Tous les livres de Luc Briand
Le 27 octobre 1975, un homme, Jérôme Carrein, tue Cathy Petit, 10 ans, au bord des marais d'Arleux, dans le Nord-Pas-de-Calais. Trois mois plus tard, un autre homme, Patrick Henry, assassine cyniquement Philippe Bertrand, 7 ans. Le second échappera à la guillotine quinze jours avant que le premier soit condamné à mort ; il sera défendu par Robert Badinter et son procès, devenu celui de la peine de mort, tiendra la France en haleine. Jérôme Carrein, lui, n'intéressera personne, sauf des magistrats qui prendront à ses dépens leur revanche sur le procès Henry – la revanche de la guillotine. Luc Briand revient sur cette affaire, sur Jérôme Carrein que tout le monde a oublié, sur le pays minier qui, déjà, n'était peut-être pas ce que la France voulait voir d'elle-même, sur cette marche vers la mort d'un homme au destin jalonné d'abandons et de fatalité sociale, sur sa quasi-rédemption en prison. Il rencontre tous les personnages de l'affaire, les témoins de sa dernière heure, jusqu'au fils du bourreau qui assistait son père lors de son exécution. Le dossier Carrein, raconte-t-il, tient en vingt pages, vingt pages qui résument l'intégralité de la vie d'un homme, et ont suffi à décider de sa mort ; vingt pages d'histoire broyée parce que la vie soudain valait moins que les symboles qu'on voulait en tirer.
Le football des années 1920 a un nom : celui d’Alexandre Villaplane, un gamin des quartiers populaires d’Alger que l’« amateurisme marron », le faux amateurisme, a happé et conduit vers la gloire en métropole. Shooteur de classe, inventeur de gestes techniques audacieux, le jeune joueur régale le public français, qui se masse bientôt dans les stades pour le voir évoluer avec les plus grands clubs du moment, puis dans l’équipe de France dont, en 1930, il devient capitaine lors de la première Coupe du monde de l’histoire.
Après cette consécration vient la dérive d’un homme seul et avide d’argent vers les bas-fonds et les trafics minables. Puis la chute et l’ignominie lorsque, pendant l’Occupation, il rejoint la Gestapo française de la rue Lauriston. Devenu allemand, il achève son parcours comme officier nazi, traître et tortionnaire de ses anciens compatriotes. Il sera exécuté à la Libération.
Alexandre Villaplane est la légende noire du football français.