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Tous les livres de Hervé Guibert

Etude du corps jouissant, souffrant, agonisant, puis mort, La mort propagande trace en douze brefs chapitres un troublant autoportrait de son auteur.

D'une violence et d'une force de provocation inouïes, La mort propagande fut le premier livre publié d'Hervé Guibert, alors âgé de vingt et un ans.

Quatrième de couverture

Suzanne et Louise fut l'un des tout premiers livres publiés par Hervé Guibert. Cet étonnant livre-objet que son auteur assimilait à un roman-photo associe, à chaque double page, un texte calligraphié et une photo. Texte et images sont consacrés à deux personnages hors normes qui donnent son titre à l'ouvrage, deux tantes de l'auteur, deux vieilles femmes seules, recluses, vivant dans un étrange hôtel particulier selon des rituels baroques d'une extrême complexité, à la limite de la folie. En contrepoint des images, le texte déroule un conte quelque peu sadique, mais qui reste pourtant très enfantin, presque naïf.

Ceux qui se livrent à l'écriture, sans doute, ne peuvent plus écrire comme autrefois, du temps d'avant l'image photographique, télévisuelle, cinématographique.

Comme les peintres, les premiers touchés par ces météorites sidérants, ils ont dû les prendre en compte, car l'écriture aussi est une production d'images. Voilà que la photographie est non seulement prise en compte, dans un livre sans photographies, mais emballée, charriée, elle devient un support, un fait d'écriture. Critique de photo au journal Le Monde depuis 1977, Hervé Guibert raconte ses antécédents photographiques : ses premières images érotiques, une séance de photo avec sa mère dont l'image ne devait jamais être révélée, la lente dégradation de la photo d'un ami condamné, des images fantômes ou cancéreuses, intimes au point d'en devenir invisibles.

Il ne s'agit pas d'un texte théorique sur la photographie, mais d'une suite de récits qui explorent, à travers des aventures personnelles, les différents types de photographies : la photo de famille, la photo de voyage, le photomaton, le Polaroïd, la photo porno, la photo policière, la photo divinatoire. Le récit oscille sans cesse entre l'image familiale et l'image amoureuse, les deux pôles nécessaires, ce qui explique la double dédicace du livre, aux parents, et à l'ami, T.

Des personnages, en effet, apparaissent autour du narrateur, T., I, F., P..., seulement initialés, mais qui pourraient être ceux d'un roman.

« Un an, deux ans avant l'écriture de ce livre, une femme, une amie, demandait à son auteur, alors qu'il exposait la noirceur de perspective de sa vie : “ mais qu'est-ce qui pourrait te sauver ? ”, il pensa : “ toucher le corps d'un enfant ”, cela lui vint comme ça, et la réponse lui semblait juste, il n'y avait jamais pensé auparavant, il n'osa le dire, le soir il le nota dans son journal, et il ajouta : “ mais ce n'est que par rapport à l'horreur que m'inspire mon propre corps ”. Deux ans plus tard, donc, un ami lui fait la proposition d'un voyage, entre la mer et le désert, avec deux enfants. Et cette proposition n'est pas tant celle du voyage lui-même que d'un livre, inattendu, un bolide. Et ce n'est pas tant vers l'Afrique du Nord, qu'il ne connaît pas, que vers cette nouvelle contrée, l'amour et la compagnie des enfants, qu'il s'engage. Le livre se fera en deux parties : un journal prospectif, prémonitoire, qui s'approche le plus du rêve qu'il se fait du roman, .et la retranscription brute du vrai séjour.

Comme il avait joué à se mettre dans la peau d'un photographe (ou d'un biographe : L'Image fantôme), puis dans la double peau inversée d'un corps tantôt sadique, tantôt masochiste (Les Chiens, mais déjà le sado-masochisme n'apparaissait que comme nouvelle forme de langage, comme l'éventualité d'un salut dans une sexualité usée), cet homme, ce célibataire joue, par l'écriture, à se mettre dans la peau d'un pédophile. Les possibilités de tendresse qui adviennent ne sont pas très éloignées, sans doute, de l'amour paternel. »

Hervé Guibert

Les Aventures singulières est un recueil de nouvelles d’Hervé Guibert paru aux Éditions de Minuit en 1982. Ce texte peut être considéré comme un roman autobiographique car l’auteur y décrit neuf épisodes de sa vie intime.

