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Tous les livres de Maryline Desbiolles

Qui peut dire quelle chose tourmente encore le vieil Anchise, si quelque rêve l'habite toujours dans sa dure solitude, si les collines qui l'entourent lui renvoient quelque écho du bonheur qu'il vécut autrefois avec sa jeune femme, si blonde, que tout le monde appelait Blanche ? Comment faire renaître une dernière fois l'incandescence première, la lumière du grand amour perdu ?

Linda Groote vit dans un ancien palace divisé en appartements, à Amanscale, un nom d'origine grecque signifiant aisselle, qui rappelle la forme de la baie longeant la ville.

La baie justement, la mer, le volcan endormi qui veille, tout le paysage dans lequel elle évolue participe de son imaginaire. Elle vit en suspens, comme si sa vie était aussi endormie que le volcan. Dans son semi-sommeil, elle nage dans la mémoire de l'enfance et de son amour perdu. Et puis le volcan se met à gronder. La ville est prise de panique, les habitants s'enfuient. Mais Linda Groote reste. Elle espère que sa vie aussi va se réveiller.

Elle s'approche du volcan...

Une très jeune femme, à peine sortie de l'enfance, est enceinte.

Elle a couché avec Vincent la veille du départ de ce dernier pour la guerre d'Algérie. Son ventre est déjà gros, mais personne ne le sait dans le petit village provençal où elle est postière. Elle ne l'a dit qu'à Marie-Marthe, sa confidente depuis toujours qui vit à l'écart du monde, près du Petit col des Loups. Un beau récit d'une pudeur sensuelle magnifique, par l'auteur d'Anchise, prix Femina 1999.

Les mots de la cuisine disent autre chose que ce qu'ils disent." C'est ce que prouve le roman de Maryline Desbiolles, auteur entre autres d'Une femme de rien et de Les Bateaux-feux..

Ce récit, tour à tour léger et émouvant, s'articule autour de la confection de seiches farcies, en vue d'un dîner donné le soir même. La recette en est découpée en douze commandements pour cordon bleu en souvenance de catéchèse. Ceux-ci composent les têtes de chapitre, les chapeautant comme un couvercle. Au fil de la préparation des seiches, de la farce, et des mitonnages divers, ce sont des bribes de sa vie que la narratrice nous livre, toutes crues, mais pleines des épices mijotant dans la marmite de l'enfance. La nostalgie a ici un fumet d'huile d'olives, et les blessures enfouies sont déposées sur le plan de travail : . Des petits tas de soi qui régalent le lecteur.

Rien ne le destinait à être peintre.

Et ce rien, ce rien dont il sort, ce brouillard est peut-être ce qui lui a défendu de jamais s'établir, de jamais composer avec le monde que la peinture aurait dû révolutionner, comme il l'a cru un temps. Romanichel avant toute chose : celui qui l'attrapera n'est pas né. Plutôt que le retenir, tenter un pas de danse, inédit, avec lui.

Cela se passe dans un temps de guerre, une guerre qui s'éternise et semble être devenue le destin de chacun. Amer a été lâche, il a trahi, et ne peut plus se présenter devant les siens autrement qu'en rampant. Face au murmure des reproches et à ces " corbeaux ", mi-revenants, mi-épouvantails, qui ne cessent de lui demander des comptes, il tente d'élever une parole pour retrouver la face, dans un monologue toujours menacé d'interruption et qui dit la solitude non résignée d'un exclu parmi les siens.

La table, c'est le lieu où l'on mange, où l'on se réunit. Il ne faut pas y être treize, ça porte malheur. On y est parfois onze, ça rappelle une équipe de football. Hantée par la théorie des ensembles, dont elle a connu l'épreuve dans sa scolarité, l'auteur se livre à un jeu de variations autour des tables qu'elle a en mémoire, celles de certaines réunions de famille, comme des scènes primitives ou originelles, mais aussi la Cène bien sûr, avec la traîtrise de Judas, et du coup toutes sortes de tables et fresques qui ont enrichi l'imaginaire de cette scène biblique.

