Marie-Pierre Rey
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Note moyenne : 7.4/10Nombre d'évaluations : 5
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En 1812, alors que presque toute l'Europe continentale est sous sa domination, Napoléon 1er rassemble la Grande Armée qu'il a renforcée par de nombreux contingents venus de Pologne, Suisse, Autriche, Allemagne et autres lieux et se lance à l'assaut de la Russie. Face à lui, le tsar Alexandre 1er organise la résistance avec des forces comparables en nombre sous les ordres de Barclay de Tolly, de l'impétueux prince Bagration et surtout du vieux général Koutousov. Mis à part la sanglante et inutile bataille de Borodino, peu de véritables affrontements titanesques mais plutôt une guerre d'usure et de partisans faite de replis stratégiques et surtout de l'emploi systématique de la terre brûlée. Alexandre 1er profite de l'immensité de son territoire pour prendre peu à peu le dessus sur son adversaire avancé loin de ses bases et confronté à d'insolubles problèmes de logistique et de ravitaillement. Il organise l'incendie gigantesque de Moscou, sa sainte capitale, qui marque le point d'arrêt de la campagne de Russie et le début de la fin de l'Empire français.
« L'effroyable tragédie » est un document de recherche historique qui mérite bien son titre. On y découvre que cette campagne peu glorieuse dépassa en horreur toutes les précédentes. Des centaines de milliers de braves grognards partis vers l'est ne revinrent de cet enfer glacé que quelques pauvres milliers d'éclopés et de traumatisés. On assista aux plus abjectes manifestations de la méchanceté humaine, le froid, la faim, la peur ou la haine poussant les gens aux pires extrémités : anthropophagie, torture, exécutions sommaires, lynchages, viols, incendies, pillages et autres. Bien que décrivant indifféremment les deux camps en présence la plupart du temps au plus haut niveau (grâce à un remarquable travail de recherche dans les archives, les pages de notes et la riche bibliographie en attestent), l'auteur arrive également, grâce à des témoignages émouvants, à faire partager les souffrances incroyables des combattants. La campagne de Russie fut peut-être la première des guerres vraiment modernes, car elle fut totale, sans pitié aucune, elle tua autant de civils que de militaires et elle utilisa tous les moyens de destruction possible. Ouvrage sérieux, bien construit et intéressant pour qui se passionne pour cette période de l'histoire qui vit la fin du long et douloureux cycle des guerres révolutionnaires. En conclusion, le lecteur découvrira les conséquences proches et lointaines de cette cruelle et folle expédition. Il y apprendra également qu'Alexandre 1er se montra plus humain, plus magnanime et peut-être plus démocrate (en paroles et sans doute en intentions) que son adversaire plus soucieux de sa gloire et de son pouvoir...
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Un épais bouquin ma foi fort intéressant pour peu que l'on se pose des questions sur le passé de la Russie et sur l'origine de ses relations avec les autres pays européens.
Beaucoup trop de données par moments, des paragraphes ou phrases démesurément longs, mais un tout qui reste très instructif et compréhensible. Il y a eu beaucoup de travail derrière ce livre, et ça se ressent !
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Des dates fausses, des contradictions d'un chapitre à l'autre, un directeur d'ouvrage qui n'a pas établi de projet clair et qui, du coup, n'arrive pas à en suivre un, et un choix des souverains qui déséquilibre totalement l'ouvrage... d'autant plus que plus de la moitié ne sont PAS des tsars, et que les auteurs appelés à faire les biographies semblent parfaitement au courant, contrairement au directeur et à celui qui a choisi le titre ! Si encore il y avait une thèse qui assume et revendique ce titre malgré le fait que les derniers souverains ne soient pas des "tsars", mais elle n'est pas présentée. De grosses lacunes dont dans une compilation qui autrement pourrait avoir ses forces.
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Un livre clair et très intéressant sur la Russie et ses relations complexes avec l'Europe.
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Bon appétit !
Une excellente biographie d'Antoine Carême, le cuisinier célèbre du XIXe siècle.
Une épopée ! Un self-man !
Doué et volontaire, il progresse à force de travail, de notes, d'études (il apprend à lire et à écrire (grâce à Alexis Eymery qui donnait des leçons aux enfants de son employeur.)
Il prétend avoir été abandonné à dix ans, vers 1793 donc, par des parents démunis ayant déjà la charge de quatorze enfants.
Mais ce récit, tiré des Souvenirs inédits du cuisinier, ne correspond pas à la réalité, car Carême a été placé en apprentissage par son père dans une gargote "A la fricassée de lapin" comme marmiton. Il gardera contact avec son père (pour son mariage notamment).