Cet assemblage de textes préfigure l’œuvre romanesque à venir. L’éventail des axes de l’œuvre se déploie : discours amoureux, sensualité, relation à la mort, importance du désir homosexuel, ambiguïté de la relation à l’enfant, recherche de l’inspiration, univers fantasmagorique. La dernière nouvelle relate sa rencontre avec l'actrice, Gina Lollobrigida.

« Ce récit a été écrit en août 1981, dans des jours mauvais, dans l'éloignement de l'être aimé à qui il est dédié. Manière d'imploration, et élaboration d'une proposition future. Car cette écriture n'est pas l'effet d'une projection unique, elle prend aussi en charge le fond commun des fantasmes, le catalogue des figures, comme une introspection, une assimilation du désir de l'autre. »

« Au lieu d'écrire une préface ou une postface, au lieu de dire : voilà, nous avons mis six ans à écrire cette histoire, avec de longues interruptions, bien sûr, mais en écumant, au fur et à mesure de nos deux vies, parallèlement, le meilleur de nos émotions pour en faire vivre nos deux personnages - et rêver sans contrainte à une histoire idéale -, nous avons pensé qu'il serait mieux d'y faire entrer le lecteur de plain-pied, un peu comme dans un roman, puis de lui dévoiler certaines des notes que nous avons prises l'un et l'autre, pendant ces six ans, pour lui montrer comment l'histoire s'était construite, comment nous nous étions accordés ou opposés, comment d'un récit entier il ne pouvait subsister qu'une seule réplique, et aussi comment, quand notre histoire était en panne, nous avons dû la relancer par la lecture de maîtres secrets, Dostoïevski, Genet, Borges, Pavese ou Arenas. En publiant ces notes, souvent intimes, nous ne voulons pas être les prestidigitateurs qui retournent leurs accessoires, mais plutôt laisser à la surface de la toile les quelques coups de pinceau rugueux qui ont fait le travail.

Des treize versions successives, nous avons gardé celle qui nous semblait la plus linéaire, celle dont la forme s'approchait le plus d'un roman. Maintenant, nous serions bien incapables de dire qui a écrit quoi : nous nous sommes tant et tant de fois raconté l'histoire l'un à l'autre que nous en avons oublié les coutures. Il y a des scènes entières qui ont été écrites par l'un et acceptées d'emblée par l'autre, d'autres écrites par l'un et réécrites par l'autre, enfin des phrases dont le premier mot a été écrit par l'un et le second mot par l'autre et le troisième par le premier, et la quatrième par le second... Le film ne ressemblera pas au livre, ou le livre ne ressemblera pas au film, car beaucoup de choses du livre sont tombées au tournage, ou au montage. L'invention , acteurs en a rendu certaines inutiles, en a développé d'autres. »

Le roman reprend des sujets de livres d’aventures : sous- marin, corsaires, magiciens. L’auteur réinterprète les aventures en forçant le caractère horrible, morbide et fantastique des scènes. Il fait référence au texte d’Edgar Allan Poe, les aventures d’Arthur Gordon Pym. La vie des saints, les miracles sont aussi matière à inspiration et déformation. L’œuvre ainsi recomposée est étrange et l’auteur perturbe le processus imaginaire en introduisant des éléments de sa vie. Au cours du dernier chapitre, il dresse son autoportrait[1].

Trois aveugles : la femme, le mari, l'amant. Comment ils se rencontrent, comment ils s'aiment, comment ils s'entre-tuent. Un récit d'épouvante, puisque c'est le mode de lecture préféré des aveugles. Dans ce livre sans pitié, à la fois documentaire et fantasmagorique, les visions de l'obscurité définissent un nouveau système de voluptés et de frayeurs.

