Jesmyn Ward
Auteur
Activité et points forts
Thèmes principaux
Classement dans les bibliothèques
Quelques chiffres
Note moyenne : 7.18/10Nombre d'évaluations : 33
0 Citations 20 Commentaires sur ses livres
Les derniers commentaires sur ses livres
Après Le chant de revenants, Bois sauvage est mon deuxième roman de Jesmyn Ward. Et c'est la lune de miel, je suis tombée sous le charme de cette auteure qui insuffle sa poésie à un monde pauvre, sans pitié et parvient à lui apporter de la beauté.
Bois sauvage c'est une chronique d'une famille, avant, pendant et après Katrina. La narratrice, Esch, a quinze ans et est enceinte, viennent ensuite ses trois frères : Skeeter, Randall et Junior, ainsi que son père et quelques amis de ses frères dont Manny, le père de son enfant. Esch est scolarisée et doit lire un livre de mythologie pendant les vacances, elle est intelligente et se pose énormément de questions. Elle transpose ce qu'elle lit dans sa vie de tous les jours, ses comparaisons liées à ce qui l'entoure sont très rafraîchissantes, il n'y a que l'essentiel chez eux et encore...
Skeeter, son frère ainé, a un pit-bull, China qui vient de mettre bas. C'est un peu le chef de meute de la fratrie, il compte gagner de l'argent pour sa famille, grâce aux chiots et aux combats de chiens, China est dressée pour bien qu'il n'ait d'yeux que pour elle. A travers l'attitude de son frère Esch prend conscience de ce qu'est l'amour, la bienveillance, les soins que l'on apporte aux autres quand ils sont importants à nos yeux. Cette chienne lui sert d'exemple car sa mère est morte à la naissance de Junior. Pendant ce temps, le père alcoolique, pas très présent pour eux, se démène malgré le peu de moyens pour les protéger de Katrina. C'est un homme plutôt détestable et pourtant lorsqu'un arbre tombe sur la maison, on le voit prendre un petit sac plastique et quelques minutes plus tard, il sort son bien le plus précieux, des photos de sa femme et on réalise qu'il est mort avec elle.
Puis arrive Katrina, et la famille se retrouve piégée par les eaux dans sa maison qui s'enfonce. L'ouragan est un autre personnage du roman, devenu "mythique" depuis, qui nous entraîne avec ses rafales jusqu'aux dernières pages, tant nous sommes happés par l'intensité et le réalisme de la situation.
Dans Bois sauvage nous retrouvons des thèmes récurrents : le deuil, l'absence des parents, une extrême pauvreté matérielle et morale, ces fratries délaissées où les enfants prennent soin les uns des autres.
Je n'ai mis que quatre étoiles, les combats de chien trop réalistes m'ont forcée à sauter quelques pages. La traduction était quelque peu laborieuse par moment.
Malgré ces bémols ce fut une excellente lecture qui se termine sur une note d'espoir . Un roman qui mérite bien son prix le National Book Award. Et par-dessus tout une auteure à suivre ou à découvrir.
Afficher en entierDès que j'ai vu cette couverture rouge avec un corbeau et ce titre : Le chant des revenants, toute la symbolique m'a attirée. De plus le sud des Etats-Unis m'a toujours intéressée même si son histoire est tout sauf glorieuse.
C'est tout à la fois un livre coup de poing et un énorme coup de cœur, un livre qui dérange et qui révolte. Il y a les grands-parents qui ont perdu un fils dans "un accident de chasse", Leonie qui vit avec Mickaël un blanc et ses deux enfants : Jojo et Kayla. Vient ensuite Richie, une âme errante. A travers le récit de Jojo, Leona et Richie nous reconstituons des pans d'histoire d'une famille pauvre du Sud des Etats-Unis avec des thèmes universels : l'absence du père, la défaillance de la mère, l'amour fraternel, le racisme, les croyances et l'univers carcéral.
Un livre qui n'apporte pas de jugement, juste une histoire comme beaucoup d'autres très bouleversante et qui donne à réfléchir. On se rend compte que la guerre de Sécession, Martin Luther king et l'élection de Barrack Obama n'ont rien changé ou très peu dans ces états. C'est Richie qui résume le mieux cette situation quand il dit page 167 : C'est pareil qu'un serpent qui mue. Les écailles changent et l'extérieur est différent, mais à l'intérieur c'est toujours la même chose.
