Marie Tétart

Une excellente lecture qui présente des personnages forts, tout en nuances, auxquels je me suis facilement attachée. J'ai beaucoup apprécié les thématiques principales du roman: féminisme - dans une société patriarcale où les prêtres craignent les femmes et les maintiennent dans l'ignorance -, défense des plus faibles dans un monde où "l'Equilibre" n'est à l'avantage que de quelques-uns, réflexion sur le pouvoir des mots et des actes... Dans un pays ravagé par la misère, où les plus humbles sont opprimés et où l'esclavage de certains est permis, les personnages n'ont pas la vie facile et doivent lutter non seulement contre le monde qui les entoure, mais aussi contre leurs propres démons intérieurs.

Bien que Valadonne soit un roman de fantasy, nous n'y trouvons ni magie ni créatures fantastiques; mais cela ne manque pas du tout à cet univers extrêmement bien décrit et immersif. La religion est fouillée et crédible et j'ai adoré découvrir ses différentes facettes - certaines étant bien sombres. Sont aussi décrits des éléments politiques qui ont un impact certain sur l'histoire et ajoutent à la richesse de l'univers. Bien que le roman soit long (plus de six cents pages) et que l'action prenne parfois son temps pour se dérouler, je n'ai jamais ressenti de longueurs, grâce à la richesse de l'univers, des personnages et des émotions, souvent très poignantes.

Quelle claque !

Valadonne, c'est l'histoire d'une femme qui refuse de se soumettre, qui refuse d'oublier d'où elle vient, quoiqu'il lui en coûte et quel que soit le poids que cela fait peser sur ses proches.

On suit l'histoire d'Aniélis, une jeune fille née dans une société matriarcale et libre, et que la guerre va soudainement projeter avec sa petit sœur dans une culture à l'extrême opposé : le Grés est un pays fortement patriarcal, où le clergé soumet fermement le peuple. Aniélis, elle, ne se soumettra pas, et va tout faire pour venger le meurtre de sa famille et l'annihilation de sa culture.

Mais le roman est loin d'être manichéen, oh non, loin de là ! Marie Tétart compose une fresque d'une subtilité qui m'a époustouflée à chaque page.

Les personnages, d'abord : j'ai rarement vu un personnage aussi bien caractérisé, aussi complexe, avec tellement de facettes pourtant cohérentes, et aussi attachant qu'Aniélis. L'héroïne en elle-même mérite la lecture de ce roman superbe. Mais les personnages secondaires ne sont pas en reste (Xavier, Sibille, Misha !), et même les personnages tertiaires. C'est bourré de nuances et d'intelligence et on a envie de rester auprès d'eux encore longtemps.

L'univers, ensuite. Marie Tétart aurait pu tomber dans la facilité d'opposer une société libre à une société patriarcale, mais il n'en est rien. Au fil des pages et des événements, elle apporte une complexité qui ne laisse pas indifférent, et qui est source de réflexion pour le lecteur. Chaque personnage a une façon de naviguer dans le monde, d'appréhender ses incohérences et de trouver sa voie, et tout cela sans lourdeur dans le récit, en transparence à travers l'évolution d'Aniélis, de ses rencontres et de ses actes.

Sans parler de la fin, qui est juste parfaite.

Un vrai chef-d'œuvre, à mes yeux, et des scènes qui vont me marquer pour longtemps. Je le recommande à 200%.

PS : je précise que c'est un roman de fantasy adulte. Il y a des moments de pure beauté, de lumière, mais aussi des moments très durs. Rien d'inacceptable et surtout rien de gratuit, mais ce n'est pas un roman léger.

Une nouvelle que j'ai beaucoup appréciée, surtout pour le personnage de Callirhoé: ses sentiments, ressentis, émotions sont très bien rendus, et son destin suscite vraiment la compassion... Par ailleurs, son histoire fait aussi penser à une problématique plus générale sur la condition des femmes, la façon dont elles ont pu être négligées, sans qu'elles puissent prendre en main leur propre destin.

D'une manière générale, les personnages sont bien construits et je me suis surprise à me questionner plus à leur sujet, à imaginer ce qui n'était pas dit dans la nouvelle...

Par ailleurs, le contexte historique de la nouvelle est bien rendu et donne envie d'en apprendre plus sur Delphes et sur la Pythie. En bref, une jolie découverte, servie par une plume agréable.

