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Livres - Bibliographie

Jules Roy


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Tous les livres de Jules Roy

« C’est l’histoire d’un homme déchiré entre le ciel et la terre. » Ce résumé par Jules Roy de l’un de ses récits* semble désigner sa propre vie, qui fut marquée par l’écartèlement entre des appartenances, des passions et des exigences contraires.

Fin de la deuxième guerre mondiale. D'un aéroport anglais partent les bombardiers quadrimoteurs pour détruire les usines allemandes de la Rhur. Dans le vrombissement des moteurs, l'inconfort de la carlingue, le froid de la nuit, chaque membre de l'équipage est à son poste, pilote, mitrailleur, bombardier, navigateur, tendu et angoissé par les multiples dangers qui les guettent. C'est du navigateur d'un équipage français qu'il s'agit dans le roman éponyme de Jules Roy, et de ses aventures : saut forcé en parachute au retour d'une mission, après une collision avec un autre appareil de l'escadrille, rencontre avec une jeune femme anglaise qui le recueille, retour à la base où son commandant s'empresse de la sanctionner. En effet, choqué par la mort du reste de l'équipage, le navigateur refuse de repartir aussitôt en mission !

Une petite base d'aviation en Afrique du Nord, pendant une période creuse de la guerre. "Lavion Douglas piloté par le lieutenant Ferrer s'est écrasé en mer à trois kilomètres au nord-est de Bône". Le capitaine adjoint Dumard est le premier à apprendre cette nouvelle. Il la communique au capitaine rousseau. Ferre était leur ami, leur frère d'armes. Il va falloir annoncer cette mort à Mme Ferre. Pénible mission pour Rousseau et Dumard. Rousseau et Dumard se rendent donc chez Mme Ferrer. Elle n'est pas chez elle. Que fait-elle en un mement si grave ? Avec qui est-elle sortie ? C'est une femme très sensuelle. Rousseau, qui a pour elle une passion sauvage, Dumard qui l'admire et la désire en silence, la retrouveront. Pendant cette recherche, l'auteur nous montre les différents acteurs du drame : la femme infidèle d'abord, qu'il ne juge pas ; le mari insuffisant et peut-être désespéré ; les amants enfin, car Me Ferrer en a eu plusieurs. Toutes ces âmes sont liées les unes aux autres pathétiquement ; des sentiments violents, d'amour, de haine et de possession les habitent. Dans ce roman, Jules Roy déploie ses qualités les plus brillantes : nudité, intensité, concision. La femme infidèle est une œuvre où la passion, la connaissance des hommes et l'intuition de l'aventure ont leur maximum d'efficacité. En d'autres termes, il s'agit ici d'une œuvre classique.

Vers quel abîme courais-je ? Aimer me semblait la seule entreprise digne d'un homme, au moment même où je pensais avoir le coeur trop desséché pour m'y livrer. Je confondais amour et passion parce que je n'étais que passion. J'avais attendu une félicité vaste et profonde, et sous la puissance de laquelle mon coeur eût craqué, comme un fruit dans les flammes de l'été.

Entre la passion exclusive et malheureuse qu'éprouve le narrateur et l'analyse lucide et cruelle qu'il fait de ses propres sentiments, ce roman, dont la première version remonte à 1956, illustre à merveille les Amours barbares de Jules Roy. De l'amoureux "si prompt à se laisser envahir et dominer, si prompt aussi à rejeter dès qu'il se lasse", des vertiges et des exigences de la passion, Les Flammes de l'été disent tout avec une précision implacable, dans des pages parmi les plus justes jamais écrites, sur les ambiguïtés du coeur.

Dien Bien Phu. Le nom de cette cuvette située dans le haut Tonkin demeure le symbole de l'échec militaire et politique de la France en Indochine.

Jules Roy aborde tout à la fois en reporter, en historien et en moraliste ce moment capital de l'histoire du XXe siècle. Il fait par-dessus tout oeuvre de grand écrivain. Au-delà du document et de la chatoyante peinture d'un monde finissant, il dresse l'implacable réquisitoire des faiblesses françaises.

« Le souci de la vérité m'a forcé à respecter, dans tous ses détails, la trame de la tragédie. Inventer quoi que ce fut ou m'en tenir à la légende, c'était tricher. Je livre ce que j'ai trouvé, même si j'en ai eu, parfois, le coeur déchiré ».

