Tous les livres de Ludovic Massé
Vu de loin, un village, ce sont d'abord ses fumées. Certaines, droites et pures, d'autres raflées au ras des toits. Fumées des rues, fumées des champs... évoquant, ici et là l'école, la forge, les bistrots et leur haleine. Contant aussi l'intimité des familles. Liées, chacune, à des personnages dont l'histoire est un trésor à découvrir...
Lucien, le cadet des Grégoire, raconte. Tour à tour, il évoque ses copains d'enfance : Fintajou, "Vesse-bleue" au rire sans dents... Et "Matounes-quoi-mon-fils", le mendiant qui a le vin tendre, "Bise-le-Pauvre", Cruchandeu...
De vrais villageois, hauts en couleur et truculents qui, tous, à la veille de 1941, firent de Sainte-Marie en Catalogue un lieu pittoresque et délicieux. Source : J'ai Lu
La Fleur de la Jeunesse clôt la trilogie Les Grégoire dont les deux premiers volumes, Le Livret de famille et Fumées de village, s’attachaient à la vie d’une famille de Catalogne française au début du siècle.
Ici, c’est la Première Guerre mondiale qui constitue le cadre du récit fait par Lucien, fils cadet des Grégoire.
C’est d’un regard ému que le narrateur suit ses quatre frères et sœurs au long des étapes marquantes de leur jeunesse, nourrissant de leur expérience sa chronique, parfois amère, du temps qui passe et sépare peu à peu les membres d’une même famille.
Mais La Fleur de la Jeunesse, animée par une suite de portraits et de scènes tour à tour légers et inquiétants, fait aussi revivre pour nous les années de formation d’un instituteur, ses échecs, ses déceptions, ses engagements dans un monde souvent hostile que seul le souvenir ému de la chaleur familiale lui permettra d’affronter.
Au-delà d’un document, La Fleur de la Jeunesse, comme la trilogie dans son ensemble, est sans doute un hommage généreux à l’amour et à la cohésion qui pouvaient perdurer au sein d’une famille et donner à chacun des siens la volonté de s’ouvrir à la vie.
Perdu dans la montagne, non loin de la frontière espagnole, un village. Une maison solitaire, le mas des Oubells, ferme au passant le regard de ses fenêtres. La nuit, derrière cette face aveugle, des cris s'élèvent qui émeuvent la forêt.
Le Chouline, propriétaire du mas, est cependant populaire dans le canton. Il plaît à tous, il fait peur aussi et nul n'oserait percer le mystère des Oubells.
La femme, la fille et le petit-fils de Chouline ne se décideraient pas, victimes terrorisées, à se plaindre. Il faut que le destin, amenant jusqu'au village des étrangers singuliers, Lucien Grégoire et Hernandez, suscite une justice qui n'a pas besoin de tribunaux...
De son père, il s'en souvient bien. Une figure hors du commun. Instituteur - de ces missionnaires de l'éducation qu'avait suscités la Troisième République -, fier, indépendant, il donnera à ses cinq enfants le goût d'une liberté d'esprit et de comportement qui marquera toute leur vie. Dévoué corps et âme à son métier, il éduquera des générations d'élèves dont les parents ne savaient pas lire.
Lucien raconte ses souvenirs d'enfance : chronique attentive et généreuse des jours qui passent, des travaux, des joies et des peines, d'une nature qui rythmait l'existence.
Voici donc sous le regard attendri et perçant d'un enfant qui s'éveille à la vie, l'histoire d'une famille, entre Conflent et Vallespir, en Catalogne française, au début du siècle.
Source : J'ai Lu