J’ai été frappée par la peinture de Vallotton au sortir de l’adolescence. Une peinture bien plus violente que froide, parfois même cruelle. Elle m’accompagne depuis. Elle m’est contemporaine. Elle est contemporaine de ma propre solitude. La peinture de Vallotton ne me raconte pas d’histoires, ne me berce pas d’illusions, ne me jette pas des paillettes aux yeux. Mais je me sens épaulée par elle.

M.D.

Trois millions de personnes en France n'ont pas de logement. Ou vivent dans des conditions précaires ou indignes.

Face à ce scandale inacceptable, 14 écrivains ont mis leur plume au service de cette priorité.

Maurice Jaubert, né à Nice en 1900, compositeur connu avant tout pour ses musiques de films, meurt en juin 1940 sur le front. Dans ce roman biographique qui est presque une lettre d’amour, Maryline Desbiolles, devenue niçoise, retrace la vie de cet être généreux et créatif, qui aura fréquenté les formes nouvelles de l’art, en musique (il côtoie Honegger et Messiaen) et au cinéma (il travaille avec René Clair, Marcel Carné, Jean Renoir dont il connaît bien la famille, et surtout Jean Vigo). À travers ces quarante ans d’une vie menée tambour battant, on plonge dans l’effervescence artistique des années 20 et 30, à Paris où Jaubert est allé exercer ses talents (en particulier à la salle Pleyel), mais tout autant à Nice, ville cosmopolite traversée et réveillée par toutes les avant-gardes.

Maryline Desbiolles ressuscite avec ferveur ce créateur passionnant et méconnu, dans un livre d’atmosphère, où le beau temps peut cacher bien des orages.

De loin, parce que son nom est lumineux, il est difficile de croire que l’Ariane est un quartier peu recommandable de Nice, à la périphérie de la ville, une zone, une zone sensible, une banlieue.

Il faut s’approcher pour saisir qu’on est là au cœur du labyrinthe, qu’on craint le Minotaure, qu’on le brave, qu’il est question de père, d’île, d’amours blessées et trahies.

Il faut s’approcher pour écouter le murmure de ceux qui l’habitent, parfois si peu, si mal, immigrés, exilés, déclassés, expropriés ; il faut s’approcher, et peut-être même se tenir au plus près pour écouter le murmure de ses héros, leurs manquements, leurs ardeurs obstinées, leur obscurité, et combien la tragédie est bouillonnante.

Cette " femme massive tout en noir, sans maquillage, sans mèche affriolante, les cheveux tirés et la robe noire comme une paysanne ", c'est Zouc. Maryline Desbiolles l'a découverte un jour à la télévision, dans les années 70. Depuis, elle ne l'a jamais quittée. Zouc, cette comédienne étrange, pourvue d'un accent suisse et d'une voix capable de monter très haut dans les aigus lorsqu'elle se livre à l'une de ses incarnations : en scène, elle est à la fois la petite fille capricieuse, la mère exaspérée, la maîtresse d'école, la paysanne du Jura... Zouc, drôle à faire peur. En suivant le fil de son obsession, Maryline Desbiolles explore son propre passé. Souvenirs d'une enfance niçoise - la place Masséna, les camarades de classe -, mais aussi savoyarde, avec la campagne où l'on passe les vacances, les odeurs fortes, le lapin qu'on saigne. Et le portrait de sa mère, cette " femme drôle ", si différente de Zouc, et pourtant si proche, comme une image inversée. Qu'est-ce que le féminin lorsqu'il se cache tout en s'exhibant ? Peut-être la " Dame à l'écureuil et à l'étourneau ", dont Holbein a fait le portrait, connaît-elle la réponse.

Comment vient-on à Rodin ? Peut-être en tâchant de laisser tomber ce qu'on croyait connaître. En tâchant de laisser tomber ses croyances. En fréquentant Auguste Rodin, et, avec lui, les écrivains et les artistes qui l’ont aimé, en s’immisçant dans cet immense xixe siècle qu’il projette dans le xxe. En y tissant un récit de sa vie. Mais aussi en fréquentant ses figures, en entrant dans la danse des corps inventés par lui. En fréquentant la sculpture qu'il a bouleversée. En prenant exemple sur lui. En accueillant le réel et ses surprises. En étant entièrement solidaire de sa manière de procéder. C'est-à-dire, somme toute, en faisant le pari d'être un peu plus libre.