De tous les écrits sur Dien Bien Phu, ce livre est probablement le plus sévère pour le général Navarre qui, selon Roy, est le principal responsable du drame: il a choisi le lieu et le moment, n'écoutant pas les objections des gens de terrain (Ruscio, La guerre "française" d'Indochine 1945-54). La Légion étrangère a représenté à elle seule plus de 40% de l'effectif engagé du côté français et la moitié de son infanterie; elle y a perdu 1500 tués et 4000 blessés.

"Cher Julius, Je n'écrirai pas un article sur La Mort de Mao. Cela me choquerait un peu. Je ne sais pas pourquoi. Sans doute parce que tu n'as pas écrit ces pages comme on fait "un livre". Au fond, ce que tu voulais, c'était dire en public : "Oui, j'ai pleuré, de simples et sauvages larmes, quand j'ai su que mon chien venait d'être écrasé. Et alors ?..." Donc, Julius, pas un article, mais cette espèce de lettre "ouverte" - ouverte sur l'inaltérable paysage que déroule en nous l'amour de nos amis chiens, qu'aucune brouille, aucun honneur froissé, aucune sottise de vanité jamais ne défigureront.

Ainsi, ceux que cette nouvelle intéresse, tous ceux qui luttent contre l'horreur, la laideur et la hâte qui nous assiègent en traitant avec honneur un compagnon lécheur et poilu, sauront qu'un homme fort, viril et guerrier, un écrivain, une sorte de notable un peu anarchiste et solitaire vient de leur apporter, en écrivant La Mort de Mao, la caution dont peut-être ils avaient besoin pour continuer d'aimer sans scrupule leur Mao à eux, leur Pilule, leur Médor, leur Jim, leur Polka, leur Crocblanc, leur Lassie...

Ton récit leur fera ce qu'il m'a fait : chaud au coeur, et leur donnera peut-être comme à moi l'envie de mieux aimer les humains, à tout hasard, pour ne pas faire murmurer, et puisqu'il n'y a rien à perdre à tenter ce placement à fonds perdus quand on a mis à l'abri, dans une niche ou un panier, une partie de son capital de tendresse..."

Iva rêvait d'un compagnon pour la chienne. Quand un ami nous a demandé si nous n'accepterions pas un doberman mâle qui relevait d'un accident, nous étions prêts..."Ainsi commence une aventure qui démarre sur le coup de foudre. Lust est fauve et superbe. Il nourrit aussitôt pour Iva la passion d'un chevalier servant. Mais elle exclut tout autre - y compris son époux. La maison doit vivre au rythme du tyran, qui soumet la chienne, chasse les félins du foyer, poursuit les brebis et se promène en seigneur dans la campagne avoisinante. Pour son maître, qu'il mord parfois, le terrible Lust est devenu Loubard, puis Loulou, puis Adolf, on devine pourquoi. Un curieux sentiment les lie, où la tendresse, la défiance, l'orgueil et la jalousie se mêlent, surtout quand Adolf est gravement blessé à nouveau. Mais dès qu'il est rétabli, par miracle, c'est l'enfer qui recommence. Quel souvenir ancien a fait de l'animal celui qu'il est, mystérieux, irréductible, altier ? Pourquoi ce diable au corps, et comment conquérir la faveur d'un compagnon indéchiffrable ? La méditation fascinée d'un écrivain devant l'énigme quotidienne qu'est un chien, comme l'ont fait avant lui Dostoïevski ou Kafka, et quelques autres."

1 300 morts, un cuirassé englouti, deux autres gravement atteints et échoués. Seul à échapper, le Strasbourg. Pas un navire anglais touché.

Faut-il en avoir honte ou pas ?...

Qui est responsable des malheurs et des massacres du Liban ? Les musulmans chiites, les druzes, les milices des Gemayel, les Palestiniens, Tsagal, la Syrie ?Beyrouth est la grande prostituée de la Bible, le patriarcat maronite est le plus gros propriétaire du pays, les dirigeants chrétiens sont pourris, les druzes ont pour chef un féodal, les Palestiniens se battent pour une patrie et les chiites pour une dignité. Israël et la Syrie, inégalement détestés, sèment les ruines et se partagent les dépouilles.Tout le monde se haut, tout le monde se tue.L'Amérique pouvait ne pas rembarquer ses marines et provoquer une troisième guerre mondiale. Et nous qui sommes un peu les fondateurs du Liban ? Eh bien, la mort dans l'âme, nous avons accompagné nos amours à leur dernière demeure. Dignement, et aux accents de la musique d'un porte-avions.Vieux bourricot de la chrétienté, je crie au pape Jean-Paul II : Très-Saint-Père, qu'attendez-vous pour aller visiter les chrétiens du Liban dans le malheur ?