Ce roman est l'histoire d'une vie, celle d'Aniélis, façonnée par la haine de l'envahisseur qui lui vole sa famille, par la haine de l'Ordre, qui lui vole sa liberté et l'homme qu'elle aime. C'est l'histoire d'une femme qui fait de mauvais choix, pour des raisons qui m'ont beaucoup touchée. Aniélis a beau être forgée dans la haine, elle n'en reste pas moins attachante, tant on ressent sa douleur. Elle est épaulée par des personnages tantôt lumineux, tantôt aussi troubles qu'elle-même, toujours humains, avec leurs failles et qualités.

Dans ce beau et gros roman, vous ne trouverez pas de magie, mais un univers riche et maîtrisé par son autrice. Vous n'y trouverez pas non plus une débauche d'action. C'est un roman à l'échelle d'une vie, qui prend son temps. On ne s'ennuie pas pour autant, les personnages ont toujours quelque chose à raconter et le style aérien de Marie Tétart compose de somptueux tableaux.

Frieda, charmante Frieda… Femme forte et libre. Conteuse itinérante. Mais c’est une Leith, une Asgarlas, ou l’équivalent d’une sorcière (de l’esprit). Pourchassée par l’Ordre, elle cherche à trouver son salut dans un pays lointain. Péripéties et belles rencontres seront au rendez-vous.

L’auteure aime bien les femmes fortes et autonomes, capables de raisonner. Elle aime les mettre en scène et nous aussi. Empreint de féminisme (sans y voir un quelconque sens péjoratif ou extrémiste), un destin de femme difficile, dans un monde moyenâgeux où la force prime. Ou en tout cas l’homme prime.

Frieda chante, Frieda conte, Frieda voyage, Frieda couche, Frieda tue, Frieda fuit, Frieda vit.

J’ai aimé voyager avec elle, souffrir avec elle, aimer avec elle. Ses aventures sont sincères, intenses, jamais elle ne se renie.

S’il n’y a pas de réelles surprises dans ce roman, on est malgré tout transporté dans l’univers de l’auteure et on suit avec un réel plaisir les aventures de l’héroïne.

J'ai beaucoup apprécié de suivre les aventures de Frieda, une femme libre, indépendante et au caractère fort, qui parvient à s'affirmer dans un monde où les femmes n'ont aucun droit et ne sont pas considérées... Ce personnage fait souffler un vent de liberté dans une société qui en est dépourvue, par sa façon d'être mais aussi par les histoires qu'elle raconte de village en village.

La relation entre Frieda et son frère Niklaus est aussi très belle et touchante. Le pouvoir des leith, qui ajoute un aspect fantastique au récit, a quelque chose d'assez fascinant mais aussi de glaçant, quand on constate certains des usages qui en sont faits...

L'intrigue, bien que linéaire dans son déroulé, n'en est pas moins riche en rebondissements et en péripéties. Néanmoins, la plupart des nombreux personnages que rencontre Frieda ne sont que "de passage" dans l'histoire, ce qui accentue l'impression que Frieda évolue dans un monde sans réelles attaches, où elle profite de l'instant présent et de l'amitié des gens qu'elle croise sans se fixer. Seul son frère Niklaus l'accompagne toujours. Le parcours de Frieda peut aussi nous faire réfléchir, d'une manière générale, sur le chemin de la vie avec ses obstacles, ses joies, les priorités que nous y plaçons.

Frieda est une conteuse. Depuis toujours, elle parcourt les communautés reculées dans les montagne et échange avec elles chants, histoires, nourriture et bon accueil. Frieda est une femme libre, qui a fait le choix de vivre au jour le jour et de profiter des bonheurs simples.

Tout bascule quand l’Ordre pénètre dans les montagnes et se met à la traquer : en effet, Frieda est une leith, une sorte de télépathe dont l’Ordre se fait un devoir d’exterminer toute trace. Pour échapper à ses poursuivants et gagner une terre d’asile, Frieda n’a pas d’autre choix que de quitter ses montagne et s’enfoncer dans un pays en ruine, en proie à la guerre civile. Mais au fil des rencontres et des périls, et tandis que la traque se resserre, sera-t-elle capable de rester celle qu’elle a choisi d’être ? Ou ce monde d’oppression, de massacres, de répression aura-t-il raison d’elle ?

