Marc Gervais

La Fiancée du 11 septembre est un thriller addictif au style acéré, plein d’humour et de sensibilité.

Marc Gervais nous fait voyager des Etats-Unis à la France au moment des attentats du 11 septembre.

Le personnage principal, Rubis, étudiante française à Boston, est embarquée dans une histoire folle et part à la découverte de ses origines. Attentats, espionnage, services secrets, sur fond de passé nazi, ce roman est construit comme une série Netflix.

A travers cet excellent roman historique à suspense, plein de tensions et de rebondissements, l’auteur nous retrace une quête d’identité. D’abord le drame du 11 septembre puis un retour en arrière autour de la seconde guerre mondiale. Il sait aussi être très actuel sur la situation de la femme dans certains pays.

Un récit très intéressant car il nous plonge dans une ambiance, celle de la résistance, celle de ceux qui se sont battus, celle de ceux qui sont allés à l’encontre de leur patrie. Des héros mais aussi des êtres abusifs, qui n’ont pas hésité à faire le mal pour leur bien être personnel. Des personnes malsaines.

Une héroïne comme je les aime qui n’a pas sa langue dans sa poche, déterminée à découvrir la vérité mais aussi à faire payer ceux qui ont fait du mal à ses proches. Elle va découvrir des choses très moches et l’auteur ne va pas la ménager.

J’ai adoré ses chapitres pas trop longs, son écriture très fluide aux dialogues piquants ou tendres selon la situation. On plonge dans l’intrigue dès le début et il devient impossible de refermer l’ouvrage avant d’en avoir tourné la dernière page. Il nous conduit à un épilogue pour le moins surprenant et qui peut prêter à plusieurs interprétations.

J’ai été conquise par l’histoire, par Rubis mais également par ses proches. J’ai adoré son côté rentre dedans et sa combativité. J’ai été séduite par le scénario et la manière dont les évènements s’enchaînent. Une récit avec son lot de surprises.

Un coup de coeur.

Je découvre un nouvel auteur et une nouvelle maison d’édition avec ce roman, donc double découverte. IGB éditions est une toute jeune maison d’éditions, créée cette année. Deux romans ont été publiés dont celui-ci de Marc Gervais. Elle est spécialisée dans les romans policiers et les thrillers, les romans d'anticipation et de science-fiction, les romans Fantasy. Ce qu'elle propose avec ce premier thriller est très intéressant et surtout est très prometteur. Marc Gervais nous propose ici un thriller atypique, avec un style et une construction assez rares, une histoire très prenante, addictive dès les premiers mots et ce jusqu’au dernier mot. Il a un ton bien à lui, allant de l'autodérision au sarcasme. Cette histoire ne peut pas laisser indifférent.

Je ne vais pas trop revenir sur le contenu, pour vous laisser la surprise de la découverte. Ce serait vraiment dommage de tout vous raconter, surtout lorsqu’il s’agit d'un roman à suspense.

J'ai donc fait la rencontre avec Rubis. Elle est le personnage principal que l'on suivra tout le long. C’est une jeune femme d'origine française qui étudie à Harvard. On est le 11 septembre 2001, elle doit manger ce midi avec son père au World Trade Center…je pense que vous aurez vite compris qu'elle n'y déjeunera jamais, puisque les deux tours seront détruites dans la matinée. Elle va vivre les attentats de sa chambre d’étudiante, en compagnie de son amie Sarah. Elle va voir les avions s’écraser dans les tours. Et le pire du pire, c’est qu'un ami était dans l'un des avions et devait arriver justement ce jour pour signer un contrat d’édition pour le roman qu’il a écrit. On va assister aux attentats selon plusieurs points de vue. Celui de Rubis qui a entendu la première explosion et assiste à la deuxième à la télé, elle se retrouve confiné dans sa chambre d’étudiante. Il va y avoir aussi celui de son père, Paul, qui n'est au courant de rien, il est dans un café, pas tellement loin du drame, et a un casque sur les oreilles. Et enfin, il y a aussi celui de l'ami de Rubis, Yamanu, qui se trouve dans l'un des avions, avec les terroristes, qui comprendra que quelque chose se prépare et surtout, quand il verra les building se rapprocher, il enverra des Sms à ses amies, à sa mère. Ce sont des moments très durs à lire. Malheureusement, le sort va continuer de s'acharner sur Rubis. Elle va être suspectée par le gouvernement américain d'avoir un lien avec les terroristes, étant donné son amitié avec Yamanu, soupçonné lui aussi. Elle va être renvoyée en France, avec d'autres étudiants étrangers. Plusieurs chefs d’accusation vont lui être reprochés, certains en lien avec le passé de son père. Pour retourner à Harvard pour continuer ses études, il va falloir qu'elle prouve qu’elle n'a rien à voir avec le drame des américains. Et pour ce faire, elle va devoir remonter dans le passé de sa famille, dans des secrets qui datent de la seconde guerre mondiale. Elle n'est pas au bout de ses surprises. Tout s’emmêle, les histoires les plus douloureuses sont déterrées, Rubis va devoir faire face à toute l'horreur que peut avoir un être humain.