Sa vie, c'est voler. Sa gloire, c'est tuer. Le plus d'Allemands possible. Ange exterminateur, né une veille de Noël, il semble n'être venu au monde que pour ça. Il n'est heureux que dans son Spad. Ni Paris qui le fête et l'acclame, ni les femmes qui se l'arrachent et lui envoient des lettres d'amour enflammées, ni l'irrésistible Yvonne Printemps dont il sera l'amant, ne parviennent à lui faire oublier sa mission...

Cette vie d'exception, racontée de façon palpitante par Jules Roy se termine dans l'arène pour que vive le mythe. Guynemer disparaît en mission. Il a vingt-deux ans.

" Je suis né en même temps que l'aéroplane dans la plaine de la Mitidja, au sud d'Alger. J'ai passé mes premières années avec ma mère, ma grand-mère, mon oncle Jules et un vieil ouvrier agricole indigène qui s'appelait Meftah. On s'éclairait à la bougie, le pétrole et la lampe Pigeon étaient un luxe, nous allions à Boufarik dans un break à deux chevaux, les premières autos commençaient à rouler en soulevant un nuage de poussière, il y avait des fusils partout, le soir je m'endormais dans le hululement des chacals et la voix qui appelait les Arabes à la prière. J'ai appris à lire et à écrire dans Le Chasseur français. Au lycée d'Alger, je fus un cancre, on m'expédia au séminaire. Notre professeur de grec sondait l'éther avec un poste à galène et notre professeur de littérature entrait en transe en lisant Lamartine. Ma vocation, je la trouvai dans l'armée. Je devins officier. Mes inspirateurs furent un merveilleux mandarin omniscient à demi loufoque. Montherlant et deux poètes alors à Tunis, Jean Amrouche et Armand Guibert. Quand la Deuxième Guerre mondiale éclata, j'étais dans l'aviation. Le désastre nous chassa jusqu'à Alger et le drame de Mers el-Kébir nous rangea du côté de Pétain. Antijuif et antiarabe, je fus un homme de droite jusqu'à l'arrivée des Alliés en 1942. La confusion qui régnait fut mon salut : j'allai où je devais. Mon premier livre, La Vallée heureuse, raconte comment les bombardiers lourds de la RAF écrasèrent l'Allemagne. A mon retour en France en 1945, Camus m'ouvrit les yeux sur le monde, puis je marchai seul. Après ce que je vis en Indochine, je quittai l'armée. Après ce que je vis en Algérie, je devins un subversif. Je le suis toujours. "

A travers l'évocation de ses aventures amoureuses et littéraires, l'auteur s'interroge sur la fascination de l'homme pour la femme, sur ce qui le pousse à posséder, fuir, revenir.

Un jour, le barbare s'avoua vaincu. Au fil de ses confessions, Jules Roy avait jusqu'à présent campé un personnage possessif, volontiers bourru et même un rien macho. Ses lecteurs n'en devinaient pas moins les failles sous le masque de la pudeur et de l'orgueil.

Au soir de sa vie, Jules Roy accepte enfin de publier les lettres adressées, au lendemain de la guerre, à la femme qui lui avait d'abord préféré Albert Camus, puis un étranger. Terrible blessure et superbe cri d'amour adressé à l'infidèle. Mais Jules Roy peut-il en vouloir à celle qui l'a quitté, puisque lui-même reconnaît à son premier rival un statut particulier, une prééminence intellectuelle et littéraire ? Comment reprocher à l'inconstante d'avoir succombé au charme devant lequel il a lui-même plié ?

C'en est trop. Julius rend les armes. Jamais il ne s'était montré si fragile. Jamais il n'avait été si attendrissant.

Des années durant, le 2 novembre, Jules Roy coupait des roses dans son jardin de Vézelay pour les déposer devant la photo de sa mère, enterrée en Algérie.

