Masayuki Taguchi

C'est après avoir lu (et adoré) le roman de Koushun Takami qu'on m'a conseillée les mangas, tout en me prévenant qu'ils étaient bien plus trashs. Et effectivement, en mettant des images sur les mots, on ressent encore plus la violence qui se dégage de cette massacrante histoire.

Le scénario du roman est superbement bien repris, ce premier volume en tout cas est très fidèle à l'œuvre originale.

Je n'avais pas du tout imaginé les personnages tels qu'ils sont représentés ici mais ils correspondent finalement bien aux descriptifs de Koushun Takami. Ils sont (presque) tous beaux. Et bien qu'ils soient très nombreux, non seulement je ne les ai pas oubliés (ce que j'appréhendais un peu), mais en plus chacun dégage leur propre personnalité et se différencient tous à leur manière. De nombreux personnages donc mais tous aboutis et qu'on remet facilement dans l'histoire.

Malgré toute la violence de ces tueries, tout ce sang qui coule (heureusement que c'est en noir et blanc !), j'ai pris plaisir à me replonger dans cet univers de Battle Royale.

Les talents de Koushun Takami et de Masayuki Taguchi réunis font de ce premier volume quelque chose de remarquable. Il me tarde maintenant de découvrir les suivants.

Pas de place au doute, le jeu a réellement commencé et nous assistons à ce que la nature humaine a de plus sombre et sauvage. Le nombre de candidats a bien diminué et les pronostics concernant les vainqueurs potentiels sont lancés.

Bien que fidèle au roman de Takami, Taguchi a pris la liberté de rajouter des détails sur les personnages, sur leur vécu, nous permettant de les cerner et les comprendre encore mieux. Ces éléments les rendent encore plus complexes et aboutis qu'ils ne l'étaient déjà et enrichissent l'œuvre originale et son intrigue.

On assiste à des scènes toujours aussi violentes et sanglantes, voire limite pornographiques par moments, mais j'adore toujours autant. D'autant qu'en-dehors de ces scènes, des alliances se forment ou se solidifient, des stratégies se mettent en place, et l'histoire commence à prendre un tournant intéressant, grâce notamment à Shinji Mimura. J'ai beau connaître la suite, il me tarde quand même d'ouvrir le prochain volume.

Le vécu et les expériences de chacun des protagonistes "d'avant le jeu" diffèrent de plus en plus du roman de Takami, ce qui n'est en rien gênant. Au contraire, ça les rend encore plus humains pour certains, du moins dans ce volume-ci. Quant aux événements se déroulant pendant ce sacré jeu, tout reste plutôt fidèle à l'intrigue de l'œuvre originale.

Toujours aussi trash qu'il est addictif, ce troisième volume suit la lignée des deux précédents et on le dévore avec plaisir.

Si j'avais trouvé le volet précédent un peu plus "soft" (si je puis dire...), car moins de tuerie et plus stratégique, on se rattrape ici... Il est ultra violent et sanglant, voire même limite trop porno dans la seconde moitié. Encore heureux que ce soit en noir et blanc, car j'étais à la limite du supportable.

L'histoire prend un tournant irrémédiable. C'est ici qu'il me faut dire adieu à l'un de mes personnages fétiches, et c'est aussi difficile qu'en lisant le roman. Mitsuko quant à elle, qui m'irrite depuis le début, est vraiment détestable, les scènes de sexe ici en images n'arrangeant pas mon point de vue la concernant...

Ce n'est pas le tome que j'ai préféré jusqu'à maintenant, mais il reste bien dans la lignée des précédents et fidèle à l'œuvre originale. On y voit toute la violence et la noirceur qu'un être humain peut avoir au plus profond de son âme.

Autant le tome précédent ne m'avait pas autant emballée que les autres, autant j'y ai retrouvé ce qui m'avait manqué dans celui-ci.

Certes, il est tout aussi sanglant et brutal, mais il a un côté "humain" plus prononcé. L'amitié, la confiance et l'espoir se mêlent de nouveau à toute la noirceur et la violence de ce jeu terrible.

Bon nombre de mes personnages fétiches étaient davantage présents également, comme Shûya Nanahara, alors que ceux que je n'aime pas le sont beaucoup moins, voire même pas du tout, comme Sôma Mitsuko (alors que c'est elle qui est représentée sur la couverture ?!?).