Pourquoi la grand-tante Louise saccage-t-elle l'appartement de sa sœur Suzanne ? Quels sont ces documents qu'elle cherche, et que contiennent ces liasses de papiers qu'elle brûle finalement dans la cuisinière ? Concernent-ils vraiment, comme le prétend Suzanne, une infamie qu'aurait commise la mère, trente ans plus tôt ? Comment se fait-il qu'au même moment le père ait dû précipitamment quitter Nice, abandonnant un cabinet de vétérinaire, un voilier, une Ford verte, une fiancée et deux chevaux, pour se retrouver à Paris sans chaussettes de rechange ? Quel est ce chantage que mettent en train les parents du petit Hervé pour extorquer l'argent de la famille ? Et où est caché cet or qu'on n'en finit pas d'enterrer et de déterrer, dont on n'a jamais pu se servir, sinon pour se plaindre qu'il soit encrassé ? D'ailleurs ce trésor trop tard obtenu n'a-t-il pas un rapport avec le cancer de la mère, qui suit de peu l'héritage ? N'y a-t-il donc rien de pire au monde, pour des parents, que d'avoir un fils soucieux de la vérité ?

description

« Des hommes infâmes hantent les crèches et les orphelinats pour capturer des innocents, et les dresser au combat. ‘ Beaucoup de jeux de nuit ’, prescrivait Rousseau dans son Emile pour l’éducation des enfants. Tonsure, étuve, tatouage : les enfants ne sont plus que des numéros estampillés sur leurs flancs, qui se répètent sur la toile de jute des sacs où ils se pelotonnent, entravés, les yeux bandés, suspendus à des crochets. Mais un de ces chiffres est maudit, et les brigands se le refilent comme une poisse, une faiblesse, une attirance inavouable. ‘ S’abandonner au jeu des garçons, c’est comme un loup, se coucher sur un lit de fleurs mourantes ’ : tel est le dicton qu’inventait au XVIIème siècle le japonais Saikaku. Au XVIIIème siècle, Sade écrit à sa femme dans une lettre de prison : ‘ Vous m’avez fait former des fantômes qu’il faudra que je réalise. ’ Au XIXème siècle, un manuel pour adolescents fixera comme règle : ‘ Le jeu finit lorsque tous les animaux ont été pris par le diable et sont devenus ses chiens. ’ Ces épigraphes balisent les aventures de ce roman, qui a plus d’un personnage dans son sac à métamorphoses : la Vierge, un chasseur de têtes, un montreur d’ours, un impresario, des frères, un maître et son disciple. »

Rentrant de vacances, Hervé Guibert trouve ses grand-tantes aux prises avec huit gangsters qui, les terrorisant depuis une semaines, leur ont déjà extorqué une fortune et ne comptent pas s'arrêter en si bon chemin. Ses réflexes mettent le gang en échec. Bien sûr, le choc a altéré la personnalité des deux femmes de quatre-vingt-un et quatre-vingt-onze ans. Mais il va peut-être bouleverser davantage leur neveu : les gangsters ne tardent pas à faire peser sur lui des menaces de mort ; pour les policiers, il devient le suspect numéro un. Le suspense se double d'une réflexion sur la souffrance morale et physique, le racisme, la vieillesse, la perversité de l'argent, la sensation du manque, la peur : n'y-a-t-il pas en définitive beaucoup de points communs entre le romancier et le paranoïaque ?

Les curieux personnages de ces récits ne seraient-ils pas chaque fois Hervé Guibert, ayant changé ses identités pour mieux se déguiser, en homme vierge, en amoureux fiévreux, en victime d'un tremblement de terre, ou en disciple du grand philosophe qu'il accompagne jusqu'à la tombe ? Ce n'est pas tout à fait sûr, puisque trois portraits de femmes se dessinent aussi dans ces pages : la concierge Mémée Nibard, à qui il arrive de féeriques malheurs, la directrice fine mouche du musée de cire, et la jeune voisine, qui a ses raisons pour arrêter de jouer du piano.

Dans ce livre, Hervé Guibert exprime sa volonté de tout dire, sur lui et sur les autres, ce qu'on pense et qu'il ne faudrait pas, et parfois même un peu plus que la vérité.