Je ne vous en dis pas plus. Je me suis très vite attachée à Rubis. Elle a beaucoup de caractère, ne se laisse pas marcher sur les pieds et n’hésite pas à envoyer paître quand on la dérange. Elle peut parfois être très sarcastique mais c’est sa façon à elle de se protéger et de dresser ses barrières. Je l'ai suivie tout le long avec beaucoup d’intérêt, j'avais envie qu'elle s'en sorte, qu'elle trouve ses réponses, et surtout qu’elle arrête de subir et de souffrir, car elle ne va pas être épargnée. Elle va découvrir des horreurs dans sa famille. Beaucoup de ses membres ont souffert dans leur chair et vivent avec des secrets très lourds à porter. Quand, en tant que lectrice, on a connaissance de ces drames, on ne peut que souffrir et en même temps comprendre ce besoin de vengeance qu'a Rubis. J’ai ressenti beaucoup d’empathie envers elle, son père, sa mère, ses grands-parents. Et aussi envers la famille de Yamanu, qui doit vivre avec la perte et en même temps les soupçons de son implication dans les attentats. Ce sont souvent des moments de lecture terrible. Déjà rien qu’avec les attentats du 11 septembre. Ils ont changé la vie de tout le monde. Tout le monde se souvient de ce qu’il faisait à ce moment là, juste avant de voir cette tour en flammes, et ce deuxième avion s’écraser dans la tour. Tout le monde a vu ces images horribles de personnes sautant des tours dans le vide. C’est un drame qui a changé la face du monde en ce début du 21ème siècle. Marc Gervais nous fait revivre ces moments avec beaucoup de réalisme et en même temps beaucoup de tact. Il n'en fait pas non plus des tonnes ou ne vire pas dans le pathos à l’excès. Tout est savamment dosé.

Et j'ai ainsi suivi Rubis pendant ce changement de société. L’attachement à Rubis se fait aussi et surtout grâce au choix narratif de l'auteur. Il a utilisé une narration que j’apprécie, celle à la première personne du singulier. Ce « je » qui représente Rubis, m'a permis de me mettre à la place de la jeune femme, de ressentir au plus près le moindre de ses sentiments et de rentrer dans sa tête pour connaître la moindre de ses pensées. Et l’originalité ici, est que l'auteur fait converser l’héroïne avec le lecteur. Rubis nous parle, nous apostrophe, nous pose des questions. J'ai vraiment eu l’impression de l'avoir en face de moi, de m'entretenir avec elle, de répondre à ses questions. J’avais envie de la réconforter, de la calmer lorsqu'elle était trop énervée ou en colère. Pour moi Rubis existe réellement. J’ai vraiment beaucoup aimé cette originalité qu'a mis l'auteur dans ce roman.

À travers Rubis et sa famille, Marc Gervais fait passer de très beaux messages sur la vie et nous parle de faits très graves dans une vie, le viol, la pédophilie, la reconnaissance, la quête identitaire, le poids des secrets dans une famille, l'abandon. Des sujets graves et qui font partie de la vie. Mais ne vous imaginez pas lire un roman triste. Malgré la profondeur et la tristesse de certains faits, Marc Gervais met beaucoup d'humour. J'ai bien souvent souri et même ri, certaines situations sont cocasses, et surtout certaines réparties de Rubis sont drôles et ne peuvent que faire sourire. Cet humour fait du bien, il allège le récit par moment très lourd au niveau émotions. Une petite réflexion de la jeune femme, et la situation est tout de suite dédramatisée. J'ai vraiment beaucoup aimé que l'auteur fasse ainsi.

