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Toutes les séries de Jean-Paul Sartre

3 livres
80 lecteurs

Mathieu est professeur de philosophie. Son amie, Marcelle, est enceinte : un accident. Chacun s’active à trouver des solutions pour un avortement à un prix raisonnable et dans de relatives bonnes conditions. Sarah, qui a de l’expérience, se propose comme intermédiaire. En fait, en plus des raisons théoriques qui portent Mathieu à refuser l’engagement du mariage, il est lassé de Marcelle ; en outre, il est attiré par Ivich, la sœur de l’un de ses anciens élèves, Boris. Après maintes tergiversations, Mathieu finit par voler de l’argent à Lola, la maîtresse de Boris. Daniel, un ami homosexuel de Marcelle comprenant qu’elle a envie de garder l’enfant, se propose de l’épouser. Mathieu se prend à les envier. Eux, au moins, se sont engagés, ont décidé d’un acte devant lequel ils ne peuvent reculer. Lui, « il n’avait jamais pu se prendre complètement à un amour, à un plaisir, il n’avait jamais été vraiment malheureux : il lui semblait toujours qu’il était ailleurs, qu’il n’était pas encore né tout à fait. » Il a « l’âge de raison », et pourtant, il se sent incapable de « commettre » un acte : « Moi, tout ce que je fais, je le fais pour rien ; on dirait qu’on me vole les suites de mes actes ; tout se passe comme si je pouvais toujours reprendre mes coups. Je ne sais pas ce que je donnerais pour faire un acte irrémédiable. »

3 livres
4 lecteurs

«Que peut-on savoir d'un homme aujourd'hui?» Par l'incessant mouvement de la méthode «progressive-régressive», des écrits à l'homme et de l'homme à l'histoire, L'Idiot de la famille traque Flaubert pour reconstituer en totalité compréhensible tout ce qu'on sait de lui. Loin de le réduire à l'état de pur objet d'étude, Sartre, sans indulgence mais presque amical, tourne autour de son sujet jusqu'au vertige, jusqu'au point de compréhension extrême où le biographe, comme étourdi par son propre manège, est bien près de se livrer lui-même. Et néanmoins c'est la subjectivité vivante de Gustave Flaubert que l'on sent restituée, le goût singulier de sa névrose.

2 livres

Au cours des entretiens qu'il eut avec Simone de Beauvoir pendant l'été 1974, Sartre s'est expliqué sur ce que représentaient pour lui ses lettres : «C'était la transcription de la vie immédiate... C'était un travail spontané. Je pensais à part moi qu'on aurait pu les publier, ces lettres... J'avais la petite arrière-pensée qu'on les publierait après ma mort... Mes lettres ont été en somme l'équivalent d'un témoignage sur ma vie.»

Ce recueil qui couvre une période allant de 1926 à 1963 rassemble toutes les lettres retrouvées par Simone de Beauvoir, ainsi que quelques autres qui lui ont été léguées ou confiées par leurs destinataires.

Tous les livres de Jean-Paul Sartre

J’ai commencé ma vie comme je la finirai sans doute : au milieu des livres. Dans le bureau de mon grand-père, il y en avait partout ; défense était de les faire épousseter sauf une fois l’an, avant la rentrée d’octobre. Ke ne savais pas encore lire que, déjà, je les révérais, ces pierres levées : droites ou penchées, serrées comme des briques sur les rayons de la bibliothèque ou noblement espacées en allées de menhirs, je sentais que la prospérité de notre famille en dépendait…

Ce chef-d'oeuvre de la philosophie française de tradition cartésienne, devenu le livre culte des existentialistes, porte l'empreinte d'un dialogue critique avec la philosophie allemande (Hegel, Husserl, Heidegger). À la phénoménologie, il emprunte son vocabulaire technique, mais aussi les sophistications d'une méthode visant à dévoiler "l'être de la conscience". Toutefois, les pages consacrées à la description des comportements de mauvaise foi sont d'un abord plus facile. Sartre excelle dans le récit de situations qui révèlent les ruses de la conscience qui se ment à elle-même. Ainsi, le garçon de café qui se prend pour un garçon de café, sans chercher à réaliser son être autrement, parvient à fuir liberté et angoisse. De même, la femme qui abandonne son bras comme une chose morte entre les mains de l'homme qui la désire, tout en lui tenant des propos éthérés, cherche à s'affranchir des affres de la décision. À parcourir à la terrasse d'un bistrot avec une nonchalance digne de Saint-Germain-des-Prés ou bien à lire avec pugnacité et engagement ? À vous de choisir ! --Paul Klein

Une vision de l'homme et de la vie

Ce livre reprend les paroles de Jean-Paul Sartre prononcées lors d’une conférence qu’il a donnée au « Club Maintenant ».