« Dans la nuit du 25 au 26 novembre, Vincent tombait d'un troisième étage en jouant au parachute avec un peignoir de bain. Il a bu un litre de téquila, fumé une herbe congolaise, sniffé de la cocaïne. Le retrouvant inanimé, ses camarades appellent les pompiers. Vincent se redressa brusquement, marcha jusqu'à sa voiture, démarra. Les pompiers le coursent, s'engouffrent dans son immeuble, montent avec lui dans l'ascenseur, pénètrent dans sa chambre, Vincent les injurie. Il dit “ Laissez-moi me reposer ”, eux : “ Andouille, tu risques de ne jamais te réveiller. ” Dans la chambre d'à côté, ses parents continuent de dormir. Vincent a foutu les pompiers dehors. Il s'est endormi comme un charme. À neuf heures moins le quart, sa mère le secoue pour l'envoyer au travail, il ne peut plus bouger d'un pouce, elle le transporte à l'hôpital. Le 27 novembre, prévenu par Pierre, je rendis visite à Vincent à Notre-Dame-du-Perpétuel-secours. Deux jours plus tard il mourait des suites d'un éclatement de la rate. »

Hector Lenoir, le narrateur, écrivain, raconte son admission et son arrivée à l'Académie Espagnole qui ressemble beaucoup à l'Académie de France à Rome, Villa Médicis, où l'auteur passa deux années de sa vie, de 1987 à 1989. Ces ressemblances permettent de parler d'autofiction pour ce roman. Le narrateur poursuit en faisant une peinture au vitriol des personnes qui gèrent l'Académie, peu soucieuses des conditions de vie des pensionnaires.

Le roman, à la chronologie complexe, se divise en de nombreux paragraphes plus ou moins longs où l'écrivain note des moments de sa vie, pour s'en délivrer: ses relations tumultueuses avec les autres pensionnaires à qui il fait des farces parfois cruelles, les visites de ses amis (le peintre Doria: en fait Balthus), ses sorties dans les boîtes gays de Rome (dont une porte le nom d'"Incognito"), ses idées sur la littérature, la réalité et la fiction, et la mort, pour laquelle il éprouve une certaine attirance.

La fin du roman est le lieu d'un crime sordide sur la personne d'un professeur de latin-grec, Guido Jallo, qui menait une double vie de respectable fonctionnaire le jour et d'homosexuel amateur de jeunes prostitués la nuit. Il a été probablement tué par un de ses amants et Hector Lenoir se plaît à s'imaginer dans le rôle de la victime, comme il pourrait être lui-même celle du Gitan, figure à la fois terrifiante et sublime, à l'image même du désir.

J’ai eu le sida pendant trois mois. Plus exactement, j’ai cru pendant trois mois que j’étais condamné par cette maladie mortelle qu’on appelle le sida. Or je ne me faisais pas d’idées, j’étais réellement atteint, le test qui s’était avéré positif en témoignait, ainsi que des analyses qui avaient démontré que mon sang amorçait un processus de faillite. Mais, au bout de trois mois, un hasard extraordinaire me fit croire, et me donna quasiment l’assurance que je pourrais échapper a cette maladie que tout le monde donnait encore pour incurable. De même que je n’avais avoue à personne, sauf aux amis qui se comptent sur les doigts d’une main, que j’étais condamné, je n’avouai à personne, sauf à ces quelques amis, que j’allais m’en tirer, que je serais, par ce hasard extraordinaire, un des premiers survivants au monde de cette maladie inexorable.

C'est tout bonnement la suite de À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie : exactement ce que j'avais dit que je ne ferais jamais.

Un an et demi a séparé ces deux livres. Le temps de la renonciation à l'écriture, celui de l'expérience. On retrouve les mêmes personnages : Hervé Guibert, écrivain malade du sida, ses proches, la communauté des malades et de leurs soignants. Claudette Dumouchel, jeune médecin de vingt-huit ans, entre en scène. Une étrange relation va s'inventer à chaque examen entre cette femme très belle et le narrateur.

Une relation peut-être proche de l'amour, on ne sait jamais. Un nouveau médicament, aussi, est apparu, très difficile à obtenir et incertain, encore au stade de l'expérimentation, le DDI. Aux Etats-Unis, il a déjà tué trois cents personnes qui se l'étaient procuré au marché noir et l'avaient utilisé sans connaître les doses, sans surveillance médicale, aveuglément, désespérément. En France, pour l'instant, on le délivre aux malades qui sont à la dernière extrémité, dans un protocole qualifié de " compassionnel " par les médecins. C'est ce nouveau médicament qui m'a permis de surmonter mon épuisement, et d'écrire.