Depuis quelque temps le personnage de ma grand-mère italienne, ce que je savais d'elle, mais surtout ce que je ne savais pas, pas bien, me tirait par la manche, faisait des apparitions dans mes livres. J'ai voulu voir de plus près.

Je suis allée à Turin, où elle s'était rendue dans les années 30, en plein régime mussolinien, pour accoucher de son deuxième enfant, accompagnée du premier-né, Primo, qui disparut alors mystérieusement. Je suis allée à Annecy où l'empoigna un autre drame, à la Libération, en pleine fête du 14 Juillet. À Annecy où elle est morte au début du troisième millénaire.

Je n'ai jamais eu le sentiment de me retourner, de fouiller un passé confit auquel je devais rendre hommage. C'était un mouvement qui m'emportait, qui m'inventait, mes origines étaient au-devant de moi, et elles avaient éternellement le goût de la première fois.

Il fut un temps où la famille rêvait de passer les vacances d’été sur Lampedusa, cette île étroite au large de la Sicile. Une fois le père disparu, le rêve s’est évanoui, la mère et ses deux filles ont quitté le village pour venir s’installer, plus bas, dans une cité au bord du Paillon. L’aînée en éprouve un chagrin violent et silencieux. C’est elle qui raconte…

« Il venait d’une ville noire, pas autant que cette nuit de désastre mais bien sombre tout de même, il venait d’une ville noire, les pêchers, il avait trouvé ça très beau. »

Embauché sur le chantier du barrage de Malpasset, près de Fréjus – qui va « changer la vie des gens », s’enthousiasme son ami René –, François quitte Ugine, la ville-usine, et son enfance silencieuse. Il découvre avec émerveillement la vallée rose, les bains de mer, la photo, les conversations politiques des camarades ouvriers. Et il tombe amoureux de Louise Cassagne, la fille d’un producteur de pêches. « Pas une fille pour toi », lui dit-on. Pourtant c’est elle qui lui donne le monde, et François croit en ce cadeau autant qu’en la solidité du barrage.

De son écriture envoûtante et ciselée, Maryline Desbiolles retrace avec une grande justesse la violence de la rupture.

(Source : Flammarion)

C'est d'abord l'histoire d'une fuite, une fuite à toute allure vers le sud, dans l'émerveillement qu'on a du mal à refuser, une fuite encore plus au sud auquel on croit toujours même si on a commis l'irréparable.

On va en Italie, jusque dans les Pouilles, à Bari au bord de la mer.

C'est une ville déjà tournée vers l'Orient mais qui a l'air peu ou prou de la ville d'où on vient et les femmes qu'on y rencontre ressemblent à s'y méprendre à celles qu'on a laissées derrière soi.

Tout voyage, toute idée de voyage est impossible. Plus on s'approche de l'Étranger, plus il se fait notre semblable. Nous ne savons que reconnaître.

Avons-nous seulement connu, avons-nous seulement connu l'amour, ce qu'on continue obstinément d'appeler l'amour ?

Pourtant, même si tout a échoué, même si on ne peut espérer aucun pardon, il nous reste un appétit insatiable, intact, dont l'énormité fait souffrir justement quand on n'a plus rien à se mettre sous la dent

Des Pétales dans la bouche est le parcours en cinq "mouvements" d'une femme qui cherche sa voix, qui n'est pas accordée à sa voix.

Cinq mouvements qui déploient cinq moments de la vie quotidienne et cinq espaces, du plus exigu, un taxi la nuit, jusqu'au plus ouvert, le bord de mer, ailleurs, en Italie, en passant par une salle de café, la chambre, un champ abandonné.