Comme tous les personnages historiques, il s'invente une histoire et des souvenirs afin de glorifier son image.
Ses aptitudes sont rapidement remarquées et il entre à treize ans en 1800-1801, comme apprenti chez Sylvain Bailly (une des plus grands pâtissiers de Parie) rue Vivienne, près du Palais-Royal.
À 17 ans, il y est promu « premier tourier », sous les ordres de son maître Jean Avice, pâtissier à l'hôtel de Galliffet, où est installé le ministère des Relations extérieures de Talleyrand.
A 20 ans, Il réalise des croquembouches (pièces-montées) et chez Gendron, pâtissier rue des Petits-Champs, il est le premier cuisinier à réaliser des biscuits de farine de pomme-de-terre !
Car Carême, élève appliqué, sait utiliser la tradition mais il invente énormément :
- il délaisse les sauces épicées au profit de bouillons aromatisés aux herbes
- il s'inspire de l'architecture (sa passion) pour réaliser des compositions impressionnantes.
- il parle de diététique pour la première fois : la nourriture doit être limitée et doit participer au bien-être du corps et prône les vertus d'une alimentation saine dans ses ouvrages (le premier sera publié en 1815)
Les maîtres qui lui ont appris le métier se nomment :
- Boucher (intendant de Talleyrand pendant 10 ans de 1803 à 1813)
- Laguipière de 1806 à 1807 ; dont la mort est triste … Il a accompagné Napoléon en Russie et est mort de froid lors de la retraite de l'armée…
- Lasne : auprès d'Eugène de Beauharnais
- Les frères Robert dont l'aîné ouvrit son restaurant "Chez Robert" en 1789 ; le cadet sera au service de Talleyrand, puis de Murat lors de son voyage dans ses états Allemands en 1806.
Carême était un esprit libre, rarement salarié, il préfère réaliser des extras Il créa une boutique de pâtisserie très peu de temps, vers 1809/1810.
Après Waterloo, il servira le Tsar Alexandre 1er où il apprendra et appréciera (enfin !) le service à la russe (notre service contemporain)
En 1816, il entrera au service du régent d'Angleterre, futur Georges IV.
Après un retour à Paris pendant une année, il repart en Russie.
Son retour en France, en 1819, au service de la maîtresse de Metternich,
En 1826, il entre au service des banquiers Rothschild pendant quatre année. Il y côtoiera Delacroix, Balzac, Berlioz, Rossini, Chapin, Liszt, Stendhal, Benjamin Constant, Custine….
Carême est un des premiers "cuisinier-écrivain" : outre ses recettes et ses techniques, il réfléchit sur la nature et la fonction de cuisinier : pour lui, la cuisine doit régaler autant les papilles que les yeux. Il compare l'art du cuisinier à ceux du peintre, du musicien. Il condamne l'excès dans la décoration, dans les appellations, pour revenir à des portions raisonnables. Il refuse tout gaspillage et transmet l'art d'accommoder les restes ! Il recommande une cuisine de saison et des produits locaux (c'est un avant-gardiste)
Il se fait le porte-parole de ses confrères, et se bat pour améliorer le statut du métier, les gages, la formation...
Il est très attaché à la transmission du savoir et recommande l'entraide entre les professionnels de bouche.
Il aura de nombreux disciples et l'Académie culinaire qu'il appelait de ses voeux existe aujourd'hui (la médaille remise comporte son portrait)
Il meurt à Paris, épuisé, à 48 ans, le 12 janvier 1833.
C'est un travailleur acharné, courageux jusqu'à l'entêtement, prodigieusement inventif et perfectionniste.
Discret sur sa vie privée, il se marie en 1808 avec une nièce du marquis de Favras !
Mais il entretient une relation suivie avec Agathe Guicharder dont il a une fille Marie-Agathe née en hiver 1812/1813.
Pour lui, la cuisine a un rôle social : dans la préservation de la santé.
La gastronomie est érigée en outil diplomatique, sous son impulsion (même si l'historienne n'a pas trouvé de preuves de la présence du chef au Congrès de Vienne...)
Le livre est bien structuré et très facile à lire.
Une deuxième partie est consacrée à l'art de Carême avec les précisions techniques, les couleurs et des recettes !
Un régal !
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Editeurs
Flammarion : 5 livres
Hachette : 1 livre
Éditions Perrin : 1 livre
Autrement : 1 livre
Gallimard : 1 livre
Glénat : 1 livre
Biographie
"Professeur d'histoire russe à la Sorbonne, son La Russie face à l'Europe (2016) vient de sortir en Poche".
Source : Historia n° 917 mai 2023.
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