L'épisode du phare est un événement-clé pour nos protagonistes. C'est plus ou moins la moitié des survivants qui périssent, pour n'en rester plus que sept (sur les quarante-deux du départ). L'étau se resserre, la tension est désormais à son maximum et l'ambiance se fait encore plus sombre qu'elle ne l'était déjà. À l'instinct de survie, le désespoir se fait de plus en plus sentir, il faudra compter sur l'amitié et la confiance pour oser espérer s'en sortir, pour ceux qui se sont alliés en tout cas. Quant aux individualistes, il faudra garder la tête sur les épaules et éviter de sombrer dans la folie, si ce n'est pas déjà fait... Ça promet des suites aussi palpitantes que tendues.

On y retrouve bien l'ambiance du roman et l'histoire en est toujours aussi fidèle. J'ai adoré.

Encore un sacré tournant dans l'histoire où il me faut à nouveau dire adieu à l'un des personnages-clés, encore l'un de mes favoris... qui se font de moins en moins nombreux...

Le duel Sugimura versus Kiriyama, tant attendu, est splendide. Il est pourtant d'une violence effroyable mais la révélation de Sugimura, sa "vérité", prend une telle ampleur qu'on en oublierait (presque) tout ce sang entre eux. Les dessins, toujours en noir et blanc, exposent toute l'horreur de la situation en même temps que la prise de conscience de Sugimura. C'est à la fois terriblement atroce et terriblement beau.

400 pages qui sont entièrement consacrées à Sugimura... Il les méritait amplement...

Un superbe tome, le meilleur jusqu'à maintenant (et pourtant, j'ai adoré les précédents).

Avant-dernier tome de la série et dans la lignée des précédents tomes, on retrouve toute cette violence extrême, avec ici en plus un léger côté sentimentaliste et nostalgique, voire même philosophique à certains moments. Il y a un sacré contraste entre les massacres et les belles paroles de notre trio...

Deux événements marquent ce volet : d'abord, la confrontation entre Kiriyama et Mitsuko ; puis la course-poursuite entre Kiriyama et notre trio. La fin nous laisse en plan, il ne reste plus qu'à ouvrir le dernier tome... Il me tarde ! (Même si je connais la suite pour avoir lu le roman il y a quelques mois.)

C'est à regret que je ferme ce dernier volet, j'aurais tellement voulu ne pas quitter cet univers...

Cet album se découpe en deux parties : la première relatant la fin de l'histoire (qui est en fait le volume 15 de l'édition originale), la seconde faisant office de spin-off mettant en avant deux duos de personnages secondaires.

Concernant la première partie, dans laquelle nous retrouvons notre trio Shûya/Noriko/Shôgo, nous apprenons le plan de Shôgo pour fuire l'île. Le dénouement diffère grandement du roman, ce qui n'en rend que plus humains nos héros et amène un peu de sensibilité à toute la violence dont on était davantage habitué. Mais comme dans l'œuvre originale, le fabuleux retournement de situation, au retour dans le bateau, est bel et bien là, même si je l'ai trouvé trop précipité, peut-être même bâclé...

Quant au spin-off, j'ai moyennement accroché. N'étant pas les mêmes illustrateurs, les différences au niveau graphique sont flagrantes, dans l'épisode 1 surtout. Il y a beaucoup moins de détails, c'est beaucoup plus "espacé", moins précis, plus linéaire, plus lumineux. Les traits des personnages changent énormément, j'ai même eu du mal à en reconnaître certains.

Ces deux épisodes reprennent les événements autour du phare, avec le groupe des filles. Dans le premier, est mise à l'honneur la relation entre Yukié et Haruka ; dans le second, celle entre Chisato et Shinji. Habituée à beaucoup plus violent et spontané, j'ai trouvé ces deux épisodes trop "fleur bleue".

Globalement, j'ai adoré toute la série. C'est certes pour public averti, très violent et sanglant, mais tellement addictif. Très noir tout au long de l'histoire, une pointe de lumière et d'humanité en ressort de temps en temps. Je n'oublierai pas l'affrontement entre Kiriyama et Sugimura, que j'ai trouvé grandiose. Je n'oublierai pas non plus Mimura, qui aurait mérité un autre sort.

Je quitte cet univers avec regret, bon nombre de protagonistes vont me manquer...

Alors là, les dessins sont encore plus incroyables que dans les deux premières versions. C'est dément.

Des trois versions, j'ai de loin préféré celle-ci. Plus adulte, moins bizarroïde et un trait de crayon magnifique.