Henry Gauthier-Villars

Qu'elle est attachante, cette petite Claudine, parfois insupportable, mais après tout c'est elle qui mène la danse. Une héroïne qui ne manque pas de caractère et de répartie d'ailleurs! Elle nous entraîne dans son petit monde, à savoir cette drôle d'école de campagne qui cache quelques scandales derrière ses murs. Entre la relation ambiguë de la directrice et son adjointe, ce médecin-délégué qui aime un peu trop les jeunes filles et toutes ces camarades pleines de malice. C'est donc ce cortège qui est dépeint par notre fine observatrice, un peu trop lucide pour son âge... Un livre au parfum des épluchures de crayons, de la peinture fraîche du bâtiment neuf de l'école. Bref, un air insouciant d'enfance, qui n'est pas sans amuser!

Truculent par moments, quelque peu acide, ce petit livre annonce tout simplement l'esprit Colette. Ca se laisse lire comme on mange une bonne tartine de l'enfance, ça se vit avec le souvenir des préaux d'antan, des maitresses à qui on ne répondait pas....sauf si on s'appelait Claudine. Quelle impertinente, dont les sens de l'adolescence sont sous-jacents.

Un petit délice.

« Claudine à l’école », un titre naïf et gentillet pour un livre en réalité transgressif où l’un des sujets, celui de l’homosexualité féminine au sein de l’école de la République, fit scandale. Willy, le mari de Colette, dont elle était le nègre ne pouvait, pour la cause publicitaire, que s’en féliciter.

« Claudine à l’Ecole » est avant tout un récit autobiographique. Le lecteur reconnaîtra dans Montigny en Fresnois Saint Sauveur En Puisaye, village natal de l’auteur, sa tour Sarrazine, son école ainsi que les sombres et profondes forêts et les lacs du pays poyaudin. « Claudine à l’école » c’est un livre sur l’adolescence, sur les premiers émois amoureux de jeunes filles qui se cherchent et se découvrent. Un livre savoureux, truculent à qui on peut probablement reprocher la longueur et la redondance mais dont le style annonce l’immense écrivain qu’allait devenir Colette.

Un livre où Colette y exprime déjà son amour pour les chats.

Le lecteur appréciera la truculence, le sans-gêne, le sens de la répartie d’une Claudine effrontée, sûr d’elle, espiègle, intelligente, séduisante et très avertie, et pas seulement en composition française, musique, calligraphie ou couture…

« Claudine à Paris » c’est l’histoire personnelle de Colette, nostalgique et dépaysée, arrivant dans la capitale, déracinée, loin des forêts, des lacs, de la faune et de la flore et des sensations poyaudines, confrontée à la pollution ( l’intérieur du nez noir le soir, déjà !) et aux ambiances mondaines auprès desquelles elle découvre que la médisance et la jalousie sont un mode de vie.

Dans « Claudine à Paris » Colette affirme déjà son caractère, sa liberté, son anti-conformisme. Une nouvelle fois, Colette, transgressive et provocatrice, aborde l’homosexualité, masculine cette fois. Tout ce que sera la vie de Colette est déjà quasiment annoncée ; son amour pour les chats n’y échappe pas.

Mais « Claudine à Paris » c’est également l’histoire de ses premiers émois amoureux : son « oncle » qui deviendra ensuite « son cousin » puis « Renaud » n’est autre que Willy, lui-même ; ce dernier qui, comme « Renaud », était son ainé de près de 15 ans et en qui elle recherchait à la fois, le père, l’épaule et l’amant.

Un roman évocateur et attachant. Pourtant, d’un point de vue littéraire, Colette fera beaucoup mieux par la suite…

Lu tous les Claudine à l'âge de 20 ans j'en garde un souvenir solaire et lumineux, je les adore.

Ce livre fait partie de ma bibliothèque Parisienne. Colette, grande écrivain nous partage une partie de sa jeunesse dans le Paris de la belle époque. Les sorties au théâtre du châtelet (je crois). J'ai aimé cette lecture car elle m'a permis de voyager dans une époque qui m'attire dans une ville que j'aime tant.