Et puis, à quatre-vingt-huit ans, il a décidé de se rendre sur place, afin de fleurir sa tombe. Ce livre est le récit bouleversant d'un voyage au cœur d'une nation déchirée, où celui qui demeure pourtant l'enfant du pays ne peut circuler que sous haute protection policière, dans une zone contrôlée par les éléments les plus violents de l'extrémisme islamiste. À chaque pas ressurgissent les souvenirs d'enfance et d'adolescence, en particulier le personnage de la mère, réprouvée par les siens pour avoir eu un enfant hors du mariage, et jusqu'au bout attachée à l'Algérie française, alors même que son fils luttait pour l'indépendance.

L'actualité - l'assassinat d'une jeune journaliste, le jour même de son arrivée - imprime ses images d'horreur dans un pays de beauté. Avec une passion et une sincérité bouleversante, l'auteur de mémoires barbares nous dit son amertume, sa révolte et son espérance

" De jour, qu'on n'ait pas peur de mourir, par une belle lumière, après une conversation entre amis, soit.

En pleine nuit, dans son lit, entouré d'ombres avec quelque frêle clarté pour mesurer l'épaisseur des ténèbres, on tremble d'être ainsi à jamais et de ne plus s'intéresser à rien, quelque chose vous tord le cœur, on écoute les petits bruits de la nuit, on devine dehors la ronde des astres qu'un voile d'humidité nous cache. Soudain, on a peur de s'en aller rejoindre les morts au cimetière où ils sont serrés, on aimerait avoir près de soi la femme qu'on a choisie miséricordieuse, ou seulement un chat ronronnant, pour nous retenir à cette chaloupe qu'est un lit d'homme après naufrage.

L'idée vient alors de la prière, cet analgésique, anesthésique de l'âme et du corps, morphine bien-aimée qui enlève la douleur et l'angoisse. Et moi qui suis toujours, comme beaucoup, à la recherche de quelqu'un de fort et de tranquille, je vous dis : "Notre père qui êtes aux cieux "... Après quoi je peux mourir, je m'endors. " J.R.

Dernière lettre de Saint-Ex, laissée à son chevet avant son dernier vol, à son ami Dalloz : « Moi, je fais la guerre le plus profondément possible… Si je suis descendu, je ne regretterai absolument rien. La termitière future m’épouvante. Et je hais leur vertu de robots. Moi, j’étais fait pour être jardinier. »

"Le maréchal Pétain fut-il un traître ou non ? Les Français qui crurent en la parole du vainqueur de Verdun et le firent roi en 1940 ont-ils été trompés par lui ?

Comme je n'ai jamais grenouillé dans les marais de Vichy, de Londres et d'Alger, mon propos se borne à ce qui fut dit sous les hauts plafonds dorés de la première chambre du Palais de justice. J'ai écouté les témoins, les juges, le procureur général et les avocats de la défense, sondé leurs paroles et leurs silences, et beaucoup observé le visage de l'accusé. Pourquoi n'aurais-je pas apporté aussi mon propre témoignage de soldat qui, pendant plus de deux ans, a aimé le maréchal Pétain et lui a obéi ?

Ce procès fut atroce et se déroula comme un drame. Pour ma part, je lève la main droite et je jure de dire, même quand elle est gênante, toute la vérité, rien que la vérité. S'il en existe une, elle doit se trouver dans un cri de l'âme."

J.R.

« Aucun lieu n'est, semble-t-il, à la fois plus léger et plus pesant, plus fatal. Qui le touche s'y brûle et ne se remettra jamais de son approche, même à distance. Qui a bu de son vin aura toujours soif. Ton sein est une coupe arrondie où le vin ne manque pas... Qui s'est réchauffé à ses flammes aura toujours froid ailleurs. Qui a contemplé une fois cette ville et ses remparts ne pourra plus se passer d'elle, qui a dormi là ne rêve que d y mourir.

Quelque chose d'indéfinissable, peut-être d'infini, vibre en soi, qui agit dans la conscience ou l'inconscience, les articulations et les replis du corps et de l âme, dans la lumière ou dans le trouble. »

Gainsbourg, l'impie, est venu vivre ses derniers mois au pied de la colline de Vézelay. Rostropovitch, l'homme de foi, est monté jusqu'à la basilique de Marie-Madeleine pour y enregistrer les six suites de Bach pour violoncelle seul. Jules Roy a observé ces deux itinéraires. Il témoigne.

