement en des lieux divers, Marseille, une petite ville de Provence, le désert.

Les événements y sont nombreux. Des confrontations, des conflits tragiques mettent continuellement cet homme aux prises avec d'étranges personnages, tous agités de violentes passions. Chacun d'eux le sollicite, l'attire, en fait veut l'asservir. Il se débat ainsi entre les plus dangereuses tentatives de possession. Elles prennent des formes si extraordinaires que souvent la présence même du Mal y projette son ombre. Ainsi la devine-t-on incarnée tant chez Surac, le pur esprit, que chez les terrifiants antiquaires. Ceux-ci, dans leur mystérieux magasin abrité sous la terre, labyrinthe où l'on s'égare, ouvrent à Baroudiel un monde de choses occultes proprement diaboliques. L'âme court le risque de s'y perdre. Mais Baroudiel, tout sensible qu'il est aux influences, ne cède à ces séductions que pour se reprendre à la fin. Il s'arrache toujours aux tentateurs.

Toutefois ces luttes le déchirent. Aussi, vainqueur mais épuisé, prête-t-il l'oreille à un autre appel. L'aventure en effet a eu un témoin invisible. Sans qu'il s'en doute, depuis le début quelqu'un l'a regardé, Celui qui attend la fin des combats.

« Eh bien, je vais vous la raconter cette histoire, celle de Gatzo et de Pascalet, de Tante Martine et de la maison, et qui fut pour eux l'histoire du monde... J'en avais fait la promesse, mais au fond je ne savais pas si j'aurais quelque jour envie de la tenir... Mais si le désir me prend de conter, alors je cède sans plus de façons, le décor monte aussitôt dans mes yeux et les personnages se forment. La parole vient à la bouche, l'histoire commence... Il n'y a plus qu'à l'écouter, et, en ce moment je l'écoute... Faites comme moi, si elle vous tente. »

Pierrelousse: un gros bourg de Provence, de cette Provence secrète, qui est le domaine de Bosco, mais un bourg d'il y a cent ans. Les trois classes de la population y vivent en bonne intelligence, chacun cantonné sur un palier, au flanc de la colline. Pierrelousse depuis plusieurs générations, n'en a pas moins gardé certaines traditions et croyances étranges de ces ancêtres venus de plus rudes pays, de l'autre coté des Alpes. Ce sont là ses "secrets". L'un de ses secrets, dont ils craignent encore, sans oser le dire, la puissance assoupie, c'est le don qui leur a été imparti d'attirer sur ceux qui leur nuisent les coups du sort les plus imprévus et les plus cruels. Les Balesta seront donc, à divers moments de leur histoire, en proie à ce pathétique conflit: le désir naturel de venger une offense, et l'effroi même de ce désir qu'ils redoutent de voir exaucé, car ils sont bons et justes mais ils ne peuvent rien contre les ravages du "don". Il en résulte des drames auxquels la population du pays nonchalante, imaginative et sensible à l'extrême, assiste sans les comprendre, et dont elle s'émeut tout entière. Dans cette Pierrelousse ainsi recrée pour notre plaisir et notre émoi, voici que s'inscrivent, après Malicroix, Antonin, l'Ane culotte et bien d'autres, tant de nouvelles figures de la mythologie dont Bosco nous enchante: l'aïeule Marceline qui incarne la force et le courage, le sage et le noble Philomène, Méjemirande, subtil et secret, le docte et prudent chanoine Bésance, la vieille servante Chichanque et le cordonnier Trigot, ces humbles comparses qui sont parfois les vrais instruments du destin...

Sabinus est un Balesta - comme Melchior, comme Philoméne - mais un Balesta de la mer, un balesta Corsaire, de ceux qu'on a surnommés "Barca" dans la famille. Ce vieil homme ayant donc écumé les mers - Dieu sait comment ! - pendant une cinquantaine d'années tombe un beau jour en Provence, à Pierrelousse, où ses lointains cousins, Balesta de la terre, vivent depuis deux siècles.

D'emblée, il s'installe dans la plus belle maison quartier noble, celle des comtes de Bruissane. Pierrelousse, stupéfaite, apprend que celle-ci revient de droit à Christine, petite fille du corsaire. Elle est en effet par son père, d'ailleurs disparu, une Bruissane. Voilà Pierrelousse fort bouleversée. Mais Ameline, la mystérieuse ennemie des Balesta, se réveille et essaie de séduire le vieux Sabinus. Coup droit porté à la Famille. Réussira-t-il ?

Le pouvoir étrange qu'a celle-ci, "le don", pouvoir qui frappe tous ses ennemis, après une éclipse, renaît et exerce à nouveau, malgré eux, ses ravages.