« Au début de ce mois de juillet, ma poitrine s’est dilatée, j’ai éprouvé de la joie en arrivant à Nice dont le nom si bref, si léger a troué tant de fois mon enfance. » De son enfance à Casablanca, André a retenu les heures passées dans le garage de monsieur Cloclo, surnom de Claude Machin. Ce dernier a raconté au petit garçon émerveillé, des après-midi durant, à l’avant de voitures immobiles, l’histoire extraordinaire de son père, Alfred. Alfred Machin, pionnier, réalisateur prolifique, passionné par les animaux qu’il dressa pour le cinéma. Celui-là même qui embarqua toute sa famille dans sa grande aventure cinématographique, dont l’apogée fut l’installation dans les studios Bon Voyage à Nice, ville magnétique où tout commence et tout finit. À travers la trajectoire discrète d’André, de Casablanca à Nice, de 1950 à aujourd’hui, Maryline Desbiolles ranime l’incroyable figure d’Alfred Machin et entrelace ces deux destins de son écriture lumineuse.

Il faut miser pour voir. Savoir jouer, ruser, cacher, mais aussi dévoiler son jeu, s'attendre à perdre, à gagner, réfléchir, avoir des coups de tête, de la chance, se recueillir, tout dépenser.

Ne pas se retenir quelques mots bien au chaud pour l'hiver, dans son bas de laine pour les temps de disette. Tout dépenser. Il faut à chaque fois écrire toutes voiles dehors, au risque de se trouver fort dépourvu quand la bise n'est pas venue.

Je ne connais rien de plus difficile que ces commandes d'un "petit texte" pour une exposition de peinture, le travail d'un sculpteur. Car jamais de moi-même je n'irais me fourrer dans pareil pétrin (encore qu'il est tentant de mettre ses mains dans la pâte qui finira par s'échauffer et lever, mais c'est une autre histoire). Il s'agit qu'on m'invite à jouer, et si le jeu est engageant, je ne peux m'empêcher de dire chiche et de jouer à perdre haleine, me fiant à l'excitation, à l'emportement, et croisant les doigts pour qu'à la fin je puisse enlever le bandeau que j'ai sur les yeux et le reconnaître ce que j'ai cru toucher.

« Tous les jours ou presque je fais quelques pas autour de la maison. Le même trajet. Pas d'écart. Il ne se passe rien. Mais ce rien frôlé de près est vibrant et vibrante sa ritournelle. Si bien que c'est ce trajet minuscule qui forme un écart, qui dessine un coude dans la journée. La plupart du temps je suis seule, le livre que je lis ou le film que j'ai vu la veille me prend par l'épaule.

Ainsi épaulée, je marche dans le champ et j'écris dans la page. Le champ est circonscrit, mais pas plus que la page, il n'est borné. Il est tentant de mettre la main sur ce qui s'en échappe, sur ce qui jaillit d'entre les herbes. Je suis aux aguets, à l'espère. Tous les jours ou presque je m'exerce pour que le moment venu je ne ruine pas entièrement les couleurs de ce que je tiens par les ailes. »

Née à Ugine, Maryline Desbiolles vit.dans l'arrière pays niçois. Elle a publié de nombreux romans aux éditions du Seuil dont La Seiche (1998), Anchise (Prix Fémina 1999), Le Goinfre (2004), Primo (2005), C'est pourtant pas la guerre (2007), Les Draps du peintre (2008), La Scène (janvier 2010).

Cet ouvrage est le deuxième de la collection Paysages écrits coéditée avec la fondation FACIM (Fondation pour l'action culturelle en montagne) de Chambéry. Chaque livre de cette collection présente le texte inédit d'un écrivain invité dans le cadre de rencontres littéraires. L'écrivain est invité à y exprimer sa relation à un lieu et des paysages.

Elle s’appelait Violante. Elle était arrivée après nous à l’école, et elle restait toujours un peu à l’écart. Avec sa tignasse de cheveux noirs, sa tache rouge sur la joue et son regard de flamme, elle ressemblait à une sorcière. On s’en méfiait, et on s’en moquait. Elle nous inquiétait, et elle nous fascinait. Mais quel était son secret ?