Sartre entend essentiellement répondre aux attaques dont sa philosophie a fait l’objet. Le terme « existentialiste » est, à l'époque, assimilé à ce qui est farfelu, désespéré, révolté, dévoyé, etc. Or, dit-il, sa philosophie est tout le contraire. C'est une pensée humaniste et d'espoir. Pourquoi ?…

«Je suis libre, Électre ; la liberté a fondu sur moi comme la foudre.»

De quelle liberté parle Oreste à la fin de l'acte II, alors qu'il vient de commettre un double assassinat? Celle d'avoir fait son acte, comme il le dit à sa sœur Électre, ce qui lui donne une «lourde liberté». C'est là tout son malheur : devoir venger la mort de son père revient à tuer l'usurpateur du trône et sa mère dont Égisthe a fait son épouse et sa reine. Mais il n'est pas dit que l'exercice de la liberté se pratique en toute quiétude : les mouches, symbole du remords, accompagnent les protagonistes d'un bourdonnement entêtant...

(Gallimard, Folio+Collège, 2018)

Donc j'étais tout à l'heure au Jardin public.

La racine du marronnier s'enfonçait dans la terre, juste au-dessous de mon banc. Je ne me rappelais plus que c'était une racine.

Les mots s'étaient évanouis et, avec eux, la signification des choses, leurs modes d'emploi, les faibles repères que les hommes ont tracés à leur surface. J'étais assis, un peu voûté, la tête basse, seul en face de cette masse noire et noueuse entièrement brute et qui me faisait peur.

Et puis j'ai eu cette illumination. Ca m'a coupé le souffle. Jamais, avant ces derniers jours, je n'avais pressenti ce que voulait dire " exister ".

'Le mur' est l'un des tournants de la pensée sartrienne. La guerre a rappelé l'individualiste à la raison et l'a fait prendre conscience du politique. 'Huis clos' rendait compte de l'égoïsme à travers un enfermement finalement stérile. 'Le mur' est la métaphore d'un emprisonnement constructif et c'est du même coup le point de départ d'une nouvelle conception de l'altérité sartrienne.

" ... entre la conscience et le psychique il établissait une distinction qu'il devait toujours maintenir ; alors que la conscience est une immédiate et évidente présence à soi, le psychique est un ensemble d'objet qui ne se saisissent que par une opération réflexive et qui, comme les objets de la perception, ne se donnent que par profils...

Dans L'imagination (1936), Sartre avait mené une analyse critique des théories de l'image mentale depuis Descartes.

L'imaginaire, qu'il écrivit à la suite, tente d'abord ce qu'il appelle une « phénoménologie » de l'image, c'est-à-dire qu'il inventorie et conceptualise tout ce qu'une réflexion directe, voire subjective, peut apprendre de certain sur la conscience imageante ; il écarte donc les théories de ses prédécesseurs tout en se servant, souvent contre eux, de leurs observations concrètes, aussi bien que de sa propre subjectivité. Puis il en vient au probable, à savoir à ses propres hypothèses sur la nature de l'image mentale, ce qui l'amène à se poser des questions qui débordent la psychologie phénoménologique

Cette possibilité qu'a la conscience de se donner un objet absent est-elle contingente ? Quel est son rapport avec la pensée ? avec le symbole ? Que représente l'imaginaire dans la vie de la conscience, dans notre position du réel ? Et enfin quelle est la réalité de l'oeuvre d'art, cet irréel ?

