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Qui n'auront plus le mal étrange de ce temps
Ils iront éveiller des enfants palpitants
D'apprendre que l'amour n'était pas qu'une fièvre
Qu'il n'est pas vrai que l'âge assurément le vainc
Que jusqu'au bout la vie et l'amour c'est pareil
Qu'il y a des amours noués comme une treille
Tant que la veine est bleue il y coule du vin"
Extrait d'Elsa
- Extrait du poème Les yeux d'Elsa
- J’abats mon jeu
- Le Paysan de Paris
Soir ou matin minuit midi
Dans l’enfer ou le paradis
Les amours aux amours ressemblent
C’était hier que je t’ai dit
Nous dormirons ensemble
C’était hier et c’est demain
Je n’ai plus que toi de chemin
J’ai mis mon cœur entre tes mains
Avec le tien comme il va l’amble1
Tout ce qu’il a de temps humain
Nous dormirons ensemble
Mon amour ce qui fut sera
Le ciel est sur nous comme un drap
J’ai refermé sur toi mes bras
Et tant je t’aime que j’en tremble
Aussi longtemps que tu voudras
Nous dormirons ensemble
Louis Aragon, « Vers à danser », Le Fou d’Elsa, 1963.
1. Amble : allure dans laquelle le cheval lève ensemble les deux jambes du même côté, alternativement avec celles du côté opposé.