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Toutes les séries de Joyce Carol Oates

5 livres
51 lecteurs

Ce grand roman gothique fut le premier best-seller de Joyce Carol Oates dans les années 1980 aux États-Unis. Il nous entraîne dans les pénombres des consciences d'une Amérique qui peine à se relever de la guerre de Sécession et au sein de laquelle les origines sociales et le poids de la lignée entravent toujours les destins individuels. Les Bellefleur ont exercé une influence déterminante sur l'état de New York tout au long du XIXe siècle. Ils composent un clan des plus bigarrés : un tueur en série, un allumé qui part se terrer dans les montagnes à la recherche de Dieu, un noctambule inquiétant, un brillant scientifique, une enfant singulière à laquelle Leah, jeune femme délicate, donne naissance, avant de décider de restaurer l'empire des Bellefleur, quel qu'en soit le prix...

6 livres
22 lecteurs

Ce livre a inauguré la publication en France de cet almanach de la nouvelle noire désormais familier aux lecteurs. Tous les ans, l'éditeur américain Otto Penzler demande à un grand représentant du genre d'établir une sélection des vingt meilleures nouvelles publiées dans l'année.

Le choix de Donald Westlake s'est révélé original et éclectique, comme l'on pouvait s'y attendre. " Je suis toujours stupéfait par l'ampleur du registre que peut couvrir la nouvelle policière, écrit-il dans sa préface...

Une nouvelle réussie est un joyau miniature, aussi concis et soigneusement ciselé qu'une jolie montre, tout en étant vivant. "

6 livres
8 lecteurs

Once upon a time, fairy tales were for children... But no longer.

You hold in your hands a volume of wonders -- magical tales of trolls and ogres, of bewitched princesses and kingdoms accursed, penned by some of the most acclaimed fantasists of our day. But these are not bedtime stories designed to usher an innocent child gently into a realm of dreams. These are stories that bite -- lush and erotic, often dark and disturbing mystical journeys through a phantasmagoric landscape of distinctly adult sensibilities... where there is no such thing as "happily ever after."

4 livres
12 lecteurs

Clara, figure centrale de ce livre, est la fille d'un ouvrier saisonnier qui, dans la misère de la grande crise des années 30 aux Etats Unis, loue ses bras de lieu en lieu et tente de survivre de camp en camp. Dure et farouche, Clara se dresse dès l'enfance contre ce monde de pauvreté, le refuse, et bientôt le fuit. De métier en métier, de rencontre en rencontre - Lowry, l'aventurier dont elle a un fils, Revere, le riche propriétaire qu'elle saura finalement contraindre au mariage - toute la vie de Clara sera une recherche sauvage, obstinée, de l'équilibre et de la richesse dont, enfant, elle a été frustrée. Mais la possession des biens de ce monde - ce "jardin des délices" - peut-elle apaiser la fureur qui habite Clara comme une force aveugle? Une fureur que va reprendre en charge Swan, son fils... Comme dans tous les romans de Joyce Carol Oates, on retrouve ici, en chacun des personnages, l'agressivité à laquelle répond - à moins qu'elle n'en soit la cause - la violence des tensions économiques et sociales de la société américaine. Les scènes qui réunissent la mère et le fils y apparaissent comme des havres de tendresse.Un livre frémissant, qui touche et inquiète.

3 livres

Choose Wisely: 35 Women Up To No Good is a feminist anthology of dark fiction co-edited by H. L. Nelson and Joanne Merriam. Containing 35 stories of bad women and "good" women who just haven't been caught yet, it features Joyce Carol Oates, Aimee Bender, Diane Cook, and 33 other fearless women writers.

Tous les livres de Joyce Carol Oates

Darren est un lycéen de 16 ans, timide et plein de doutes mais très séduisant, meilleur espoir de l'équipe de natation. Sa beauté lumineuse lui attire même les faveurs de son professeur d'anglais, M. Tracy, qui le surnote. Le jour où, par la faute de M. Tracy, un de leurs copains est renvoyé de l'équipe de natation, les amis de Darren décident de se venger. Inspirés par les manières efféminées de leur prof, ils adressent au directeur du lycée un courrier anonyme et des photos porno accusant Tracy de pédophilie. La farce devient rumeur et bascule dans le drame. Le suicide de M.Tracy transformera Darren en homme responsable.

Addition inestimable à une oeuvre remarquable, le 'Journal' de Joyce Carol Oates est un large fragment d'autobiographie. De ces lignes émerge un portrait non expurgé de l'artiste en tant que femme, écrivain, professeur, amie. Oates parle de manière à la fois très franche et très émouvante de son mariage, de sa vie d'enseignante, de son manque d'instinct maternel et des heures qu'elle passe au piano - une obsession presque égale à celle de l'écriture. Sa réputation croissante dans le monde littéraire l'amène à des rencontres et des amitiés avec Philip Roth, John Updike, Donald Barthelme, Ann Tyler, Joan Didion et bien d'autres. Mais peu à l'aise avec les signes extérieurs de la célébrité, Oates ne cesse de se réfugier dans sa vie intérieure, à la poursuite de son oeuvre.

Rebecca Schwart est la fille d'une famille d'émigrants, qui fuyant l'Allemagne nazie, a échoué dans une petite ville de l'Etat de New York dans laquelle le père devient fossoyeur gardien de cimetière et subit humiliations et frustrations. Rebecca, porteuse de cet héritage familial lourd et douloureux fait le difficile apprentissage des hommes, du mariage et de la maternité.

Qui est Bobbie Gotteson ? Musicien et meurtrier, paria et vedette, cet 'incatalogable' porte le poids d'une identité morcelée, le destin s'acharnant contre lui depuis sa 'naissance' dans la consigne d'un terminus d'autobus à New York. Librement inspirée des méfaits de Charles Manson, cette fausse confession met en scène une conscience dynamitée, parasitée par les voix du Dehors, les jurés du tribunal faisant figure de choeur antique dont les tirades rythment le drame de cette vie envahie par la démence, la haine, la pitié.

Il y a l’icône. Et il y a la femme, l’habitante esseulée du 12305, Fifth Elena Drive. Pour Norma Jean, par fascination pour la fille derrière l’actrice Monroe, Joyce Carol Oates a écrit un pavé de mille pages. Lourd, puissant et guerrier. Peu importe finalement que ça ressemble ou non à la «vraie vie». D’ailleurs, que peut-on en savoir, d’une vie, si on n’a pas approché le sujet ? La romancière américaine a le cerveau bien trop plein d’étincelles pour se soucier de tels détails. «70% du livre est imaginé» précise-t-elle dans tous les journaux de la planète. Si elle n’a interviewé personne, l’affabulatrice a choisi son camp. Une fois de plus, dans son trente-neuvième ouvrage, elle écrit contre ceux qui instrumentalisent les femmes. A la lire, on croit volontiers à la thèse de la beauté devenue jouet des hommes, de l’actrice née, bousillée par l’ultra-libéralisme des studios anthropophages, dévoreurs de jeunesse et avaleurs de corps. Ce qui détonne, c’est que Joyce Carol Oates écrit comme Marylin apparaît : c’est évident, hypnotique, ensorcelant. Sa forme textuelle, c’est la rage. Tout est vraisemblable et mensonger, comme une intense séance de voyance, un travail de sorcière buveuse de faux souvenirs, une analyse post-mortem. C’est Flaubert à Los Angeles, les néons remplacent la Normandie. Mais la lumière crue des réverbères montre que les âmes américaines sont un peu sales et pas seulement au temps du maccarthysme. Il fallait une féministe de 62 ans pour le crier si fort.

Avant, j'étais une fille normale, j'avais une vie normale.

Après, il y a eu l'accident.

En me réveillant, j'ai tout vu en bleu.

J'étais dans le coton.

Un monde douillet et bleu.

Mais maintenant, le bleu s'efface, le douillet s'envole. Et je suis seule à nouveau.

En colère. Contre moi.

Contre l'univers tout entier.

Je cherche un endroit où me cacher.

Mont-Ephraim, petite ville des Etats-Unis située dans l'Etat de New York, vit une famille pas comme les autres : les Mulvaney. Au milieu des animaux, ils cohabitent dans une ferme respirant le bonheur, où les corvées elles-mêmes sont vécues de manière cocasse, offrant ainsi aux autres l'image d'une famille parfaite, comme chacun rêverait d'en avoir. Jusqu'à cette nuit de 1976 où le rêve vire au cauchemar... Une soirée de Saint-Valentin arrosée. Un cavalier douteux. Des souvenirs flous et contradictoires. Le regard des autres qui change. La honte et le rejet. Un drame personnel qui devient un drame familial. En dressant le portrait de la dissolution d'une famille idéale, Joyce Carol Oates épingle l'hypocrisie d'une société où le paraître règne en maître et érige en roi les princes bien pensants ; où un sourire chaleureux cache souvent un secret malheureux ; où il faut se taire, au risque de briser l'éclat du rêve américain.

Avec plus de quatre-vingts ouvrages à son crédit et une place de premier plan dans la littérature américaine, Joyce Carol Oates se voit souvent poser la question : comment devient-on écrivain ? Bien que le travail de l'imagination demeure un mystère, Oates fournit, à travers ce livre, un certain nombre de réponses à ceux qui s'interrogent sur l'acte d'écrire et le processus de création. Traitant non seulement de l'inspiration, mais aussi de la mémoire, de l'autocritique et de l'" unique pouvoir de l'inconscient ", Oates aborde la manière dont le langage, les idées et l'expérience se rassemblent pour créer une œuvre. Sur un plan plus personnel, elle évoque ses premiers pas - dès sa tendre enfance - dans le domaine de l'écriture, offre de précieux conseils aux jeunes écrivains, et s'amuse même à décrire les affres de l'auteur au travail. Et si, tout au long de ces pages, court le fil du doute et de l'humilité, s'affirme aussi une certitude : l'inspiration et l'énergie - et même le génie - sont rarement suffisants pour produire une œuvre d'art littéraire : car faire de la prose est aussi un métier, et un métier doit s'apprendre...

Elles se rencontrent au coeur des années 1970, camarades de chambre dans un collège prestigieux où elles entament leur cursus universitaire. Genna Meade, descendante du fondateur du collège, est la fille d'un couple très 'radical chic', riche, vaguement hippie, opposant à la guerre du Vietnam et résolument à la marge. Minette Swift, fille de pasteur, est une boursière afro-américaine venue d'une école communale de Washington. Nourrie de platitudes libérales, refusant l'idée même du privilège et rongée de culpabilité, Genna essaye sans relâche de se faire pardonner son éducation élitiste et se donne pour devoir de protéger Minette du harassement sournois des autres étudiantes. En sa compagne elle voit moins la personne que la figure symbolique d'une fille noire issue d'un milieu modeste et affrontant l'oppression. Et ce, malgré l'attitude singulièrement déplaisante d'une Minette impérieuse, sarcastique et animée d'un certain fanatisme religieux. La seule religion de Genna, c'est la piété bien intentionnée, et au bout du compte inefficace, des radicaux de l'époque. Ce qui la rend aveugle à la réalité jusqu'à la tragédie finale. Une tragédie que quinze ans - et des vies détruites - plus tard, elle tente de s'expliquer, offrant ainsi une peinture intime et douloureuse des tensions raciales de l'Amérique.

Au matin de sa nuit de noces, Ariah Littrell découvre que son époux s'est jeté dans Les chutes du Niagara. Durant sept jours et sept nuits, elle erre au bord du gouffre, à la recherche de son destin brisé. Celle que L'on surnomme désormais " la Veuve blanche des Chutes " attire pourtant l'attention d'un brillant avocat. Une passion aussi improbable qu'absolue les entraîne, mais La malédiction rôde...

L'époque: les années 75. Le décor: un "collège" féminin prestigieux de la Nouvelle Angleterre. La guerre du Vietnam est terminée. Il n'y a plus vraiment de combat idéologique: les aînés s'en sont chargés. En revanche on conteste plus que jamais les valeurs bourgeoises sur fond de drogues, de cigarettes, d'art et de poésie. On est très entichées de D.H. Lawrence, récemment redécouvert.

Le thème : Gillian Brauer, 20 ans, brillante étudiante de troisième année, voudrait briller encore davantage aux yeux de Andre Harrow, son charismatique professeur de littérature, qui, cette année-là, a créé un atelier de poésie aussi recherché que sélectif. Fatigué des poèmes plus ou moins convenus qu'elles produisent, Harrow décide de faire écrire et lire en classe à ses élèves leur journal intime, n'octroyant ses compliment qu'aux confessions les plus osées, ce qui provoque surenchères et accidents parmi les élues (anorexie, tentatives de suicide). Car, on s'en doute, toutes ces demoiselles sont amoureuses de leur professeur qui en joue sans vergogne. Et Gillian est décidée à plaire autant que Harrow à séduire. Une situation classique, mais dont Oates ne saurait tolérer qu'elle soit ordinaire. La liaison de Gillian avec Andre Harrow n'a donc rien de banal. Très vite, le rôle glauque de la mystérieuse Dorcas, l'épouse -française- d'Andre, apparaît dans toute sa perversité. Sous le prétexte de recherche d'inspiration artistique, Dorcas utilise les élèves de son époux pour satisfaire ses propres fantasmes. Rapports de domination dont sont victimes les "stagiaires" plus vulnérables, en général les plus douées intellectuellement.