" Comme tu tiens à ta pureté, mon petit gars ! Comme tu as peur de te salir les mains. Eh bien, reste pur ! A quoi cela servira-t-il et pourquoi viens-tu parmi nous ? La pureté, c'est une idée de fakir et de moine. Vous autres, les intellectuels, les anarchistes bourgeois, vous en tirez prétexte pour ne rien faire. Ne rien faire, rester immobile, serrer les coudes contre le corps, porter des gants. Moi j'ai les mains sales. Jusqu'aux coudes. Je la ai plongées dans la merde et dans le sang. " Créée en 1948 au théâtre Antoine par François Périer et André Luguet, Les mains sales, pièce sur l'engagement politique, est une des œuvres théâtrales les plus retentissantes de l'auteur de Huis clos, des Mouches, de La putain respectueuse, des Séquestrés d'Altona, du Diable et le bon Dieu.

«Cette pièce peut passer pour un complément, une suite aux Mains sales, bien que l'action se situe quatre cents ans auparavant. J'essaie de montrer un personnage aussi étranger aux masses de son époque, qu'Hugo, le jeune bourgeois, héros des Mains sales,l'était, et aussi déchiré. Cette fois, c'est un peu plus gros. Gœtz, mon héros, incarné par Pierre Brasseur, est déchiré, parce que, bâtard de noble et de paysan, il est également repoussé des deux côtés. Le problème est de savoir comment il lâchera l'anarchisme de droite pour aller prendre part à la guerre des paysans...

J'ai voulu montrer que mon héros, Gœtz, qui est un genre de franc-tireur et d'anarchiste du mal, ne détruit rien quand il croit beaucoup détruire. Il détruit des vies humaines, mais ni la société, ni les assises sociales, et tout ce qu'il fait finit par profiter au prince, ce qui l'agace profondément. Quand, dans la deuxième partie, il essaie de faire un bien absolument pur, cela ne signifie rien non plus. Il donne des terres à des paysans, mais ces terres sont reprises à la suite d'une guerre générale, qui d'ailleurs éclate à propos de ce don. Ainsi, en voulant faire l'absolu dans le bien ou dans le mal, il n'arrive qu'à détruire des vies humaines...

La pièce traite entièrement des rapports de l'homme à Dieu,ou, si l'on veut, des rapports de l'homme à l'absolu...»

Jean-Paul Sartre.

une analyse de l'imaginaire de l'homme inspirée de la phénoménologie. A sa manière, Sartre refuse d'admettre que l'imaginaire puisse rejoindre le réel. Proche de Descartes, lequel considère que l'essence de l'homme est la conscience, Sartre soutien que le réel ne peut nous être donné que grâce à la conscience qui perçoit qu'il distingue de la conscience qui imagine (la 1ère pose son objet comme présent et réel; la 2nde au contraire, se donne un objet qui est absent -imaginer une chaise, ce n'est pas la percevoir- et ces deux consciences s'excluent l'une de l'autre: je ne peux pas en même temps percevoir et imaginer). En dehors de la perception, le réel n'est qu'un néant.

Lorsque la conscience, intentionnellement, forme une image, elle réduit le monde réel à néant. Lorsque j'imagine «mon ami Pierre» (exemple célèbre donné par Sartre), il cesse d'exister réellement; il devient un être passif, qui est à l'opposé de mon imaginaire, lequel est, quant à lui, actif.

«L'imaginaire représente à chaque instant le sens implicite du réel»

== > L'imaginaire n'est pas le réel. Les objets que j'imagine ne sont pas ceux que je perçois. Ils ont une existence qui leur est propre.Ils nous éloignent du réel.

Fils de famille, Lucien Fleurier est à la recherche de lui-même : d'une enfance dorée et confortable aux révoltes de l'adolescence, de la bohème aux milieux d'extrême-droite, le jeune homme tente de connaître l'homme qui émerge en lui.

Jean-Paul Sartre parodie le "roman d'apprentissage" dans le style dépouillé et magistralement maîtrisé qui efface l'écrivain au profit du seul dévoilement de l'homme dans le monde.

(Source : Gallimard)

Un des grands classiques de la philosophie contemporaine, à la fois bref, dense et clair. Les années 1930 ont été la grande période de formation du Jean-Paul Sartre philosophe.

Il y a expérimenté les outils intellectuels qui seront les siens plus tard et élaboré des concepts qui fonderont sa vision du monde. Sous l'influence de Husserl, il poursuit ses recherches philosophiques personnelles, puis décide, en 1937, " de mettre à jour (ses) idées en commençant un grand livre, La Psyché ", ouvrage qui demeurera inachevé mais dont il détachera la partie liminaire, publiée en 1939 sous le titre Esquisse d'une théorie des émotions. Ce magistral exposé a formé à la réflexion psychologique des générations d'apprentis-philosophes au lycée ou en faculté.