Etranges rencontres que celles du provocateur désespéré et du virtuose adulé avec le vieil écrivain. Sous son regard aigu, leur vérité émerge de manière inattendue au fil de ce récit au style tour à tour lyrique et ironique. Dans la nuit de Vézelay, Jules Roy a regardé jouer Rostropovitch en pensant à Gainsbourg et à Dieu, en méditant sur la création et la foi.

Un extraordinaire document et une grande page de littérature.

Receuil de poèmes de l'écrivain et pilote Jules Roy (1907-2000)publié à Alger, en 1943, aux éditions E. Charlot. Le titre de l'ouvrage: "Chants et prières pour des pilotes". Le premier tirage de cet ouvrage a été limité à 1700 exemplaires.

Ecrits entre 1939 et 1945, ces textes de Jules Roy, dont plusieurs sont inédits, sont autant d'élégies déplorant la cruauté de la guerre et la perte de camarades tombés au champ d'honneur. Dans une langue magnifique, le poète exalte le souvenir des amis disparus et exhorte Dieu de soutenir la vaillance de ceux qui continuent le combat.

Les « Cyclones » sont des avions d’un type nouveau qui ont des performances sans comparaison avec les avions existants. L’armée de l’air confie à un escadron de pilotes le soin de pousser les essais. En quelques semaines, quatre pilotes se tuent et un cinquième disparaît... Les officiers responsables de la vie des pilotes proposent de suspendre les essais, mais le haut-commandement s' y oppose : la suprématie aérienne de la France est en jeu. Qui l'emportera de la sécurité ou de la raison d'état ?

"De toutes les secousses qu'a provoquées en moi la guerre du Golfe, la moindre ne fut pas que son déclenchement dépendît d'un faux témoignage, machiné par une agence de publicité et un ambassadeur, et transmis par CNN. Mais on ne le savait pas.

Révélé après la guerre, le remontage et le démontage de ce faux témoignage, dont on n'a pas parlé bien qu'il eût été révélé par un journaliste américain, prend ici la forme théâtrale. Dans la vie, les hommes ne parlent pas et les choses ne se passent pas toujours comme au théâtre. Ce texte met bas les masques. Ce qui est dit ici reste d'habitude confiné dans les cabinets ministériels, surtout quand c'est secret, grotesque et cynique.

Voilà, telle que je l'ai restituée, la véridique et formidable mystification, cette vessie que même le président des Etats-Unis a pu prendre pour une lanterne éclairant le monde. Voilà comment la guerre du Golfe a pu commencer. Par une imposture."

J. R.

Sous le titre La Vraie Bataille d'Alger, le général Massu publiait en octobre 1971 une relation du conflit qui constitue en fait une tentative de justification de la torture, telle qu'elle fut pratiquée sous son commandement, dans l'Algérois, en 1956-1957. Comme beaucoup d'autres, militaires ou civils, responsables ou non du cours des choses en Algérie, Jules Roy, pied-noir, ami de Camus, ancien officier supérieur, auteur de La Vallée heureuse (prix Renaudot 1946) et du Métier des armes, guerrier, moraliste et romancier, a été révolté de ce plaidoyer qui ressuscite les horreurs de la guerre de conquête, les massacres collectifs commandés par Saint-Arnaud et Pélissier, et jette sur l'armée tout entière une ombre sinistre. Il dit son indignation avec une véhémence d'homme du soleil et l'éloquence d'un héraut d'armes du roi Jean.

Ecrivain glorieux à la vie de héros, Jules Roy au masque romain, travailleur acharné, a reçu de ses amis le surnom de Julius : Julius-Janus bi frons, Julius-Minotaure, séducteur de femmes ravalées à leur objet, Julius-Saturne dévoreur d'enfants... Bâtard intranquille et reître poète, aviateur écrivain : le souvenir qu'en a son fils est plus complexe que celui qu'en ont ses lecteurs. Plus humain, moins intimidant. Dans l'ombre d'un père qui accaparait la lumière, il parvient, sous la rivalité œdipienne, à vaincre pudeur et timidité également partagées. Entre désillusion et admiration, son amour exigeant et son amitié fraternelle interrogent la statue du Commandeur. Deux maîtres de Jules Roy apparaissent en filigrane, aussi opposés que fut contradictoire sa personnalité : Ernst Jünger et Albert Camus. Au portrait psychologique sont ajoutées fiche médicale et analyse graphologique. Jules Roy en écorché, dépouillé de sa parure, montre à nu muscles et tendons ! J.L.R.