Gillian succombe mais la morale sera sauve... à la manière impitoyable et toujours inattendue de Madame Oates.

Ce court roman, d'une remarquable densité, on le referme avec un vague sentiment de malaise. Ce qui est, à l'évidence, l'effet recherché par l’auteur, inégalable dans son art de créer une atmosphère étrange: la tension qui règne chez ces filles amoureuses et survoltées (voir leur comportement lors d'incendies multiples et bizarres), toutes souffrant d'un penchant prononcé pour l'autodestruction et l'humiliation; ces totems omniprésents qui donnent corps aux pulsions primitives des personnages; le couple Andre-Dorcas, caricatural, figures parentales perverses; les ébats du couple avec ses stagiaires, plus imaginés, suggérés que décrits et qui n'en ont que plus de force. "Une atmosphère de conte de fées moderne", selon le Los Angeles Times. Oui, mais de fées avec des baguettes magiques trempées dans le curare...

Elles s'appellent Poupée, Lucrétia ou encore Kristine. Toutes semblent inoffensives. Derrière leurs visages angéliques, un mal sournois se tapit, attendant le moment propice pour se manifester : ce sont des tueuses. Joyce Carol Oates saisit au vol cette fulgurance meurtrière et observe tranquillement le venin agir et le sang se répandre.

Quand 16 Maîtres Américains du suspense, du polar et du roman noir se rencontrent, le meurtre est naturellement au rendez-vous. Le meurtre, mais aussi l'amour, celui qui déchaîne les passions criminelles, les jalousies sanglantes et les désirs de vengeance.

Emotion, sueurs froides, frissons, effroi: une belle "murder party" en perspective

L’existence des habitants de Salthill-On-Hudson, riche et paisible banlieue de l’Etat de New-York, bascule lorsqu’Adam Berendt, sculpteur apprécié de tous, meurt dans un accident de bateau. Après le choc, les questionnements émergent : qui était-il vraiment ? Chez les femmes de la ville, mariées et bien rangées, le charme irrésistible du défunt sculpteur opère toujours. Et alors que jalousies et suspicions en tous genres font jour, elles vont tenter, chacune à leur manière, de briser les mystères autour de cet homme très convoité...

Ils étaient cinq. Complètement ivres, drogués, l'ordinaire de leurs samedis soir.....Peut-être encore plus excités ce samedi-là, un 4 juillet. Et, vers minuit, la belle Tina Maguire, après avoir célébré la fête nationale chez des amis, a eu le malheur de couper cours à travers le parc pour rentrer plus vite chez elle avec sa gamine Bethie douze ans. Ils l'ont laissée pour morte dans le hangar à bateaux. Une tournante comme on n'ose pas en imaginer, une abomination à laquelle a assisté Bethie, réfugiée derrière un tas de vieux canoës, avant de se traîner jusqu'à la route pour appeler au secours, et ainsi sauver sa mère.

Sauver ? En fait, dès l'avant-procès, l'attitude du juge et les propos de l'avocat des voyous ont massacré Tina une seconde fois. Un avocat de haut vol, payé à prix d'or, qui, malgré des preuves accablantes, a brandi l'argument qui fait mouche, clamant haut et fort ce que certaines bonnes âmes pensaient tout bas : elle l'a bien cherché.....ça lui pendait au nez....

Elle risque désormais de mourir pour de bon, Tina. Et Bethie ne peut que prier pour l'intervention miraculeuse d'un ange vengeur. Or il est là, dans l'ombre. Un flic épris de justice. Epris tout court. Le héros silencieux d'une histoire d'amour peu banale, racontée avec une éblouissante violence par une Joyce Carol Oates à son meilleur.

Maisons hantées, maisons interdites. La vieille ferme des Medlock. La ferme Défense d'entrer disaient les panneaux mais nous entrions quand ça nous chantait. Défense d'entrer Interdit de chasser Interdit de pêcher sous peine de poursuites mais nous faisions comme il nous plaisait car qui était là pour nous en empêcher ? J. C. O. Les monstres et les spectres qui hantent les seize nouvelles de ce recueil sont d'autant plus effrayants que ce sont des créatures du quotidien - époux, pères, mères et enfants -, qui habitent un monde apparemment innocent et familier, mais que Joyce Carol Oates nous révèle sous une tout autre lumière : celle des peurs et des obsessions tapies en chacun de nous. Ces nouvelles dépeignent un univers où le fantasme et le réel se mélangent et se confondent, où la violence fait irruption dans des situations banales. Un hommage à Edgar Allan Poe et Henry James. Frissons garantis.

Joshua Seigl est maître de son destin. La quarantaine, cultivé, écrivain estimé, riche, homme à femmes confortablement installé dans sa demeure de Rochester, État de New York… Que pourrait-il bien manquer à ce tableau parfait ? Sans doute un petit peu de désordre, lequel ne tarde pas à faire son irruption dans le quotidien de Siegl sous les traits d’Alma Busch, embauchée pour prendre soin de lui à la suite d’une maladie. Rien ne prédestinait cette femme pauvre, illettrée, recouverte de tatouages, paumée, à rentrer dans le monde de Siegl. Et pourtant, un homme comme lui peut-il résister à l’envie de jouer le Pygmalion et de sauver une âme perdue ? Le maître dans ce couple improbable n’est pourtant pas celui qu’on croit. Car si lui est plein de bienveillance paternaliste à l’égard d’Alma, la petite créature apparemment fragile qu’elle est se révèle au fil du temps haineuse, antisémite et sûre de sa supériorité. Et tandis que sa santé se détériore, Siegl se sent de plus en plus dépendant de sa protégée au passé trouble… Ce huis-clos érotique réunit deux visages de l’Amérique : l’élite cultivée, européenne, urbaine, et les exclus du système, analphabètes, sans ressources ni perspective. Deux mondes qui se croisent mais ne se connaissent pas, et qui surtout ne parviennent pas à se comprendre. Sans doute le roman le plus controversé de Joyce Carol Oates.

Elle c'est Ursula - Parce qu'elle est grande, très grande, mal dans sa peau, Ursula se surnomme elle-même la Nulle. C'est pourtant, à seize ans, une belle fille, intelligente et d'une volonté peu commune. Solitaire, indépendante, elle ne ressemble pas aux autres.

Lui c'est Matt - Doué, drôle, c'est un garçon brillant, apprécié de tous. Il aime faire rire, il parle haut et fort. Trop parfois. Le jour où il a menacé de poser une bombe au lycée, Matt plaisantait. Mais les événements s'enchaînent, prenant une tournure de plus en plus dramatique soupçonné, accusé, isolé, il voit sa vie devenir peu à peu un enfer. Seule Ursula ne cède pas à la rumeur...

A travers une histoire simple, cruellement d'actualité, Joyce Carol Oates dépeint avec sensibilité et force - non sans humour - une société en butte au conformisme et à l'hypocrisie.

Anellia a toujours vécu envers et contre. Fille de rien, elle trompe le destin en intégrant l'université. Intellectuelle brillante, elle renvoie ses camarades à leur médiocrité et à leur ambition risible de trouver un mari. Mais sa rencontre avec Vernon Matheius, un étudiant noir qui tient tête au professeur et aux insultes racistes fusant dans l'amphithéâtre, lui fera lever un tabou beaucoup plus grand.

Née en 1938, Joyce Carol Oates est une nouvelliste et romancière prolifique, récompensée par de nombreux prix littéraires. Les Chutes, Mudwoman et Maudits sont notamment disponibles en Points.

" Je vous emmène véhicule, avec humour, une ardente envie de la vie. "

Olivier Barrot, " Un livre un jour ", France 3

(Source : Points)

Franky a tout pour être heureuse: un père riche et célèbre, une mère artiste et adorable, une somptueuse maison.

Mais les apparences sont parfois trompeuses. Sous ses airs de jeune fille sage ne cache-t-elle pas, elle-même, une adolescente rebelle, assoiffée de justice qu'elle surnomme Zarbie? En fait, Franky sent bien que quelque chose ne va pas. De là à imaginer le drame puise prépare sous son toit... Il faudra beaucoup de courage à Franky pour laisser Zarbie lui ouvrir les yeux sur la vérité.

Elle est allongée sur le sol du garage. Inerte. Ses jolis vêtements sont imprégnés de sang. Épouvantée, Nikki secoue sa mère. En vain. Devant ce corps déjà froid, elle doit se rendre à l'évidence : on l'a assassinée. Pour la retenir encore un peu, Nikki enquête auprès de ses proches, ose les questions qu'elle n'a pas eu le temps de poser. Les réponses ont un parfum de révélations...

Plus inventive, et brillante, que jamais, Joyce Carol Oates joue dans ces nouvelles irrésistibles à imaginer les derniers jours de cinq géants de la littérature américaine. C’est ainsi que, dans Le Phare, Edgar Allan Poe, devenu gardien de phare, se retrouve sur une île déserte du Pacifique en proie à ses abominables souvenirs de souffrance et de deuil, avec pour seule compagnie celle d’un chien, témoin aussi de sa transformation en un monstre hybride, parent du « Cyclophage » né de sa démence. Grandpa Clemens et Poisson Ange, 1906 décrit un Mark Twain obsédé par les très jeunes filles, tandis que Papa à Ketchum, 1961 raconte un Hemingway réfléchissant à son suicide. Dans Le maître à l’hôpital Saint-Bartholomew, 1914-1916, Henry James doit pénétrer dans une salle remplie de soldats blessés et surmonter ses révulsions premières avant de s’enticher de ces « chers garçons » qu’il a toujours secrètement désirés… EDickinsonRépliLuxe fait revenir à la vie Emily Dickinson sous la forme d’une poupée androïde, un robot vivant fait sur mesure pour un couple de bobos entichés de poésie… Un prodigieux tour de force que ces histoires de folie, de désespoir, de solitude, et de frustration sexuelle, superbement tricotées par Oates dans le style même de chacun de ces cinq maîtres pourtant réputés inimitables.

Kathleen a onze ans. Sa mère vient de les quitter pour disparaître à jamais. Son père, dans une crise de démence alcoolique, a battu à mort sa sœur Nola et blessé si grièvement la petite Kathleen qu'elle doit être hospitalisée. Un mois d'hôpital avant l'Assistance publique. Un mois vécu comme un rêve interrompu. Ce rêve, elle croit le reprendre en devenant infirmière et pense trouver le bonheur dans l'amour qu'elle voue à un médecin.

Mais le destin, dans une infernale et implacable logique, va la ramener au commencement de sa vie marquée par l'abandon et la mort.

Un des romans les plus poignants de la grande romancière américaine.

Dans la nuit, perdue sur un mauvais chemin, une voiture dérape, manque un virage et se précipite dans l’eau. Au volant, un sénateur ambitieux qui a bien arrosé sa soirée et comptait la finir dans les bras de la jeune femme assise à ses côtés. Lui parvient à s’extraire du véhicule, elle reste bloquée à l’intérieur et meurt lentement, noyée dans une eau noire, en compagnie de ses seuls souvenirs.

Du fait divers qui scandalisa l’Amérique de 1969, Joyce Carol Oates a tiré un roman bref et terrible, qui stigmatise le déclin moral, spirituel et intellectuel de la société américaine. Un conte cruel sur la puissance et la naïveté.

Rona, Charlotte et Courtney sont des femmes actives et indépendantes. Pourtant, la violence n'est jamais loin. Et quand elle s'abat, les voici qui vacillent et chancèlent sous l'emprise de la domination masculine. Des riches universités de la côte Est aux motels de Las Vegas, la cruauté des hommes n'a d'égal que leur désir.

Qui sommes-nous tous réellement ? Kidnappeurs, assassins ou violeurs paraissent parfois si étrangement inoffensifs... La personnalité serait-elle une nébuleuse mouvante et dangereusement corruptible ? Dans ces nouvelles, Joyce Carol Oates interroge le plus impénétrable des mystères : notre identité, et celle de tous ceux que nous croyons connaître...

Un visage avenant, un esprit brillant : Colin Ash, vingt-sept ans, recueille tous les suffrages au sein de la haute bourgeoisie de Boston. Or, chacun ignore qu'il note le détail de ses forfaits dans un registre bleu. Dorothea Deverell, la veuve dont Colin s'est épris, découvrira que, derrière son sourire d'ange, se cache un être inquiétant...

Lee Roy Sears, reconnu coupable de meurtre et incarcéré dans le Connecticut, porte sur son bras un tatouage qu'il nomme « oeil-de-serpent » : un serpent enroulé, d'un noir brillant pailleté d'or, avec une tête d'humanoïde - un chef-d'oeuvre dont les yeux roulent lorsqu'il joue des muscles.

Michael O'Meara, jeune avocat idéaliste, est convaincu de son innocence. Grâce à sa pugnacité, il parvient à faire commuer la sentence de mort en peine à perpétuité, puis, après dix ans de prison, il obtient sa libération. Il lui trouve même un emploi d'instructeur dans un centre de réinsertion d'anciens combattants de la guerre du Vietnam. Michael s'est pris de sympathie pour cet ancien détenu. C'est là sa plus grande erreur. Bientôt son couple est menacé et sa vie se transforme en cauchemar...