C'est un livre qui donne un éclairage intéressant sur ce mélange de croyances africaines et chrétiennes, cette vision de la vie après la mort.
Je pense que Jesmyn Ward est appelée à devenir un très grand auteur car c'est un grand conteur qui a su m'emporter dans cette histoire et je dois dire que le temps de cette lecture mon cœur a battu au rythme du Chant des revenants et de ces personnages.Un roman sombre, poignant et intense à lire absolument.
Afficher en entierDès la dédicace, Jesmyn Ward donne le ton : " À Joshua Adam Dedeaux, qui ouvre la voie et je le suis".
Sous forme d'une chronique familiale ponctuée par cinq chapitres avec un prénom et deux dates. Les moissons funèbres ce sont cinq jeunes gens fauchés dans la fleur de l'âge ; des amis, des cousins et le frère de Jesmyn Ward, ils se sont élevés ensemble car les liens sont très fort dans sa communauté.
Tout au long du roman , nous découvrons l'histoire de sa famille, de sa fratrie elles sont trois filles et un garçon. Joshua est le petit frère de Jesmyn, elle nous fait partager son amour et son admiration pour lui jusqu'à la fin.
Bien que cela se passe dans le Mississippi, c'est bien plus que la vie d'une famille noire, c'est avant tout celle de ses familles pauvres de tout les pays. La misère est la même partout entraînant des suicides, de la violence, de l'alcoolisme, des drogués. La société en fait des exclus, des quantités négligeables, pas de main tendue. Rejetés dès la scolarité, ils deviennent ce que la société fait et attend d'eux.
Jesmyn Ward n'enjolive rien; C'est très sombre mais la beauté vient de cet amour sans fin et du chagrin d'une sœur à la mort de son frère car les fratries sont là pour survivre aux parents et se souvenir de leur enfance. Pour l'autrice et sa famille, une partie de leur vie s'est arrêtée le 2 octobre 2000, à la mort de Joshua à 19 ans.
Jesmyn Ward met des mots là où beaucoup d'entre nous, restons sans voix, elle exprime aussi son indignation quant à la mort de son frère, lors d'une collision avec un chauffeur blanc alcoolique qui n'a fait que très peu de prison prouvant encore une fois qu'il y a deux poids, deux mesures.
Un roman magnifique où l'on ne peut partager l'émotion, la stupeur où les interrogations de Jesmyn Ward. C'est le troisième roman et à chaque fois, il se trouve toujours un personnage ou une situation, qui me correspond ou me rappelle un proche. Ce qu'elle raconte est universel et c'est pour ça qu'elle me touche autant.
Afficher en entierJ'ai beaucoup aimer c'est aventureux, très touchant, une touche de fantastique, avec des notions de paranormal.
Apprécier aussi l'ecriture selon le personnage chaque chapitre fait parler Leona, Jojo et un autre personnage qui va arriver plus tard dans le récit.
Ça permet de voir plusieurs aspect du récit
Afficher en entierRoman, oui, mais aussi reportage (dont on peut penser qu'il est vécu) sur les perspectives bien limitées de vie dans un village perdu dans le sud profond du Mississipi: pauvreté, chômage, précarité, racisme latent, trafic de drogues, violences ...
Lu en VO sous le titre "Where the Line Bleeds".
Les liens familiaux sont essentiels, et la dévotion des deux frères pour leur grand-mère handicapée est touchante. Mais dans la plupart des familles, les parents sont incapables de tenir leur rôle.
Afficher en entierUn roman noir, sans vouloir faire un jeu de mots facile. Un roman dérangeant, poignant.
Je l'ai lu en VO: "Sing, Unburied, Sing". Dans le titre français, il est question de revenants; dans le titre original il est question de personnes, mais aussi de pans d'histoires, tant familiales que nationales, de secrets qui n'ont pas été enterrés, dont on n'a pas fait le deuil, et qui reviennent hanter le monde des vivants, lesquels de ce fait tâchent de se débattre comme ils peuvent dans une vie étriquée, manquant d'amour.
Lecture particulièrement pénible que celle de ce long voyage en voiture de la famille pour aller chercher le père à sa sortie de prison: trois jours de chaos émotionnel, sur fond de racisme, de drogue, de violence, d'incapacité des parents à assumer leur rôle.
Poignant, le spectacle de ce garçon de 13 ans chargé, de par la carence des parents, de protéger sa petite soeur de la faim, tout simplement, et de la violence du monde.