Voici contée, de 1830 à 1962, l'aventure commune de la France et de l'Algérie. Une aventure inouïe, majestueuse, qui infusa à notre pays un sang qui n'a pas fini de bouillir dans ses veines, car personne n'a jamais posé le pied en Algérie sans tomber amoureux du pays. Un rêve qui n'a pas fini de hanter les mémoires. Qui sait ? Un mirage. Une épopée aux répercussions imprévisibles, dans une famille qui ressemble à tellement d'autres dans les tempêtes, les exaltations et les avatars de plus d'un siècle. Une légende où tout est peut-être plus vrai que la réalité.

Extrait de la dédicace de l’auteur

A ma femme Tatiana, qui a partagé avec moi pendant dix ans l’espoir et le désespoir de chaque jour, mais aussi à tous ceux qui m’ont inspiré ; aux grands personnages balayés par le vent de l’Histoire, du baron Duperré et du général de Bourmont à de Gaulle, comme aux enfants de ma mémoire et mon invention, de l’ancêtre Marjol à tous les Roailles, du colonel Griès à l’instituteur de Rovigo qui fut mon père.

A toutes les femmes au nom d’étoile et au cœur de diamant, aux irréductibles, à la mémoire de ma mère dans sa révolte puis dans sa soumission, aux larmes d’Elise.

A tous les miens qui se sont consumés d’amour pour une terre qui les a gardés, à ceux qui ont cru mourir pour rien comme à ceux qui sont tombés pour leur orgueil ou pour leur foi, à mon frère qui a fini sa vie près de Perpignan dans la hantise de rater l’heure où il devrait se rendre à son dépôt de machines des chemins de fer algériens de l’Etat.

A tous ceux qui se sont battus pour la justice, aux enfants d’épiciers kabyles et aux ouvriers de ferme qui se sont jetés dans la révolution, aux égorgés, aux fusillés, aux torturés, à ceux que rien n’a consolés de la perte d’un paradis comme à ceux qui ont conquis leur dignité par la douleur et la violence, cette œuvre est dédiée.

" Tout est blanc, verglacé, croûté, le vent tombe, il fait moins froid, je sors avec ma peau de loup chinois mitée et décousue, je fais avec la chienne le tour du vaisseau au mouillage de la basilique. Face au cimetière, dans le bas, si on se retourne sous le ciel gris, on voit alors la basilique de vieil ivoire, que les frimas n'ont pas réussi à transformer en lis et c'est toujours là que vient à moi la prière : " Seigneur, Vous qui êtes la lumière, Faites que je voie. Vous qui êtes la Parole, Faites que j'entende... " Réfugié à Vézelay, au chevet de sa chère Marie-Madeleine, Jules Roy contemple le spectacle d'un monde au sein duquel il a si longtemps ferraillé. S'il croque encore ses contemporains, c'est à condition qu'ils viennent jusqu'à lui, tels Rostropovitch, Gainsbourg ou Mitterrand et, bien sûr, Pivot. Lui ne se dérange guère que pour l'âne Ulysse ou quelques réceptions au palais de l'Elysée, bien qu'elles ne vaillent pas la saint-cochon chez Meneau ! Il se recueille, s'économise, consacre ses forces à l'écriture, son permanent combat. Jamais Jules Roy n'a porté si haut son art. Ce dernier volume du Journal témoigne d'une maîtrise exceptionnelle qui met en valeur l'authenticité des sentiments et la vanité de la comédie humaine.