Première parution (l'Archipel, 1993), sous le pseudonyme Rosamond Smith.

11 avril 1923. Gretel Nissenbaum disparaît du jour au lendemain, laissant derrière elle un mari et deux petites filles. Probablement une intrigante, une femme sans foi, une infidèle selon les rumeurs. En grandissant, ses filles Constance et Cornelia ont appris à oublier et à pardonner. L'une affirme même qu'elle ne lui a jamais manqué. Le temps guérit-il vraiment toutes les blessures.

À quarante ans, Kasch l'héritier est de retour dans sa ville natale, avec une seule obsession : se suicider, maintenant qu'il a écrit les quelques livres qu'il avait cru devoir écrire et qui ne l'ont mené qu'à un désespoir plus profond, celui de n'avoir pas su s'abstenir. En attendant de se pendre à sa poutre de chêne apparente, il hante les parkings, épie les ébats des jeunes amoureux. Jusqu'au jour où il délivre, des mains d'une bande de petits malfrats, une adolescente de quatorze ans, Laney. Et c'est, au pays de Haute Enfance, la rencontre du Solitaire qui « aimerait mieux pas » et de la sauvageonne, de l'intellectuel raté et de la « Lilith des champs ». Un cantique de la perversion. Linda Lê.

Un quartier populaire d'une petite ville de l'État de New York, les années 1950. Cinq lycéennes, pour survivre et se venger de toutes les humiliations qu'elles ont subies, concluent un pacte, à la vie, à la mort : elles seront le gang Foxfire. "Foxfire" désigne les jolies filles, mais également le feu follet. La haine, et surtout celle des hommes, va les entraîner dans une impitoyable équipée sauvage. Après un séjour en maison de correction, legs, leur chef adulée, revient avec un rêve : pouvoir habiter, toutes ensemble, dans une ferme, et vivre selon leurs propres lois. Mais leur sulfureuse réputation leur créera plus d'un ennemi. Vols de voitures, menaces à main armée, entôlage et, pour finir, kidnapping... Tout cela finira très mal. Dans une langue crue, précise et concrète, Joyce Carol Oates dépeint la "fureur de vivre" des cinq inséparables et leurs accès de générosité envers d'autres déshérités. Comme toujours chez l'auteur de Eux et de Blonde, le Mal est d'autant plus vraisemblable qu'il nous ressemble...

Les dix nouvelles de ce recueil sont des coups de sonde lancés dans une réalité temporelle bien précise, l'Amérique des années 1970, et explorent parallèlement une réalité beaucoup plus générale : l'homme et la femme saisis au coeur même du mariage, lieu par excellence de leur union et de leur désunion.Dans ce huis-clos, l'auteur nous révèle de terribles frustrations, voire des névroses, conduisant à des tragédies sans cris ni larmes dont les enfants (on peut songer à Salinger) sont souvent les témoins muets et lucides. Mais la tonalité relativement noire de ces textes n'épuise pas le prisme d'un univers où l'imaginaire, l'humour et la compassion (c'est notamment le cas du plus long d'entre eux, Un mariage sacré, véritable petit chef-d'oeuvre) créent un climat d'envoûtement.Le talent aigu de Joyce Carol Oates, manifesté avec éclat depuis son premier recueil, Corps (1973), se déploie ici avec une souveraine maîtrise. Il place cette romancière par ailleurs si féconde au premier rang des nouvellistes de son pays et de littérature mondiale.Toute l'oeuvre de J.C. Oates est publiée aux Editions Stock.

Une jeune femme va et vient dans son appartement. Elle prend une douche, se maquille, allume une cigarette, boit une bière, choisit et enfile une robe. Et sort. Elle a rendez-vous.Comme la nouvelle-titre, la quarantaine d'histoires qui composent ce recueil, écrites avec cette urgence qui paraît seule capable de capter l'émotion et la simultanéité des sentiments, racontent des moments de vie ordinaire. Moments qui, pourtant, ont laissé dans l'esprit de ceux qui les ont vécus la sensation fugitive de l'extraordinaire.Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Catherine Dreyfus-Soguel.

A quarante-deux ans, Jerome Corcoran, Corky" pour ses amis et connaissances, est selon toute apparence un homme qui a réussi sa vie : promoteur immobilier florissant, conseiller municipal à l'avenir politique prometteur, grand séducteur de dames, ami fidèle et généreuxà Sa vaste demeure, ses costumes coûteux et les énormes pourboires qu'il distribue lui confirment la distance qu'il a si soigneusement établie entre lui et l'histoire de sa famille (laquelle inclut un père assassiné et une mère folle à lier) qu'il préfère oublier. Corky peut penser que ses pénibles débuts sur Irish Hill, un des quartiers les plus moches de Union City, sont désormais loin derrière lui, mais, au cours d'un week-end de 1992, cette belle illusion, en même temps que beaucoup d'autres, sera complètement détruite. Dans la longue liste des femmes proches de Corky, une seule compte plus pour lui que ses propres intérêts ou appétits : Thalia, sa belle-fille. Thalia qui deviendra l'agent de sa chute, dans un drame compliqué mêlant corruption, chantage et scandale politique, le tout couronné par un acte d'une violence explosive.C'est une étonnante plongée dans l'âme masculine qu'accomplit ici avec un extraordinaire brio Joyce Carol Oates, nous donnant ainsi son livre le plus ambitieux et le plus réussi.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Claude Seban"

Son père, elle l'adorait. Ce pilote, marqué par les horreurs de la guerre du Vietnam, Ingrid ne l'a pourtant connu qu'au cours d'apparitions fulgurantes, jusqu'au jour où il s'est enfui. Elle sera élevée par une mère jeune et ravissante, passionnément éprise de son mari mais qui - parce qu'elle vit seule dans un monde d'hommes, et n'existe que par leur regard, leur admiration ? - va prendre une succession d'amants.Meurtrie par ces années d'enfance, vécues dans un monde vibrant de violence, perdue comme sa mère dans le souvenir magnifié du fugitif, Ingrid devient une adolescente affamée d'affection et d'amour. Persuadée d'être méprisable, en dépit ou à cause de sa beauté, elle va jusqu'au bout de la haine de soi. Elle se donne à qui la trouve désirable, se mutile, se drogue, finit par tomber entre les mains du gourou d'une secte satanique, qui lui fait connaître l'ignominie à l'état pur. C'est à deux doigts de la mort qu'elle trouvera au fond d'elle-même le désir de vivre et d'aimer différemment, de savoir qu'elle existe même lorsqu'elle ne souffre pas".Un livre ravageur, d'une brutalité largement rachetée par la lente guérison, superbement décrite, d'un être arrivé au bout de l'enfer. Du très grand Oates, dans la veine de Zombie et de Confessions d'un gang de filles."

Depuis ce jour de 1960 où elle est arrivée à Willowsville, une convenable bourgade de l'État de New York, à bord d'une Cadillac rose saumon conduite par un gamin de onze ans, la famille Heart n'a cessé de susciter questions et passions. Et si la mère, une blonde à la réputation sulfureuse, opère vite sa part de ravages parmi les adultes, c'est John Reddy, son fils, beau et taciturne, qui va peu à peu séduire la jeunesse de la ville. Or, un soir, quand l'un des " amis " de Mme Heart est tué d'un coup de revolver dans la chambre à coucher de la belle, John Reddy s'enfuit. Traqué par la police, arrêté, emprisonné, jugé, acquitté, il devient alors un héros national, et l'objet d'un véritable culte pour ses camarades de lycée qui, trente ans après, au cours de leurs réunions d'anciens élèves, continuent de mesurer leur vie à sa légende. Coupable ou non coupable, qui était vraiment John Reddy ?... À travers les conjectures du narrateur se dessine un impitoyable portrait de cette Amérique à la fois absurde et généreuse, toujours en quête de héros, dont Joyce Carol Oates sait magistralement sonder les mystères.

Pour une raison qui demeure obscure à Josie, sa mère a précipitamment abandonné le domicile conjugal et l'a emmenée vivre dans la maison de sa grand-tante. C'est là qu'elle fait la connaissance de Jared, un cousin nettement plus âgé qu'elle. Tout auréolé du prestige de ses études théologiques, sanglé dans d'impeccables chemises blanches amidonnées, distant et mystérieux, Jared exerce sur Josie la plus grande fascination. Par un capiteux après-midi d'été, elle le rencontre sur le bord de la rivière... Alors qu'elle cherche, entre terreur et amour, à se frayer un chemin vers elle-même, une fillette aborde à des rivages dangereux. Et ce livre inquiétant, immoral ou onirique, qui ne dit rien sur le sexe et tout sur le vertige des fantasmes, est sans doute l'un des plus érotiques qui soient.

La nuit, Sharon Donnor sappelle Claire dÉtoile. Elle est strip-teaseuse dans les clubs de Las Vegas. Elle y cherche insatiablement quelquun qui laimera. Mais elle tue également les hommes qui ne la traitent pas comme elle le souhaite, et laisse au petit matin leur corps orné dun pentagramme satanique, tracé avec leur propre sang. Un jour, la situation lui échappe. Elle est obligée de fuir, et daller retrouver sa sur jumelle, qui mène une vie paisible avec son mari et leur fille dans lÉtat de New York, et ignore tout de son double diabolique. Mais la terrible nature de Sharon la poursuit et elle décide de se venger des hommes qui lont fait souffrir durant sa jeunesse. Les rapports entre « tante Sharon » et son beau-frère se détériorent alors au point que… Joyce Carol Oates excelle dans lanalyse psychologique de ses personnages. Lapparence, la névrose, lamour, le sexe font partie de ses thèmes favoris. La gémellité aussi, dont elle étudie ici les aspects les plus sombres.

Cette saveur amère de l'amour Hammond, petite ville au nord de l'Etat de New York, dans l'Amérique des années cinquante. Entre blancs et noirs, la barrière est infranchissable, même dans les quartiers les plus pauvres, même si les enfants se côtoient à l'école et si une attirance existe entre adolescents des deux races. Une situation qui bascule le jour où, pour sauver Iris la blonde, agressée par un minable "petit blanc", Jinx le noir devient un meurtrier. Un lien tragique va dès lors unir les jeunes gens, seule sanction de cet acte qui n'a pas eu de témoin. Les années s'écoulent. Iris survit au divorce de ses parents, à la dérive de sa mère. Elle change de ville et de milieu. Jinx, à la suite d'un accident, renonce au basket, sa passion, et aux études. Il choisit de devenir "un crétin de négro ignorant". Enfermés chacun dans un rôle mensonger, il leur reste la certitude que "personne n'est aussi proche de nous que nous le sommes l'un de l'autre". Une fois encore, la puissance d'écriture, l'ironie et l'acuité du regard de J.C. Oates forcent l'admiration. Celle que les Américains tiennent pour leur meilleur peintre de la réalité contemporaine donne ici l'un de ses plus grands romans.

L'oeuvre présentée sur la couverture de l'éditeur STOCK est un tableau de Roy Lichtenstein nommé HOPELESS (1963 ; huile sur toile ; 112x112 ; collection Ludwig, musée de Wallraf-Richartz, Cologne)

Il pose bien un peu problème à son professeur de père, et à sa mère – qui l'adore – mais ni l'un ni l'autre ne croient une seconde à l'accusation d'agression sexuelle sur un mineur dont il est l'objet.

Il est un cas pour le psychiatre-expert auprès des tribunaux chargés de le suivre, qui se sent néanmoins encouragé par la nature toujours plus positive de ses rêves et sa franchise à en discuter.

Il est le plus exquis et le plus attentif des garçons pour sa riche grand mère de moins en moins capable de lui refuser quoi que ce soit.

Il est le plus vrai et le plus abominablement terrifiant des tueurs psychopathes jamais imaginés dans un roman dont on se demande par instants comment l'auteur a pu trouver les mots pour l'écrire.

Joyce Carol Oates nous offre encore une fois, avec Zombi, la preuve de son immense talent. En donnant la voix à une âme des plus noires, elle plonge dans l'ignominie, et le lecteur avec elle de pénétrer l'innommable.

Née en 1938, Joyce Carol Oates a publié son premier roman en 1963. Son père travaillait pour la General Motors et c'est à Detroit, au début des années 1960, qu'elle découvre la violence des conflits sociaux et raciaux. Devenue professeur de littérature à l'université de Princeton, elle poursuit la plus prolifique des carrières littéraires (une trentaine de romans, des essais, des nouvelles, des pièces de théâtre, de la poésie). Les éditions Stock ont notamment publié les très remarqués Blonde, Eux, Confessions d'un gang de filles, Bellefleur et La légende de Bloodsmoor.

Traduit de l'anglais (États-Unis) par Claude Seban.

[Source : Éditions Stock 2011]

Molly Marks, une jeune et jolie femme de vingt-sept ans, décide de suivre une thérapie - plus par désoeuvrement que par nécessité - avec le Dr Jonathan McEwan, qui ne tarde pas à devenir son amant.

Il lui apprend qu'il a un frère jumeau, James, qui réside à New York, également psychiatre, avec qui il est brouillé depuis dix ans.