Si À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie racontait la prise de conscience de la maladie et son travail sur le corps et sur l'âme, Le protocole compassionnel raconte l'étonnement et la douleur, la rage et la tristesse d'un homme de trente-cinq ans dans lequel s'est greffé le corps d'un vieillard. Mais le bonheur d'une rémission fait une incursion dans le malheur.

Ça ne doit pas être simple de vivre avec son valet.

Surtout celui-là. Un valet qui a l'air d'un tueur en puissance, congédie votre personnel à coups de couteau, en prétendant que c'est de l'argent fichu par les fenêtres. Un valet qui vous donne des conseils vestimentaires et vous interdit de regarder les variétés à la télévision, capable selon son humeur de gestes délicates ou de colères épouvantables. Un valet à qui on donne une procuration à la banque, qui en profite pour lancer des ordres d'achat en Bourse, dort dans le lit de son maître, et son maître dans le salon. Sans doute s'agit-il d'un valet extraordinaire ? Tous les valets n'ont pas été acteurs de cinéma.

Heureusement qu'il n'a tourné qu'un seul film, oublié d'ailleurs. Pourvu qu'on ne lui en propose pas un autre. Peut-être qu'il partirait... Et alors que deviendrait son maître, vieil auteur incontinent de pièces de boulevard à succès ? Que deviendrait le récit qu'il a entrepris d'écrire en cachette de son serviteur ? En cachette, forcément, puisqu'il raconte tout de sa vie avec son valet. Non. C'est décidé.

Son valet ne partira pas.

« Vice compose une double collection (de brefs ‘récits secrets’ vieux de dix ans) : d’un côté des ‘articles personnels’ (de la lime à ongle au fauteuil à vibrations), de l’autre des lieux d’‘un parcours’ (du cimetière d’enfants au palais des monstres désirables). Le vice est dans la méticulosité, l’ironie suspendue qui accompagne des actes excessifs dont les corps sont le plus souvent l’objet, travaillés par des désirs souvent infimes, inattendus, dont la cruauté tient aussi au fait qu’ils ne semblent portés par aucun personnage, et sont comme en attente de fictions possibles. »

L'homme au chapeau rouge représente le troisième volet de cette histoire personnelle du sida amorcée par À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie, et poursuivie dans Le protocole compassionnel. Cette fois le narrateur, identique, ose à peine prononcer le nom de sa maladie. Pour la tromper, ou l'oublier, il se lance à corps perdu dans la recherche, le marchandage et l'acquisition de tableaux.

Il va se trouver emporté - et l'enchevêtrement de son récit avec lui - dans une double histoire de faux, dont est victime le peintre grec Yannis, et de kidnapping d'un expert arménien, Vigo, qui dénonçait justement les faux dans les grandes ventes de Sotheby's ou de Christie's à Londres ou à New York.

Dès qu'on commence à vouloir parler ou se mêler de peinture, on est inévitablement confronté à ce problème du vrai ou du faux, qui est peut-être au cœur de tous les livres d'Hervé Guibert. Deux couples hantent ce nouveau livre : le peintre Yannis et sa femme Gertrud, que l'écrivain va poursuivre jusqu'à Corfou, le marchand de tableaux Vigo et sa sœur Lena, avec laquelle Guibert va aller à Moscou, sur les traces de son frère mystérieusement disparu.

Car cet « homme au chapeau rouge » est aussi un chasseur de peintres. Depuis quinze ans, il pourchasse Bacon et Balthus, jusqu'en Suisse ou à Venise ; pour leur arracher quels secrets ?

«Et le mot Paradis a claqué comme une chose fabuleuse. Ce n'était pas lié à la religion, parce que nos parents ne nous avaient pas donné d'éducation de ce côté-là, et pour moi le Paradis n'était pas moins chinois que l'enfer, je ne connaissais rien de ces mythes, mais d'un seul coup, passant par la bouche d'Irwin, le Paradis devenait le fin du fin, le rêve absolu, le sommet, le Paradis quoi et moi le Paradis, je veux connaître.»