On y trouve l'un des textes introductifs les plus sûrs qui aient été écrits pour faire connaître en France la phénoménologie allemande - et tout particulièrement la pensée de Husserl qui devait profondément rénover les conceptions puis l'enseignement de la philosophie. A partir d'une critique des théories psychologiques traditionnelles, Sartre en vient à définir l'émotion non comme un simple mécanisme affectif mais comme un " mode d'existence de la conscience ".

Se réclamant ainsi ouvertement de la phénoménologie, Sartre entend restituer l'unité et la cohérence des comportements humains à partir d'un exemple privilégié. Cette perspective rationnelle et globalisante annonce déjà les grands thèmes de la pensée sartrienne.

"Qu'est-ce que la littérature ?" est un essai de Jean-Paul Sartre publié pour la première fois, en plusieurs parties, en 1947, dans la revue Les Temps modernes dirigée par Sartre (et fondée par lui en 1945). L'essai est repris en 1951 dans Situations II, publié aux éditions Gallimard, puis en 1964 chez le même éditeur.

L'essai est un manifeste de sa conception de la littérature engagée, conception qu'il défend contre ses critiques. Sartre y répond aux trois questions suivantes : Qu'est-ce qu'écrire ?, Pourquoi écrire ?, Pour qui écrit-on ?

Qu'est-ce que tu m'as fait ? Tu colle à moi comme mes dents à mes gencives.

Je te vois partout, je vois ton ventre, ton sale ventre de chienne, je sens ta chaleur, dans mes mains, j'ai ton odeur dans les narines. J'ai couru jusqu'ici, je ne savais pas si c'était pour te tuer ou pour te prendre de force. Maintenant, je sais. (Il la lâche brusquement.) Je ne peux pourtant pas me damner pour une putain.

L'intervention du philosophe s'avère, ici, distincte autant de celle du critique que de celle du psychologue (médecin ou non-médecin) comme du sociologue.

Car il ne s'agira pour lui, ni de peser au trébuchet la poésie baudelairienne (portant sur elle un jugement de valeur ou s'appliquant à en offrir une clé), ni d'analyser, comme on ferait d'un phénomène du monde physique, la personne du poète des Fleurs du Mal. Tenter, bien au contraire, de revivre par l'intérieur au lieu de n'en considérer que les dehors (c'est-à-dire : soi-même l'examinant du dehors) ce que fut l'expérience de Baudelaire, prototype quasi légendaire du " poète maudit " ...

Qu'est-ce que tu m'as fait? Tu colles à moi comme mes dents à mes gencives. Je te vois partout, je vois ton ventre, ton sale ventre de chienne, je sens ta chaleur dans mes mains, j'ai ton odeur dans les narines. J'ai couru jusqu'ici, je ne savais pas si c'était pour te tuer ou pour te prendre de force. Maintenant, je sais.

(Il la lâche brusquement.) Je ne peux pourtant pas me damner pour une putain.

- La guerre, on ne la fait pas : c'est elle qui nous fait. Tant qu'on se battait, je rigolais bien : j'étais un civil en uniforme. Une nuit, je suis devenu soldat pour toujours. Un pauvre gueux de vaincu un incapable. Je revenais de Russie, je traversais l'Allemagne en me cachant...

Le scénario de L'engrenage a été écrit en 1946. Ce qui m'amusait, au départ, c'était de transposer à l'écran une technique que les romanciers anglo-saxons utilisaient couramment avant la guerre : la pluralité des points de vue. L'idée était dans l'air... Dans le film que j'imaginais, non seulement la chronologie était bouleversée, mais le même personnage, Hélène, apparaissait sous des dehors tout à fait différents selon le point de vue de qui parlait de lui... J'ai pensé à... un petit pays riche en pétrole, par exemple, qui vivrait totalement dans la dépendance de l'étranger. Et j'ai imaginé le cas d'un homme qui arriverait au pouvoir avec des intentions révolutionnaires... En choisissant un personnage parfaitement honnête et sincère, qui croit vraiment au socialisme, j'ai voulu montrer que ce n'est pas là une question d'homme ou de caractère : c'est le pouvoir lui-même qui est corrompu, dans un pays où l'étranger règne par personne interposée, et ceux qui le détiennent se font, comme jean, criminels malgré eux.