Décidée à découvrir la raison de la rupture entre les deux frères, Molly se présente chez James McEwan sous un nom d'emprunt. Et elle en devient la maîtresse...

Désormais, elle ne cesse de comparer les jumeaux : leurs manies, leur façon de faire l'amour, leur écriture... Mais les manoeuvres de Molly se retournent peu à peu contre elle...

On a parfois dit de Joyce Carol Oates qu’elle écrivait trop.

Mais, en tout cas, le soin et l’intelligence qu’elle apporte à chacun de ses textes font qu’elle n’écrit jamais n’importe quoi. Une preuve supplémentaire nous en est donnée avec ces dix nouvelles "de mystère et de suspense". A quoi on pourrait ajouter "d’horreur tranquille". Le décor est vite planté. Il est en général des plus ordinaires. L’atmosphère, apparemment celle de la banalité quotidienne, est distillée en quelques phrases innocentes. Mais soudain, un détail qui cloche, une expression un peu sibylline , voilà que se répand en vous une vague inquiétude, lentement transformée en subtile terreur. Allez-vous abandonner votre lecture de peur de vous noyer dans l’horreur ? Pas question. Car cette championne de la survie en eaux glauques qu’est Oates vous oblige à tourner avidement les pages. Vous voulez "savoir", connaître la fin de ces histoires, vous en libérer. Et c’est à vos risques et périls, le moindre étant l’insomnie, que vous irez jusqu’au bout de ce génial Salut ! Comment va ! (propre à vous dégoûter à jamais du jogging) avant d’entrer dans l’abominable Musée du Dr Moses en passant par Surveillance anti-suicide (de l’art consommé du chantage), le terrible Gage d’amour et indiciblement atroce Dépouillement. Quant aux cinq autres nouvelles, elles sont dignes d’un Edgar Poe ou, avec L’homme qui combattit Roland La Starza, d’un Ernest Hemingway. Un plaisir, diabolique, jusqu’à la dernière page.

«Il ne faut jamais faire entièrement confiance aux femmes», estimait Arthur Conan Doyle. Eût-il croisé les héroïnes de ce recueil - tour à tour vénéneuses, machiavéliques, démoniaques -, le père de Sherlock Holmes aurait été plus catégorique encore...

Il ne faut jamais faire confiance aux femmes ! Fort de cette certitude, Otto Penzler a demandé à dix-sept maîtres du suspense de lui livrer une nouvelle - le plus souvent inédite -mettant en scène une femme dangereuse.

Après lecture de ce recueil, quelle sens pourra-t-on encore accorder à l'expression «sexe faible» ? Si ces dames ne vous brisent pas le coeur... elles vous l'arracheront !

«Je suis généralement avare de superlatifs, mais je suis obligée d'admettre que Quand ces dames tuent est l'une des meilleures anthologies criminelles de tous les temps.»

Janet Evanovich

Deux actrices qui décident de commettre un crime pour 'savoir ce que ça fait' et mieux pouvoir ensuite le jouer ; une femme dont l'obsession est de prendre pour proie des hommes au hasard dans des aéroports ; deux enquêteurs envoyés sur une affaire de meurtre dont la victime n'a jamais été identifiée... A quoi reconnaît-on qu'une femme est dangereuse ? Une telle question reçoit des réponses variées, en fonction de l'humeur des dix-sept maîtres du suspense sollicités pour ce recueil, parmi lesquels Michael Connelly, thomes Cook, jeffery Deaver, Andrew Klavan, Elmore Leonard, Ed McBain, Joyce Carol Oates et Ian Rankin.

Pour la première fois, les plus grands maîtres du mystère et du suspense ont choisi, parmi leur propre œuvre et celle d'écrivains célèbres, leur histoire préférée.

Une anthologie unique qui réunit les meilleurs auteurs du genre.

Elle ne sait plus. Ou plutôt, la drogue aidant, elle ne se rappelle que trop bien : le bébé rose assassiné, les bandages autour de la tête, non, ce n’était pas une poupée qu’elle a vue, c’est sa petite soeur, et c’est son père qu’elle aimait tant qui l’a tuée, étouffée, elle le sait, à moins que ce soit sa mère... Trente ans après, elle doit la venger, il le faut.

Et il en va ainsi pour les personnages de ces dix nouvelles glaçantes. Hommes et femmes, jeunes et vieux, ils ne peuvent plus respirer. Dans l’attente désespérée d’un bonheur qu’ils ont connu et perdu, ou tant rêvé et jamais approché, ils étouffent, ils ont besoin d’air et de vengeance. Ils veulent qu’on leur rende ce que, selon eux, on leur a pris : un coeur, une épouse, un enfant, une jeunesse, une vie… Et les victimes de ces prédateurs, perdant la respiration à leur tour sous les assauts de l’angoisse ou de la haine, n’ont plus qu’à tenter de ne pas sombrer dans les remugles d’un passé qu’elles croyaient à tort oublié.

C'était en 1912, dans la vallée de Chautauqua, au nord de l'État de New York.La belle Calla aux longs cheveux roux vivait les jours sans les voir, près d'un mari qu'elle n'aimait pas.Cette année-là, pour Calla, la réalité existe comme un rêve. Un amour noir comme l'homme dont son corps épouse le corps, noir comme un rêve de nuit et de mort. «Si ceci est un rêve, ce n'est pas le mien, car comment saurais-je le rêver ?»Unis par l'amour et plus encore que l'amour.

Portrait d’une femme insoumise, forcée de vivre une vie qu’elle n’a pas choisie, "un amour noir" réunit plusieurs thèmes de prédilection de Joyce Carol Oates : passion, violence, solitude, racisme, intolérance, frustration.

Le roman est court et puissant. Calla est un très beau personnage féminin, mystérieux et fascinant, qui, de la même façon qu’il hante la mémoire familiale dans le roman, laisse une empreinte profonde dans l’esprit du lecteur.

4ème de couverture :

Lolita postmoderne, Katya Spivak oscille entre la naïveté de ses seize ans et le cynisme d’une gamine élevée à la dure. Et, quand le vieux et très distingué Mr Kidder l’aborde courtoisement alors qu’elle a le nez collé contre une vitrine de dessous affriolants, elle réagit avec la méfiance polie qui convient. Pourtant, peu à peu, au fil des jours et de leurs rencontres, la jeune fille en mal d’affection se laisse vaguement séduire par le charme et la générosité désintéressée que déploie à son égard le vieil homme. Mais, derrière sa richesse, ses manières impeccables, ses talents artistiques, sa grande maison vide, ses tableaux bizarres, sa gouvernante et son chauffeur discrets, qui est le mystérieux Mr Kidder ? Et que veut-il vraiment de Katya ?

Quand Zoe Kruller, jolie serveuse se rêvant star de country, est découverte brutalement assassinée dans son lit, la police de Sparta vise aussitôt deux suspects : Delray, le mari dont Zoe est séparée, et Eddy Diehl, l'amant de longue date. Mais, sans preuve, l'enquête piétine. Les rumeurs s'amplifient, ravageant au passage l'existence des deux hommes et imprimant un cours étrange à celle de leurs enfants.

Aaron Kruller et Krista Diehl, adolescents sacrifiés à l'histoire familiale, chacun persuadé que le père de l'autre est l'assassin, conçoivent peu à peu une redoutable obsession réciproque. Étrange lien que l'éloignement et les années n'entameront en rien. Aussi, lorsque longtemps après le drame ils se rencontrent de nouveau, ils semblent prêts à exorciser les fantômes du passé, à se réconcilier avec leur lourd héritage.

Mais rien n'est simple pour ces êtres qui oscillent entre violence muette, désir sauvage, et peur de l'autre. Avec Petit oiseau du ciel, Joyce Carol Oates fait le récit d'une passion romantique et cruelle, sensuelle et destructrice. Dans cet univers brutal, où l'alcool et la drogue font oublier le quotidien, où la dureté est le meilleur des remparts, tous rêvent d'une nouvelle vie, mais est-ce seulement possible ? Une histoire captivante, disséquée comme toujours de manière implacable.

En 1996, une jeune starlette lauréate de plusieurs concours de beauté fut retrouvée étranglée dans la cave de sa maison, au Colorado. S'inspirant de ce fait divers sordide, Joyce Carol Oates met en scène un couple assez détraqué dont la petite fille, métamorphosée en Barbie pailletée et sexy, deviendra championne de patinage avant d'être assassinée dans la chaufferie de sa maison... Un conte de fées qui se transforme enmurder party, voilà la trame de ce roman magistral où l'on pénètre dans les coulisses d'une famille détruite par sa propre vanité, au coeur d'une Amérique avide de sensations : les Atrides en version Disney, avec une petite patineuse dans le rôle de la victime expiatoire.

Weymouth, New Jersey. Agent immobilier le jour et photographe la nuit, Matt McBride semble heureux. Qui se douterait qu'il n'a pas oublié le cadavre atrocement mutilé de Marcey Mason, découvert jadis dans un ravin ? Aujourd'hui encore, il est certain c ce meurtre aurait pu être évité s'il avait été moins indifférent au charme de la jeune fille. Aussi, quand il apprend que son amie Diana Zwolle a récemment disparu, impossible ne pas lier les deux affaires. A croire que Matt porte malheur et qu'il a raison de se sentir coupable. Même s'il est innocent. Ce qui n'est pas évident à prouver. Surtout à la police, qui le soupçonne d'être le tueur qu'elle recherche. Comme expliquer que culpabilité et innocence sont parfois affaire de nuances ?

Rolfe Christensen, compositeur connu et professeur au conservatoire de Forst Park dans la Connecticut, viole un jeune étudiant. Un roman psychologique à suspense.

This anthology brings together the best of today's horror writers in one spine-tingling collection. All of these stories are guaranteed to terrify !

So lock the door. Turn on the lights. Don't answer the phone. Open the book... if you dare...

Abandonnée par sa mère dans les marais des Adirondacks, Mudgirl est miraculeusement sauvée puis adoptée par un couple résolu à lui faire oublier son horrible histoire. Devenue Meredith Neukirchen, première femme présidente d’université, Mudwoman, brillante et irréprochable, se dévoue toute à sa carrière. Un voyage sur les lieux de sa naissance va faire resurgir les fantômes du passé…

Née en 1938, Joyce Carol Oates, membre de l’Académie des Arts et des Lettres, est une nouvelliste et romancière prolifique, récompensée par de nombreux prix littéraires. Eux, Les Chutes et La Fille du fossoyeur sont notamment disponibles en Points.

« Avec Mudwoman, la peintre des âmes noires nous livre un chef-d’œuvre. »

Le Point

Ce n'était pas comme si elle ne nous avait pas prévenues. Ce n'était pas comme si elle ne nous y avait pas préparées. Nous savions que quelque chose n'allait pas ces derniers mois. Mais Tink n'a pas vraiment disparu. Tink est partie et pourtant – elle est là quelque part, même si nous ne pouvons la voir.

"On ne peut qu'admirer l'empathie polymorphe de l'écrivain, son talent à exprimer, dans le langage qui est le leur, la complexité émotionnelle des adolescentes..."

Macha Séry, Le Monde.

(Source : LGF - Le livre de poche)

Avec ce recueil de nouvelles (chacune un vrai roman en soi) et qui pourrait s'intituler Terreurs tranquilles, Joyce Carol Oates prouve encore, s'il en était besoin, son incontestable maîtrise du genre. En proie dès le début à un malaise grandissant, impossible à analyser, l'innocent lecteur devient la victime consentante d'une panique subtile qui finit par le laisser, au bout de ces récits, pantelant d'angoisse, incapable de distinguer un bonheur entrevu d'un malheur définitivement en marche. Froide et sans pitié, souvent sournoise, la violence approche, inexorable. Tout ce qui peut traverser la vie en manière de sentiments est là, semble-t-il, pour la nourrir : le désespoir et le secret délice d'aimer plus que l'on ne l'est en retour, (« Coeur sutra ») les passions génératrices de frustrations mortelles (« Vigilante »), (« Vice de procédure »), les obsessions érotiques fatales (« Magda Maria »), les liens familiaux cruellement distendus (« Vigilante» ) ou pervertis (« L'aveugle »). Dans tous les cas (et plus particulièrement dans « Cher époux ») , les couteaux, longs, minces et tranchants sont tirés. Prêts à servir.

Tout semble aller comme il se doit dans la petite ville de Carthage (Etat de New York) en ce début de juillet 2005, si ce n'est que Juliet Mayfield, la ravissante fille du maire a, pour des raisons pas très claires, rompu ses fiançailles avec le caporal Brett Kincaid, héros retour de la guerre d'Irak Un héros très entamé dans sa chair et dans sa tête. Et dont pourtant Cressida, la jeune soeur rebelle de Juliet, est secrètement amoureuse. Or, ce soir-là Cressida disparaît, ne laissant en fait de traces, que quelques gouttes de son sang dans la jeep de Brett. Qui devient alors le suspect numéro°1, et, contre toute attente, avoue le meurtre... Sept ans après, un étrange personnage surgit qui va peut-être réconcilier les acteurs de ce drame bizarre avec eux-mêmes et résoudre l'impossible mystère C'est ce à quoi vise à l'évidence l'auteur qui, infatigablement, fait front de toutes parts : à la violence, à la guerre, au dérangement des esprits et des corps, à l'amour et à la haine. Et à une exploration inédite des couloirs de la mort... Pour le plus grand bonheur de ses lecteurs et de la littérature.