Bien sûr, le style très fluide de l’auteur est à souligner aussi. Les chapitres ne sont pas très longs, il s'y passe plein de choses, ce qui donne beaucoup de rythme à la lecture. Celle-ci se fait avec addiction, j'avais tellement envie de savoir que je tournais les pages sans m'en rendre compte. Et surtout, je n'ai lâché mon livre que pour mes obligations, je voulais absolument savoir. L'auteur m' surprise jusqu’au bout, jusqu’à l’épilogue. Je ne m’attendais pas à une telle fin, et je dois bien avouer que je l’ai relue plusieurs fois pour bien l'assimiler. Marc Gervais aura su me surprendre jusqu’au bout et j'adore ça. J’ai été triste de quitter Rubis, j’ai tellement aimé cette jeune femme que j'aurais encore aimé rester avec elle, mais il faut bien laisser les personnages de papier faire leur vie sans nous, lecteurs.

On sent à la lecture, la formation de criminologue de Marc Gervais. L’enquête est précise et bien fouillée. De même, son métier de créateur de jeux de société se ressent également, il a structuré son roman comme une formidable partie d’échecs. Il a une bonne connaissance des États-Unis et de l'histoire du monde en général. Les faits sont précis et bien relatés, mis à la portée du lecteur, l'auteur a dû faire un travail en amont assez conséquent. J'aime beaucoup quand mes lectures ont ce double effet de me divertir et de m'instruire. Les mots compliqués sont eux aussi expliqués en bas de page. C’est vraiment une lecture très enrichissante.

Je pense que vous l’aurez deviné avec la longueur de cette chronique, j'ai adoré ma lecture et je suis très contente d’avoir découvert un nouvel auteur que je vais suivre avec assiduité. Il doit sortir un nouveau roman en octobre, L'éditrice, chez IGB éditions aussi. Je peux vous dire que je vais être au rendez-vous, j'ai hâte de le relire, le résumé de ce nouveau livre me tente déjà énormément.

Je ne peux que vous conseiller ce roman qui se laisse lire tout seul. Il n'a duré que deux jours chez moi, et je pense que je le relirai, maintenant que je connais la fin, je verrais les faits avec un autre œil. C’est pour moi un très beau coup de cœur, ça fait un petit moment que je n'avais pas été tellement absorbée par un roman, et qu'une fois terminé, il continue à me travailler et je continue d'y penser.

IGB est une jeune maison d’édition, mais elle est vraiment très prometteuse. En plus, à chaque roman acheté, ce sont des arbres qui sont plantés, elle est éco-responsable et agit pour la planète. Alors, vraiment pas d’hésitation pour acheter ses romans. On fait un bel acte pour l’environnement et on passe un très bon moment de lecture. Que demander de plus ?!

C'e n’est pas le premier livre que je lis de Marc Gervais, loin de là, mais ici, l’auteur sort le plus beau livre de sa carrière !

Dès les premiers pages, l’histoire m’a prise aux tripes. Me voilà plongée dans une histoire hallucinante aux rebondissements innombrables. Le début commence doucement, nous suivons l’histoire de quatre bloggeuses littéraire, amoureuses des livres et des mots, et qui rêveraient de faire carrière dans le milieu de l’édition.

De fil en aiguille, d’autres personnages viennent s’incorporer dans l’histoire. La vie des uns vient s’imbriquer dans celle des autres pour former ce magnifique livre de 954 pages. Vous allez me dire, 954 pages ! Oui mais croyez-moi, on ne les voit pas passer.

L’auteur nous entraîne dans un thriller époustouflant dans lequel il mélange le monde de la politique, de la police et de l’édition.

Ce que j’ai ressenti en lisant ce livre, c’est que l’auteur s’est bien amusé pendant son élaboration. Il s’est autant amusé à faire vivre des histoires à ses protagonistes qu’à nous faire tourner, nous, lecteurs, en bourrique.

Ce livre est tellement bien construit qu’à chaque fois que je pensais détenir la clé de l’énigme, il venait, d’un revers de bras, remettre les compteurs à zéro. Je pense que je ne me suis jamais autant trompée sur le dénouement d’un livre. Qu’est-ce que j’ai aimé ça !