Pourquoi rééditer ce petit livre paru en 1972 alors que nous vivons à une époque marquée par un désenchantement généralisé à l’égard des intellectuels?

Parce qu’il était nécessaire de rappeler la définition de l’«intellectuel universel» défendue par Sartre. Comme celle-ci a été souvent caricaturée, il fallait revenir à la source et mettre en relief ses lignes de force.

Jean-Paul Sartre pose ici trois questions importantes – et tente d’y répondre : qu’est-ce qu’un intellectuel? Quelle est sa fonction? L’écrivain est-il un intellectuel?

Point de repère pour comprendre ce que sont devenus les intellectuels depuis les années 1970, ce plaidoyer offre aussi des arguments à ceux qui veulent encore défendre leur cause aujourd’hui.

(Source: Gallimard)

Toujours d'actualité

Jean-Paul Sartre écrit « Réflexions sur la question juive » au lendemain de la guerre et se pose la question de savoir comment les peuples démocratiques vont réagir à l’arrivée de nouveaux réfugiés parmi eux.

Mais, tout d’abord, il note que lorsque l’un ou l’autre émet des théories qui auraient pour but d’écarter les Juifs de certaines fonctions ou places dans la société cela s’appelle avoir des « opinions antisémites ». Et ce terme « d’opinions » le heurte profondément car il suggère « …que tous les avis sont équivalents, il rassure et donne aux pensées une physionomie inoffensive en les assimilant à des goûts. Tous les goûts sont dans la nature, toutes les opinions sont admises ; des goûts et des couleurs, des opinions il ne faut pas discuter. »

Originellement, cet ouvrage devait constituer l'introduction aux oeuvres complètes de Jean Genet. Il est très vite devenu une réflexion autonome, qui, à partir du cas de l'écrivain, s'ouvre à d'autres horizons, méthodologiques, critiques et philosophiques. Jean-Paul Sartre s'en est expliqué en ces termes, lors de la parution en 1952 :

"Montrer les limites de l'interprétation psychanalytique et de l'explication marxiste et que seulement la liberté peut rendre compte d'une personne en sa totalité, faire voir cette liberté aux prises avec le destin d'abord écrasée par ses fatalités puis se retournant sur elle : pour les digérer peu à peu, prouver que le génie n'est pas un don mais l'issue qu'on invente dans les cas désespérés, retrouver le choix qu'un écrivain fait de lui-même, de sa vie et du sens de l'univers jusque dans les caractères formels de son style et de sa composition jusque dans la structure de ses images, et dans la particularité de se goûts, retracer en détail l'histoire d'une libération : voilà ce que j'ai voulu ; le lecteur dira si j'ai réussi."

Pièce en un acte et deux tableaux ; 1946.

"Qu'est-ce que tu m'as fait ? Tu colles à moi comme mes dents à mes gencives. Je te vois partout, je vois ton ventre, ton sale ventre de chienne, je sens ta chaleur dans mes mains, j'ai ton odeur dans les narines. J'ai couru jusqu'ici, je ne savais pas si c'était pour te tuer ou pour te prendre de force. Maintenant, je sais. (Il la lâche brusquement.) Je ne peux pourtant pas me damner pour une putain."

- Il m'a empoisonnée ?

- Eh oui, madame.

- Mais pourquoi ? pourquoi ?

- Vous le gêniez, répond la vieille dame. Il a eu votre dot. Maintenant il lui faut celle de votre soeur.

Ève joint les mains dans un geste d'impuissance et murmure, accablée :

- Et Lucette est amoureuse de lui !

La vieille dame prend alors une mine de circonstance :

- Toutes mes condoléances... Mais voulez-vous me donner une signature ?

Machinalement, Ève se lève, se penche sur le registre et signe.

- Parfait, conclut la vieille dame. Vous voilà morte officiellement.

Ève hésite, puis s'informe :

- Mais où faut-il que j'aille ?

- Où vous voudrez. Les morts sont libres.

