Marie Husson-Robert

Voilà. Je viens de sortir de ce roman si complexe (probablement) à écrire, et pourtant si efficace dans son intrigue et dans l'immersion qu'il procure au lecteur. Une documentation historique en béton, qui aurait pu en ralentir, en appesantir la lecture. Mais c'était sans compter sur l'écriture fluide, l'intrigue et le scénario dignes d'un excellent film ou téléfilm, qui nous entrainent irrésistiblement dans l'histoire. Un va et vient entre les deux époques qui aurait pu nous perdre, mais dont l'auteure sait au contraire tirer parti pour dynamiser le récit. Du grand art, doublé d'une rigueur historique irréprochable. L'écriture remarquable nous permet de visualiser parfaitement les lieux, les personnages, l'atmosphère. Je recommande vraiment !

Un roman, deux histoires, deux époques, des fantômes surgis du passé qui hantent les vivants, une intrigue haletante et captivante qui nous révèle les dessous peu glorieux des guerres de Religion. Avec sa plume d’une agréable limpidité, Marie Husson-Robert passe du XVIe siècle au XXIe siècle, adaptant le style et le vocabulaire spécifiques de ces deux époques avec une facilité surprenante et une remarquable justesse. La romancière entraîne son lecteur dans les couloirs du temps et les profondeurs des souterrains du château du Tarn à Aixe, sur les bords de la Vienne.

Entre 1555 et 1572, Philibert Lanteuil de Marval, gouverneur d’Aixe et premier bayle de la confrérie Corpus Domini, est un ardent défenseur de la religion catholique et n’a de cesse de combattre les calvinistes pour s’attirer les grâces des hautes instances. Lorsque son fils aîné Bertrand tombe éperdument amoureux de la fille d’un riche marchand drapier protestant et qu’il veut l’épouser, il doit trouver un moyen de convaincre son père qu’il n’agit que pour infiltrer le milieu et mieux l’espionner. Au soir de leurs épousailles, Bertrand et sa jeune femme Pernette d’Armagny s’enfuient par les souterrains du château de Tarn dont ils ne ressortiront jamais… Aymar, le cadet de Bertrand et qui est l’incarnation du mal, ayant découvert la trahison de son frère, n’aura d’autre but que de s’acharner sur la famille d’Armagny dont il convoite la fille cadette en usant de tout le cynisme et la cruauté qui l’animent.

Au XXIe siècle, le château de Tarn a été acquis par une jeune femme, Cléophée Desmoulins qui y a aménagé deux logements. Elle loue le premier à un artiste peintre et le second à un professeur d’histoire mais lorsque ce dernier apprend sa disparition et que l’on soupçonne un suicide, Thomas n’y croit pas. Avec l’aide de son fidèle compagnon à quatre pattes doté d’un flair remarquable, il la retrouve… prisonnière au fond du souterrain de son propre château. Quel est son mystérieux ravisseur qui revêt une tenue de pénitent, quels sont ses mobiles et pourquoi s’acharne-t-il à la maltraiter et à lui poser des questions auxquelles elle ne peut répondre ? Un vieux grimoire, un bas-relief et deux malles livreront à Thomas, l’historien, de précieuses pièces à conviction qu’il partagera avec le capitaine Schäfer, chargé de l’enquête et les mettront sur la trace du pénitent. Ils pourront ainsi reconstituer l’histoire des familles Lanteuil de Marval et d’Armagny qui se sont unies dans l’amour ou qui se sont déchirées dans une haine implacable et dont les descendants auront attendu cinq siècles pour exercer leur vengeance.

Marie Husson-Robert nous brosse le portrait de personnages d’un réalisme époustouflant sur fond de guerres de Religion où la barbarie est ravivée par le fanatisme religieux. Elle nous décrit avec une remarquable justesse et moult détails cette sombre période qu’elle maîtrise parfaitement grâce à de nombreuses recherches historiques. Sur fond d’exactions où les massacres, les viols et les pillages étaient le lot du quotidien, elle noue une intrigue où le suspense va crescendo et tient le lecteur en haleine jusqu’à la dernière ligne. La romancière signe avec Le concile des louves son 5e roman qui confirme son immense talent pour nouer des intrigues palpitantes et audacieuses aux multiples rebondissements.

Pour ma part, je n’ai pas pu le lâcher et j’ai dévoré avec délectation les presque 600 pages de ce pavé. Tous ceux qui veulent apprendre ou approfondir l’histoire des guerres de Religion aux côté de personnages auxquels on s’attache d’emblée doivent lire ce roman, ils ne seront pas déçus. Un vrai coup de cœur.

Les parties historiques tiennent autant de place que les parties actuelles. Elles sont bien documentées (ce qui a assurément nécessité un gros travail de recherches) et réalistes. L’auteure ne nous épargne pas la noirceur et l’étroitesse d’esprit de cette époque. L’immersion est d’autant plus facile que le vocabulaire employé et le style ne sont pas les mêmes dans les deux parties (emploi de vieux mots, du subjonctif…) Ces chapitres nous racontent une histoire qui petit à petit va donner des clés pour comprendre les événements du présent.

Donc oui, au début de ma lecture j’ai eu un peu peur. D’une part parce que j’ai un peu mal avec ces aller-retours et d’autre part parce que je craignais de me perdre avec les personnages.

Mais l’auteure a réussi à me convaincre. C’est fort bien mené et intéressant. Intrigant même. Elle est parvenue à me donner l’envie de suivre ses personnages, de voir quel destin elle leur avait réservé et surtout de comprendre ce qui est arrivé à Cléophée. Ce fameux pourquoi qui tient en haleine jusqu’à la fin du livre.

Le style est agréable et j’ai beaucoup apprécié ce changement de vocabulaire entre les deux époques. L’écriture est claire, presque visuelle et nous donne un excellent aperçu des personnages qui en deviennent attachants (ou pas !)

En bref, un roman que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire et dont je ne vous dévoilerai rien de plus. A vous de découvrir ce qui se cache derrière cette incursion dans le passé et ce qui le relie au présent…

Quelle aventure en effet de traverser ces deux périodes historiques explorées par l'auteur avec secrets de familles, combats acharnés de femmes engagées et pugnaces dans un contexte de guerres de religion décrites avec finesse et passion. Les références historiques sont incroyablement documentées et la région de Limoges explorée dans ses moindres recoins. C'est digne d'un travail d'anthropologue.

Le suspense est tenu du début à la fin et l'interférence entre les deux périodes historiques rend ce récit captivant.

Félicitations pour la qualité de ce travail !

Un grand merci aux éditions M+éditions pour l'envoi de ce livre papier.

Au départ j'ai peiné à accroché à l'histoire mais plus j'avançais plus l'histoire était prenante, captivante, remplie d'intrigues, de suspens et de rebondissements avec des personnages très attachants.

On y retrouve Elliot Delmas travaillant en tant que capitaine à la brigade financière de la police qui ouvre une enquête sur une société dans le domaine médical suisse. Son nom Metabcare en pleine implantation dans la région. Sauf que derrière le nom il y à bien pire. Elliot pensais avoir tout vu dans la vie, la il est loin de s'imaginer ce qu'il l'attend. Disparitions étranges, intimidations...

Ce que j'ai aimé dans ce livre :

Une fois le scénario mis en place on est à fond dans l'histoire, on s'attache aux personnages. L'auteure nous entraîne dans le monde noir avec brio. Hâte de lire son autre roman Le concile des louves qui est dans ma pile à lire depuis un moment

Si vous aimez les romans noirs, le suspens, les rebondissements, je ne peux que vous recommander ce livre.