D'où de nombreux événements et la reprise, jusqu'à son tragique dénouement, de ce drame qui opposait les Balesta à Ameline. Mais "le don" garde son secret. Le monde, d'ailleurs, est hanté, plus qu'on ne croit, de tels mystères. Il suffit d'en nommer un seul: celui du mal. Et, peut-être, ici, peut-on le nommer...

En 1961 Henri Bosco fait paraître Un oubli moins profond, premier titre d'une trilogie de Souvenirs d'enfance comprenant Le chemin de Monclar (1962) et Le Jardin des Trinitaires (1966). Avec Mon Compagnon de songes (1967), il complète ce cycle par un récit sur son adolescence, ou plutôt sur une adolescence « imaginé[e], à son goût, sans doute celle des désirs profonds » comme il le précise sur le rabat de la première de couverture.

Voici donc d'autres souvenirs. Ils concernent le même enfant, ils ramènent parfois les même personnages. Mais il y en a de nouveaux. Les uns et les autres reviennent suivant leur fantaisie habituelle, probablement pour le seul plaisir d'être là. Ils n'avaient pas tout dit, ou n'avaient encore rien dit. Ils apparaissent pour le dire. C'est en somme une marque d'amitié. Pour la plupart, il ne s'agit que de petites gens, qui pensent nous intéresser avec leur humbles aventures. Et pourquoi pas ? Il s'en trouve qui sont plaisantes, il s'en trouve aussi de modestement dramatiques. Mais les hommes, petits ou grands n'en sont pas moins des hommes. Les même forces les animent tous. Ce qui agite des acteurs illustres sur les grandes scènes du monde, agite aussi dans leur obscurité les simples ignorés de tous. On voit les uns et les autres. Non ce n'est, au fond, qu'une différence fictive. Tètes et coeurs sont sortis de la même main, et ainsi, tous nous intéressent.

C'est de nous qu'on parle... oserai-je le dire ?... Il y avait sans qu'il le sut, sous le Képi municipal du père Jouve - qui fut mon père nourricier et huissier de la ville - le même univers terrestre et astral que sous le chapeau solennel dont se coiffait alors la tête de M. le Maire qui n'en savait pas davantage sur cette humaine parenté. Il en eut peut-être rougi. Mais il dût l'ignorer jusqu'à la fin. C'était fatal. Il était en haut, l'autre en bas. Il faut en effet, tant de coeur pour franchir de telles distances !... De si lointaines parentés ne sont guère communicables qu'à ceux qui, ayant besoin d'être aimés, peuvent en retour n'être pas tout à fait insensibles à une infime condition humaine. Il y en a peu, j'en conviens... Si ces modestes souvenirs ont, par hasard, quelque mérite, ce sera à cause de ce simple amour que j'ai gardé pour quelques-unes de ces Ombres.

Le dernier descendant des Balesta, Joachim, n’a pu résister à l’appel du souvenir de ses ancêtres (dont il a raconté l’histoire dans Les Balesta et Sabinus). Il revient dans la charmante bourgade de Pierrelousse qui a peu changé. Il s’installe dans une vieille maison de la place des Aubignettes, à l’ombre du vieux Saint-Luc, l’orme immense, mystérieux et familier.

Dans ce cadre va se dérouler une étrange histoire où se mêleront l’amour et la haine, la foi la plus pure et les plus sordides intérêts, où s’opposeront les uns aux autres les nouveaux personnages de la mythologie de Bosco : la servante Agathe, le garçon de café Amédée, qui possède tous les secrets de la ville, Prosper et Balagne, les mauvais génies, et les locataires de la vieille maison : l’inoffensif ménage Grabillot, Adélaïde la folle, Fulbert, le jeune bossu douloureux, le luthier Miralet et sa fille, la passionnée et funeste Mélanie qui parfois fait dialoguer sa harpe avec la flûte du narrateur.

Joachim sera le centre des passions de tous ces personnages, déchaînées avec une sourde violence. Il ne leur échappe que par la fuite au bord de la mer, où, en une étrange vision, surgira devant lui le vaisseau de son ancêtre corsaire, L’Épervier, disparu en 1827 dans les eaux grecques au cours d’un engagement contre les bâtiments des Anglais et des Turcs.

Une fois de plus, dans L’Épervier, Bosco évoque avec une tendre minutie aussi bien les aspects insolites des objets quotidiens que les nuances infinies des songes, des silences et des secrets qui forment pour lui l’essence même de la vie.