Claudine est un personnage principal consistant, c'est un tempérament ! Elle est intelligente, spontanée, impertinente, sure d'elle, c'est épatant.. mais elle est également arrogante et perverse, elle aime bien tourmenter une camarade un peu faible, puis de temps en temps la défendre. Elle a un jugement dur sur les autres, personne ne trouve grâce à ses yeux. Elle est issue d'un milieu social supérieur à tous ceux qui l'entourent, et méprise les gens plus modestes, son arrogance m'a bien exaspérée ! Mais c'est aussi ce qui la rend intéressante, elle est d'une franchise très abrupte.J'ai beaucoup aimé parce c'est une jolie promenade dans une époque et un milieu, il y a abondance d'informations sur cette école rurale, la vie y est racontée dans un style captivant et énergique.

Très bon livre qui fait plaisir à lire après Claudine a l’école. À avoir, ainsi que l'equivoque Claudine à l'école et Claudine en ménage. Il y aurait trop à dire, je m'arrête là, mais je recommande

Après avoir lu quelques œuvres de Colette, il était grand temps que j'aborde la série dédiée à la farouche Claudine. Ce premier tome nous plonge dans le monde tumultueux de cette adolescente pour le moins... déconcertante, aussi espiègle qu'intelligente, et parfois méchante envers ses pauvres camarades. Je ne saurais pas dire si j'apprécie ce personnage ou non. Il est peut-être encore trop tôt pour que je me fasse un avis tranché sur la question, mais je pense pouvoir dire que je n'aurais pas été à ma place dans la bande d'amies de Claudine. Son caractère est un peu trop aiguisé et brusque pour moi, là où des personnages plus calmes à l'instar d'Aimée sont davantage touchants.

Cela dit, l'intrigue reste fort classique mais l'écriture de Colette, vive et pleine de verve, à l'image de la jeune Claudine, crée un cadre scolaire des plus authentiques. J'étais particulièrement impatient de découvrir la manière dont Colette avait choisi d'aborder les amours saphiques. Toutefois (et pour des raisons évidentes), l'expression de l'homosexualité n'est pas des plus explicites, malgré des indices qui peuvent sembler évidents mais qui peuvent aussi être interprétés comme témoins d'une amitié et d'une affection intenses. Finalement, on se retrouve ici face aux dynamiques complexes et parfois cruelles de l'adolescence, défiées par une Claudine rebelle qui n'hésite pas à remettre les normes en question.

Je suis donc fort curieux de voir comment ce drôle de personnage évoluera dans les prochains volumes.

Un deuxième volume qui m'a moins convaincu que le premier. Si Colette poursuit avec brio le récit des aventures de Claudine dans un Paris trépidant, le caractère de Claudine m'a franchement déplu par moments. Espiègle et audacieuse pour sûr, mais en ce qui concerne la nostalgie qu'elle éprouve en se rappelant comment elle violentait la pauvre Luce... et en avouant sans gêne que celle-ci en redemandait ! Voilà qui m'a bien embarrassé. Pauvre gamine dont la vie dans ce deuxième tome n'est d'ailleurs pas plus rose qu'elle ne l'était auparavant...

Aussi, bien que cette série aborde des questions de genre et discute de la position sociale de la femme à travers la vie d'une héroïne forte et indépendante, celle-ci finit par s'enfermer dans une situation somme toute très caricaturale pour son époque - elle épouse un homme plus âgé car être une femme indépendante, oui, mais on ne devient pas une femme sans un bon mari. Il ne faut donc pas oublier que, contrairement à ce que certains laissent entendre aujourd'hui, ni Colette ni son héroïne n'étaient féministes - du moins pas dans le sens moderne du terme. On se retrouve bien avec une Claudine suffisamment intrépide pour jouer des coudes dans une société qui voudrait la museler, mais qui est tout de même consciente de la place qu'elle est supposée occuper. Et c'est vraiment frustrant par moments.

Ceci étant dit, je continue d'apprécier la plume de Colette et sa manière de mettre en lumière certains sujets tout en observant une forme de retenue et de pudeur, époque oblige.