Jamais Tristram Heade, vieux garçon introverti, n'aurait osé penser que l'aventure, un jour, s'immiscerait dans sa vie qui, depuis trente-cinq ans, ronronnait dans le cocon douillet d'une imagination nourrie de lectures. Lors d'un voyage à Philadelphie, sitôt descendu du train, Tristram est victime d'une troublante méprise : tout le monde - du chauffeur de taxi aux employés de l'hôtel - le confond avec un certain Angus T. Markham. Tristram a beau démentir, sa confusion augmente, en même temps que sa curiosité : son mystérieux sosie semble être un dandy, un épicurien, un irrésistible séducteur. Se glisser dans la peau de cet inconnu est tentant ... Et carrément grisant lorsqu'une belle et énigmatique jeune femme vient, en pleine nuit, implorer l'aide de celui qu'elle croit être Angus. Tristram renonce à dissiper le malentendu, loin de se douter des dangers qui le guettent ...

Deux femmes se rencontrent lors d'une soirée en Pennsylvanie. Tout les oppose. Monica est blonde, sage, fragile, divorcée, professeur dans un collège privé. Sheila, veuve d'un sculpteur célèbre, est brune, riche, bohème, sauvage et suicidaire, elle s'adonne à la peinture et demeure écorchée vive, meurtrie par l'abus de l'alcool et des amphétamines. « Un oiseau de proie », pense d'elle Monica. L'histoire d'une amitié ? Non, d'une passion amoureuse, le temps du moins qui s'écoule entre deux solstices et qui va voir leur « liaison » naître, s'épanouir et se fracasser. Par la faute de qui ? Est-ce Monica l'ange et Sheila le démon, ou le contraire ? Joyce Carol Oates qui, depuis des années, vit, écrit et enseigne à l'université de Princeton, se garde de trancher. Rien ne l'intéresse davantage que la complexité des êtres et l'ambiguïté des sentiments. Aucun lien vraiment physique ne s'établira entre ses héroïnes. Et pourtant tout dans leur affrontement sera physique. Jusqu'à l'épuisement. Peut-être jusqu'à la mort. Ce livre, l'un des plus importants de Joyce Carol Oates, a été publié aux Etats-Unis en 1985. Depuis, la grande romancière américaine a multiplié les chefs-d'oeuvre, comme Blonde, son roman-biographie consacré à Marilyn Monroe et salué par le public et la critique.

Terence Greene est un quadragénaire à qui tout semble avoir réussi. Mari modèle et père de famille aimant, il dirige grâce à sa belle-famille une importante fondation philanthropique.

Sa vie est bouleversée le jour où il est nommé juré lors d’un procès et qu’il croise la route de la belle et exotique Ava-Rose Renfrew, venue témoigner contre un homme accusé de l’avoir violemment agressée.

Sous le charme, il convainc les autres jurés de rendre un verdict en sa faveur, malgré de très nombreuses zones d’ombre.

Une fois le procès terminé, Terence entame une liaison avec Ava-Rose. Liaison qui se révélera dévastatrice… Terence comprendra – mais un peu tard – qu’il a butiné une fleur vénéneuse…

Première édition : Double délice (Belfond, 2000)

D'abord il y a le cadre : l'univers fadasse et gris d'une petite université américaine. Un espace où la routine, les espoirs déçus et les rivalités mesquines tiennent lieu de gloire et de dérivatifs à l'ennui. Ensuite il y a les êtres qui hantent les lieux : une petite cohorte étriquée d'universitaires aux rêves rabougris. Enfin, il y a l'événement... St Dennis, le plus grand poète anglais contemporain, va séjourner dans les lieux, une année durant. Chacun alors de s'empresser, de se disputer l'honneur de recevoir l'inspiré des Muses et, qui sait, de devenir son ami. Hélas, l'homme qui arrive est un vieillard usé, sans ressort, dont la présence ne va rien changer au naufrage de la petite communauté. Même Brigit, ex-romancière à succès, ne pourra échapper à l'atmosphère ambiante qui, peu à peu, la ronge. Joyce Carol Oates jette un regard ironique et impitoyable sur cette petite société en dérive. Tableau tendre et acide, Amours profanes campe une nouvelle Babylone attachante et poignante, dont les ombres fascinent autant qu'elles répugnent.

La boxe passionne Joyce Carol Oates depuis son adolescence. Elle a vu son premier combat dans les années 1950, en compagnie de son père. « Cela a touché, dit-elle, quelque chose de très profond en moi. Il y a là un mystère que j’essaie de percer ».

Méditation profonde, nourrie par la vision des combats et les propos saisissants des athlètes sur leur activité et le sens qu’ils lui donnent, De la boxe est aussi une évocation historique, depuis les gladiateurs romains jusqu’aux boxeurs actuels : le style de vie monastique de Rocky Marciano avant un match, la grâce d’un Mohammed Ali en pleine gloire, la violence dévastatrice de Myke Tyson, dernier grand champion dans l’histoire de ce sport et de cet art.

Seize nouvelles brutales et décapantes, parfois insoutenables. Certes, la prose de Joyce Carol Oates n’a jamais été recommandée comme berceuse mais, en ce qui concerne ce recueil, les enfants auront intérêt à aller se coucher encore plus tôt car, très vite, Oates se montre sans pitié pour eux. Bien entendu, les véritables aficionados en redemanderont. Joyce Carol Oates a superbement disséqué le chagrin et le choc provoqués par la mort en 2008 de son premier mari, Ray Smith, et il n’est donc pas surprenant que la perte et le deuil soient les thèmes dominants de ce recueil rageur, dur et viscéralement dérangeant, écrit au lendemain du malheur. On y cherchera en vain la résignation de la veuve : Oates semble déterminée à nous convaincre que la femme en deuil est une sorte de coupable, une victime qui dans un sens mérite tout ce qui lui arrive (et ce n’est pas toujours tendre). La démonstration est réussie, et quel bonheur de lecture que ces pages qui font tomber les idoles et les clichés avec une santé, une énergie – et une plume – d’une jeunesse éblouissante. Traduit de l’anglais par Christine Auché et Claude Seban « Sauvage, poétique et impitoyable... Joyce Carol Oates n’a jamais eu la patte plus sûre, le regard plus perçant. » The Washington Post

Orpheline de père, abandonnée par sa mère, Marya Knauer est confiée à son oncle et sa tante. Elève brillante mais solitaire, confrontée à la peur et à la cuauté, elle se plonge avec passions dans les études.

Dans ce livre aux forts accents autobiographiques, Joyce Carol Oates donne à voir de façon magistrale comment la littérature peut changer une destinée.

Robbie Whitcomb, 5 ans, est enlevé sous les yeux de sa mère. Commencent sept années d'horreur pour le petit garçon, rebaptisé Gideon par son ravisseur, Daddy Love. Celui-ci n'est autre que Chet Cash, pasteur itinérant, populaire et séducteur, vendeur d'objets en macramé fabriqués par sa victime. Après l'arrestation, Robbie retrouve sa famille mais le retour à la normalité n'est qu'apparence.

1987, dans un quartier noir délabré du New jersey, une mère cherche partout sa fille, Sybilla, disparue depuis trois jours. L'adolescente sera retrouvée ligotée, le corps barbouillé d'excréments et d'injures racistes, dans les sous-sols d'une vieille usine abandonnée. Emmenée aux urgences, elle accuse des "flics blancs" de l'avoir enlevée, battue et violée. Ce terrible acte de violence choque profondément sa communauté et exacerbe les tensions raciales bouillonnant depuis des décennies.

Un pasteur et son frère, avocat militant des droits civiques, récupèrent l'affaire qu'ils exploitent au mieux de leurs intérêts ; imités rapidement par le Prince noir, leader du Royaume de l'islam, plus redoutable encore. La vérité n'importe guère à ces leaders religieux, les médias s'en soucient tout aussi peu, et pourtant les faits se révèlent de plus en plus troubles. Dans un choeur de voix et de points de vue des enquêteurs aux médias en passant par la victime et sa famille, l'auteure offre une compréhension des mécanismes du pouvoir et de l'oppression, de l'innocence et de la culpabilité, de la vérité et du spectacle médiatique, de la justice et du châtiment.

S'inspirant d'un fait divers, Joyce Carol Oates explore les lignes de faille d'une société toujours troublée par la question de la race et signe un roman profond et incendiaire.

Quel auteur n’envierait le sort d’Andrew J. Rush ? Écrivain à succès de romans policiers vendus à plusieurs millions d’exemplaires dans le monde, père de famille heureux, Andrew vit dans une petite ville du New Jersey où il trouve le calme nécessaire pour édifier son œuvre.

Mais Andrew a un secret que même ses plus proches ignorent : sous le pseudonyme de Valet de pique, il écrit des romans noirs, violents, pervers, romans qui scandalisent autant qu’ils intriguent le monde littéraire.

Cet équilibre tout en dissimulation qu’Andrew a patiemment élaboré va être menacé. Au départ, la plainte d’une voisine, Mme Haider, probablement un peu dérangée, qui l’accuse d’avoir plagié ses romans autopubliés. Parallèlement sa fille lui pose des questions gênantes après avoir trouvé des traces autobiographiques dans un roman du Valet de pique ; sa femme Irina est soupçonnée par Andrew d’entretenir une liaison avec un professeur de maths. Ces éléments menaçants vont réveiller chez Andrew des fantômes du passé, réveiller aussi la voix désormais plus insistante et terrifiante du Valet de pique…

Un thriller magistral de Joyce Carol Oates, efficace, inquiétant, drôle aussi, un roman qui éclaire les forces noires manipulant la conscience d’un auteur à succès, et entraîne son lecteur hypnotisé sur la mince ligne de crête séparant génie et folie.

Source: http://www.philippe-rey.fr/livre-Valet_de_pique-335-1-1-0-1.html

Clara, figure centrale de ce livre, est la fille d'un ouvrier saisonnier qui, dans la misère de la grande crise des années 30 aux Etats Unis, loue ses bras de lieu en lieu et tente de survivre de camp en camp. Dure et farouche, Clara se dresse dès l'enfance contre ce monde de pauvreté, le refuse, et bientôt le fuit.

De métier en métier, de rencontre en rencontre - Lowry, l'aventurier dont elle a un fils, Revere, le riche propriétaire qu'elle saura finalement contraindre au mariage - toute la vie de Clara sera une recherche sauvage, obstinée, de l'équilibre et de la richesse dont, enfant, elle a été frustrée. Mais la possession des biens de ce monde - ce "jardin des délices" - peut-elle apaiser la fureur qui habite Clara comme une force aveugle? Une fureur que va reprendre en charge Swan, son fils...

Comme dans tous les romans de Joyce Carol Oates, on retrouve ici, en chacun des personnages, l'agressivité à laquelle répond - à moins qu'elle n'en soit la cause - la violence des tensions économiques et sociales de la société américaine. Les scènes qui réunissent la mère et le fils y apparaissent comme des havres de tendresse.Un livre frémissant, qui touche et inquiète.

Onze nouvelles, sur les aspects les plus triviaux de la vie quotidienne tournant au cauchemar : les tourments d'une enseignante vieillissante dont le désir de donner des cours en prison vire à la catastrophe, les tribulations d'un couple d'Américains en pleine crise de la quarantaine à Rome, les mésaventures d'une femme au foyer insatisfaite, etc.Chez Joyce Carol Oates, les aspects les plus triviaux de la vie quotidienne peuvent tourner au cauchemar. Ces onze nouvelles dérangeantes et inventives en offrent encore une fois la preuve, disséquant les sentiments et les actes de personnages aux prises avec un univers lisse en surface, mais toujours susceptible de basculer. L'horreur n'est jamais loin : variation autour du meurtre du célèbre Dahlia noir, colocataire de la future Marilyn Monroe ; tourments d'une prof vieillissante dont le désir d'enseigner vire à la catastrophe ; angoisse d'une adolescente arrachée par la police à son cours de maths ; mésaventures d'une femme au foyer insatisfaite qui croit voir un intrus chez elle... Comme à son habitude, Oates démontre son sens aigu de l'observation et son humour noir décapant quand elle croque les réactions désordonnées d'une mère apprenant que sa fille est victime de violences ; les tribulations d'un couple d'Américains en pleine crise de la quarantaine à Rome ; la rage rentrée d'un enfant non reconnu ; ou les efforts pitoyables d'un homme en quête de rédemption... Une chose est sûre : les nouvelles de ce recueil procureront au lecteur rires nerveux et délicieux frissons.

C’est avec un mélange d’honnêteté brute et d’intuition acérée que Joyce Carol Oates revient sur ses jeunes années. Son enfance pauvre dans une ferme de l’État de New York fourmille de souvenirs : ses parents aimants, ses grands-parents hongrois, les animaux, la végétation, le monde ouvrier, l’école.