Une nouvelle fois, Marie Tétart m’a émerveillée de sa plume d’une grande délicatesse. Avec subtilité, beauté, mais aussi avec beaucoup de force, elle dresse le portrait de personnages mémorables, dont notamment celui de Frieda. Frieda est un personnage féminin comme on aimerait en voir tellement plus ! Libre, droite, indépendante, et qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Pour autant, elle a ses failles et ce n’est pas une surfemme : pas de pouvoir dévastateur, pas de capacité à se battre ou à tuer. En vérité, c’est une humaine comme nous le sommes tous et toutes / comme nous pourrions tous l’être, et ça la rend encore plus admirable à mes yeux.

En plus de mettre ses valeurs (et sa vie !) en péril, son périple va la pousser à confronter son passé (la mort de son frère, dont elle n’arrive pas à faire le deuil, la trahison de son premier amour à qui elle n’a toujours pas pardonné), mais va aussi mettre en avant les absurdités et les extrémités d’une guerre qui s’éternise.

Un roman enchanteur, au rythme certes posé mais que j’ai lu avec plaisir et sans m’ennuyer une seconde ! Je le recommande !

Mon avis :

J'ai toujours adoré les mythes et les légendes et c'est ce qui nous offre l'auteure avec son roman Atalante. Riche de toutes les sources historiques qu'elle a consultées, elle nous embarque grâce à sa plume précise et entraînante dans la vie de cette jeune femme hors norme. Vierge effarouchée, elle veut garder à tout prix sa liberté et ne pas se soumettre à un mariage qui l'amènerai à se retrouver enfermée au palais. Cependant, son père se faisant chaque jour plus insistant, elle finit par céder à sa requête mais en organisant une course contre ses prétendants qu'elle est persuadée de remporter haut la main, se libérant ainsi de ces contraintes. Vous vous doutez bien qu'elle n'aura pas gain de cause... Au delà du mythe, Marie Tétart nous propose de nous interroger sur le consentement de la femme à une époque où elle n'assistait même pas à son propre mariage. Sa place étant alors uniquement nécessaire dans la chambre nuptiale. Cette femme forte semble indomptable, comme tous ces animaux sauvages qu'elle se plaît à chasser aux côtés de son fidèle ami, Hippomène. Se laissera-t-elle finalement apprivoiser ? Le mariage est-il comme elle le présuppose seulement des chaînes ou peut-elle espérer en attendre plus ?

Si vous souhaitez le savoir, je vous encourage chaleureusement à plonger dans cette belle histoire que j'ai pris grand plaisir à découvrir 🤗 !

J'ai passé de très bons moments de lecture avec ce roman. J'ai particulièrement apprécié la manière dont l'autrice a présenté la difficile situation des femmes dans l'Antiquité grecque, et l'impasse dans laquelle se trouvait Atalante au sein de sa société. La thématique du consentement, centrale dans le roman, m'a également semblée très bien traitée.

J'ai énormément apprécié le personnage d'Atalante, sa soif de liberté, sa force et sa résolution... Hippomène m'a un peu énervé, par son manque de compréhension de la situation d'Atalante, néanmoins son comportement était on ne peut plus logique au regard de la société dans laquelle il avait grandi. J'ai toutefois beaucoup apprécié son évolution jusqu'à la fin du roman.

Quelle merveille que ce petit roman ! Cette fois encore, Marie Tétart nous enchante de sa plume merveilleuse, qu’elle met cette fois au service de la mythologie grecque et de cette héroïne prodigieuse : Atalante.

J’ai fini ce roman il y a plus de 6 mois et je m’en régale encore !

Atalante est un personnage féminin de toute beauté, et on en attendait pas moins de Marie Tétart. Mais je dois avouer qu’Hippomène, son ami d’enfance qui l’aime au point de la contraindre, est celui qui m’a le plus enflammée. En plus de scènes d’anthologies (je pense notamment à un rêve mystique qu’il fait auprès d’une déesse, un moment de pure beauté), Hippomène bénéficie d’une écriture d’une grande subtilité et d’une construction épatante. Avec lui, Marie Tétart ne verse jamais dans le facile, jamais dans le jugement, jamais dans la colère, mais dépeint avec délicatesse et parfois avec fougue les contradictions d’un homme finalement superbement humain.

Un mot quand même pour les décors, dépeints avec force et immersion grâce à la plume aiguisée de l’autrice.

Je recommande cette pépite à 1000% !