La méthode marxiste actuelle, affirme Sartre dans cet essai écrit en 1957 pour une revue polonaise, " s'identifie à la Terreur par son refus inflexible de différencier. Son but est l'assimilation totale au prix du moindre effort. Il ne s'agit pas de réaliser l'intégration du divers en tant que tel, en lui gardant son autonomie relative, mais de le supprimer ". Ainsi, toute analyse marxiste d'une vie d'homme, d'un événement ou d'une période historique n'est plus qu'un jeu de concepts qui ne découvre rien.

Sans remettre en cause les thèses de Marx, notamment sur l'importance des conditions matérielles dans les relations humaines, Sartre entend montrer que ces relations, aussi réifiées qu'elles puissent être, ne se laissent pas dissoudre dans l'économique ; il propose, pour repousser la limite marxiste à une compréhension de l'homme concret, de l'Histoire concrète, une méthode dialectique, progressive-régressive, dont certaines notions sont issues de l'existentialisme. C'est cette méthode qu'il mettra en œuvre dès l'année suivante dans son grand ouvrage (qu'il appelle ici sa " seconde partie ") Critique de la Raison dialectique.

Dans le courant de l'année 1958, le réalisateur américain John Huston demande à Sartre d'écrire un scénario sur Freud, plus précisément sur ce temps conflictuel de la découverte où Freud, renonçant à l'hypnose, invente la psychanalyse. De ce travail de commande, Sartre va se saisir avec autant d'amusement que de passion. Il remet l'année suivante à Huston un scénario, «gros comme ma cuisse», dira le metteur en scène qui demande remaniements et coupures. Mais la seconde version - on reconnaîtra là un trait de Sartre - est encore plus volumineux. Finalement, Sartre renonce et exige que son nom ne figure pas au générique du film Freud, the Secret Passion, tourné en 1961.Pour écrire son scénario, Sartre lit la biographie de Jones, les Études sur l'hystérie, L'interprétation des rêves. Ces lectures transforment l'image, jusqu'alors plutôt négative, qu'il se faisait de Freud. Elles lui révèlent une personnalité contradictoire, violente et retenue, en lutte permanente avec elle-même et l'entourage. Elles lui montrent que la psychanalyse, avant d'être une doctrine, est le produit d'un long travail mené sur soi et d'abord contre soi. Le lecteur sera surpris de la sympathie avec laquelle Freud est ici représenté (et souvent inventé). Il verra aussi comment, loin d'être un simple divertissement, le scénario Freud a été un moment important dans l'œuvre de Sartre : Les Séquestrés d'Altona, L'Idiot de la famille et aussi Les Mots en dérivent pour une part.

Cette pièce de Noël, écrite et montée par Jean-Paul Sartre le 24 décembre 1940 au stalag XII de Trèves alors qu'il s'y trouve prisonnier, sa première expérience théâtrale. Elle l'éclaire sur l'efficacité "d'un art social qui produit des faits collectifs".

Sartre joue lui-même le personnage du roi mage noir, Balthazar. Il écrit à Simone de Beauvoir : "Mais sachez que j'ai certainement du talent comme auteur dramatique ; j'ai fait une scène d'ange annonçant aux bergers la naissance du Christ qui leur a coupé le souffle à tous. Dites-le à Dullin et qu'il y en avait qui avaient les larmes aux yeux. Je me rappelle comme il était quand il mettait en scène et je m'inspire de lui, mais en restant beaucoup plus poli, vu que je ne paye pas mes artistes. Ce sera pour le 24 décembre, en masques, il y aura soixante personnages, et ça s'appelle Bariona, le Fils du tonnerre." (Bariona ou le Fils du tonnerre, Éditions Marescot, 1967 ; voir aussi L' Avant-scène. Théâtre, n° 402-403, 1er-15 mai 1968.) "Ce drame qui n'était biblique qu'en apparence était écrit et monté par un prisonnier, joué par des prisonniers dans des décors peints par des prisonniers ; à tel point que je n'ai jamais permis depuis qu'il soit joué ou même imprimé." ("Forger des mythes", dans Un théâtre de situations)

". Bariona qui réalisa en une nuit mémorable "l'union des croyants et des incroyants", lui donna l'intuition de ce que devrait être le théâtre : un grand phénomène collectif et religieux", et cette réussite le convainquit qu'il était "fait pour le théâtre", souligne Michel Contat (Le Monde, 3 mai 1990). La pièce ne paraîtra avec son autorisation qu'en 1962 dans une publication hors commerce, puis en 1967 et dans Les Écrits de Sartre en 1970.