Ces années lui offrent à la fois un univers intime rassurant, mais un univers limité, cerné par des territoires inaccessibles, propices à enflammer l’imagination de la jeune fille qui trouve là ses premières occasions de fiction. Des territoires où la mort rôde et où les êtres souffrent : cette maison dans la forêt où les enfants sont battus par un père ivrogne qui y mettra le feu ; sa camarade Cynthia, ambitieuse élève qui se suicidera à l’âge de dix-huit ans ; sa soeur cadette autiste, Lynn Ann, qui deviendra violente au point de déchirer littéralement les livres de son aînée…

Joyce Carol Oates explore le monde à travers les yeux de l’enfant et de l’adolescente qu’elle était, néanmoins consciente des limites de sa mémoire après tant d’années. Cette lectrice d’Alice au pays des merveilles sait que la vie est une succession d’aventures sans fin, qui voit se mêler comédie et tragédie, réalité et rêverie.

La plume toujours ciselée, l’oeil aiguisé, Oates arpente un endroit et un temps oubliés qui virent la naissance de l’écrivain qu’elle est devenue, un voyage captivant qui ne manquera pas de renvoyer son lecteur à ses propres paysages perdus.

Une plongée fascinante dans l'univers sombre et oppressant des nouvelles de Joyce Carol Oates.

Avec La Princesse-Maïs, Joyce Carol Oates captive une fois de plus le lecteur par sept récits vénéneux et intrigants. Dans le premier, Marissa, douce préadolescente à la pâle chevelure couleur maïs, disparaît un soir de chez sa mère, qui peine à l'élever seule. Tandis que cette dernière et la police retournent les environs en vain, ils sont loin de se douter que Marissa a été kidnappée par des camarades, décidées à pratiquer sur leur proie un sacrifice inspiré d'une légende indienne.

Sombres et oppressantes, les six autres nouvelles nous invitent dans la psyché de personnages troublés. Telle cette jeune veuve qui se fourvoie dans une relation dangereuse et ambiguë avec un ex-soldat abîmé par la guerre en Irak (" Helping Hands "). Ou ce malheureux chirurgien qui rate de manière spectaculaire une trépanation dans une ambiance des plus surréaliste (" Un trou dans la tête ") ; ces jumeaux aux caractères et aux physiques opposés, pris au piège de relations amour-haine (" Champignon mortel " et " Personnages-fossiles ") ; cette fillette incapable de distinguer rêve et réalité, qui refuse désespérément d'accepter l'arrivée de sa petite soeur (" Personne ne connaît mon nom "). Ou enfin cette jeune femme mettant à exécution une cruelle vengeance contre son ex-beau-père, qu'elle croit responsable du décès de sa mère (" Bersabée ").

C'est bien de cauchemars qu'il s'agit, mais à la lecture pleine de délicieux frissons.

Dans ces quatre textes troublants, l'amour est dévastateur, si puissant qu'il entraîne chacun vers l'effroi.

Mauvais oeil raconte ainsi comment la jeune épouse d'un célèbre intellectuel, quatre fois remarié, apprend de la première femme de celui-ci un terrible secret, qui met en péril son mariage et sa santé mentale.

Dans Si près n'importe quand toujours, Lizbeth une adolescente timide et complexée, commence une idylle avec un garçon charmant un peu plus âgé. Mais, à mesure que leur relation s'épanouit, elle se rend compte que quelque chose guette sous la façade parfaite de Desmond, quelque chose de menaçant.

Dans l'Exécution, c'est des relations parents-enfant qu'il s'agit : un étudiant gâté planifie un crime parfait pour se venger des siens.

Enfin, La semi-remorque aborde les abus faits aux enfants : lorsque Cecilia rencontre l'amour de sa vie, elle doit affronter son traumatisme et le démon qui lui a volé son innocence, des années auparavant.

Dans sa prose aiguisée, Joyce Carol Oates fait le récit de vies qui partent à vau-l'eau et nous révèle l'amour sous un jour tour à tour magique, mystérieux et meurtrier. Une lecture au plaisir terrifiant de la première à la dernière page.

Il est mort. Je lis le journal, je prends mon petit déjeuner. Il est mort. Je n'oublie pas mes clés, de nourrir le chat, d'arroser les plantes. Il est mort. Je réponds aux questions de mes étudiants, je rédige un article. Il est mort. Mon amour, mon mari depuis quarante-sept ans est mort et je suis encore là. Veuve. Amputée de lui. Il a lâché ma main, je vacille. Comment continuer à vivre maintenant ?

" Personne dans la vallée de la Chautauqua ne savait où s'était enfuie la jeune épouse de John Nissenbaum mais tout le monde savait, ou avait son opinion sur la raison de sa fuite. Sans foi, voilà ce qu'elle était. Une femme sans foi. " Ce livre, placé sous le signe d'Edgar Allan Poe dont Oates partage l'amour du fantastique et de l'horreur, réunit vingt et une nouvelles. Leur thème commun: la frontière floue entre le bien et le mal. Joyce Carol Oates traite ce sujet dans des styles et des tonalités d'une variété impressionnante. Parfois réaliste, souvent d'un comique grinçant mais toujours avec une admirable économie de moyens, elle raconte la vie d'hommes et de femmes aux prises avec leurs contradictions et leurs obsessions. L'infidélité sexuelle, les tricheries, les malhonnêtetés routinières, les secrets de famille, les ambitions revues à la baisse, les manigances du journalisme à scandale, l'attachement érotique aux armes à feu, la violence, l'aliénation, la volonté de se faire passer pour un autre : autant d'angles d'approche qui permettent à l'auteur de disséquer l'âme humaine. Chronique de mœurs, mais aussi critique sociale d'une Amérique en quête de repères, Infidèle met en scène les laissés-pour-compte comme les privilégiés. D'une histoire à l'autre, Joyce Carol Oates esquisse d'une main de maître un impitoyable portrait de son pays natal.

Adriane Strohl, une adolescente imprudente et idéaliste, vit dans un futur proche : une Amérique totalitaire en 2039 contrôlée à l'excès par la " Véritable Démocratie ", où il est interdit à quiconque de sortir de la moyenne. Alors qu'elle est nommée major de sa promotion de terminale, elle commet l'erreur de vouloir briller dans son discours de fin d'études, et se voit condamnée à être télétransportée dans une bourgade rurale d'Amérique du Nord appelée Wainscotia pour y effectuer ses études supérieures... quatre-vingts ans plus tôt.

Forcée d'adopter une nouvelle identité et constamment sous surveillance, Adriane – alias Mary Ellen Enright – découvre avec stupeur l'Amérique surannée de 1959. Désireuse de purger sa peine de manière exemplaire et de rentrer chez elle au terme des quatre ans fixés, Adriane s'immerge dans le travail, notamment son cours de psychologie. Mais elle ne tarde pas à tomber amoureuse de son professeur, Ira Wolfman, un exilé du futur comme elle qui tentera de la convaincre de s'échapper avec lui...

Un jeune garçon se découvre une passion pour les poupées désormais orphelines de sa cousine, victime d'une leucémie. Commence alors une étrange collection, celle de poupées abandonnées, qu'il déniche dans le voisinage. Mais la frontière est parfois ténue entre collection et obsession, et les poupées semblent être, aux yeux du garçon, bien plus que de simples jouets d'enfants... Des vies ordinaires bouleversées par l'irruption du macabre, voilà ce qui unit " Le maître des poupées " aux cinq autres histoires qui composent ce recueil de nouvelles terrifiantes. Poursuivi par le sentiment de l'inéluctable, le lecteur reconnaît dans chaque personnage un voisin, une camarade de classe, une parente lointaine ou son libraire de quartier. Une jeune fille, délaissée par sa mère, trouve du réconfort auprès d'une autre famille, jusqu'à recevoir beaucoup trop d'amour ("Big Momma") ; un homme d'affaires avide de pouvoir est prêt à tout pour ajouter à sa collection déjà grande une mystérieuse librairie... Ou encore une femme épanouie dans sa vie de couple, qui découvre avec effroi les desseins de son mari à son encontre (" Equatorial "). Oates réveille avec talent la fascination pour l'horreur qui gît en chacun de nous, au risque d'y perdre le sommeil.

2 novembre 1999. Luther Dunphy prend la route du Centre des femmes d’une petite ville de l’Ohio et, se sentant investi de la mission de soldat de Dieu, tire à bout portant sur le Dr Augustus Voorhees, l’un des « médecins avorteurs » du centre.

De façon éblouissante, Joyce Carol Oates dévoile les mécanismes qui ont mené à cet acte meurtrier. Luther Dunphy est à la fois un père rongé par la culpabilité car responsable de l’accident qui a causé la mort d’une de ses filles, et un mari démuni face à la dépression de sa femme. Pour ne pas sombrer, il se raccroche à son église où il fait la rencontre décisive du professeur Wohlman, activiste anti-avortement chez qui il croit entendre la voix de Dieu. Comme un sens enfin donné à sa vie, il se sent lui aussi chargé de défendre les enfants à naître, peu importe le prix à payer.

Dans un camp comme dans l’autre, chacun est convaincu du bien-fondé de ses actions. Mené par des idéaux humanistes, Augustus Voorhees, le docteur assassiné, a consacré sa vie entière à la défense du droit des femmes à disposer de leur corps. Les morts de Luther et d’Augustus laissent derrière eux femmes et enfants, en première ligne du virulent débat américain sur l’avortement. En particulier les filles des deux hommes, Naomi Voorhees et Dawn Dunphy, obsédées par la mémoire de leurs pères.

La puissance de ce livre réside dans l’humanité que l’auteure confère à chacun des personnages, qu’ils soient « pro-vie » ou « pro-choix ». Sans jamais prendre position, elle rend compte d’une réalité trop complexe pour reposer sur des oppositions binaires. Le lecteur est ainsi mis à l’épreuve car confronté à la question principale : entre les foetus avortés, les médecins assassinés ou les « soldats de Dieu » condamnés à la peine capitale, qui sont les véritables martyrs américains ?

Joyce Carol Oates offre le portrait acéré et remarquable d’une société ébranlée dans ses valeurs profondes face à l’avortement, sujet d’une brûlante actualité qui déchire avec violence le peuple américain.

Joyce Carol Oates nous revient avec un recueil de treize nouvelles dérangeantes et hypnotiques qui tentent de cartographier l'étrange noirceur en chacun d'entre nous ainsi que la peur, la douleur et l'incertitude qui rôdent aux pourtours des vies ordinaires, souvent menacées par l'abandon et la trahison.

Les femmes d'âge mûr ayant des relations complexes et ambivalentes avec le sexe opposé y sont omniprésentes. Dans Mastiff, Mariella voit un homme avec lequel elle sort depuis peu la protéger de l'attaque d'un molosse au péril de sa vie. Distance raconte la solitude névrotique d'une femme dans un hôtel du Nevada tentant d'appeler son amant. Le Chasseur suit la troublante aventure entre une poétesse en résidence dans une université et son président. Dans Disparition, craignant que son mari ne se volatilise de sa vie, son épouse ne le lâche plus d'une semelle. Stephanos est mort met en scène une universitaire qui lutte vaillamment contre son cancer et se retrouve en mauvaise posture aux funérailles d'un homme adoré de tous. Dans Les Bouffons, une maison de banlieue cossue abandonnée devient l'obsession d'un retraité sous le regard désespéré de sa femme. Enfin, dans Patricide, la fille effacée d'un grand écrivain doit gérer sa relation complexe avec ce don juan égocentrique à la mort de celui-ci.

La mort n'est jamais loin, bouleversant aussi l'existence des plus jeunes : S'envoyer en l'air avec un chameau explore la manière dont un adolescent de dix-sept ans se rend douloureusement compte de la profondeur de son amour pour sa grand-mère malade. Choses rencontrées en chemin vers l'oubli relate le mystérieux décès d'une pathétique petite fille riche adoptée, suite aux complications d'un tatouage. L'existence prend un tour sombre et inquiétant, pour ce jeune diplômé au chômage funestement attiré par les bonobos dans Trahison.

Avec ce recueil écrit au scalpel, Oates est au sommet de son art, plus imaginative que jamais.

A landmark, eclectic, leviathan-sized anthology of fiction's wilder, stranger, darker shores.

The Weird features an all star cast of authors, from classics to international bestsellers to prize winners:

Ben Okri

George R.R. Martin

Angela Carter

Kelly Link

Franz Kafka

China Miéville

Clive Barker

Haruki Murakami

M.R. James

Neil Gaiman

Mervyn Peake

Michael Chabon

Stephen King

Daphne Du Maurier and more...

Exotic and esoteric, The Weird plunges you into dark domains and brings you face to face with surreal monstrosities; You will find the boldest and downright most peculiar stories from the last hundred years bound together in the biggest Weird collection ever assembled.

Une célèbre peinture d’Edward Hopper prend vie : il est 11 heures, une femme nue, chaussée de talons hauts, le regard tourné vers une fenêtre, attend un homme. Au même moment, celui-ci est en route pour honorer ce rituel quotidien, tandis que le lecteur pénètre l’esprit des deux amants, chacun empreint pour l’autre de désir, de dégoût et de haine…

Ces six nouvelles qui composent ce recueil sont des prodiges. Une épouse jalouse invite une étudiante à se joindre à elle pour le thé et initie un funeste jeu de roulette russe : entre une infusion corsée et un assortiment mortel de médicaments, qui boira quoi ? Dans un autre récit, une jeune femme se retrouve cobaye malgré elle d’un comité de recherche scientifique dont le projet est de créer une espèce hybride. Dans un autre encore, hommage à H. P. Lovecraft, un jeune marginal se croit hanté à la suite du décès de son père, atteint de syphilis.