Vole mon dragon est une pièce-bilan, elle met en scène trois génération de personnages : l’enfant, le jeune homme et l’homme, apparentés à Hervé Guibert lui-même. L’enfant s’efforce de grandir et l’homme de retrouver sa jeunesse. Le jeune homme, lui, est insouciant. Tous ses personnages convergent vers un sommet unique : la jeunesse éternelle.

Articles intrépides rassemble les meilleurs articles et entretiens d'Hervé Guibert publiés dans Le Monde de 1977 à 1985.

Avec leur liberté de ton incroyable, leur insolence et leur humour, ces textes, écrits par Guibert entre vingt-deux et trente ans, restituent non seulement à merveille la vie culturelle du tournant des années 1980 et ses figures les plus importantes - cinéma (Maurice Pialat, Andreï Tarkovski, Léos Carax, Isabelle Adjani, Bulle Ogier...), expositions (Francis Bacon, Balthus), danse (Pina Bausch), pop (Dalida, Etienne Daho), théâtre et opéra (Bernard-Marie Koltès, Patrice Chéreau) - mais se révèlent d'une proximité thématique étonnante avec l'œuvre littéraire qu'il construit simultanément.

Chacun de ses reportages, chacune de ses enquêtes, au musée Grévin, au musée de l'Homme, à Barcelone, ou à l'Institut des jeunes aveugles... est en effet dictée par une curiosité insatiable, à la source de son goût et de son inspiration unique.

Qu'il relise, comme dans un rêve, les derniers textes d'un écrivain qui s'est suicidé, qu'il raconte la complexité des sentiments d'amour, d'admiration, de méfiance et de haine qui lient deux écrivains, ou qu'il réinvente jusqu'à l'absurde la vie d'un ornithologue dans sa nécrologie, Guibert fait alterner humour, férocité et fantaisie. Court roman, La chair fraîche raconte l'étrange et burlesque histoire d'un curé.

A peine arrivé dans un petit village du nord de la France, il se trouve aux prises avec " la bande des quatre " qui rackette la paroisse depuis des années et sème la pagaille parmi les habitants... De son écriture précise comme un scalpel, Hervé Guibert nous offre de petits récits savoureux et des portraits hauts en couleur.

Articles intrépides rassemble les meilleurs articles et entretiens d'Hervé Guibert publiés dans Le Monde de 1977 à 1985. Avec leur liberté de ton incroyable, leur insolence et leur humour, ces textes, écrits par Guibert entre vingt-deux et trente ans, restituent non seulement à merveille la vie culturelle du tournant des années 1980 et ses figures les plus importantes - cinéma (Maurice Pialat, Andreï Tarkovski, Léos Carax, Isabelle Adjani, Bulle Ogier...), expositions (Francis Bacon, Balthus), danse (Pina Bausch), pop (Dalida, Étienne Daho), théâtre et opéra (Bernard-Marie Koltès, Patrice Chéreau) - mais se révèlent d'une proximité thématique étonnante avec l'œuvre littéraire qu'il construit simultanément. Chacun de ses reportages, chacune de ses enquêtes, au musée Grévin, au musée de l'Homme, à Barcelone, ou à l'Institut des jeunes aveugles... est en effet dictée par une curiosité insatiable, à la source de son goût et de son inspiration unique.

Le personnage principal a entre vingt-deux et trente-cinq ans.

Il est journaliste, il aspire à l'écriture, il n'en finit pas de mettre en forme un roman raté avec un personnage à la troisième personne. Le roman s'appelle Le récit de la mesquinerie, il ne voit pas le jour. Et il glisse : il devient un récit d'amour. On repère, dans la trame de ce livre, plusieurs livres en un, et aussi plusieurs refus de livres : un livre qui s'appellerait Roman posthume, un autre qui s'appellerait Mes parents, encore un autre qui s'appellerait Autobus et métro, une suite des Aventures singulières, un journal de travail, mais c'est le Récit d'amour qui l'emporte.

bâti comme un mausolée pour les corps des amants. Apparaît alors, par-dessus tout, le refus de ficeler un roman pour en livrer la matière brute, la vive continuité de la vie, des rêves, des rencontres, des aventures... H. G.