Afficher en entierThe Fire This Time est une collection d’essai qui vise à susciter une conversation sur l'état actuel des relations raciales aux Etats Unis. Les essais de la collection examinent un vaste éventail de sujets: l'amnésie culturelle de la nation face à l'esclavage, la rage blanche, le deuil public, etc, ils offrent tous une perspective intéressante sur le sujet et sont dans l’ensemble trèsbien écrit. Mon préféré est je pense celui d'Emily Raboteau sur les peintures murales Know Your Rights de New York.
Afficher en entierOn sent bien la démarche de l'écrivaine de nous parler de ce racisme encore bien présent, ici en Louisiane. Tout repose sur les épaules de Jojo, 13 ans qui, auprès de sa petite soeur, joue le rôle de mère. Cette dernière se concentre sur sa drogue et son mec en prison. Ils sont élevés par ses grands-parents noirs. Ceux du père, blancs, ne veulent même pas les connaître. Son grand-père, beaucoup de tendresse entre eux, lui parle de de ses années de prison Les narrateurs sont vivants ou fantômes. Quand le passé empêche le futur de s'épanouir. Une prose unique.
Afficher en entierC'est un livre magnifique, cette auteur a une plume remarquable. Qu'est ce que c'est bien écrit !!! L'histoire est dure, mais c'est écrit avec beaucoup d'humanité, de tendresse et même d'amour. On aborde dans ce roman contemporain un problème ô combien présent dans les états du Sud des Etats-Unis : le racisme au quotidien. A lire sans hésiter.
Afficher en entierJ'ai lu ce livre dans le cadre d'un défi lecture. J'avais besoin d'un livre recommandé par B. Obama et ce livre faisait parti de la liste. Le titre m'a intrigué, alors je me suis lancé. Et au final, c'est un immense coup de coeur.
Jojo est un jeune adolescent de 13 ans, pourtant c'est lui qui doit veiller sur sa famille. Son grand-père lui a appris à vivre en harmonie avec ce qui l'entoure et à s'occuper de ces proches. Jojo ne connaît pas vraiment son père puisque celui-ci est incarcéré depuis qu'il est petit. Sa mère, Léonie ne tient pas vraiment son rôle non plus : la mort de son frère l'a fait errer dans un sentiment d'impuissance et d'insécurité qu'elle ne parvient à surmonter qu'avec le crack. Quand son père doit sortir de prison, Léonie décide de partir le chercher en embarquant les enfants dans la traversée du pays. Jojo n'aura d'autres choix que de veiller encore plus sur sa soeur et sa mère.
Je me suis plongé dans ce roman bouleversant et j'ai eu bien du mal à le lâcher. Nous sommes face à une histoire familiale complexe et saisissante. Jojo ne connaît l'amour que grâce à ses grands-parents. Ces propres parents ne sont pas fiables et c'est avec un manque incroyable de présence parentale que le jeune garçon va devoir se construire. Il va faire ne sorte que sa soeur n'ait pas conscience de la défaillance de leur mère.
Entre passé et présent, l'auteure nous mène dans un voyage incroyable où il est question de thématiques poignantes : relations familiales, addiction, racisme. C'est dans cette atmosphère terrible et oppressante que nous évoluons tout au long de l'histoire.
Ce livre m'a beaucoup émue. J'ai eu le coeur déchirée par tant de souffrance et d'injustice. J'ai mis du temps avant de pouvoir parler de cette lecture, tant elle m'a marquée. Il faut clairement se sentir près pour affronter une telle histoire. Il s'agit donc d'un livre incroyablement beau et horrible à la fois. Je sais que je le relirais, et je me doute que les émotions ne seront que plus fortes à ma prochaine lecture.
Afficher en entierLes gens aiment aussi
Dédicaces de Jesmyn Ward
et autres évènements
Aucun évènement prévu
Biographie
Jesmyn Ward est née à DeLisle, dans l'État du Mississippi. Issue d'une famille nombreuse, elle est la première à bénéficier d'une bourse pour l'université. Ligne de fracture, son premier roman paru aux Etats-Unis en 2008 et qui paraît aujourd'hui chez Belfond, lui a valu une belle reconnaissance par la critique américaine. Mais c'est avec Bois Sauvage (Belfond, 2012 ; 10/18, 2013) qu'elle va connaître la reconnaissance internationale, en remportant, à la surprise générale le National Book Award, récompense littéraire suprême aux États-Unis. Jesmyn Ward vit en Alabama.
Afficher en entier