Au niveau des personnages, je les ai tous aimés, chacun à ma manière. Les bloggeuses sont top. On sent que la littérature est leur passion et qu’elles donneraient beaucoup pour pouvoir en vivre. Que ce soit Nora, Romane, Amélie ou Emilie, elles enrichissent le livre de leur histoire personnelle et professionnelle.

Le commissaire Kervadec est un des protagonistes que j’ai préférés. Il a un côté flic bourru et en même temps, il est doux et tendre, surtout avec sa fille, Julie. On sent que le lien qui les unis est très fort. Côté vie privée, en revanche, c’est le néant. Oui mais, tout peut basculer, surtout quand on vit sous la plume de Marc Gervais.

Un personnage qui est plus intrigant au début, c’est la Comtesse Bérangère de la Salle. Au début, je l’ai détestée ! Mais au fur et à mesure de la lecture, on découvre un passé douloureux, une femme meurtrie, mais une femme qui donnerait tout pour ceux qu’elle aime. En fait, cette femme au cœur de pierre se transforme en femme au cœur en or.

Bon, vous allez me dire que c’est bien tout ça, mais bon, un thriller qui se respecte doit comporter sa part d’ombre. Eh bien oui, l’histoire a aussi une part plus sombre, apportée par des viols, des meurtres d’une violence extrême.

En bref, l’auteur nous emmène dans un huis clos dans lequel tous les personnages vont aimer, vont s’amuser, vont vivre des rebondissements incroyables, mais vont aussi beaucoup souffrir.

Alors, prêts à lire ce livre ? En tout cas, je ne peux que vous conseiller de vous rendre dans votre librairie favorite et de vous plonger dans ce thriller.

J’ai commencé ce livre en étant dans une panne de lecture, alors je peux vous dire que lire plus de 950 pages, c’était un sacré défi!

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Heureusement, l’écriture de Marc Gervais est tellement fluide et l’histoire tellement addictive qu’on ne voit pas les pages passer.

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Ce que j’ai aimé dans cette histoire, c’est le fait que justement, on commence le livre avec plusieurs histoires qui finissent par se rejoindre.

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Pendant un moment, on se dit mais quel est le rapport entre tous ces personnages ? Et au final tout est tellement bien ficelé!

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Entre les histoires dans les histoires, les moments émouvants, les descriptions complètement gores, les moments marrants et ceux vraiment surprenants, je peux vous dire qu’on est complètement pris par cette histoire et qu’on ne voit absolument pas les pages défiler!

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Ce roman est très certainement mon préféré de l’auteur, que je remercie d’ailleurs encore énormément pour sa confiance.

 Ce nouveau roman est un beau pavé de plus de 900 pages, et je dois bien avouer que je n'ai pas vu le temps passer. Il n'y a aucun temps mort, le récit est dense, il ne se passe pas un moment où il n'y a pas d’action, on suit plusieurs personnages, ils se croisent, ils sont nombreux, mais jamais je n'ai eu le sentiment d’être perdue, et surtout j'ai été agréablement surprise de découvrir au fur et à mesure de ma lecture qu'ils étaient tous liés entre eux et qu'ils n'apparaissaient pas par hasard.

La narratrice de l'histoire est Nora, elle est chroniqueuse bloggeuse, et donne une interview à une journaliste où elle raconte son parcours car depuis elle est devenue éditrice dans une grande maison d’édition. Elle narre ainsi son arrivée à Paris avec son amoureux Hugo qui lui, est DJ. Elle va rencontrer Julie qui va l’aider dans son installation dans la capitale, qui est loin d’être évidente. Julie est la fille du commissaire Gaël Kervadec, elle va proposer à Nora de s'installer chez lui, comme ça son père ne sera plus seul. La mère de Julie est décédée à sa naissance, Gaël vit seul avec sa fille depuis.

On va passer du temps avec le commissaire aussi, il enquête sur une série de crimes horribles sur des fillettes. Il avait mis une personne en prison il y a 25 ans, et malheureusement, les mêmes faits réapparaissent alors que le présumé coupable est toujours en prison. Est-ce un copieur, quelqu’un qui s'inspire des autres meurtres ? Ou est-ce le même qu'il y a 25 ans, et dans ce cas, ce n'est pas le bon coupable qui est en prison. Le commissaire Kervadec va avoir du fil à retordre avec cette affaire.

On suit également Amélie, elle vit en Bretagne, est chroniqueuse elle aussi et écrit un roman qui s'inspire de ce que vit son amie chroniqueuse belge, Romane. Elle arrive même à écrire à l'avance des faits qui se passent seulement chez Romane, comme une sorte de prémonition.