Sur les hauteurs d'Alger, l'adolescent séminariste s'interroge sur sa vocation. Il entreprend de tenir un journal. Durant plus de soixante-dix ans, Jules Roy, bon an mal an, demeurera fidèle à cette ascèse. Le premier volume de cette traversée du siècle révèle la chrysalide d'où naîtra l'écrivain. Ces années de recherches, de tâtonnements, sont celles des grands déchirements qui donnent son empreinte à une vie. Déchirement professionnel entre le métier des armes et le goût de l'écriture. Déchirement culturel avec l'abandon de la terre natale et cette nostalgie commune qui, sur les bords de la Seine, rapproche Albert Camus, Jean Amrouche, Jean Daniel, Jules Roy et bien d'autres. Déchirement politique qui, des marges de l'Action française puis du pétainisme, conduit Jules Roy dans les bombardiers anglais qui pilonnent l'Allemagne, puis au coeur de la lutte contre les guerres coloniales. Déchirement sentimental, enfin, avec la lancinante quête de l'amour. Ecartelé entre ses amitiés et ses convictions, ses amours et son devoir, la fascination de la solitude et les lumières des salons parisiens, l'itinéraire de Jules Roy croise ceux de Gide, Montherlant, Malraux et Kessel. Cette suite d'engouements et de ruptures, de combats physiques et intellectuels menés avec passion est à la mesure des convulsions d'après la Seconde Guerre mondiale, accouchant dans la douleur d'une société aux antipodes de la Mitidja, qui avait vu naître le petit Jules Roy.

" Ce sont Les chevaux du soleil qui nous ont usés Tania et moi et qui m'ont tué. " Cette remarque, Jules Roy la consigne dans son Journal en 1981. La parution des six tomes de cette saga romanesque s'est étirée en effet de 1968 à 1975, mobilisant toute l'énergie de l'écrivain, l'éloignant peu à peu des combats politiques et médiatiques qui avaient tenu, auparavant, une place importante dans sa vie. Retiré sur la colline de Vézelay, blessé par ses infructueuses batailles pour forcer les portes de l'Académie française, il se console auprès de son âne et de ses chiens, s'immerge dans la foire aux chapons de Montrevel, tandis que, les uns après les autres, s'éteignent les amis : Maurice Clavel, Max-Paul Fouchet, Jean-Louis Bory, sans oublier Sigaux, Kanters et Doyon. Et pourtant, à l'aube des années 80, le nouveau chef de l'Etat, François Mitterrand, s'invite volontiers chez lui, l'entraîne rencontrer Ernst Jünger afin d'écouter les deux anciens guerriers ennemis devenus écrivains confronter leurs visions du monde. Il ne tiendrait qu'à lui d'appartenir à la Cour. Seulement, pour flatté qu'il soit, Jules Roy n'est pas dupe. Son journal en porte témoignage.

" Cinq cents ans après Marie de France et Chrétien de Troyes, Jules Roy renoue avec les images de la chevalerie. Enjambant les siècles, il bouscule les modes et s'installe définitivement dans le paysage littéraire contemporain à une place de choix, aux côtés de Saint-Exupéry et Malraux, à la fois personnage légendaire et traducteur de sa propre légende. La vie et l'œuvre de Jules Roy - de Julius, comme l'appelaient affectueusement ses amis - se sont nourries l'une de l'autre. Et si l'homme était né pour l'action, son exigence intime le porta à en ennoblir le sens, à la parer de merveilleux comme ici dans ces poèmes inédits rassemblés par son épouse Tatiana. "

"Voici contée, de 1830 à 1962, l'aventure commune de la France et de l'Algérie.

Une aventure inouïe, majestueuse, qui infusa à notre pays un sang qui n'a pas fini de bouillir dans ses veines, car personne n'a jamais posé le pied en Algérie sans tomber amoureux du pays. Un rêve qui n'a pas fini de hanter les mémoires. Qui sait ? Un mirage. Une épopée aux répercussions imprévisibles, dans une famille qui ressemble à tellement d'autres dans les tempêtes, les exaltations et les avatars de plus d'un siècle.

Une légende où tout est peut-être plus vrai que la réalité. " Jules Roy

La guerre. Les escadres de bombardement, venues d'Angleterre, survolent la France dans la nuit. En quelques secondes, le ciel est rempli par eux. La sirène les précède et les suit. Et puis ils reviennent, parcourant encore une fois l'étendue du monde ennemi, après avoir accompli leur tâche terrible.

Des hommes sont dans ces machines, enfermés dans une action meurtrière. Ils connaissent l'angoisse et l'espoir, la soumission et presque l'indiscipline, la douleur et la honte, la peur et la gloire.

L'un de ces hommes, Chevrier, membre de l'équipage du bombardier Halifax B, nous parle. Son récit nous prend et ne nous laisse plus respirer.

Source : J'ai Lu

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