Kean ou Désordre et génie fut écrit par Alexandre Dumas père pour le célèbre acteur Frédérick Lemaitre. Cette pièce oubliée - dont on trouvera d'ailleurs, à la fin de la présente édition, le texte intégral -, Jean-Paul Sartre l'a reprise, réécrite et, comme dit Robert Kemp, il en a fait un «bon drame solide, dont il a bien bourré les creux et qui est devenu brillant». Kean est un fameux acteur anglais. Il triomphe au Théâtre Royal de Drury Lane, et tout Londres, au début du XIX.

Après la prise de Troie, les vainqueurs se partagent les captives. Trois seulement ne sont pas soumises aux chances du sort: Agamemnon s’est réservé Cassandre, la prêtresse d’Apollon, pour laquelle il a conçu un violent amour; Polyxène est destinée à un sacrifice offert aux mânes d’Achille; et Andromaque est donnée à Néoptolème, avec son fils Astyanax; mais bientôt les Grecs réclament le fils d’Hector, et exigent, pour satisfaire leur vengeance, qu’il soit précipité du haut des murs de Troie. Hécube est échue par le sort à Ulysse. Hélène elle-même, que Ménélas a retrouvée, est confondue parmi les captives, et son époux veut la punir par le dernier supplice de son infidélité, et des maux qu’elle a faits aux Grecs. La destinée de chacun de ces personnages forme le sujet de la pièce, terminée par l’embrasement d’Ilion, que les Grecs livrent aux flammes, avant de monter sur leurs vaisseaux pour retourner dans leur patrie.

La tragédie poignante d’Euripide reprend vie sous l’impulsion créatrice du Théâtre Omnivore. Cette nouvelle mouture de la pièce Les Troyennes, dans une mise en scène de Jacinthe Gilbert, vous propose une adaptation unique laissant la place à la musique, au chant et à la danse tout en respectant la beauté et la force du récit d’Euripide.

Deux femmes l'aiment : la comtesse Éléna, épouse d'un ambassadeur, et Anna Damby, jeune héritière bourgeoise. Kean est débauché, couvert de dettes, ivrogne et coureur de jupons. Toutefois le prince de Galles n'a pas dédaigné d'en faire son ami.Kean est un homme excessif, qui se moque des contingences, laisse la bride à ses passions, se livre avec volupté à l'insolence, à la générosité, au mépris. Mais, au-delà de ces manifestations d'un tempérament puissant, c'est la condition du comédien et de l'homme de génie que Jean-Paul Sartre a posée dans les termes les plus efficaces. Kean est-il lui-même, ou bien les divers personnages (Roméo, Hamlet, Othello surtout) qu'il incarne ? Dans quelle mesure ces êtres shakespeariens ne dévorent-ils pas sa personnalité ?Un soir, enfin, Kean explose. À la face du public, à la figure du prince de Galles qui cajole la comtesse Éléna dans sa loge, il met son cœur à nu. Et il est hué.

Encore un mot, Monsieur, un seul, et je m'en vais. Quoi ! vous, Français, fils et petit-fils de paysans français, et moi, l'apatride, l'hôte provisoire de la France ; vous l'honnêteté même, et moi le crime, par-dessus tous les vices et toutes les vertus, nous nous donnons la main, nous condamnons ensemble les juifs, les communistes et les idées subversives ? Il faut que notre accord ait une signification profonde. Cette signification, je la connais, Monsieur, et je vais vous la dire : nous respectons tous deux la propriété privée.

Sartre présentait ainsi lui-même cet ouvrage : « Y a-t-il une Vérité de l'homme ? Personne – pas même les empiristes – n'a jamais nommé Raison la simple ordonnance – quelle qu'elle soit – de nos pensées. Il faut, pour un "rationaliste", que cette ordonnance reproduise ou constitue l'ordre de l'Être. Ainsi la Raison est un certain rapport de la connaissance et de l'Être. De ce point de vue, si le rapport de la totalisation historique et de la Vérité totalisante doit pouvoir exister et si ce rapport est un double mouvement dans la connaissance et dans l'Être, il sera légitime d'appeler cette relation mouvante une Raison ; le but de ma recherche sera donc d'établir si la Raison positiviste des sciences naturelles est bien celle que nous retrouvons dans le développement de l'anthropologie ou si la connaissance et la compréhension de l'homme par l'homme impliquent non seulement des méthodes spécifiques mais une Raison nouvelle, c'est-à-dire une relation nouvelle entre la pensée et son objet. En d'autres termes, y a-t-il une Raison dialectique ? »