Romane, justement, a une vie compliquée et difficile. Elle vit avec un homme qui la maltraite physiquement et psychologiquement, elle fait la rencontre d'un homme via les réseaux internet, elle tombe très vite sous le charme de Quentin qui fait attention à elle, a des mots gentils. Mais, quels crédits apporter à une relation virtuelle ? Elle est prête à tout quitter pour elle.

Et on suit également Quentin, écrivain, célibataire, qui tombe très vite amoureux de Romane. Pour l’accueillir, il décide de faire des travaux dans la vieille maison que lui a léguée sa tante, et pour ce faire, il va embaucher au black un homme Erwan, dont il connaît peu de chose.

Enfin, au travers de ce que raconte Nora, on fait la connaissance de la comtesse Bérangère de la Salle, éditrice et aux commandes de la maison d’édition Gallichette. C’est une femme de caractère, qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, elle m'a fait penser à la patronne de « Le diable s’habille en Prada ». Sous ses abords si durs, on va découvrir une femme qui a souffert dans son enfance et sa jeunesse, elle s'est endurcie et est très rigide. Mais certaines révélations vont la toucher de près et on va la découvrir sous un autre jour.

Tous ces personnages sont liés, d'une façon ou d'une autre, de près ou de loin, présenté comme ça, on n'a pas l'impression, mais c’est parfois très subtil. Ne vous inquiétez pas, je n'en ai pas trop révélé, je vous ai relaté la base de ce qui va prendre neuf cents pages à démêler. J'ai beaucoup aimé l’originalité de ce récit. Nous avons Nora qui raconte, nous avons aussi Amélie qui écrit la vie de Romane, ce qui fait que l’on a un roman dans le roman. On prend alors autant de plaisir à suivre la lecture de ce livre qui n'existera jamais. En plus, le style change lorsqu'il s'agit du roman d’Amélie, Marc Gervais a su changer sa façon d’écrire, j'ai trouvé ça assez fort, car il a su se mettre à la place d'une femme. D'ailleurs, il endosse les rôles de beaucoup de personnages, fort différents parfois, et il y arrive très bien. On voit le changement à la lecture et c’est très appréciable à lire. J'ai pris autant de plaisir à lire le roman d'Amélie, il était très prenant et j'avais envie de savoir comment il allait se terminer.

Je me suis attachée à tous les personnages, c’est ça qui est aussi assez remarquable avec ce livre. Le lecteur arrive à ressentir de l'empathie pour tout ce panel. Je pense que cela vient du fait que Marc Gervais a bien su décrire ses personnages, leurs vies, leurs sentiments, il a su les rendre profondément réels et très humains. J'avais l'impression qu'ils existaient réellement et je les considérais comme des amis que je ne voulais pas quitter. C’est pour ça aussi que j'ai apprécié que ce livre ait autant de pages. C’était nécessaire qu’il en ait autant, quand on voit la finalité et l'histoire dans son ensemble, faire plus court aurait entraîné moins de profondeur, moins d’intensité, moins d'action. Tout est ici très détaillé et précis.

Le choix narratif de l'auteur est multiple. On a à la fois une narration à la première personne du singulier quand c’est Nora qui raconte, une narration à la troisième personne quand on suit les autres personnages. Et j'ai beaucoup aimé cette façon de faire. Les passages avec le « je » m'ont permis de ressentir au plus près ce que vit le personnage, à me mettre à sa place et à rentrer dans sa tête. Et à travers elle et ses émotions, on arrive à ressentir les mêmes pour les personnes qu'elle côtoie. Je me suis donc tout autant attachée à Julie, Gaël, Bérangère, Romane, Emilie, Amélie et tous les autres. Pour ceux qui pourraient éventuellement se perdre, surtout en début de lecture, l'auteur a eu la bonne idée de mettre une liste des personnages et de leurs fonctions en début du livre, et ça peut aider. On assimile très vite les personnages et on les suit avec avidité. Quand on en quitte un, on a très vite envie de le retrouver pour continuer à vivre ses aventures, et ainsi de suite avec chacun. Je ne me suis pas ennuyée une seconde.