Un chien noir, familier et inquiétant à la fois, traverse le livre et le paysage. Ce paysage, c'est celui d'Anchise, apiculteur farouche, veuf inconsolé qui, sur le tard, s'est suicidé par le feu.

Aubin était alors un enfant. Il a peu connu son grand-oncle, mais en secret il a joué dans sa maison abandonnée. Au bord de la route, pas très loin de Nice, pas très loin de la ville et déjà à la campagne, minée par les pavillons et leurs clôtures en plastique.

Depuis, la maison a été rasée et remplacée par une déchetterie. Et c'est là que, adolescent, Aubin, à deux pas de chez lui, franchit sa propre clôture, le périmètre très étroit de sa famille.

C'est là, à l'endroit de la maison détruite, qu'Aubin rencontre le désir, la musique et l'ailleurs en la personne d'Adel, le jeune gardien de la déchetterie. Un roman sur la mémoire et ses traces, sur la question de l'origine, toujours à réinventer.

ENTRE 1868 et 1869, quatre très jeunes femmes convergent vers Lyon pour travailler dans la première branche mécanisée de l'industrie de la soie : « ovalistes », elles garniront les bobines des moulins (ovales) afin de donner au fil grège la torsion nécessaire au tissage.

Rien ne les destinait à se rencontrer, hormis la nécessité de gagner leur vie : Toia est piémontaise, le curé du village l'a recommandée au colporteur chargé de recruter des filles de bonne moralité comme ouvrières non qualifiées. Ne sachant ni lire ni parler le français, elle arrive seule à Lyon en diligence, l'adresse de l'atelier notée sur un papier qu'elle montre à qui pourra l'aider.

Il en va de même pour Rosalie Plantevin, originaire de la Drôme où sévit la maladie du mûrier : elle n'a pas trouvé à s'y employer pour nourrir son enfant, laissé en pension à sa soeur. Marie Maurier, elle, vient de Haute- Savoie, où son père est carrier. Vive, drôle, elle amusera tout le monde, dans son atelier de la Guillotière. La très blonde Clémence Blanc est la seule Lyonnaise du quatuor, que révolte la mort en couches de l'amie avec qui elle partageait un minuscule garni. Il en va de même pour Rosalie Plantevin, originaire de la Drôme où sévit la maladie du mûrier : elle n'a pas trouvé à s'y employer pour nourrir son enfant, laissé en pension à sa soeur. Marie Maurier, elle, vient de Haute- Savoie, où son père est carrier. Vive, drôle, elle amusera tout le monde, dans son atelier de la Guillotière. La très blonde Clémence Blanc est la seule Lyonnaise du quatuor, que révolte la mort en couches de l'amie avec qui elle partageait un minuscule garni.

Dans une magnifique métaphore autour de la forme ovale - celle du moulin, celle du stade -, Maryline Desbiolles imagine ses quatre personnages en relayeuses se passant le témoin pour une course qui les mènera, non pas à un record, mais à devenir parties prenantes d'un événement d'importance : la première grève de femmes de l'histoire.

C'est en juin 1869 que Philomène Rozan, figure bien réelle que l'autrice met en scène en camarade d'atelier de Clémence, prend la tête du mouvement :

Pour énoncer leurs revendications salariales, demander de meilleures conditions de travail et de logement et poser un préavis de grève, les filles ont recours à un écrivain public. Les maîtres mouliniers font bien sûr la sourde oreille. Elles s'enhardissent pourtant et, pendant quelques jours, le mouvement va s'amplifier. Le livre avance alors au rythme exaltant d'une troupe féminine s'autorisant enfin à cesser de courber l'échine :

Nos quatre relayeuses y apparaissent comme en couleur, dans une foule anonyme en noir et blanc, titubantes dans l'élan de leur propre audace.

La course aura été belle, Philomène Rozan repérée par Marx lui-même pour participer au congrès de l'Association internationale des travailleurs à Bâle, en septembre de cette année 1869. Mais trois hommes iront finalement à sa place, dont Bakounine.

L'acuité, la poésie, l'humour, la concision de l'écriture font ici merveille pour donner voix et corps à ces oubliées de l'histoire.

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