Sartre a toujours souhaité que les textes philosophiques de sa maturité ne soient publiés qu'après sa mort. C'est en 1947 et en 1948 que ces Cahiers pour un emorale ont été écrits. Dans la conclusion de L'Être et le Néant (1943), Sartre annonçait qu'il consacrerait un prochain ouvrage au problème moral. Les textes ici réunis sont ce qui reste de ce projet. Sartre les a intitulés lui-même «Notes pour la Morale, tome I et tome II». Ils se complètent de deux appendices. Le premier est un texte de 1945, intitulé «Bien et subjectivité», qui se présente comme un début de journal. Le second est une étude sur l'oppression des Noirs aux États-Unis.

" Il y a une crise de l'essai.

L'élégance et la clarté semblent exiger que nous usions, en cette sorte d'ouvrages, d'une langue plus morte que le latin : celle de Voltaire. Mais si nous tentons vraiment d'exprimer nos pensées d'aujourd'hui par le moyen d'un langage d'hier, que de métaphores, que de circonlocutions, que d'images imprécises : on se croirait revenu au temps de Delille. Certains comme Alain, comme Paulhan, tenteront d'économiser les mots et le temps, de resserrer, au moyen d'ellipses nombreuses, le développement abondant et fleuri qui est le propre de cette langue.

Mais alors, que d'obscurité. Tout est recouvert d'un vernis agaçant, dont le miroitement cache les idées. Le roman contemporain... a trouvé son style. Reste à trouver celui de l'essai. Et je dirai aussi celui de la critique ; car je n'ignore pas, en écrivant ces lignes, que j'utilise un instrument périmé que la tradition universitaire a conservé jusqu'à nous. " J.-P. S. Celui qui lira réunis en volume cette première série d'articles de Sartre (littéraires et philosophiques) pourra juger, en même temps qu'une pensée devenue familière, l'utilisation faite de l' " instrument périmé que la tradition universitaire a conservé jusqu'à nous."

«Dans ces pages qui parlent de l'Italie - dans celles sur Venise surtout, mélancoliques ou lancinantes -, Sartre, mieux que dans un journal intime, exprime son rapport à la beauté, au temps, à la mort et, finalement, la saveur de son existence ; on y perçoit en filigrane les sources subjectives de sa recherche philosophique. Jamais, sauf peut-être dans La nausée, il ne s'est servi plus subtilement du pouvoir envoûtant des mots, qui permet le don."J'ai voulu quelque chose avec La reine Albemarle, et puis j'ai abandonné", disait-il. Ce quelque chose, n'était-ce pas avant tout que ses journées italiennes d'octobre 1951, telles qu'il les a déposées sur le papier, encore vivantes, ne se soient pas pour lui seul écoulées ; que, recueillies par des lecteurs, elles fassent partie désormais de leur expérience, presque de leurs souvenirs ?»Arlette Elkaïm-Sartre.

Garcin, révolutionnaire lâche et mari cruel : douze balles dans la peau ; Inès, femme démoniaque qui rendra folle de douleur sa jeune amante : asphyxie par le gaz ; Estelle, coquette sans coeur qui noie son enfant adultérin : pneumonie fulgurante. Morts, tous les trois. Mais le plus dur reste à faire. Ils ne se connaissent pas, et pourtant, ils se retrouvent dans un hideux salon dont on ne part jamais. Ils ont l'éternité pour faire connaissance : quelques heures leur suffiront pour comprendre qu'ils sont leurs bourreaux respectifs. "L'enfer, c'est les autres".

Trois personnes, deux femmes et un homme, se retrouvent enfermés dans une pièce dans laquelle la lumière ne s'éteint jamais et d'où il est impossible de sortir. Ils comprennent rapidement que cette pièce dans laquelle ils sont enfermés est en réalité l'enfer ! Mais leurs relations se dégradent au fur et à mesure que le temps passe, et ils sont condamnés pour l'éternité...

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