C’est une histoire très complète qui va fouiller dans les profondeurs humaines, dans ce que l'humain peut avoir de très bien comme de très sombre. L'auteur aborde beaucoup de sujets et toujours avec une grande délicatesse, certains touchent l'enfance, la maternité, la perte d'un être cher, la reconstruction avec ses manques affectifs, des valeurs et des thèmes qui font partie de la vie de chacun. Il parle aussi beaucoup du monde de l’édition, ce qui est logique avec un tel titre. Je savais que ce milieu pouvait être très tordu et surtout irrespectueux pour certains auteurs, mais je ne m'imaginais pas tout ce que peut raconter l'auteur au travers de ce qui arrive aux auteurs du livre. Et l'auteur écrit bien en fin de page que tout est réel, vécu par lui ou qui lui a été rapporté. C’est aberrant….quel milieu, quel panier de crabes ! Heureusement il existe des maisons d'édition qui sont bien et relèvent le niveau, mais c’est glaçant. Et bien sûr, ce roman est aussi et avant tout une enquête policière. L’enquête du commissaire Kervadec n'avance pas, les meurtres continuent, des petites filles sont enlevées et retrouvées mortes, et toujours pas l'ombre d'une piste. Ses recherches vont empiéter sur sa vie privée, et ses proches seront également touchés par ces faits.

Le suspense est entier, les pistes s'embrouillent et au bout d'un moment, je n’étais plus sûre de l’intégrité de certaines personnes. Je soupçonnais tout le monde. C’est un véritable sac de nœuds, difficile à démêler. En plus, Marc Gervais n'épargne pas ses personnages, n’hésite pas à les blesser, à les mettre à terre. Ce qui fait qu'en tant que lectrice, j'ai eu peur pour chacun d'eux, je me demandais toujours ce qui allait leur arriver. Et comme j’étais attachée à certains, quand je les voyais tomber, je ressentais de la peine. Comme si c’était arrivé à des personnes réelles que je connaissais. Et plus je m'approchais de la fin, et plus la lecture devenait intensive, il était alors très difficile de quitter le livre, je voulais savoir. Et je suis tombée des nues devant certaines révélations. En plus, il y a plusieurs fins  et l'une d'entre elles m'a tout simplement scotchée. Je ne peux pas en dire plus, et pourtant ce n'est pas l'envie qui m’en manque, mais les dernières phrases sont très intenses, et j'ai fini le livre bouche bée.

Je pense que vous l'aurez compris, vu mon bavardage, mais j'ai beaucoup aimé ce roman. Au début, le nombre de pages me faisait un peu peur, j’appréhendais des moments creux et d'ennui, mais il n'y en a jamais eu, a aucun moment. La lecture s'est faite avec beaucoup d’intensité et d'envie. Quand je la quittais, j'avais hâte de la retrouver tout en y pensant pendant mes autres activités. Je me posais tellement de questions sur le meurtrier, sur ce qui allait arriver à tel ou tel personnage que je pensais énormément à ma lecture. Et maintenant que j’ai finie, je serais presque triste d’avoir fini. Ce livre m'a accompagnée pendant cinq jours, et je me sens un peu vide maintenant. Il a été en tout cas très compliqué de commencer un nouveau livre après.

Je suis toujours aussi satisfaite du style de Marc Gervais, j'aime ses petites annotations en fin de page, parfois sur des mots que l'on connait déjà, mais au moins, la compréhension est complète. Et comme dans le premier roman que j'ai lu de lui, les touches d'humour sont nombreuses, un humour parfois acide, mais cela apporte des bulles de fraîcheur et allège l'ambiance lorsque celle-ci est plus pesante.

Donc, pour conclure, j'ai passé un très bon moment avec ce livre et avec cet auteur. Il me confirme avec ce second roman son talent d’écrivain et de raconteur d'histoires et je le lirai à nouveau avec grand plaisir. Il sort d'ailleurs en avril un nouveau roman « Folle de nuit » qui va parler d’Alzheimer, de tour du monde, de mariage forcé… des sujets encore fort intéressants et qui seront une fois de plus bien traités par l'auteur. Affaire à suivre alors, j'ai déjà hâte de me plonger dedans !

Je ne peux que vous recommander de découvrir cet auteur. Soit avec ce roman, soit avec « La fiancée du 11 septembre ». Ne prenez pas peur du nombre de pages, ça se lit très bien, très facilement, on est vite plongés dedans et on ne s'ennuie pas.