Qui joue à la manille en somnolant tandis que l'enfant rêve d'un jardin, celui des Trinitaires. Enfin la petite amie Rosalie, camarade tendre et malicieuse de ces jeux enfantins que l'on joue en cachette : "... Nous avons trempé nos mains dans l'eau fraîche... "Et combien d'autres !... Mais ce que l'on voit vivre surtout ? C'est cet enfant qui sera, un jour le conteur de sa propre enfance secrètement enfermée dans les songes. Créature curieuse, du monde inconnu des maisons, des jardins clos des chemins où ne va personne... un enfant qui cherche et se cherche, qui parfois se découvre. Il suffit à cela qu'un beau jour il voie son visage reflété dans l'eau d'un bassin. Et tantôt le bassin est sombre, tantôt il est clair. Et si le sombre lui fait peur, le clair ensoleillé lui offre des merveilles. "Si doucement ouvert à la lumière que tout le jardin s'y dédoublait, arbres et plantes, au milieu desquels m'apparut mon visage. Mais par je ne sais quelle grâce il ne me sembla pas que c'était moi"... grave, ardente, secrète... Bosco peut en dire aujourd'hui quand il évoque ; "j'en ai bien gardé quelque chose, il me semble... Ce coeur, Un coeur qui battait bien."

En 1961 Henri Bosco fait paraître Un oubli moins profond, premier titre d'une trilogie de Souvenirs d'enfance comprenant Le chemin de Monclar (1962) et Le Jardin des Trinitaires (1966). Avec Mon Compagnon de songes (1967), il complète ce cycle par un récit sur son adolescence, ou plutôt sur une adolescence « imaginé[e], à son goût, sans doute celle des désirs profonds » comme il le précise sur le rabat de la première de couverture.

Dans les derniers temps de sa vie, Tante Martine s'était discrètement repliée sur elle-même.

Le corps qui avait toujours été d'une ossature d'oiseau en était arrivé à une minceur telle qu'on pouvait penser q'il n'existait plus. Elle ne voulait pas qu'on la vît s'éloigner. Je lui dis : " Mais tu reviendras ? " Elle ne m'a pas répondu et, de son pas immatériel, elle s'en est allée jusqu'à la porte... Et la neige est entrée dans la maison et l'immensité de la nuit... Je l'avais tant aimée. Alors j'ai commencé à écrire.

Au lieu de son départ clandestin, j'assistais à une arrivée éclatante de vie, et j'ai revécu ingénument les jours de ce temps mémorable où elle vivait avec nous au " mas du Gage ", où son vieux cœur, toujours secrètement, s'attendrissait. Car Tante Martine, c'était un cœur, un cœur où se cachait l'amour.

Monneval-Yssel, le narrateur, découvre un jour dans une vieille malle un manuscrit de son grand-oncle Jean-Gabriel Dellaurgues resté jusqu'alors secret : Relation d'un voyage que j'ai fait dans le Var en 1850 au cours de l'été. Il y a de cela 35 ans à ce jour. Les événements qu'il y relate avec une extraordinaire minutie sont tellement incroyables que le neveu en est frappé jusqu'à l'âme. L'oncle Gabriel a-t-il vécu réellement ce trajet dans le Haut-Var avec ses lieux privilégiés - entre autres le village de Cotignac, une auberge, une église, un magasin d'antiquités - ou a-t-il été le jouet de fantasmes? Car le voyage consistait à poursuivre, nuit et jour inlassablement, une Ombre insaisissable.

Qui est cette Ombre? une de ces formes antérieures, qui cherche désespérément à se réincarner dans une nouvelle prison de chair? Après une lecture attentive du manuscrit, le neveu décide de recommencer le fol itinéraire dans l'espoir d'en découvrir, à travers sa propre expérience, les profonds motifs. Et voilà qu'à son tour, soixante-quinze ans après son oncle, le jeune homme se voit contraint de subir les mêmes apparitions, les mêmes signes ésotériques, les mêmes hantises phénoménales, qui le mènent sur une ligne de partage entre la folie et la raison.

Dans ce lieu-là, l'Ombre ancienne et l'Ombre récente se rejoignent, se confondent, démontrent au lecteur d'une manière aveuglante que la volonté la plus concrète ne peut rien contre le règne souverain de l'Irréel.

Ce qui attire plus que tout Pascalet, dans ce pays de Provence où il vit, c’est la rivière.

Jamais encore il ne l’a vue. Il rêve de suivre Bargabot, le braconnier, à la pêche et de découvrir le mystère de la rivière « interdite ».

Un jour, les parents de Pascalet s’absentent.

Et tante Martine est bien trop occupée pour faire attention à lui…

Pascalet va alors découvrir la fascinante rivière, et aussi Gatzo, un jeune garçon extraordinaire qu’il délivre des bohémiens, et avec lequel il va combler sa soif d’aventures.

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