Hervé Guibert avait réuni dans un dossier intitulé La piqûre d'amour vingt-six petits récits (vingt-trois nouvelles et trois textes critiques sur son travail), la plupart entièrement inédits et datés de 1979 à 1984. Il avait souhaité les voir publiés mais l'organisation définitive du recueil ne fut pas sa priorité pendant les semaines précédant sa mort.

Ce livre regroupe aussi bien des intrigues rocambolesques que des aventures intimes. On retrouve dans une écriture pas encore marquée par la maladie ce ton tour à tour grave ou léger, cet humour du dérisoire, cette poésie du fantasme.

Ces près de quatre-vingts lettres, échangées entre 1977 et 1987, forment un témoignage d’autant plus unique qu’elles sont les seules dont Hervé Guibert ait autorisé l’édition. Point de rencontre unique entre la vie et l’écriture, entre soi et l'autre, entre réalité et fiction, leur divulgation renouvelle la lecture de l'œuvre d'Hervé Guibert.

Hervé Guibert avait réuni dans un dossier intitulé La piqûre d'amour vingt-six petits récits (vingt-trois nouvelles et trois textes critiques sur son travail), la plupart entièrement inédits et datés de 1979 à 1984. Il avait souhaité les voir publiés mais l'organisation définitive du recueil ne fut pas sa priorité pendant les semaines précédant sa mort. Ce livre regroupe aussi bien des intrigues rocambolesques que des aventures intimes. On retrouve dans une écriture pas encore marquée par la maladie ce ton tour à tour grave ou léger, cet humour du dérisoire, cette poésie du fantasme. La chair fraîche est un court roman probablement achevé en 1990 et dont l'inspiration est délibérément fantaisiste: c'est la chronique d'un village autant perturbé par des lettres anonymes que par la joyeuse férocité d'Hervé Guibert.

A la faveur d'un déménagement, j'ai mis un peu d'ordre dans mes dossiers. J'y ai retrouvé, surtout dans des cahiers, des choses que j'avais écrites quand j'étais très jeune, que je n'avais pas mises au propre, et que j'avais souvent complètement oubliées, comme si elles avaient été écrites par un autre, un être plus rare et plus pur que moi, ce jeune Guibert qui me faisait le cadeau, par ces textes, de me faire croire qu'il était resté moi-même, ou que j'étais resté lui-même, ou que nous n'étions qu'une seule personne. La redécouverte de ces textes parfois m'enchantait, parfois m'horripilait, mais surtout, ils me faisaient la leçon. Pour ne pas mourir d'ennui je m'étais mis à travailler dans ces cahiers d'adolescence, je n'y touchais pas, je me contentais de choisir et de taper à la machine, mais je sentais bien en même temps qu'après leur repossession, cette attribution que je me réservais puisque je les tenais matériellement comme quelqu'un qui en aurait hérité, je ne pourrais plus écrire comme avant. Ces textes me modifiaient comme écrivain.

Hervé Guibert (4° de couverture)

Capable d'interviewer n'importe qui – écrivains, photographes, enfants ou parfaits anonymes –, Hervé Guibert livre à L'Autre Journal de 1985 à 1986, à un rythme soutenu, articles, entretiens et photographies légendées à la main, où transparaissent ses passions et ses obsessions. À cette entreprise d'une liberté inouïe, il convie ses amis, parmi lesquels Mathieu Lindon, Eugène Savitzkaya, Bernard Faucon, et offre de précieuses lettres de Michel Foucault et de Roland Barthes, alors disparus depuis peu.

Ce livre, qui rassemble l'intégralité des articles, entretiens et photos d'Hervé Guibert publiés dans L'Autre Journal, met au jour une œuvre à part entière, invisible depuis trente ans.

(quatrième de couverture)

« Cytomégalovirus. Depuis deux jours, j'avais du mal à lire, de plus en plus de mal. Soudain je fermai mon oeil gauche : les caractères d'imprimerie au-dessous de la ligne gondolée que je déchiffrais avec difficulté étaient effacés, tout le bas de la page était vierge. » - H.G.

« Les mots sont victorieux », écrivait Hervé Guibert. Cytomégalovirus, texte paru en janvier 1992, quelques semaines après sa mort due au sida, le 27 décembre 1991, à l'hôpital Antoine-Béclère de Clamart, où il avait été admis après une tentative de suicide, témoigne encore de cette vérité consolatrice.

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