Joyce Carol Oates ausculte brillamment les thèmes de l’abus physique, psychologique et émotionnel. Chaque nouvelle se lit comme une flèche empoisonnée logée en plein cœur. Personne, ni les personnages ni le lecteur, n’en sortira indemne.

Rejetée par ses proches, Violet Rue Kerrigan revient sur son passé. Sa faute ? Avoir dénoncé pour meurtre ses grands frères, tortionnaires d'un jeune Africain-Américain. Lors de leur accès de violence raciste, elle avait douze ans.

Dans un récit bouleversant, Violet se remémore son enfance en tant que cadette d'une fratrie de sept, durant les années 70 dans l'État de New York. Une famille où la parole du père ne souffre aucune contestation et où les garçons ont plus de valeur que les filles. Elle était la préférée des enfants Kerrigan, elle est maintenant celle qui a « cafardé » et entraîné l'arrestation de ses frères. Une décision qui lui a valu d'être exilée, chassée par ses parents...

Avec une grande finesse psychologique, Joyce Carol Oates interroge la nature du lien familial et l'évanescence des sentiments qui le tissent, comme l'amour et la loyauté. En retraçant la destinée de Violet des années 70 à 90, elle offre le saisissant portrait d'une femme en quête d'émancipation des siens afin de découvrir sa propre identité.

Traduit de l'anglais (États-Unis) par Claude Seban.

[Source : Éditions Philippe Rey 2020]

De son enfance, Abby garde le souvenir de nuits tourmentées, habitées par un cauchemar récurrent : un champ peuplé d’ossements humains dans lequel elle erre à l’infini. Aujourd’hui Abby a vingt ans et, tandis qu’elle pensait avoir vaincu ses démons, son mariage imminent ravive l’affreux cauchemar. Moins de vingtquatre heures après la cérémonie, Abby s’engage sur la chaussée et se fait renverser par un bus.

Accident ou résultat d’un geste prémédité ? C’est ce qu’essaie de déterminer son mari, Willem, alors qu’un troublant faisceau d’indices se présente à lui : quelle est donc cette marque rouge autour du poignet droit d’Abby ? Pourquoi se réveille-t-elle en hurlant chaque nuit ?

De confession en confession, Abby partage avec Willem ce qu’elle n’a jamais avoué à personne : l’histoire de Nicola, sa mère perpétuellement terrifiée, et de Lew, son père jaloux, violent, vétéran de la guerre d’Irak, accro à toutes sortes de drogues. Entre les deux, une fillette prise en étau…

Porté par une écriture nerveuse oscillant entre le présent et l’enfance torturée d’Abby, à la poursuite de la surprenante vérité d’une famille, ce roman méticuleusement orchestré tient en haleine le lecteur jusqu’à la dernière seconde.

Institut de neurologie de Darven Park, Philadelphie, 1965. Une jeune chercheuse, Margot Sharpe, rencontre Elihu Hoopes, nouveau patient, qui sera connu plus tard comme E. H., le plus fameux amnésique de l'histoire. Car cet homme élégant de trente-sept ans a été victime d'une infection qui ne lui laisse qu'une mémoire immédiate de soixante-dix secondes : tout le reste est régulièrement oublié, hormis des bribes d'un passé lointain. À chaque fois qu'il rencontre Margot, il pense la voir pour la première fois.

Au cours des trente années qui vont suivre, ces deux êtres vont apprendre à se découvrir. Margot, fascinée par son séduisant et mystérieux patient, va tenter de débloquer la mémoire figée d'E. H., d'autant plus qu'elle a identifié chez lui un traumatisme d'enfance, l'image obsédante d'une jeune fille morte flottant dans l'eau. Tandis que la surveille le tout-puissant Dr Ferris, directeur du laboratoire mémoire avec lequel elle entretient une relation trouble, et qu'elle est confrontée au machisme de ce milieu, Margot devra veiller à ne pas se perdre elle-même. Car, au fil des mois, elle ressent un sentiment profond à l'égard de son singulier patient sur lequel elle va projeter fantasmes et espoirs. Cette chercheuse que l'ambition a rendue douloureusement solitaire va pouvoir franchir sans vergogne la ligne rouge des règles de sa profession, puisque son patient oublie tout. Tiraillée entre son ambition professionnelle, son désir sexuel et son éthique médicale, elle fouille avec acharnement le passé d'E. H., mimant même un jour son fantasme d'être son épouse en leur passant à tous les deux une alliance au doigt. Leur relation devient plus complexe – et même plus violente –, tandis que la fragilité d'E. H. augmente avec le temps.

Que peut être l'identité d'un être sans sa mémoire ? Sans la possibilité de se raconter sa propre histoire ? La fascination de Joyce Carol Oates pour les neurosciences – étayée par des lectures et des entretiens avec d'éminents spécialistes – fait de ce roman ambitieux et brillamment écrit un voyage passionnant au cœur de la science du cerveau humain, tout en plaçant le lecteur au plus près de la relation intime de Margot et d'Elihu, d'autant plus intéressante qu'elle est interdite.

These and more than thirty other stories by Francine Prose, Kelly Link, Jim Shepard, Lydia Millet, and many other extraordinary writers make up this thrilling celebration of fairy tales—the ultimate literary costume party.

Spinning houses and talking birds. Whispered secrets and borrowed hope. Here are new stories sewn from old skins, gathered by visionary editor Kate Bernheimer and inspired by everything from Hans Christian Andersen’s “The Snow Queen” and “The Little Match Girl” to Charles Perrault’s “Bluebeard” and “Cinderella” to the Brothers Grimm’s “Hansel and Gretel” and “Rumpelstiltskin” to fairy tales by Goethe and Calvino and from China, Japan, Vietnam, Russia, Norway, and Mexico.

Fairy tales are our oldest literary tradition, and yet they chart the imaginative frontiers of the twenty-first century as powerfully as they evoke our earliest encounters with literature. This exhilarating collection restores their place in the literary canon.

Trop d'amour, trop de passion... et c'est l'obsession. Pour satisfaire son besoin irrépressible, l'obsédé est prêt au pire

Quinze maîtres du suspense illustrent ce thème et font naître le trouble, la fascination, la terreur

Explorant avec brio la frontière ténue entre fantasmagorie et réalité, les sept nouvelles rassemblées ici nous font pénétrer dans le quotidien de femmes vulnérables, en prise avec la violence qui les entoure. Qu'elle prenne la forme d'un père abusif ou d'une compagnie aérienne outrageusement zélée, c'est bien la folie qui règne dans l'univers de la grande Joyce Carol Oates.

Un grand roman de Joyce Carol Oates sur la destruction d'une famille par la violence du racisme de la société américaine

Octobre 2010. John Earle McLaren – " Whitey " – a soixante-sept ans. Homme blanc et puissant, père d'une famille de cinq enfants, il est connu comme l'ancien maire respecté de la petite ville de Hammond, dans l'État de New York. Alors quand il aperçoit un matin sur le bord de la chaussée un individu à la peau foncée brutalisé par des officiers de police, il fait de son intervention un devoir moral. Il tente de ramener les policiers à la raison, mais des coups de Taser l'envoient au sol, de violentes impulsions électriques auxquelles il ne survivra pas. Selon la version officielle, Whitey est décédé dans un accident de la route, des suites d'une crise cardiaque.

Que peut-il rester à une famille quand son seul point de ralliement était ce père aujourd'hui subitement enterré ? Il y a d'abord Jessalyn, qui a toujours vécu dans l'ombre de son mari. Désormais veuve, cette femme douce, éteinte, ne semble pas trouver en elle-même la force nécessaire pour tenir ensemble le foyer. Il lui faudra se relever et se reconstruire en tant que femme avant que de redevenir mère. Viennent ensuite les cinq enfants, Thom, Beverly, Lorene, Sophia et Virgil, aussi différents les uns des autres que peuvent l'être les membres d'une même fratrie. Des adultes englués dans leur quotidien, préoccupés par leur vie de couple, pris dans leurs ambitions et leurs regrets, leurs secrets et leurs fautes.

Oates a écrit un roman magistral sur la dislocation d'une famille. L'une des grandes réussites de ce texte réside dans le portrait des enfants, affrontant chacun à leur façon le deuil de leur père, figure tutélaire, mais aussi dans la force et la résilience dont ils font preuve, notamment lors de la découverte de la falsification de l'acte de décès.

Et puis il y a surtout l'étonnante figure de Jessalyn, la veuve anéantie à qui tout le monde prédit un avenir sombre, d'une tristesse insurmontable, et qui surprendra toute sa famille dans une évolution aussi spectaculaire qu'imprévisible...

Au-delà d'être un roman bouleversant de vérité sur le trauma psychologique d'une famille, La nuit. Le sommeil. La mort. Les étoiles aborde aussi le racisme des forces de police aux États-Unis et la lutte des classes. Joyce Carol Oates ose ainsi faire le portrait complexe d'une nation en pleine crise identitaire, et place le lecteur face aux contradictions de la société américaine.

Une plongée au cœur de la psyché féminine, entre cauchemars et délicieux frissons

Dans ce recueil de quatre longs récits à suspense, Joyce Carol Oates se joue de secrets familiaux tous plus glaçants les uns que les autres. Ainsi en va-t-il de Clare, adoptée à l'âge de deux ans, qui reçoit en héritage de parents inconnus une étrange propriété à Cardiff, dans le Maine. Malgré l'accueil chaleureux que lui réservent ses tantes excentriques, ce legs empoisonné contraint la jeune femme à exhumer le douloureux passé enfoui dans sa mémoire.

Ainsi en va-t-il aussi de Mia, enfant solitaire qui apprivoise une chatte sauvage et qui, plutôt que d'en faire son animal de compagnie, trouvera en elle sa plus fervente protectrice face aux hommes violents de son entourage, jusqu'au point de non-retour. Ou d'Alyce, brillante étudiante qui, se découvrant enceinte de son chargé de travaux dirigés, laisse un éminent professeur passionné de Lewis Carroll la prendre sous son aile. Et enfin Elisabeth, nouvellement mariée, bien résolue à protéger le fils de son époux miraculeusement épargné au moment du suicide de sa mère, célèbre poétesse qui a également tué sa fille cadette. Hantée par la voix de celle qui l'a précédée dans la vieille demeure de Cape Cod, Elisabeth résistera-t-elle à sa fascination pour le garage interdit où mère et fille ont perdu la vie ?

En instillant dans chacun de ces récits un oppressant et délicieux sentiment de malaise, Joyce Carol Oates brouille avec brio les frontières entre rêve et réalité, semant le doute dans l'esprit du lecteur terrifié.

« Un grand roman d’apprentissage ! » Clémentine Beauvais

C'est l'histoire d'un naufrage.

D'un deuil impossible. 

D'une amitié qui détruit. 

D'un amour qui guérit. 

D'un envol. 

Jenna se remet à peine d’un accident qui a coûté la vie à sa mère. Nouvelle famille, nouveau lycée, la jeune fille refuse toute compassion et n’aspire qu’à retourner « dans le bleu », le paradis artificiel des antidouleurs… au risque de se perdre.

Une exploration aussi troublante que brillante sur ces vies que nous aurions menées si nous avions fait des choix différents

Dans Un (autre) toi, la libraire de la petite bourgade de Yewville se prend à imaginer ce qu'aurait pu être sa vie si ses résultats médiocres à l'examen de fin d'études ne l'avaient pas contrainte à sacrifier ses rêves d'indépendance, alors qu'à quelques pas de là, de retour dans la demeure familiale, une écrivaine accomplie est troublée de se projeter en bibliothécaire mère de famille, celle qu'elle aurait pu devenir si elle n'était jamais partie. Dans Guide Bleu, un professeur retraité part à la recherche de son amour perdu et le retrouve sous la forme d'un oiseau. Dans La fente, une jeune fille décédée brutalement déambule parmi les vivants sans comprendre qu'elle n'est plus de leur monde.

Joyce Carol Oates explore brillamment les réalités alternatives auxquelles nous avons échappé. Amours déçues, espérances trompées, regrets amers, autant de sentiments déclinés dans toute leur noirceur, et que l'autrice prend plaisir à manipuler. Saisissantes, incisives, les quinze nouvelles de ce recueil bousculent les destinées de leurs personnages dont le principe de vie n'est autre que l'absolue liberté de la création en littérature – cela pour le plus grand délice des lecteurs.

Etats-Unis, 1891. Escroc patenté, Abraham Licht vient rétablir à Muirkirk une dynastie d'éblouissants filous. Tel un patriarche biblique, Licht, qui voit en ses enfants le moyen de parvenir à l'immortalité, les expédie à travers l'Amérique et dans le siècle avec pour mission de soulager de leur argent les très riches et les très crédules. Mais ses leçons n'auront que des effets provisoires, encore que remarquables : les uns après les autres, les héritiers de Papa Licht vont à la fois le surpasser et le décevoir... Avec ce roman somptueux, cruellement comique, Joyce Carol Oates montre une nouvelle fois qu'elle sait comme personne explorer de manière diabolique les replis les plus secrets de l'âme et du corps humain, tout en dépouillant l'Histoire de ses masques.

