Tous les livres de Jonas Gardell
Pia a trente ans.
C'est-à-dire qu'elle est presque morte. Elle a trente ans, elle est seule et n'a pas d'enfants et n'est pas propriétaire et n'a pas de boulot sérieux. Elle se retrouve à traîner au café à côté d'adolescents ridicules. Elle n'a pourtant pas l'impression d'en demander trop : elle voudrait juste un mec avec qui discuter de la vie, qui la fasse rire et qui ne soit pas homosexuel. Est-ce si exigeant ?
Anna et Hakan se sont mariés il y a dix ans, ils ont deux enfants et une maison de lotissement.
Anna se sent seule. Elle voudrait exister vraiment, réveiller la sauvage et belle Anna qui forcément sommeille en elle, et puis faire des choses. Hakan est seul aussi. Seul face au gérant de supermarché du coin qui, c'est sûr le persécute. Quand Anna et Hakan se sont dits oui, pour le meilleur et pour le pire, ils ne pouvaient pas deviner. Maintenant ils n'ont même plus le courage de se dire non.
Henning a soixante-quatorze ans.
Il y a vingt ans sa femme l'a quitté pour un abruti de concessionnaire auto. Alors il est seul, il range sa cuisine, ramasse les miettes sur la table, faut les mots croisés et rédige des lettres pour le courrier des lecteurs. Et un jour de plus quitte notre vie et ne reviendra jamais. Quelques jours révolus, au moment de Noël et quelques années avant l'an 2000. L'occasion de brosser le portait acide et percutant de gens ordinaires face à leur vie, face à la vie qui fout le camp, tout simplement.
Rasmus fuit son village et l’étouffant nid familial pour se jeter à corps perdu dans sa nouvelle vie à Stockholm, où brille l’espoir d’être enfin lui-même. Benjamin, lui, est déchiré entre le chemin tracé d’avance par son appartenance aux Témoins de Jéhovah et son simple désir d’aimer quelqu’un qui l’aimera en retour. C’est Paul, mère poule pour les gais égarés, qui les réunit par hasard une nuit de Noël. Ils repartiront main dans la main sans savoir que leur pas de deux enfiévré les mènera au bord de l’abîme. Que l’un d’eux tombera sous la lame d’une faucheuse que personne ne connaît encore : le sida.
Magistral hymne à la vie et à la tolérance vendu à plus d’un demi-million d’exemplaires et adapté à la télévision, N’essuie jamais de larmes sans gants documente parfois crûment une époque incandescente et trouble dans une prose sans compromis. Un témoignage aussi déchirant que nécessaire, pour ne pas oublier le chemin parcouru et pour continuer d’avancer, ensemble.
Source : Éditions Alto