Makenzy Orcel

Les Immortelles sont les prostituées de Port-au-Prince. L'auteur rend hommage à ces femmes à travers ce roman en donnant la parole à l'une d'elles, qui va parler surtout de celle qu'elle a pris sous son aile, "la petite" comme elle l'appelle. Le contexte est l'après tremblement de terre qui a eu lieu en 2010. Le langage est cru et rend avec justesse la vie de ces femmes. Sur chaque page, il n'y a qu'un paragraphe qui retranscrit une idée, un moment, ce qui rend le récit assez haché et confus mais très réaliste.

Un livre qui prend aux tripes, où les mots, les phrases et les paragraphes sont simples mais si bien choisis...

Une rare pépite avec cet ovni où je voudrais y mettre tous les adjectifs positifs.

Une femme mourante raconte sa vie et celle de sa famille à Haïti. La pauvreté, l’exploitation, la promiscuité, les viols, l’inceste, etc. Une seule phrase, pas de point final. La prose est originale et toute en puissance en divers points. La mère est nommée Toi. Son père Makenzy, son frère Orcel. Tiens bizarre ! Prénom et nom de l’auteur qui a voulu se mettre dans un personnage sans être lui. Drôle ! Une écriture, façon slam ou rap. L’impression d’être tombée dans un torrent qui nous ballotte parfois sur des gros rochers qui font mal, puis sur le côté, là où il y a le sable et où c’est chantant, calme, poétique. Plus imposant que 'Les immortels' du même auteur mais toujours unique. J’adore le regard qu’à cet écrivain sur la société. Des passages d’une force incroyable. Mes respects.

Un joli petit livre concis et fort. Une prostituée, contre service, demande à un client écrivain d'écrire sur ses collègues tuées par un séisme à Haïti. Il est surtout question de ‘la petite' et de la relation avec sa mère. Pour la rendre ‘immortelle' dit la narratrice. Une histoire plus à lire qu'à commenter. Une question subsiste : Pourquoi toujours le chiffre 12 ? Chapeau bas pour ce premier roman !

La beauté de l’écriture contraste avec la noirceur du portrait de la vie dans les milieux pauvres d’Haiti. De peu que je vois de loin des misères de ce pays, je comprends qu’il serait difficile d’en peindre un portrait joyeux. J’ai de la difficulté avec cette structure de texte qui prend la forme d’un long monologue d’une seule phrase d’un bout à l’autre du livre.