Dans chacune des huit nouvelles qui composent ce recueil, l'auteure met en scène des personnages en quête d'amour et de reconnaissance, destinés à méconnaître ceux qui leur sont les plus proches.

Des drames de l'intime tapis dans l'ombre, qui n'attendent qu'une étincelle pour se réveiller. Entre choix audacieux et intrigues en apparence ordinaires, Joyce Carol Oates manie une prose aiguisée et pose la seule question qui vaille : les liens que l'on noue, amoureux ou amicaux, sont-ils voués à se rompre tragiquement.

Le récit fiévreux, halluciné d'une épouse déterminée à garder son mari en vie, puis à lui être fidèle par-delà la mort

Originaires du Massachusetts, Michaela et Gerard s'installent pour huit mois dans un institut universitaire renommé de Santa Tierra, au Nouveau-Mexique. Mariés depuis une dizaine d'années, ils voient dans ces paysages d'une beauté saisissante, quoique étrange, l'occasion de vivre enfin leur voyage de noces. Mais à peine sont-ils arrivés que Gerard, victime d'une mystérieuse maladie, est hospitalisé d'urgence. Loin de ses proches, Michaela est subitement confrontée à la terrifiante et vertigineuse perspective du veuvage.

Joyce Carol Oates livre le récit fiévreux d'une femme qui a trouvé dans le rôle d'épouse sa force d'accomplissement et qui, à tout juste trente-sept ans, est appelée à s'occuper de son mari mourant. Tandis que Michaela exhorte désespérément Gerard à respirer, elle se demande si son amour, aussi puissant soit-il, suffira à le sauver. Gouvernée par son chagrin, Michaela perd pied, confond le passé et l'avenir, redoute sa propre mort sur ces terres arides et poussiéreuses aux dieux-démons omniprésents.

Respire... explore avec ferveur le sentiment de loyauté attaché à l'amour conjugal, et questionne : comment rester fidèle à soi-même alors que l'être que l'on admire le plus est sur le point de disparaître ?

Le premier recueil de poésie traduit en français de la grande Joyce Carol Oates

Dans une langue brûlante, Joyce Carol Oates interroge et dénonce une Amérique amnésique car malade. Qu'elle apostrophe " Marlon Brando en enfer " ; qu'elle s'interroge sur les dérives passées de la science lors d'expériences sur des enfants ou des singes ; qu'elle martèle les raisons qui mènent les femmes à un avortement ; qu'elle décrive le destin d'un vieux hobo de retour chez lui dans un quasi-anonymat, Joyce Carol Oates est à la croisée de l'intime et du politique.

Ses poèmes disent la peur de la perte, le vide intérieur, la terre boueuse de sang et les hommes ivres de pouvoir. Premier recueil de poèmes traduit en français de la grande Joyce Carol Oates, Mélancolie américaine explore les contradictions d'une nation perpétuellement en quête d'un ordre social qu'elle ne cesse pourtant de faire éclater au nom d'une mythique et illusoire gloire passée.

Neuf nouvelles écrites au scalpel, une fresque poignante d'individus lambdas confrontés à des situations extraordinaires, aux dénouements souvent désastreux

Un simple néon bleu aperçu dans la vitrine d'un café, et l'esprit de Juliana se trouve brusquement cloué par d'incessants flash-backs. Les lettres clignotantes et disloquées ramènent la jeune femme tout juste enceinte, et visiblement heureuse, à ces nombreux hommes, dans ces nombreux bars, qui ont jadis croisé sa route, tandis que l'alcool coulait à flots. Lui reviennent alors plus vives que jamais ces années d'étourdissements, de violences, d'abus.

Des neuf autres nouvelles qui composent ce recueil d'histoires mystérieuses à suspense, qui saurait désigner la plus perturbante ? Un entretien en huis-clos entre une enseignante et un étudiant, prétendu vétéran de guerre, enragé par les appréciations de la professeure ? Un écrivain en mal d'inspiration, soudainement pris d'une fascination morbide pour une fragile caissière de supermarché ? Un adolescent chargé de s'occuper d'une mère malade qui se réfugie dans les délices de la cigarette électronique ? Une femme d'âge mûr propulsée dans une affreuse réalité alternative, après un accident de voiture ? Ou une poupée-clone de Marilyn Monroe qui propose ses services à des hommes libidineux réunis pour une vente aux enchères ?

Entre folie, harcèlement, fuite et enfermement, Joyce Carol Oates met en scène une variété sombre et inquiétante de femmes prises au piège, physiquement ou symboliquement. Pour le plus grand effroi des lecteurs

Jusqu’alors un havre de savoir, paisible autant que réputé, Princeton est encore en ce mois de juin 1905, une communauté anglo-saxonne riche et privilégiée sous tous les rapports. Mais ce matin-là, à l’heure même de son mariage, au pied de l’autel, Annabel Slade, fille et petite-fille d’une des grandes familles des lieux, est enlevée par un homme étrange, vaguement européen, plus ou moins prince et qui, en fait pourrait bien être le Diable en personne. Et Princeton ne sera plus jamais comme avant. L’affaire plonge non seulement les Slade dans la honte et le désespoir, mais elle révèle l’existence d’une série d’événements surnaturels qui, depuis plusieurs semaines, hante les habitants de la ville et ses sinistres landes voisines. Habitants parmi lesquels on compte Grover Cleveland (qui vient juste de terminer son second mandat à la Maison Blanche), Woodrow Wilson, président de l’Université, un individu compliqué obsédé par l’idée du pouvoir, ou encore le jeune socialiste Upton Sinclair et son ami Jack London, sans oublier le plus célèbre des écrivains/buveurs/fumeurs de l’époque, Samuel Clempens-Mark Twain, tous victimes de visions maléfiques. La noirceur règne parmi ces personnages formidables que Josiah, le frère d’Annabel, décidé à la retrouver, va croiser au cours de cette chronique d’une puissante et curieuse malédiction : car le Diable est vraiment entré dans la petite ville et personne n’est épargné… à part le lecteur à qui est offerte avec ces Maudits une fascinante étude des moeurs et de l’histoire politiques des États-Unis au XIXe siècle.

A Port Oriskany , dans les années 50 , vit modestement la famille Stevick : le père , marchand de meubles , la mère et les quatre enfants . La plus jeune , Enid Maria , quinze ans , âpre , violente , sensuelle , fait une tentative de suicide parce qu'elle est amoureuse de son oncle Félix , un ancien boxeur .

Sauvée , elle va devenir sa maîtresse et leur liaison passionnée et douloureuse sert de trame à Souvenez-vous de ces années -là . Enid Maria promène un regard glacial et narquois sur le monde qui l'entoure , un regard qui fait penser à Joyce Carol Oates elle -même .

Voici l' Amérique du maccarthysme , de l'affaire Rosenberg , de la guerre du Vietnam . voici une Amérique dure et trouble où l'on vit dans l'angoisse de l'espionnage rouge et la terreur de la bombe atomique , des êtres qui se heurtent et se déchirent sans jamais trouver les uns auprès des autres le réconfort nécessaire pour vivre .

Après sa rupture avec Félix ; Enid Maria quittera la ville de son enfance pour 'refaire ' - à dix-sept ans ! - sa vie . Les différentes histoires , les romans dans le roman , qui s'enchaînent dans ce livre exceptionnel ont fasciné le cinéaste Martin Scorcese qui le portera prochainement à l'écran.

Dans "Corps", recueil de nouvelles, Joyce-Carol Oates entraîne ses lecteurs dans l'univers quotidien de la famille américaine, première institution du pays, étouffante, dévorante, impossible. Les personnages traduisent ce carcan par les déformations les plus courantes du corps : obésité, adiposité, folie mutilante folie meurtrière...

"Corps", c'est cet inventaire des plaies vives, mais si bien cachées : des gens de tous âges, de toutes origines, s'enferment lentement dans leur corps après des tentatives de fuite rendues vaines par l'épreuve de l'amour. L'amour commence par une culpabilité qui rend impossible l'amour. Et la famille reprend son bien, inexorablement, définitivement. On n'est pas loin de l'aphorisme d'Oscar Wilde : « Chacun tue les objets de son amour ».

Voyez le couple McCullough, ménage modèle, incarnation du «Goût de l'Amérique». Lui, universitaire de renom, éclaire, explique même le monde à la lumière des données démographiques; elle se consacre - et avec quel succès! - à l'art culinaire.

Un jour, ses recueils de recettes lui permettront de retrouver le temps perdu au fil de paupiettes de sole qui valent bien les petites madeleines.

Ils habitent une maison de verre et leur fille, qu'elle choisisse le bouddhisme ou les claquettes, promet de marcher sur leurs traces.

Vous pouvez chercher: ils sont irréprochables, et pas fiers pour autant.

C'est d'ailleurs par excès de vertu, par compassion pour une femme qu'il connaît à peine, que le mari commet une imprudence. Qui déclenche le drame. Entre les huîtres fumées du début et les gâteaux au kiwi de la fin, l'auteur nous sert tant de morceaux de bravoure que l'envie viendrait parfois de crier: «Pouce!», si l'Amérique comblait jamais la fringale de ceux qui y ont goûté.

Le récit fiévreux, halluciné d'une épouse déterminée à garder son mari en vie, puis à lui être fidèle par-delà la mort

Originaires du Massachusetts, Michaela et Gerard s'installent pour huit mois dans un institut universitaire renommé de Santa Tierra, au Nouveau-Mexique. Mariés depuis une dizaine d'années, ils voient dans ces paysages d'une beauté saisissante, quoique étrange, l'occasion de vivre enfin leur voyage de noces. Mais à peine sont-ils arrivés que Gerard, victime d'une mystérieuse maladie, est hospitalisé d'urgence. Loin de ses proches, Michaela est subitement confrontée à la terrifiante et vertigineuse perspective du veuvage.

Joyce Carol Oates livre le récit fiévreux d'une femme qui a trouvé dans le rôle d'épouse sa force d'accomplissement et qui, à tout juste trente-sept ans, est appelée à s'occuper de son mari mourant. Tandis que Michaela exhorte désespérément Gerard à respirer, elle se demande si son amour, aussi puissant soit-il, suffira à le sauver. Gouvernée par son chagrin, Michaela perd pied, confond le passé et l'avenir, redoute sa propre mort sur ces terres arides et poussiéreuses aux dieux-démons omniprésents.

Respire... explore avec ferveur le sentiment de loyauté attaché à l'amour conjugal, et questionne : comment rester fidèle à soi-même alors que l'être que l'on admire le plus est sur le point de disparaître ?

What is it about the cat that captivates the creative imagination? No other creature has inspired so many authors to take pen to page. Mystery, horror, science fiction, and fantasy stories have all been written about cats.

From legendary editor Ellen Datlow comes Tails of Wonder and Imagination, which collects the best of the last thirty years of science fiction and fantasy stories about cats by some of today’s most popular authors. With uncollected stories by Stephen King, Carol Emshwiller, Tanith Lee, Peter S. Beagle, Elizabeth Hand, Dennis Danvers, and Theodora Goss and a previously unpublished story by Susanna Clarke, plus feline-centric fiction by Neil Gaiman, Kelly Link, George R. R. Martin, Lucius Shepard, Joyce Carol Oates, Graham Joyce, Catherynne M. Valente, Michael Marshall Smith, and many others.

Tails of Wonder and Imagination features more than 200,000 words of stories in which cats are heroes and stories in which they’re villains; tales of domestic cats, tigers, lions, mythical part-cat beings, people transformed into cats, cats transformed into people. And yes, even a few cute cats.

Un thriller corrosif et brillamment orchestré aux frontières de l'horreur.

Hannah et Wes Jarrett forment l'une des familles les plus en vue de l'élite blanche et bourgeoise de Detroit, en cette fin des années 1970. Entre les galas caritatifs et les déplacements d'affaires, ils se croisent à peine, et n'ont plus en commun que leurs deux enfants, choyés par la gouvernante. Par ailleurs, depuis plusieurs semaines, des gros titres abominables font la une des journaux : des corps de garçons sont retrouvés nus, sans vie, comme exposés au public. Un meurtrier dont on ne sait rien, que les médias s'empressent de nommer Babysitter.

Alors que la peur couve dans les foyers, Hannah ne se reconnaît plus. Elle, l'épouse fidèle, recherche excitation et aventure auprès d'un mystérieux amant, dont elle ne connaît que les initiales : Y. K. Cependant qu'un piège dévastateur semble se refermer sur elle, les crimes de Babysitter se multiplient...

Portrait âpre et percutant d'une élite blanche américaine isolée du monde, Babysitter est un roman fiévreux et corrosif, brillamment orchestré. Corruption des forces de police, hypocrisie, prédation sexuelle, fureur et misogynie des hommes, Joyce Carol Oates n'épargne rien ni personne, et surtout pas les lecteurs.

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